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3,93

sur 1314 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Audiard disait : «  Quand les types de 130 kilos disent certaines choses , les types de 60 kilos les écoutent « .
Al Kenner a tout du colosse ! Véritable tour de contrôle de 2,20 m dépassant allègrement le quintal , il est de ces personnages qui attirent immédiatement une certaine camaraderie de complaisance à défaut d'une camaraderie certaine ! Ajouter à cela un QI supérieur à celui d'Einstein et vous aurez une idée assez précise de ce que fut l'un des sérial killer Américain les plus redoutables qui défraya la chronique dans les années 60 ! Alors , n'y voyez aucune poltronnerie de ma part à hésiter vouloir émettre un avis négatif à son encontre mais juste un instinct de survie bien légitime suscité par un éclair de lucidité aussi rare que salvateur ! Car en effet , en plus de ses caractéristiques hors norme , le p'tit Kenner possède un hobby des plus atypiques . Là où la majorité d'entre nous - alors jeunes fous-fous en mal de sensations fortes - se bornaient à pratiquer assidument le colin-maillard sur champ de mines voire la marelle pieds joints en diagonale , le gars al , lui , à ses nombreuses heures perdues , dessoudait , disséminait , flinguait , éparpillait façon puzzle ! Beaucoup . Trop .

Dugain - aucun lien de parenté avec notre Michel national et son big bazar , encore qu'avec Al...- , se fend d'un exercice littéraire peu commun . En effet , se basant sur la véracité historique du tristement célèbre Edmund Kemper – rebaptisé al Kenner pour l'occasion - , l'auteur prend le pari de nous immerger corps et âme dans ce qui aurait pu être la substantifique moelle de cet être aussi monstrueux que fascinant !
Il eut tout aussi bien pu l'intituler : moi , al Kenner , tueur en série , ma vie , mon oeuvre .
Majoritairement avéré , ce récit pourtant fictionnel est une réussite totale ! Sans véritablement faire dans le sensationnel et le gore , Dugain se focalise sur le pourquoi du comment du Pont de Ligonnès ! Une enfance pervertie aux cotés d'une mère castratrice , le passage incontournable par la case "  viens ici petit animal que je te décapite gentiment "  , les premiers émois sanguinaires...Dugain fait dans l'authentique , s'assurant , du coup , de la crédibilité de son oeuvre en devenir . Portrait magistral d'une Amérique en guerre ou tuer au vietnam devient un devoir national alors que , parallelement , le mouvement hippie contestataire essaime à tout vent , il fascine de par son approche intellectuelle et délivre un bouquin inclassable à fort relent d'improbable possibilité .
Belle écriture , beau bouquin , bon moment !

Avenue des Géants , véritable boulevard littéraire !
3.5 / 5
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Dans « Avenue des Géants » Marc Dugain retrace le parcourt d'Ed Kemper, serial killer américain tristement célèbre, qu'il rebaptise al Kenner pour l'occasion.
Intéressant, mais inconfortable…

Expérience perturbante que cette lecture, véritable voyage dans la tête d'un tueur, dans ses pensées intimes, ses mécanismes de réflexion qui souvent semblent d'une cohérence imparable, puis qui soudain déraillent.
Lorsqu'on apprend son enfance, lorsqu'on saisit les traumatismes, on se prend à baisser la garde, avant de réaliser… L'horreur n'est jamais très loin, mais à part quelques lignes à la toute fin, elle reste suggérée, tapie comme une ombre pesante.

