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3,75

sur 862 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nouveau coup de coeur.

Je devrais m'arrêter là pour dire ce que j'en ai pensé, mais ce serait un peu court. Mais quelle belle surprise ! J'ai lu ce roman d'un trait et pourtant, je n'y croyais pas. Je l'avais dans ma PAL depuis un bout de temps maintenant et puis, en rangeant un peu mes bouquins, je me mets à lire la première page, puis la deuxième, et puis ….

Ce livre est aussi bien rempli d'espoir que de côté sombre. Paul Sneijder est le seul survivant d'un accident d'ascenseur au cours duquel il a perdu sa fille, Marie. Il ressasse son passé et essaye d'avancer comme il le peut. Il quitte son emploi et devient promeneur de chiens, au grand désespoir de sa femme.

De l'humour mais aussi une certaine fatalité nous accompagne au fil des pages, et rendent la lecture complètement addictive. L'écriture est fluide et on se prend à suivre les pensées de Paul. Il se met à étudier les aspects techniques et les faits divers des ascenseurs et devient un expert. Il s'obstine pour cela et l'auteur parvient même à nous rendre intéressant ce monde très particulier. Va-t-il réussir à tourner la page et trouver un peu de bonheur ?

En tout cas, je ne prendrais plus jamais un ascenseur sans penser à ce livre. Et je vais vite m'atteler à découvrir d'autres livres de cet auteur qui a priori a écrit de nombreux romans.
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Brillant, original et à la fois drôle et mélancolique. L’humour noir caustique de Jean-Paul Dubois fait grand bien. On m𠆚urait dit qu’un jour un auteur parviendrait à me faire apprécier des textes et monologues sur les ascenseurs que j𠆚urais tout misé contre :) Un tour de force auquel je lève mon chapeau! Un roman à découvrir.
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N° 1486 - Juillet 2020.

Le cas SneijderJean Paul Dubois – Éditions de l'Olivier.

Que Paul Sneijder soit un cas, ça ne souffre pas la contradiction encore que sous la plume de Jean Paul Dubois, les malchanceux sont nombreux. Alors qu'il vient d'avoir soixante ans, lui qui est doué d'une mémoire exceptionnelle se souvient sans joie de ce que fut son parcours. Mal marié deux fois successives il perd sa fille dans un rarissime accident d'ascenseur auquel il a survécu après un long coma. Cette chance d'être passé à côté de la mort ne plaît guère à Anna, sa deuxième épouse, « cadre plein d'avenir », qui se voyait bien veuve et ce d'autant qu'elle avait un amant depuis deux ans, quant à Paul, il ressort de cette épreuve avec des crises d'angoisse claustrophobes et un intérêt pour les ascenseurs ! Voir mourir son enfant est la chose la plus douloureuse qu'on puisse imaginer et qu'aucune religion ne peut apaiser et cela est tellement bouleversant qu'on est amené à faire des choses que la raison en temps ordinaires vous empêcherait de décider. Est-ce d'avoir approché la mort de près, la culpabilisation d'avoir survécu à cet accident où a péri sa fille ou simplement sa nature, il devient indifférent à tout. Après son hospitalisation il démissionne de son emploi qu'il pouvait cependant garder, devient promeneur de chiens, ce qui au Québec où il habite est une chose courante mais qui ne correspond cependant pas à son âge, choisit d'ignorer l'adultère de sa femme et renonce même au procès, gagné d'avance selon son avocat, que ce dernier entend intenter à la compagnie d'ascenseurs et qui ne peut que lui rapporter une petite fortune. Même le succès qu'il rencontre dans son nouvel emploi l'indiffère et il souhaite le quitter allant même jusqu'à agresser un de ses clients et forme le projet surréaliste d'aller à Dubaï juste pour essayer un nouvel ascenseur ! Être devenu une charge pour Anna mais aussi une source de honte, pour elle qui tient à garder son rang social, lui est complètement égal et il se polarise sur l'étude des ascenseurs et sur la conservation des cendres de sa fille jusque dans sa chambre. de la honte à la haine il n'y a qu'un pas que sa femme franchit allègrement mais Paul commence lui aussi à envisager l'éventualité de la mort d'Anna. Depuis son accident il est devenu attentif à tout, à la vie en particulier en n'ayant plus peur des ascenseurs, relativise bien des choses, s'intéresse aux chiens malgré son allergie. Il y a dans ce roman une odeur de mort, des vrais morts et des morts potentiels, de ceux dont on désire la disparition le plus vite possible parce que leur présence est devenue insupportable, parce que le concept même de la famille n'existe plus, parce que Paul vit dans une ambiance suicidaire.
J'ai apprécié comme toujours l'humour décalé et un peu froid de Jean-Paul Dubois, son style fluide et poétique qui transforment chacune de mes lectures en réel plaisir. En revanche les considérations philosophiques sur les ascenseurs et les chiens m'ont laissé dubitatif. On ne dira jamais assez combien un mariage raté peut être définitivement néfaste pour la vie de quelqu'un, surtout s'il se faisait beaucoup d'illusions au sujet de l'amour qui en principe doit présider à une telle union et surtout résister au temps et aux épreuves. Divorcer n'est pas forcément la solution qui peut être simplement de laisser les choses en l'état en se recroquevillant sur soi-même, en attendant que le temps passe et que la mort vienne. Ici, sa chère famille à trouvé la solution pour lui.
Le livre refermé je comprends mieux la symbolique de l'ascenseur où il était enfermé et où il a survécu. Maintenant, pour mieux se débarrasser de lui, pour mieux intenter le procès qu'il refusait et qui allait à coup sûr l'enrichir, lui et surtout sa famille, pour laisser les mains libres à Anna et à ses ébats adultères et surtout pour qu'elle n'ait plus honte de lui, on allait l'enfermer légalement dans un asile d'aliénés pour officiellement le protéger contre lui-même. Après tout il est « Le cas Sneijder », celui qui a survécu à cette chute d'ascenseur et qui en a évidemment été marqué, un cinglé dont sa chère famille se préoccupe, évidemment pour son bien. Il ne lui reste plus qu'à faire confiance au hasard pour être délivré mais tout cela est bien trop improbable comme est improbable tout ce qu'il imagine pour lui-même et qui ne se produira jamais. Encore un qui n ‘est pas à sa place ci-bas !
©Hervé Gautier mhttp:// hervegautier.e-monsite.com
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L'histoire : Paul Sneijder a eu un grave et rarissime accident d'ascenseur, il en est le seul rescapé. Mais ce qu'il a vu, vécu, ce jour-là, a fait de lui un autre homme, qu'il apprend lui-même à découvrir dans les mois qui suivent. Ainsi lui revient toute sa vie sous un jour nouveau : son premier mariage, sa fille qu'il adore, sa seconde femme ambitieuse qui devient vite une étrangère, leurs jumeaux, les lâchetés impardonnables, les acceptations inacceptables, les erreurs, les jolies choses, les non-sens... jusqu'à ce 4 janvier où tout va changer... en lui... mais attention au retour de bâton ! La fin est terriblement glaçante et fait vaciller le lecteur alors que le héros, lui, ne semble pas avoir vacillé...

