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3,93

sur 1312 notes
Connaissez-vous Edmund Kemper ? de mon côté, j'ignorais son existence jusqu'à la lecture de ce livre. Cet homme est un tueur en série américain, ayant commencé ses crimes à l'âge de 15 ans. Ses grands-parents furent ses premières victimes. Surnommé "l'Ogre de Santa Cruz", il est toujours emprisonné à l'heure actuelle. Marc Dugain, dans ce roman, va largement s'inspirer de la vie de Kemper afin de créer son personnage, al Kenner. Création ? Peut-être pas finalement car le destin de son personnage est semblable en tous points, ou presque, à celui du tueur. Ce serait presque une biographie romancée si ce n'était un ou deux événements qui changent. Mais alors, me demanderez-vous, qu'a-t-il d'original, ce roman ?

Ce qui m'a le plus étonnée, c'est que bien que sachant ce qu'il s'est passé, après recherches, je me suis mise, au fur et à mesure, à douter, à me demander si al était vraiment le meurtrier. le roman est conçu de telle sorte que le lecteur entre dans la psychologie (romancée, cette fois, je vous l'accorde) du jeune homme. Et c'est justement ce qui fait froid dans le dos. al est d'un calme olympien, relatant les choses sans une once de pitié, sans aucun scrupule ni esquisse de regret.

Je n'ai toujours pas lu La Chambre des officiers, qui prend la poussière depuis quelques années sur mes étagères mais je vais aller le ressortir car le style de cet auteur m'a bien plu.
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Audiard disait : «  Quand les types de 130 kilos disent certaines choses , les types de 60 kilos les écoutent « .
Al Kenner a tout du colosse ! Véritable tour de contrôle de 2,20 m dépassant allègrement le quintal , il est de ces personnages qui attirent immédiatement une certaine camaraderie de complaisance à défaut d'une camaraderie certaine ! Ajouter à cela un QI supérieur à celui d'Einstein et vous aurez une idée assez précise de ce que fut l'un des sérial killer Américain les plus redoutables qui défraya la chronique dans les années 60 ! Alors , n'y voyez aucune poltronnerie de ma part à hésiter vouloir émettre un avis négatif à son encontre mais juste un instinct de survie bien légitime suscité par un éclair de lucidité aussi rare que salvateur ! Car en effet , en plus de ses caractéristiques hors norme , le p'tit Kenner possède un hobby des plus atypiques . Là où la majorité d'entre nous - alors jeunes fous-fous en mal de sensations fortes - se bornaient à pratiquer assidument le colin-maillard sur champ de mines voire la marelle pieds joints en diagonale , le gars al , lui , à ses nombreuses heures perdues , dessoudait , disséminait , flinguait , éparpillait façon puzzle ! Beaucoup . Trop .

Dugain - aucun lien de parenté avec notre Michel national et son big bazar , encore qu'avec Al...- , se fend d'un exercice littéraire peu commun . En effet , se basant sur la véracité historique du tristement célèbre Edmund Kemper – rebaptisé al Kenner pour l'occasion - , l'auteur prend le pari de nous immerger corps et âme dans ce qui aurait pu être la substantifique moelle de cet être aussi monstrueux que fascinant !
Il eut tout aussi bien pu l'intituler : moi , al Kenner , tueur en série , ma vie , mon oeuvre .
Majoritairement avéré , ce récit pourtant fictionnel est une réussite totale ! Sans véritablement faire dans le sensationnel et le gore , Dugain se focalise sur le pourquoi du comment du Pont de Ligonnès ! Une enfance pervertie aux cotés d'une mère castratrice , le passage incontournable par la case "  viens ici petit animal que je te décapite gentiment "  , les premiers émois sanguinaires...Dugain fait dans l'authentique , s'assurant , du coup , de la crédibilité de son oeuvre en devenir . Portrait magistral d'une Amérique en guerre ou tuer au vietnam devient un devoir national alors que , parallelement , le mouvement hippie contestataire essaime à tout vent , il fascine de par son approche intellectuelle et délivre un bouquin inclassable à fort relent d'improbable possibilité .
Belle écriture , beau bouquin , bon moment !

