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EAN : 9782746731684
157 pages
Autrement (25/04/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
L'idée d'une « crise écologique globale » annonçant un désastre planétaire est largement répandue. Les perspectives démographiques : 9,3 milliards d'individus en 2050, plus de 10 milliards en 2100, font surgir de grandes peurs sociales, environnementales et sanitaires.
Cet ouvrage propose un regard différent. Les auteurs, tous géographes reconnus, analysent dix grands défis du xxie siècle, en soulignant la capacité de nos sociétés à y répondre par de nouveau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Livre complet et intéressant, rédigé par des géographes français qui nous aident à dépasser les idées reçues.

Quelques formulations paradoxales, comme les aiment parfois les géographes modernes "les centralités périphériques" ... "les inégalités justes" (p. 143) ...
mais elles sont relativement bien explicitées, pour les lecteurs qui ne seraient pas familiarisés à ces concepts. Pas de jargon inutile, peu de délayage, l'exposé est très clair.

Quelques impasses m'ont un peu étonnée, mais le livre est globalement bien fait. Par exemple, une grosse impasse sur l'énorme gaspillage mondial de produits alimentaires et les absurdités générées par les politiques de quotas, malgré des données assez fournies sur l'alimentation, l'agriculture et ses défis, les échanges de produits alimentaires dans le monde, etc.
Un peu étonnant, dans un contexte où l'accroissement de la population mondiale est souvent rappelé, où les inégalités criantes sont mentionnées, entre les pays du Nord où une grande partie de la population est trop nourrie, et les pays du Sud où les famines existent encore et la sous-nutrition sévit toujours beaucoup.

Des chapitres qui m'ont vivement intéressée, sur la biodiversité, la gestion des forêts, les questions et défis de l'eau, de la santé dans le monde ...
Eclairant et très lisible, pour les curieux de géographie.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi la justice spatiale ?

Etudier la justice spatiale, c'est étudier les conséquences de l'organisation de l'espace en termes de justice et d'injustices sociales, en même temps que les conséquences des injustices sociales sur l'organisation de l'espace.
Ce concept connaît un regain d'intérêt chez les géographes contemporains, notamment français. (...)

Il s'agit aussi de savoir si l'on peut définir une politique territoriale juste.

Devrait-elle traiter de façon identique tous les espaces, corriger des inégalités par une discrimination territoriale positive ou, au contraire, ne pas intervenir sur les dynamiques à l'œuvre ?

Doit-on viser des structures spatiales justes et stables (territoire équilibré, harmonieux ...) ou des dispositifs de régulation souples, sans idéal territorial type, dans l'objectif de réduire les injustices ?

Et comment ne pas être "normatif", c'est-à-dire comment tenir compte des situations et des représentations locales du juste et de l'injuste, différentes selon les contextes sociaux, politiques et culturels ?

Comme tout renouveau théorique, l'usage du concept de justice spatiale a le grand intérêt de faire débat
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Les ressources doivent être protégées, parce qu'elles sont finies et menacées mais, pour ce faire, encore faut-il comprendre la complexité des interactions entre les sociétés humaines et la nature.

La prise de conscience de l'importance de la biodiversité pour nos sociétés humaines est relativement récente. (...)

Inestimable, elle l'est aussi dans un tout autre sens, tant son évaluation paraît incertaine. Le nombre total d'espèces existantes est encore mal connu.
On considère généralement que la planète en compte entre 5 et 30 millions, alors que dans les faits moins de 2 millions d'espèces sont répertoriées.
Tout aussi incertains, les taux d'érosion actuels de la biodiversité.
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Vertige démographique : le retour des grandes peurs ?

A l'échelle planétaire, les effets des processus démographiques sont saisissants. On peut en citer quatre types qui, conjugués les uns aux autres, peuvent effectivement donner le vertige, de prime abord, à un public non averti.

En raison de la transition démographique - c'est-à-dire du passage d'un régime démographique de mortalité et de natalité élevées à un régime de basse mortalité, puis de faible natalité -, la population dans le monde, estimée à 2532 millions en 1950, a atteint (...) les 7 milliards dans les derniers jours de l'année 2011. Selon les hypothèses moyennes, elle sera de 9 306 millions en 2050.