Mon avis : Dubois croque avec une acuité saisissante les travers humains et ceux de notre époque, l'essence de la normalité sociale moderne, les distorsions de perception, parfois même sans avoir l'air d'y toucher...
Décidément, je suis une grande fan de Jean-Paul Dubois, et ça n'est pas ce livre-là qui me fera changer d'avis, bien au contraire !! D'ailleurs, je l'ai dévoré en seulement 3 fois, sur 3 jours, alors que c'est un livre d'une taille honnête. J'aime tout dans ses livres, et plus particulièrement encore dans celui-ci : l'analyse sans concessions mais sans malveillance ni cynisme non plus des comportements humains, la délicatesse et la pudeur des émotions omniprésentes, l'écriture élégante et finement ciselée, sa façon de se délecter du français avec soin et familiarité à la fois, ses incroyables talents de conteur, le choix des thèmes, la consistance humaine de chacun de ses personnages, la fin qui sème en quelques mots dits comme "en passant" un doute là où il n'y avait eu qu'une certaine confiance, mettant en valeur la fragilité des fondements d'esprit... Tout y est parfait, juste, pesé, dosé juste ce qu'il faut, le ton contient lui aussi juste ce qu'il faut de culture, on frôle parfois l'érudition, sans prétention, sans pose, sans étalage, avec un à-propos impeccable. Bref, je ne taris pas d'éloge si on me laisse faire, et ce livre est une démonstration éclatante de son talent. Eblouie, je suis. Un excellentissime Jean-Paul Dubois ! Et comme d'habitude, je n'en sors pas indemne, et il aura probablement des conséquences sur ma vie et mes pensées...
Lien : http://ploufetreplouf.over-b..
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Un superbe livre sur un homme qui, à la (dé)faveur d'un accident, remet toute sa vie en question, y compris et surtout les renoncements et les compromis qu'ils a concédés. Mais cela peut-il se faire sans mal ? N'est-il pas trop tard ? Un humour noir comme je les aime, avec un style magnifique et une lucidité à toute épreuve sur les concessions que nous acceptons au quotidien et qui peuvent devenir une toile d'araignée dans laquelle nous nous sommes emprisonnés tout seuls. Avec une théorie des ascenseurs pas piquée des vers.
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En trois mots : Rescapé d'un ascenseur, sauvé par les chiens, bouffé par sa famille.
J'ai beaucoup aimé ce livre.
Comme j'ai apprécié cette histoire de Paul Sneijder !!...
Un homme simple, humain, Français déplacé à Montréal, sur qui le ciel (la cabine d'ascenseur en chute libre) tombe sur la tête (et tue aussi sa fille bien-aimée), et qui se réveille du coma pour réaliser la médiocrité de son épouse, executive woman en réalité harpie détestable... et de ses deux rejetons tout aussi arrivistes, bornés, déshumanisés. Quel réveil.

