Les Mémoires de Zeus

La mythologie comme si on y était

Pour la catégorie Esprit, es-tu là du Pumpkin Autumn Challenge j'ai choisi Les mémoires de Zeus de Maurice Druon.

Pour ceux qui ne connaissent pas, Maurice Druon est l'auteur de l'une des meilleures sagas de tous les temps (qui a même inspiré George RR Martin pour le trône de fer), Les rois maudits (lisez-la si ce n'est déjà fait ! C'est grandiose !).

Alors Maurice Druon parlant mythologie grecque, j'ai foncé tête baissée.

Maurice Druon c'est une plume. C'est la belle langue française, jamais pompeuse, toujours poétique.
Maurice Druon c'est l'Histoire racontée comme une histoire. On redevient enfant, les yeux écarquillés. On croit à chacun de ses mots et il nous transporte loin dans l'espace et le temps.

Dans ce roman, Zeus retrace sa vie et s'adresse directement aux Hommes d'aujourd'hui.
Depuis la création de l'Univers, il nous déroule sa vie (mouvementée).
Apparition de chacun des Dieux de manière chronologique. Hauts faits dont nous avons tous entendus parler, que l'on soit amateur de mythologie ou non, grands héros, ou anecdotes plus confidentielles.
La mythologie grecque s'entremêle aux faits scientifiques.
Résultat on s'y croirait !
Et puis on trouve aussi une pointe de philosophie.
Les Dieux, en tant que personnes ou concepts, nous invitent à un retour sur soi, à prendre du recul, à sortir du cadre pour aborder les évènements autrement.

Par contre, disons-le, Zeus n'est pas un modèle d'humilité... Mais bon, Roi des Dieux et Dieu des Rois, toussa toussaaaa... je ne vais pas dire qu'il se vante un poil trop de ses conquêtes, j'ai trop peur des représailles. Et puis après tout, ces coucheries ont quand même donné naissance à tous les Dieux ou des Héraclès et consorts.

J'ai adoré la forme du roman et bien sûr j'ai adoré me replonger dans la mythologie grecque.
Ce n'est pas aussi extraordinaire que Les rois maudits mais c'est vraiment une excellente lecture.
Maurice Druon est vraiment un conteur comme il en existe peu.

A découvrir sans hésiter, que l'on soit amateur de mythologie ou non.
Lien : https://demoisellesdechatill..

« Les mémoires de Zeus » est une autobiographie fictive où Zeus, dieu des dieux, roi de l'Olympe, raconte son histoire et plus largement celle du monde, telle que peut l'envisager la mythologie gréco-romaine.

Ce roman est une tentative moderne réussie de structurer, organiser et chronologiser les mythes fondateurs. Divisé en douze époques, le livre débute avec la création du monde pour s'achever sur la fin du règne d'Alexandre le Grand.

En optant pour une structure temporelle classique, il était nécessaire de faire un peu de ménage pour parvenir à un récit logique et cohérent. Une des raisons pour lesquelles, par exemple, la création de l'humanité n'est pas unique mais plurielle avec des vagues successives. Ainsi, notre humanité serait la cinquième ou sixième à fouler la Terre.

Donner la parole à Zeus permet une unité narrative et une force particulière puisque qui mieux que Zeus connaît l'histoire de l'univers ? En dirigeant de l'Olympe, il était même aux premières loges pour la majeur partie du récit. Mais ces mémoires ne se contentent pas de tourner le regard vers un passé mythique et en profitent pour jeter un regard analytique voire critique de nos temps modernes.

Reste que Zeus est un dieu/homme d'un autre temps. Sa toute-puissance biaise son regard sur les évènements et particulièrement ceux qui concernent son rapport aux femmes. Bien qu'il se présente en entité largement plus bienveillante et protectrice que son père, la violence n'en demeure pas moins. D'ailleurs, on sent que ces mémoires prennent la teinte d'un plaidoyer à plusieurs reprises. Et par moments, la pilule est avalée très difficilement comme lorsqu'il évoque rapidement les accusations de viol proférées à son encontre.