Avenue des Géants , véritable boulevard littéraire !
3.5 / 5
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Né aux Etats-Unis en 1948, Al Kenner est le fils non désiré d'un couple mal assorti. Après le divorce parental, il se voit confier à ses grands-parents à l'adolescence. La grand-mère est castratrice, exigeante, et le grand-père ferme les yeux pour ne pas avoir d'ennuis avec sa redoutable épouse. Ces environnements destructeurs conduisent Al à l'irréparable à quinze ans. Il échoue alors à l'hôpital psychiatrique, où il est suivi par un médecin d'une grande sensibilité, aux paroles sages, apaisantes, déculpabilisatrices... On comprend vite que ce séjour sera suivi d'une longue incarcération, puisque le récit de la jeunesse d'Al alterne avec des visites d'une femme au parloir, alors qu'il a plus de soixante ans.

Brillant roman ! Parfaitement construit, riche en réflexions et dialogues pertinents, au contexte socio-politique passionnant. Un personnage hors du commun, de par sa stature, son intelligence extraordinaire et son prétendu 'manque d'empathie'. Il apparaît tout aussi fascinant et émouvant que dérangeant et répugnant. On découvre peu à peu toute l'horreur de son enfance, qui explique ses comportements surprenants et excessifs - envers les femmes en général et sa mère en particulier, mais aussi son dégoût du mouvement hippie, son attirance pour la guerre du Vietnam... Le malaise croît au cours du récit : comment Al en est-il arrivé là ? L'auteur nous y amène subtilement, après avoir fait germer quelques doutes. Et le final est époustouflant, bouleversant, terrifiant.

Cette lecture choc (un de mes coups de coeur 2012) m'a rendue impatiente de découvrir les autres ouvrages de Marc Dugain.

[l'idéal est de ne rien savoir de la trame et du personnage avant de découvrir cet ouvrage, pour qu'il revête toute la puissance qu'il mérite]
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Je n'avais pas lu la quatrième de couverture avant d'avoir lu le livre. Heureusement, car je ne l'aurai sans doute pas attaqué, les histoires de tueurs en série me repoussent. le début du livre m'a semblé très étrange mais si bien écrit qu'il m'a entrainé quasiment d'une traite vers la fin. C'est donc l'histoire vraie d'un tueur en série que nous conte Marc Dugain. Il nous entraine dans le monde de al Kenner avec la construction progressive d'une analyse de sa personnalité extrêmement bien menée, on suit sa vie sans se douter à aucun moment de ce qui va se passer.
C'est une des qualités de ce livre, si on n'a pas lu la quatrième de couverture, on ne comprend que tout à la fin que l'on a affaire à un véritable tueur en série d'une intelligence diabolique. Marc Dugain, arrive avec délicatesse à juste suggérer l'insoutenable tout à la fin du livre. Chapeau, il aurait vraiment été dommage de ne pas le lire.


