Il m'aura fallu du temps pour donner mon avis sur ce bouquin, trois mois depuis que je l'ai lu. Mon ressenti est comme exsangue, bloqué, cadenassé...Me voilà devant mon Underwood, non non, Asus, Asus c'est le nom de ma machine à écrire.
Bref, al Kenner, 15 ans, 2,20m, grand garçon, père 2,10m, mère 1,90m, QI supérieur à celui de Einstein (c'est redondant dans le bouquin, ce qui ne veut pas dire grand chose pour moi du fait que je ne connais pas le QI d'Einstein, ni le mien), assassine d'abord sa grand mère puis son grand père avec la carabine qu'ils lui avait offerte pour son anniversaire. Laisse tout en l'état et prend le large avec le pick-up du grand père, appelle la police pour se dénoncer mais, comme c'est le 22/11/63 (ça vous rappelle quelque chose? Un bouquin de
S. King? C'est ça!), la policière lui dit d'arrêter ses blagues, le président Kennedy venant d'être assassiné, ils ont suffisamment à faire comme ça. Ce qui fait dire à al que Lee Oswald lui a piqué la vedette.
Son père, qu'il avise, fait le nécessaire et al est arrêté, jugé et transféré dans un hôpital psychiatrique.
Après une bonne conduite il sort sous contrôle judiciaire et n'arrivant pas à localiser son père il se dirige vers chez sa mère pour y être domicilié.
S'ensuit une cavale avec certains arrêts, à droite et à gauche, petits boulots, rien de grandiose, jusqu'à ce qu'il arrive, avec sa grande intelligence, à aider la police comme profiler.
Kenner promet le mariage à la fille d'un officier de police, avec lequel il se lie d'amitié, en sachant pertinemment qu'il est incapable d'aimer une femme physiquement.
Il est chargé de retrouver des jeunes filles disparues, jusqu'à ce que sa supercherie soit découverte.
Ce garçon, tel qu'il est décrit par l'auteur, est un être enfermé dans sa tête, malheureux certainement, manquant d'amour aussi, notamment dans sa prime jeunesse, mal aimé par sa mère, père, le modèle, absent.
Ce père ce héros, le soldat, porté aux nues, à cor et à cris, à qui veut bien l'entendre, en période Vietnam, ce père qui l'abandonne, disparaît, lui manque terriblement.
De son côté, la mère, le hait, lui dit, lui montre et quand, Al, l'enfant lui demande de lui parler, de lui dire quelque chose, elle ne répond rien, elle n'a rien à lui dire, rien que des rejets, moqueries et blâmes.
Alors il fuit et quand il fuit, il boit, des litres et des litres de vin, de bière, il a le coffre pour! Pour quoi, pour oublier, pas si sûr!
Ce n'est pas pour autant qu'il est excusable, qu'il est sympathique car, il me semble, que le récit tente d'en faire une victime alors que c'est le contraire, ce sont les autres les victimes, eux qui ne demandent rien à al Kenner, qui lui donnent de leur temps, voir de leur amitié, qu'ils l'écoutent...
Kenner n'aime personne et ne cherche pas à aimer. Kenner est un monstre, un destructeur...
Ce livre ne m'a pas vraiment plu, j'ai eu du mal, déstabilisé, gêné et si je suis allé au bout c'est grâce au talent d'écrivain, de narrateur de
Marc Dugain, à la fluidité de son écriture, son style et que je voulais connaître le dénouement qui est surprenant et inattendu.
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