Quand on voit le nombre de dieux, demi-dieux, Titans, Géants, Hécatonchires et Cyclopes que comptent la mythologie grecque, ça a de quoi impressionner pour partir à sa découverte. Surtout si, comme moi, vous faites référence à cette mythologie seulement pour balancer du "Comme disait Bacchus : lâchez-moi la grappe !". Et là, certains relèvent l'étendue de mon ignorance initiale puisque Bacchus est la version latine de Dyonisos.
Mais revenons chez les Grecs.
Il m'aura fallu voir le nom de Maurice Druon, conteur hors pair, pour me lancer dans une lecture concernant ce vaste mythe.
Et effectivement, ici, je n'ai pas été noyée et j'ai été prise dans l'histoire. J'ai même été chercher plus d'informations sur ce passage plein d'espoir de l'Ère des Poissons "cet âge de flottement, de noyade de l'esprit, de cécité dans les eaux glauques de l'inconscience, de cruauté" à l'Ère du Verseau "où triomphent l'air et la lumière, vous promet la découverte, les aventures de l'intelligence, le vol dans les espaces, la recherche de l'au-delà des choses, la réconciliation par la compréhension, et la mutuelle fécondation des esprits mâles." Pour vous dire...
En revanche, je ne sais pas si cette version s'écarte trop ou pas assez d'autres versions. Je peux juste vous dire que, pour vivre avec un pointilleux de la mythologie grecque, vous pourriez comme lui vous demander "Comment ça, c'est pas dit que Pégase est sorti du sang de Méduse qui a eu la tête tranchée par Persée ?!"
De toutes façons, ce n'est pas très grave puisque de ces mémoires de Zeus, chacun en fera ce qu'il voudra. du conte à la croyance en passant par la philosophie, n'oublions pas que Promothée nous a offert le libre-arbitre.

J'ai trouvé cet ouvrage très intéressant. Il m'a replongé dans mes années scolaires, notamment le collège, où l'on étudiait les dieux. Il m'a également permis de me retrouver face à mes connaissances lorsque j'étais encore étudiante en histoire et je suis ravie de voir que mes connaissances sont toujours d'actualité.
Le récit commence avec la création de toutes choses et se termine avec la naissance de Rome. La narration est très fluide et simple de compréhension. Cependant il faut réussir à s'accrocher lorsque la lecture se fait. En effet, étant un livre composé de douze grands Chapitres, eux-mêmes divisés en plusieurs parties peu équilibrés, il faut par moment s'armer de patience quand arrive certains évènements. Il m'est arrivé de me sentir frustrée lorsque le combat entre Cronos et Zeus arrivait, mais que l'on était toujours sur les préparatifs, ou encore lorsque Zeus, le narrateur du récit, nous mentionne les noms d'Alexandre et d'Héraklès sans pour autant en dire plus, promettant d'y revenir « plus tard », soit dans un autre Chapitre.
Cependant, et malgré cette frustration, j'ai pris plaisir à en découvrir plus sur la création des nymphes, des dieux et des demi-dieux dont je croyais quasiment tout connaître.
Ayant toujours été fascinée par les mythes et légendes, me replonger dans la mythologie grecque m'a permis une évasion dans le temps. Je me suis sentie comme une apprentie écoutant l'histoire de nos ancêtres, des premiers hommes de l'Âge d'Or, de la chute de l'Atlantide, des châtiments qu'Atlas, Prométhée et bien d'autres encore subissent de part leur trahison. J'ai pu découvrir qu'en dehors des Dieux tant connus, qu'il existait d'autres Dieux plus anciens ayant été frères, oncles, tantes et soeurs d'Ouranos et de Cronos : La Déesse Mémoire, La Déesse de la Justice Thémis, le Dieu Océan etc. J'ai également pu avoir une autre version de la création du Déluge, qui pourtant est similaire aux écrits des religions monothéistes.

Cependant, ne vous attendez pas à y lire la prise de Troie et l'Odyssée d'Ulysse, ni-même à y lire la Conquête d'Alexandre le Grand en détail. Ne vous attendez pas à cela. Attendez-vous plutôt à une histoire sur notre Histoire, sur la création du monde et sur les objectifs que Zeus et les Dieux de l'Olympe avaient pour pouvoir nous voir prospérer. À y lire des explications sur l'origine de certains évènements tel que le Mariage, la Religion, l'Amour, la Guerre, etc.

Enfin bref, je pourrais limite vous compter ce que j'ai lu tellement cet ouvrage est riche de connaissances. Si jamais vous vous posez la question. Si jamais vous êtes et avez toujours étaient intéressés par la mythologie grecque, alors cet ouvrage est fait pour vous.

Nom de Zeus, quelle famille !