Expérience frustrante aussi car bien sûr, aucune explication rationnelle n'est possible, tout au plus l'idée que les extrêmes carences affectives couplées à une intelligence supérieure débouchent parfois sur des cas comme celui-ci…
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Il m'aura fallu du temps pour donner mon avis sur ce bouquin, trois mois depuis que je l'ai lu. Mon ressenti est comme exsangue, bloqué, cadenassé...Me voilà devant mon Underwood, non non, Asus, Asus c'est le nom de ma machine à écrire.
Bref, al Kenner, 15 ans, 2,20m, grand garçon, père 2,10m, mère 1,90m, QI supérieur à celui de Einstein (c'est redondant dans le bouquin, ce qui ne veut pas dire grand chose pour moi du fait que je ne connais pas le QI d'Einstein, ni le mien), assassine d'abord sa grand mère puis son grand père avec la carabine qu'ils lui avait offerte pour son anniversaire. Laisse tout en l'état et prend le large avec le pick-up du grand père, appelle la police pour se dénoncer mais, comme c'est le 22/11/63 (ça vous rappelle quelque chose? Un bouquin de S. King? C'est ça!), la policière lui dit d'arrêter ses blagues, le président Kennedy venant d'être assassiné, ils ont suffisamment à faire comme ça. Ce qui fait dire à al que Lee Oswald lui a piqué la vedette.
Son père, qu'il avise, fait le nécessaire et al est arrêté, jugé et transféré dans un hôpital psychiatrique.
Après une bonne conduite il sort sous contrôle judiciaire et n'arrivant pas à localiser son père il se dirige vers chez sa mère pour y être domicilié.
S'ensuit une cavale avec certains arrêts, à droite et à gauche, petits boulots, rien de grandiose, jusqu'à ce qu'il arrive, avec sa grande intelligence, à aider la police comme profiler.
Kenner promet le mariage à la fille d'un officier de police, avec lequel il se lie d'amitié, en sachant pertinemment qu'il est incapable d'aimer une femme physiquement.
Il est chargé de retrouver des jeunes filles disparues, jusqu'à ce que sa supercherie soit découverte.
Ce garçon, tel qu'il est décrit par l'auteur, est un être enfermé dans sa tête, malheureux certainement, manquant d'amour aussi, notamment dans sa prime jeunesse, mal aimé par sa mère, père, le modèle, absent.
Ce père ce héros, le soldat, porté aux nues, à cor et à cris, à qui veut bien l'entendre, en période Vietnam, ce père qui l'abandonne, disparaît, lui manque terriblement.
De son côté, la mère, le hait, lui dit, lui montre et quand, Al, l'enfant lui demande de lui parler, de lui dire quelque chose, elle ne répond rien, elle n'a rien à lui dire, rien que des rejets, moqueries et blâmes.
Alors il fuit et quand il fuit, il boit, des litres et des litres de vin, de bière, il a le coffre pour! Pour quoi, pour oublier, pas si sûr!
Ce n'est pas pour autant qu'il est excusable, qu'il est sympathique car, il me semble, que le récit tente d'en faire une victime alors que c'est le contraire, ce sont les autres les victimes, eux qui ne demandent rien à al Kenner, qui lui donnent de leur temps, voir de leur amitié, qu'ils l'écoutent...
Kenner n'aime personne et ne cherche pas à aimer. Kenner est un monstre, un destructeur...
Ce livre ne m'a pas vraiment plu, j'ai eu du mal, déstabilisé, gêné et si je suis allé au bout c'est grâce au talent d'écrivain, de narrateur de Marc Dugain, à la fluidité de son écriture, son style et que je voulais connaître le dénouement qui est surprenant et inattendu.



Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Inspiré d'un fait divers qui a défié la chronique dans les années 60/70, Marc Dugain met en scène un tueur en série américain, Edmund Kemper, accusé de 10 meurtres. Personnage impressionnant par sa taille et son poids (2.06 m et 163 kg) et doté d'un QI supérieur à la normale, « l'ogre de Santa Cruz », a commencé sa série de meurtres avec celui de ses grands-parents à l'âge de quinze ans.

Marc Dugain, rebaptisant Kemper en al Keener nous fait entrer pas à pas dans l'univers psychologique de ce tueur.
Sa mère souffrant de problèmes psychologiques frappait ses compagnons et divorcera trois fois. L'adolescent en souffrira toute sa jeunesse. La plus grande de ses soeurs, Susan, le frappait. Leur maison du Montana n'étant pas très grande, sa mère qui le déteste, l'envoie vivre à la cave sur un grabat près de la chaudière dont les flammes le terrifient. Il prend plaisir à torturer et décapiter les animaux domestiques du quartier, notamment son chat qu'il enterre vivant. La mère l'envoie ensuite vivre chez ses grands-parents paternels, ce qui lui donne l'impression d'être abandonné.
Al Keener va vouloir régler ses comptes avec sa mère et la société.

Dans ce roman à la fois policier et psychologique, Marc Dugain a voulu savoir ce qui se passait dans la tête d'un serial killer. Comment un petit garçon tout à fait normal et visiblement gentil et très intelligent pouvait se transformer en véritable monstre. Nait-on serial killer ou le devient-on ?

Pour répondre à cette question l'auteur nous dépeint, sur fond d'Amérique, génératrice de psychoses, un être à la fois fasciné par les grands espaces et replié sur lui même. Un être habité par une grande solitude, qui n'arrive à exister qu'en manipulant autrui et tuant de manière atroce ses victimes afin d'éviter de se suicider. Un être qui tente désespérément de se rapprocher de ses parents mais qui se révèle être en permanence le « mauvais objet ».