Lien : http://allectures.blogspot.f..
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Al Keener a défié la chronique dans les années 60 , il est un des plus célèbres tueurs des Etats - Unis .
A 15 ans , il mesure 2 m20 et pèse plus de 100 kg , il est l'aîné d'une fratrie de trois , il a deux soeurs plus jeune , son père mesure 2m10 et sa mère 1m90.
Le jour de l'assassinat du président Kennedy , il tue ses grands -parents paternels chez qui il avait été envoyé parce que ses parents n'en pouvaient plus . Il vit avec sa mère jusqu'au jour , où elle retrouve dans ses affaires , un chaton décapité , acte qu'il fait , suite à une dispute avec sa mère ' pour la punir ' . Sa mère l'envoie chez son père mais peu de temps après , son père lui demande de partir car il fait peur à sa nouvelle femme .C'est comme ça qu'il se retrouve chez ses grands -parents qu'il connaît à peine , un jour il a ' envie ' de voir comment se serait de tuer quelqu'un , et il tue sa grand -mère avec une arme reçue pour son quinzième anniversaire pour tuer les lapins , quand son grand-père revient des courses , il le tue car al se dit que son grand-père ne se remettrait jamais de la mort se sa femme , il dira plus tard aux enquêteurs qu'il regrette car s'il ne supportait pas sa grand-mère , il aimait bien son grand-père .
Il leur vole de l'argent et d'achète une moto , après quelques jours , il en a marre et se dénonce en appelant son père . Il fera cinq années d'hôpital psychiatrique , avant d'être déclaré guéri , son casier judiciaire sera totalement blanchi . Malheureusement , sa carrière de meurtrier est loin d'être terminée ....
Marc Dugain se met à la place du tueur qui a un QI exceptionnel supérieur à celui d' Einstein , qui tue sans états d'âme , qui réussira à tromper tous les experts .
Les plus belles pages du livre sont celles qui dépeignent la société américaine , celle des années 60 avec ses paradoxes qui font cohabiter les jeunes qui vont se battre au Vietnam et tous les hippies qui ont voulu changer le monde , deux visions incompatibles , notre société de consommation actuelle est également égratignée .
Difficile de lire certaines pages qui donnent froid dans le dos mais il faut reconnaître que l'auteur s'en sort magistralement , jamais de détails sordides , c'est l'imagination qui est mise à rude épreuve , l'auteur évoque les faits de façon clinique , comme si on était dans la tête du meurtrier , la chronologie avec ses retours en arrière est fabuleuse .
Ce qui m'a interpellé aussi , c'est la disparition totale de la famille , le père n'a jamais plus donné de nouvelles , les deux soeurs sont mortes et la mère , on le découvre dans la lecture ....
C'est un livre très bien écrit , mais ce n'est pas ' un beau livre ' , c'est une plongée dans ce qu'il y a de pire dans l'humanité . Glaçant .
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Nous sommes aux États-Unis et nous faisons la connaissance d'un adolescent presque ordinaire, al Kenner. Il a quinze ans. Jusque là tout va bien. Signe particulier : il est grand, oui mais très grand. Il mesure près de 2,20 mètres, il en impose donc et son Q.I. est supérieur à celui d'Einstein.
Son histoire prend un tournant un certain 22 novembre 1963, mais un événement majeur ce jour-là, - événement à l'échelle mondiale, l'empêchera de passer à la postérité. Oui, la vie de cet adolescent va basculer ce jour-là dans l'horreur, ce jour-là où précisément John Fitzgerald Kennedy est assassiné à Dallas. Non, je ne vous annonce aucun scoop, les deux événements n'ont rien à voir l'un et l'autre. Ce n'est rien qu'une coïncidence. Mais pour al Kenner, plus rien ne sera comme avant. Plus jamais il ne sera le même...
Dans cette trajectoire qui l'amène de cet adolescent de 15 ans à l'homme de 60 ans qui purge une peine à vie dans une prison de Californie, là une femme Susan un peu plus âgée que lui vient lui rendre visite une fois par mois. Que s'est-il passé entre ces deux périodes ?
Que pourrait-on dire pour mieux cerner son portrait si insaisissable ?
Il est un enfant non désiré d'un couple qui a toujours été dissonant. Sa mère, puissante, ne l'a jamais aimé. Il est très vite rejeté par l'univers parental, confié à une grand-mère castratrice. Ce sont deux femmes de sa vie qui pèsent sur les hommes de leurs vies. Je ne dis pas ça pour lui trouver des excuses, non.
Nous le suivons dans son itinéraire implacable. C'est un être totalement sans empathie pour le reste du monde. Pour ses proches, ses moins proches aussi, celles et ceux qu'il rencontre sur son chemin. Il n'a aucune empathie pour lui non plus. Il voudrait juste comprendre, saisir les démons qui sommeillent dans ce vide abyssal en lui.
Marc Dugain nous le dit dans ce récit surprenant d'un tueur en série hors du commun, dérangeant aussi, qu'est Avenue des Géants.
Dérangeant parce que le narrateur est al Kenner. Dérangeant parce que Marc Dugain nous fait entrer dans ses pensées, - je ne dirai pas son âme car elle semble insondable. C'est un être sans empathie, peu sympathique, je dis cela lorsqu'on ne sait pas encore ce dont il est capable de faire, mais dès lors, dès lors qu'on sait, que les choses se révèlent, se font, dès lors qu'Al Kenner pose des actes, les siens, des actes irréversibles, brusquement on veut comprendre, non pas on veut le comprendre, lui, mais on veut comprendre le reste, l'univers peut-être, l'abîme en tous cas.
Dérangeant parce qu'on devient al Kenner. Terrifiant est le mot pour dire comment Marc Dugain nous amène à cela.
Il est rare que je me sente autant mal à l'aise après une lecture d'un livre que j'ai adoré.
La puissance narrative de Marc Dugain est une déflagration.
Le personnage d'al Kenner est inspiré d'un personnage réel, Edmund Kemper, qui vit encore, en prison, c'est l'histoire d'un tueur en série.
Le récit dans lequel Marc Dugain m'a invité à entrer est totalement prenant. En toile de fond, il y a les années soixante de l'Amérique, la tragédie de la guerre du Vietnam, le mouvement hippies qui va bouleverser la société américaine de l'époque, cette toile de fond est importante dans le récit et tisse le décor qui va animer et peut-être influencer le parcours d'al Kenner.
Mais d'où est venu brusquement mon malaise ? Serais-je entré en empathie avec ce personnage d'al Kenner qui cependant dit peu ou nous embrouille lorsqu'il veut parler de lui et des autres, des siens, de sa famille, de cette filiation désastreuse ?
C'est l'Amérique qui fait rêver et qui brusquement ne fait plus rêver.
Ici, nous entrons dans la peau d'un personnage, un monstre froid, qui nous est rendu presque sympathique, malgré son absence de compassion et de regret pour ce qu'il commet. Presque sympathique.
Presque.
Et dans ce presque, sommeille toute l'ambiguïté vertigineuse de l'être humain....
Dire que j'ai aimé ce livre ? Difficile de le dire. C'est une plongée dans un abîme presque sans fond. Oui j'ai aimé ce livre pour l'étonnement et la sidération qu'il m'a procuré.
Oui j'ai aimé ce livre parce que son écriture m'a happé...
Ce livre est la marque d'un grand écrivain.
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Encore une histoire de serial Killer. Celle-la a été inspirée à Marc Dugain par la vie et l'oeuvre d'Edmund Kemper, un assassin américain hors normes.