Je n'en suis à vrai dire pas vraiment surpris. J'avais connu une ouverture à cette fantasmagorie qu'est la mythologie avec l'excellent ouvrage d'Edith Hamilton : La mythologie, ses dieux, ses héros, ses légendes. Une conviction s'ancre désormais en moi à la lecture des Mémoires de Zeus de Maurice Druon. Elle me fait regretter que le monothéisme nous ait fait perdre tant de volupté dans nos rapports avec Qui préside désormais à nos destinées. Car disons-le tout net, au regard de ce qu'ont pu connaître nos ascendants des première jusqu'à la quatrième race de mortels, puisque nous autres sapiens du XXIème siècle sommes les descendants de la cinquième race, Celui qui s'est arrogé l'exclusivité de nos dévotions, toutes confessions confondues, est bougrement rébarbatif. D'autant que Ses manifestations à notre attention sont pour le moins discrètes et nous obligent à la croyance.

Parce que les Dieux grecs pour ce qui les concerne, relayés par leurs alias romains, n'avançaient pas à visage masqué; ils faisaient preuve auprès de leurs oyes de manifestations pour le moins démonstratives et avaient de bons gros défauts comme on les aime, de nature à affranchir les pauvres mortels de tout scrupule quant à leur propres écarts de conduite. Car pour ce qui est du Seul que l'on révère en nos cathédrales, mosquées, synagogues et autres pagodes de nos jours, et revendique donc la majuscule, son appropriation monomaniaque et anti concurrentielle des consciences laisse planer le doute quant à notre filiation. On ne se reconnaît en réalité que peu d'affinité avec sa rigueur dogmatique tant nous avons de la fidélité une notion élargie et de la vertu un arrière goût amer. Les défauts sont de notre nature. Mais n'est-ce pas Lui qui nous a faits ? Aussi, pourquoi voudrait-Il désormais nous en culpabiliser.

Le seul reproche que l'on pourrait faire aux Dieux de l'Olympe est le malin plaisir qu'ils se sont donné à nous compliquer la vie à nous autres pauvres mortels, à force de tarabiscoter l'arbre généalogique de leur fantaisie familiale, obsédés que nous sommes désormais à vouloir tout rationaliser, tout étiqueter et codifier. Et c'est grand mérite à Maurice Druon de tenter de nous effeuiller dans cet ouvrage l'arbre de Zeus dont les racines font de curieuses connexions en boucle avec les branches aux pouces les plus tendres. Il faut dire que le bougre ne craignait nullement la consanguinité pour faire commerce, comme on dit avec une pudeur toute littéraire, avec ascendance et descendance, pourvu que le plaisir soit à la clé. Bien qu'il connût quand même quelques manifestations de jalousie de sa légitime Héra. Sa justification d'honorer les mortels de la semence divine était argument fallacieux aux yeux de celle-ci. Allez comprendre pourquoi. Car figurez-vous que nos ancêtres de ces temps reculés pouvaient recevoir des dieux des preuves caressantes et culbutantes pourvu qu'ils fussent disposés à les accueillir en leur giron, et augmenter par là une ramure aux bourgeons déjà nombreux et ainsi mieux nous perdre en sa canopée.

Oui Zeus était volage. Maurice Druon n'omet aucune de ses nombreuses maîtresses, divines ou mortelles. Et bien que roi des dieux, il ne se sentait nullement une vocation d'exemple auprès de ses administrés. Car en cette époque bénie des dieux les comportements n'étaient ni louables ni blâmables, ils étaient tout simplement divins. Mais patience divine a ses limites et lorsque Héra, sa légitime, se fit trop intrusive pour surveiller ses errements, il n'hésita pas à la pendre par les cheveux, une enclume accrochée aux pieds. Quelle époque vivons-nous en ce siècle pour que notre code pénal trouve à redire à pareille manifestation d'autorité ?

"Si des esprits aussi chagrins que mal informés vous ont conté, chers mortels, que vous descendiez des singes, ne les croyez pas." C'est Ouranos, le grand-père de Zeus "qui créa l'homme qu'il tenait pour son chef-d'oeuvre", à condition toutefois que sa vie ait une fin. Les Parques ayant mission de veiller à tous cela, en particulier Atropos chargée de couper le fil. Voilà donc un podium pour renforcer notre orgueil et un tombeau pour l'étouffer. Mais en toute occasion remercions Dionysos, plus connu sous son alias de Bacchus, le turbulent rejeton de Zeus, d'avoir couvert nos collines ensoleillées de la divine grappe afin de nous réjouir du succès et oublier le péril.

Quel bonheur en tout cas, dans l'attente du coup de ciseau fatal, de combler quelques heures entre les mains des Parques avec cet ouvrage de Maurice Druon dont je soulignerai respectueusement la qualité de la langue. Ouvrage ciselé, à la documentation exubérante, nous livrant à la compagnie de tant de noms célèbres mais inconnus de nous parce qu'interceptés trop furtivement au gré d'indiscrétions instruites, évoquant au passage les trois Grâces, les Muses, les Saisons, les Hespérides. Et tant d'autres dans le fourmillement d'une parentèle innombrable convoquée en ces pages par l'érudition de notre académicien.