Ce quidam Paul Sneijder, qui contrairement à sa femme n'a jamais évolué, n'a jamais "eu d'ambitions", il m'a scotchée.
Il puise une force incroyable dans la compulsion de dossiers techniques sur les ascenseurs, et j'ai trouvé cela puissant et passionnant, absolument pas déroutant.
Cet homme, il va aussi se "réaliser" ou se retrouver dans l'accomplissement d'un "petit job d'étudiant" de promeneur de chiens, qu'il prend vraiment au sérieux : c'est un professionnel qui consacre toute son énergie et son âme à sortir ses toutous (dont un akita hargneux) par tous les temps, et veillant à leur procurer le petit instant de bonheur qu'il estime leur devoir ou plutôt que ces animaux méritent (ils n'ont pas choisi leur propriétaire).
Après l'accident d'ascenseur, Paul ira seul récupérer l'urne des cendres de sa fille au funérarium. Et il rentre chez lui avec sa "fille sous le bras".
Il se souvient de leur dernière conversation sur l'implantologie (Marie était dentiste), quand elle lui expliqua la "mise en nourrice" c-à-d l'attente de cicatrisation après la première greffe. Un curieux sujet de conversation quand il y songe... Pourquoi n'a-t-il pas pensé à parler à sa fille d'autre chose à ce moment-là, des mots plus personnels ?...

Que lui reste-t-il à présent ?
Ses centres d'intérêt rendent sa femme folle - Paul s'intéresse aux "carouges à épaulettes, aux tambours ocellés, à la course folle des ascenseurs, au dard des immeubles de 1609 m (la fameuse tour Mile High Illinois que Frank Lloyd Wright n'a pu concrétiser en 1956), et aux chiens, bien sûr", ainsi qu'au jardin botanique de Montréal, à l'espace zen du jardin japonais... (p.98).
Or voilà, Paul a trouvé ce qu'il se doit d'accomplir à présent : monter dans l'ascenseur de la Tour Burj Khalifa de Dubai, la plus haute depuis 2010, 828 m, 160 étages... Ensuite, ça ira mieux...
Malheureusement, la famille détestable veille au grain. Paul sera vite pris au piège de la mise sous tutelle. Mais il reste serein, enfermé dans cet hôpital psychiatrique, il sait qu'il aura le dernier mot, et ces abominables créatures (épouse, jumeaux) ne pourront que crever de la pire manière par le jeu du hasard. Ce sera le juste retour de manivelle de la mort de Marie après tout. "Famille, je vous hais."
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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double chute

Un bijou que ce récit de la double, voire triple chute de Paul Sneijder, celle qu'il a vécu dans un ascenseur, celle de sa vie sociale et celle qui l'amèneront de petites lâchetés en accommodements petit à petit vers sa perte.

Ce ne sont pas que les renoncements de Sneijder que Dubois démonte en même temps que les ascenseurs, dans ce livre à la fois drôle, grave et féroce, ce sont les nôtres aussi bien sûr, ceux de la vie urbaine, où toute honte bue nous nous entassons dans une verticalité qui nous fait perdre notre humanité.
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Encore une fois, je suis "tenu" par l'auteur qui nous présente pourtant des récits simples et presque ordinaires au fil des ans (tragique néanmoins pour celui ci). C'est un grand plaisir de retrouver régulièrement Jean Paul Dubois, qui est aussi, il faut le dire, plein d'humour et de tendresse au fil des pages.
Je recommande également vivement "La succession", très beau moment.
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Le meilleur que j'ai lu de l'auteur. Une vraie merveille ! Un chef-d'oeuvre comme on les aime.
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Je crois avoir presque tout lu de JP Dubois, "Une vie française" est même le livre que j'ai le plus offert...
"Hommes entre eux" m'avait un peu déçu alors je me suis éloigné pour quelques temps.
Comment rester à l'écart de cet auteur indispensable?
Le cas Sneijder m'a vite fait rentrer au bercail, là où les hommes de Dubois deviennent vos partenaires pour la vie.

Paul Sneijder a perdu sa fille bien -aimée dans un accident d'ascenseur où lui-même se trouvait. Il vit désormais avec sa deuxième femme, au Quebec. Sa vie d'après sera un long et fastidieux combat contre sa famille, incapable de comprendre ses aspirations.

On passe du rire à la colère en passant par l'absurde, le tout sous la neige.
Bref, INDISPENSABLE!
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