Cette population ne cesse de se concentrer dans les villes :
(...) 28,8% de la population mondiale, y habitaient en 1950. La population urbaine quadruple presque en cinquante ans (...) Selon l'ONU, le seuil de 50% est d'ailleurs dépassé depuis 2008. La projection moyenne [en 2050] indique (...) 68,7% de la population totale. Une humanité plus nombreuse, un peuplement plus concentré que jamais, accompagné dans le même temps par une baisse de la densité rurale.

Mais aussi une population qui vieillit. (...) Les personnes de 65 ans ou plus étaient 130 millions en 1950, formant 5,2% de la population dans le monde (...) le pourcentage de seniors ne s'élevait qu'à 6,9% en 2000. (...) Ce chiffre peut pourtant être considéré comme faible par rapport à la projection moyenne pour 2050 qui atteint (...) 16,2% de la population mondiale.

Reste un quatrième processus : la migration. Sous l'effet combiné de facteurs politiques, économiques, démographiques, sociaux ou environnementaux, les migrations internationales sont croissantes.
Faute d'estimations pour 1950, l'ONU livre un premier chiffre, en 1990, de 155 millions d'immigrants dans le monde (...). Le nombre d'immigrants est ensuite estimé à 178 millions en 2000, puis 214 millions en 2010. L'Office des migrations internationales propose une projection à 405 millions en 2050.
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Des travaux récents dénoncent un mélange opaque entre les fondations, dispensées d'impôt pour leurs actions en faveur de la santé publique, et les entreprises lucratives. Par exemple, le portefeuille de la Fondation Gates détient directement 5 % des actions McDonald's et 7 % de Coca-Cola, sans oublier Philip Morris (et beaucoup d'autres si l'on ajoute les participations croisées). Il est légitime de pointer le paradoxe qui consiste à financer certaines dépenses de santé avec des fonds rassemblés par des entreprises se souciant par ailleurs assez peu de la santé publique.

(...) Beaucoup se demandent aussi à quel prix les vaccins sont achetés : pourquoi cette puissante initiative contribue-t-elle à assurer la prospérité des grands laboratoires en ne négociant pas davantage les prix, ce qui lui permettrait de sauver plus d'enfants ? Pourquoi, dans sa démarche d'achat, se tourne-t-elle presque systématiquement vers l'Europe ou les Etats-Unis ?
Ne peut-elle pas, comme Médecins sans frontières, soutenir les producteurs à faible coût des pays pauvres et faire ainsi d'une pierre deux coups ?

En outre, les entités qui financent la lutte contre certaines grandes maladies transmissibles sont aussi celles qui prennent d'importantes parts d'actions dans des compagnies pharmaceutiques et même dans des firmes produisant, par exemple, des boissons sucrées.
Dès lors, elles contribuent à accroître les maladies non transmissibles (obésité, diabète ...) qui comptent pourtant déjà pour la moitié de la mortalité dans les pays à faible revenu.
Le fameux "double fardeau" de ces pays - qui sont déjà touchés par les maladies des pays riches, tout en subissant encore celles caractéristiques des pays pauvres - ne semble guère pris en compte.

Tous les grands donateurs confondus n'orientent que 3 % de leurs fonds collectifs vers les maladies de dégénérescence et de surcharge,
ce qui leur est reproché.
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Eloignés des visions alarmistes, voire catastrophistes, travaillant depuis longtemps sur les problèmes posés, les auteurs de cet ouvrage s'emparent de dix défis déjà largement débattus en apportant un regard géographique différent. Ils affirment la place centrale des sociétés humaines, des sciences et des techniques maîtrisées, de la négociation des solutions possibles entre tous les acteurs.

Les défis à relever et les questions à résoudre ne sont pas uniquement d'ordre naturaliste. Il ne s'agit pas de "sauver la terre" en conservant la "nature" pour mieux la protéger, en multipliant les parcs et les réserves excluant des sociétés ou en réduisant le nombre d'humains.
Il s'agit de trouver, démocratiquement, les voies et les moyens de vivre ensemble sur une planète dont on a pris conscience qu'elle n'est pas infinie.

Cette ambition implique une recherche constante de l'équité sociale et spatiale, combinaison ici qualifiée de "justice spatiale", dans le respect de la diversité des sociétés, chacune d'entre elles ayant à inventer localement ses modalités de durabilité.
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