Notre chronologie n'ayant rien de divine et désormais livrée en les mains d'Un seul, Lequel nous rend coupable dès la naissance puisque nous affublant du péché originel, coupable de naître donc, il me faut mettre un terme à ce propos et vous rendre à vos auteurs qui piaffent jalousement de savoir vos yeux rivés à ces lignes, lesquelles vous font l'éloge d'une biographie du roi des Dieux, qui pourrait donc durer ce que durent les dieux, éternellement.

Nom de Zeus, le temps nous est compté. Nous ne sommes plus au temps de l'Âge d'or.

Maurice Druon rassemble dans ce récit l'essentiel de la mythologie grecque, instaurant une chronologie dans l'avènement du panthéon Olympien, du chaos originel aux glorieuses citées Helléniques, de Pandore au déluge, de la révélation du feu à l'émergence des demi-dieux. Il nous présente, mais pas seulement, sa vision de la cosmogonie, sous la forme des mémoires du maître de l'Olympe, Faisant le parallèle entre les actions divines et les comportements humains l'auteur se livre avant tout à un examen exhaustif et pertinent sur notre monde et sur l'empreinte réelle ou supposée de ces déités sur notre évolution. Considérations aussi avisée qu'intéressante, aussi profonde qu'analytique .Par le biais de l'histoire des dieux et de la mythologie, il nous raconte surtout l'histoire de l'humanité suscitant bon nombre de questionnements et de réflexions, tant sur nos angoisses face à l'avenir que sur la perte de la spiritualité et la déprédation des valeurs fondamentales de notre société. La forme peut parfois interpeler avec des belles mais inutiles envolées lyriques qui alourdissent et complexifient un récit évidemment, bien écrit mais, pas toujours prenant. L'ensemble reste dans le fond indéniablement des plus instructifs et d'un intérêt certain pour mieux envisager les interaction entre dieux et mortels, les fondements de leurs actions et la justification de leurs châtiments.Les amateurs d'histoire et de mythologie seront comblés par ce roman qui respecte brillamment L Histoire tout en restant un divertissement.

Encore merci à Eric 76, sa critique m'avait emballé. La recherche du livre, un clin d'oeil des Dieux ;-)) à ma grande surprise, pour un livre paru en 1963, d'un auteur un peu oublié, du moins pas " à la mode", un exemplaire m'attendait sur une étagère à la FNAC ...de Paris, la mienne cela aurait été du délire ...
Comment être passé à coté de ce condensé de la mythologie et de l'histoire humaine, d'avant JC...? Bah comme moi, en se réduisant qu'à une seule oeuvre magistrale certes, de Maurice DRUON, les fameux rois..
Ce livre, récit, biographie devrais je dire, non je ne suis pas excessive ;-)), je pense que Zeus lui même l'a dicté en rêve à Maurice DRUON.
Ce livre devrait être au programme de l'éducation nationale, ou du moins dans le cartable de tous les prof d'Histoire-Géo
Les dissertations personnelles de l'auteur, glissées dans la bouche de Zeus, sont parfois empreintes de l'homme d'avant 68, mais aussi parfois assez actuelles...ce qui laisse encore une fois à constater , que les signaux d'alerte sont émis depuis plusieurs décennies et que nos yeux regardaient ailleurs, vers les étoiles... ou nous avons envoyé les dieux anciens...en pense bête, pour oublier peut être notre inconstance et notre ingratitude d'enfants turbulents. A notre décharge, nous avions les olympiens pour modèles... ;-)))