Au final un livre bien mené qui nous plonge sans jugement dans la quête d'affranchissement d'un esprit perturbé, dans une Amérique elle-même perturbée par les mouvements hippies et la guerre du Vietnam.
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Voici un roman fortement et très beaucoup inspiré par la vie d'Ed Kemper, sérial killer trop tristement célèbre qui a sévi aux États-Unis dans les années 70. Bien que ce roman soit drôlement bien écrit, je n'en ressort par grandement ravie... Mais je m'explique, j'ai lu beaucoup, beaucoup sur les tueurs en série, autant des ouvrages de référence (lire ici les bouquins tellement bien documentés de Stéphane Bourguoin), que des livres consacrés à un seul meurtrier. J'ai donc forcément lu sur Kemper... alors, bien que je ne 'm'attendait pas nécessairement à apprendre des choses, j'ai eu l'impression de (re)lire une version édulcorée de bien d'autres textes. Mais sachez que mon plaisir n'a pas été gâché... j'ai passé un bon moment, et Dugain sait écrire, ça c'est certain. Je lierai autre chose de lui, pour sur !
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À tous ceux qui aimeraient regarder un film d'horreur sans effet « jumpscare », ce livre est fait pour vous.
Vous allez entrer dans la peau d'un tueur en série sans lire de lignes gores. Parce que le narrateur, c'est al Kenner (inspiré de la vie d'Ed Kemper), mais il raconte sa vie comme si ses seules tares étaient sa grande taille et son QI élevé.

Alors, moi, je veux bien concevoir que raconter cet homme de cette façon pourrait avoir un intérêt si c'était pour mettre en avant le côté psychologique d'un tueur comme lui. À un moment, j'ai cru que l'auteur allait développer les limites de la psychiatrie face à l'unicité de chaque individu. Mais on ne fait que l'effleurer.
Au final, je n'ai donc pas été convaincue. Je n'ai pas ressenti la satiété que me procure d'ordinaire une analyse psychologique détaillée.
Du coup, j'ai l'impression que de raconter cet homme de cette façon, c'est un peu comme rêver de devenir urgentiste en pensant ne pas être obligé de voir du sang.

Il reste le style de l'écrivain. Pas démentiel.

C'est bizarre que je lui aie quand même mis trois étoiles à ce livre. Peut-être que je reconnais à l'auteur l'originalité de ne pas avoir traité ce sujet à la façon d'un thriller...
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Al Kenner est un géant, 2,20m et 130 kilos, ça en impose. Qui plus est, ce "gamin" est plus qu'intelligent puisque son QI dépasse celui d'Einstein! Bref, ce personnage part déjà avec des caractéristiques bien particulières et remarquables.
Si, en plus, vous rajoutez le fait qu'il nous narre pendant 360 pages son histoire de tueur en série, mais tout en douceur, en expliquant le fond du "problème" et en ne dévoilant rien d'atroce (enfin presque puisque la fin nous fait découvrir le vrai al Kenner en même pas 10 pages...), et bien ,nous avons un livre qui se lit comme un roman et non comme un thriller et la prose de Marc Dugain est somptueuse pour nous faire avancer dans la tête du tueur.
Un bon roman qui mine de rien nous laisse quand même pantois à la fin.
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Je viens de finir ce livre et je dois avouer que je n'ai pas forcément adoré, ni même détesté d'ailleurs.
Le travail d'un écrivain pour réunir toute la documentation sur un tueur en série existant est sans doute très important et je respecte mais voilà, pour moi il manque juste la petite étincelle qui fait d'un livre un bon livre...
Al Kenner est un adolescent qui a abattu ses grands-parents d'une balle dans le dos. Il passera quelques années en psychiatrie avant d'être relâché. Il intégrera la police comme consultant tout en continuant à tuer et à se démener contre les démons maternels .
La figure de la mère castratrice, méchante, réductrice est infiniment plus intéressante que celle de notre « héros ». Elle colle plus à la réalité que les réflexions de al Kenner qui, bien qu'ayant un QI plus élevé que celui d'Einstein » a une conversation et des idées avec son psy qu'il exprime dans un langage parfois très soutenu et qui ne cadre pas du tout avec l'idée que l'on se fait d'un gars qui vient du fin fond du Montana.... Préjugés ? Peut être, mais ça m'a dérangé.
J'aurais aimé que auteur approfondisse encore plus son histoire autour de cette relation mère-fils très toxique d'autant plus que les meurtres sont justes survolés en toute fin du livre. Mais c'est là que l'écrivain trouve ses limites et c'est dommage car quitte à s'inspirer du vrai Sérial Killer autant y aller franco....
Malheureusement, voilà un livre que je vais vite oublier ; tout au plus j'aurais envie de lire la « vraie » histoire de Ed Kemper mais rien n'est certain.
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Je crois bien n'avoir lu que des avis positifs sur ce livre... alors je devais trop en attendre, dommage. Pourtant, j'ai aimé suivre al Kenner dans sa vie plutôt atypique, ce géant de 2m20 et 120 kgs reçoit une Winchester pour son anniversaire, il a quinze ans. Cela va lui permettre de concrétiser ses idées de meurtre et de passer à l'acte.
Tout au long du livre, on va découvrir sa vie, ses 'relations' avec ses parents, ses envies d'aller sillonner les routes en moto ou en voiture, ses rencontres.