Après un long sommeil, qui pour nous se compte en millénaires, Zeus, le Dieu suprême dans la mythologie grecque, le Dieu des Dieux, décide de nous raconter son histoire.
Une histoire qui est aussi la nôtre car, ne nous y trompons pas, l'apparition du Dieu unique qui l'a ravalé, lui et les siens, au rang de mythe n'est qu'un battement de cil, un simple soupir dans l'histoire de l'Homme. Zeus, lui, nous contemple, depuis le fond de nos siècles.
Grâce à la plume magique de Maurice Druon, vous allez entendre la voix d'un être suprême qui a, par le biais du souffle, de la matière, du nombre, de l'infiniment petit et de l'infiniment grand, créé l'Homme.
Une voix qui a la mémoire des ans. Une voix étrangement familière, tantôt pateline, tantôt railleuse, tantôt mélancolique. La voix d'un vieux sage à qui on ne la fait plus.
Comme nous ressemblons à Zeus, avec nos pulsions désordonnées, nos conflits familiaux, nos doutes, nos erreurs, nos colères, nos tromperies, nos petites bassesses, nos regrets, mais aussi nos petits matins bleus, nos générosités, nos triomphes, nos espérances, et nos amours qui ne nous font plus toucher terre.
Les amours de Zeus, justement, parlons-en ! Des amours cosmiques, dans la voie lactée, dans les cieux chargés de nuées, dans le souffle du vent, dans l'écume de mer, ou dans les profondeurs sombres et paisibles d'une grotte… D'innombrables couchailleries avec des déesses à la beauté envoutante, des demi-déesse, des nymphes, des sirènes, des naïades, des mortelles, des immortelles, j'en passe… J'ai vite perdu le compte de son abondante et grouillante descendance.
Parmi tous ses enfants, je retiendrai le claudiquant Héphaïstos, Hadès le non voyant, Hermès le messager, la sage et solide Athéna, l'excessif Dionysos, Prométhée le voleur de feu, et Alexandre le conquérant… Et puis moi, issu, tout comme vous, de la sixième race des hommes et de sa lointaine semence, même si, pour la sauvegarde de mon quartier, je n'ai pas encore osé me lancer dans le maniement de la foudre et du trident.
Comme j'ai aimé Zeus, un Dieu qui avoue se tromper, qui hésite, biaise, qui « si c'était à refaire »… Un Dieu sans vérité révélée, à la différence de tous nos grands gourous laïques ou religieux…
Le vrai Dieu des Hommes, en quelque sorte !

Maurice Druon est mondialement connu pour sa saga historique Les Rois Maudits, mais bien évidemment l'Académicien a écrit d'autres oeuvres (dont le Chant des Partisans avec son oncle Joseph Kessel).

Les Mémoires de Zeus permettent à l'auteur de rassembler en un roman la destinée des dieux grecs, en entreprenant une fresque chronologique des anciennes divinités qui commence par la création de l'univers. Les férus de mythologies n'y apprendront probablement pas grand-chose, mais pour les autres lecteurs ce rappel de mythes fondateurs de notre culture est bienvenu. le lien est régulièrement fait avec la « vraie » histoire, celle des temps préhistoriques et celle des débuts de la Grèce Antique, même s'il s'agit parfois d'une histoire fantasmée. L'auteur se lance aussi dans des parallèles avec l'histoire du XXe siècle, notamment avec les thèmes de la guerre, des destructions massives, de la science ou encore de notre souhait de nous affranchir des contraintes de la nature.

Zeus nous parle — oui, il parle directement au lecteur — et il nous décrit ses relations tumultueuses avec sa nombreuse famille. Il nous fait part de ses décisions et de ses regrets, puis il nous invective. Parce que le Zeus de Maurice Druon s'adresse à l'homme moderne, en déclamant par delà les siècles ses leçons de sagesse. Mais autant le dire tout de suite : ce Zeus ne parle pas à la femme moderne. Il est (très) misogyne, et les déesses qui l'entourent restent des archétypes féminins dont peu gagnent son estime. Dans cette perspective, le livre est cohérent avec la société grecque de l'Antiquité.

Ce texte est évidemment très bien écrit, même si certaines syntaxes m'ont surprise, car nous ne les utilisons plus aujourd'hui. Les descriptions des divinités et des paysages sont fluides et plaisantes à lire. L'auteur a réussi à dépeindre simplement les aventures de ses personnages, tout en décryptant pour le lecteur la signification de certains mythes, et en tentant d'en moderniser la portée.

La forme de narration n'est toutefois pas celle d'un roman classique, mais il n'en reste pas moins que c'est un ouvrage intéressant pour sa culture générale.

Challenge Livres Historique 2019
Lien : https://feygirl.home.blog/20..

Deux pré-requis pour apprécier ce livre : Etre intéressé par la mythologie grecque et ne pas avoir peur d'une plume un peu plus complexe que ce que l'on peut lire habituellement.

Quand Zeus se saisit de la main de Maurice Druon pour nous narrer son oeuvre, il nous transporte avec lui dans une bulle hors du temps et de l'espace. Un récit plein de rebondissements et de batailles épiques scellant toujours le sort de l'humanité.

Ecrit dans les années 60, ce livre est passionnant. Druon remet en perspective les héros des mythes grecs et parfois, leur part sombre.
Il en profite pour ouvrir des pistes de réflexion sur divers sujets comme la religion qui sonnent terriblement d'actualité de nos jours.
Maurice Druon était un très grand écrivain et ce livre est un grand livre.