Marc Dugain écrit vraiment bien et j'ai aimé le lire, mon seul bémol c'est que j'ai trouvé que c'était un peu long. Il faut dire que j'attendais avec impatience de ne plus pouvoir lâcher le livre comment je l'avais entendu dire, c'est peut-être pour cela que j'ai eu cette impression de longueur car je n'ai jamais été accrochée au point de vouloir y replonger au moindre moment de liberté.

C'est tiré d'une histoire vraie et surtout n'allez rien lire sur le sujet avant de commencer ce livre sinon vous sauriez comment se termine cette histoire et ce serait quand même dommage.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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2,20 mètres de haut, 120 kilos, un QI supérieur à celui d'Einstein, des dizaines de meurtres à son compteur. Voilà en quelques chiffres le portrait d'al Kenner, ce tueur en série qui a sévit aux Etats-Unis au début des années soixante.
Marc Dugain ouvre son récit par la scène du double assassinat des grands-parents paternels qui aurait dû propulser Kenner (alors âgé de 15 ans !) à la une de tous les médias du pays. Pas de chance, Lee Harvey Oswald lui vole la vedette en tirant, le même jour, sur le président Kennedy. L'Amérique perd son innocence alors que Kenner est emprisonné dans un hôpital psychiatrique. En dépit de cet enfermement, la sanglante carrière de Kenner ne fait que commencer…
Comme Truman Capote dans son magistral « de sang froid », Marc Dugain s'attache à retracer la trajectoire de son héros de façon clinique, sans jugement, ni émotion, laissant la place aux faits rien qu'aux faits. En jouant sur l'alternance des évènements passés et le présent, sur un récit à la première et à la troisième personne, l'auteur met en place un jeu de miroir entre l'enfermement du héros en prison pendant son adolescence et sa liberté de déplacements et d'actions illimités dans sa vie d'adulte qui le conduira inévitablement au massacre final.
Au-delà de l'histoire, Dugain expose, parfois un peu artificiellement d'ailleurs, les tensions sociales et politiques en présence aux Etats-Unis : conservatisme républicain versus contre-culture hippie, vie dans une communauté étouffante opposée aux grands espaces traversés au volant d'une Mustang cabriolet, etc ... S'il laisse à son héros le soin d'analyser les motifs de ses actes et quelques digressions métaphysiques, Dugain expose indirectement les ravages provoqués par la violence en Amérique, qu'elle soit collective et encouragée par la société à l'occasion de la guerre du Vietnam ou plus personnelle et reprouvée lors de viol ou d'inceste. Dans ce roman dense, glacial, souvent glauque émergent quelques traits d'humour noir pour nous rappeler que nous avons bien affaire à un homme à l'intelligence supérieure.
Enfin, le rôle de la littérature s'invite en toile de fonds. Pourquoi écrit-on ? Quels sont les liens entre la fiction et la réalité ? Pourquoi sommes-nous fascinés par les monstres dans la littérature ? Parce qu'on y trouve les mots qui nous manquent pour décrire ce qui nous effraie et nous attire à la fois ou parce que on a besoin d'être rassuré et tant d'horreur nous renvoie à notre propre normalité finalement confortable.
Belle construction donc, très brillante analyse tant psychologique que sociologique, mais il manque un petit quelque chose pour être complètement emporté. Quelque chose comme un grain de sable dans une mécanique trop bien huilée.

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