Grand, très grand, intelligent, très intelligent, dérangé, en fait un vrai malade (diagnostiqué schizophrène paranoïde) qui, comme presque tous ces semblables, a eu une enfance traumatisante. Mais une mère qui vous déteste n'est pas une excuse pour zigouiller à 15 ans ses grands-parents, puis assassiner d'innocentes jeunes filles pour finir par éliminer sa marâtre.

Tout le problème est là, si Al Kenner (alias Edmund Kemper) avait eu une enfance normale, sa maladie mentale, faisant naître ce monstre froid, se serait-elle exprimée ? Personne semble-t-il n'a de réponse, mais la question, bien posée dans ce roman, génère une réflexion intéressante sur un sujet qui, il faut bien le dire, fascine un peu malsainement les foules.
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Al Kenner, 15 ans, est un grand garçon de près de 2,20m et plus de 100kg, avec un QI dépassant celui de Einstein. Autant de caractéristiques qui suffisent déjà à le distinguer du commun des mortels, mais al ne s'arrête pas en si "bon" chemin. En ce jour fatidique du 22 novembre 1963 où Kennedy est assassiné, Al, lui, tue ses grands-parents. Aucun lien entre ces deux événements fous, seulement le hasard. Ce jour-là, al n'en peut plus de sa grand-mère oppressante et castratrice, avec qui il vit depuis que ses propres parents ont renoncé à prendre en charge cet enfant décidément trop inquiétant. Ce jour-là donc, une goutte d'eau fait déborder un vase rempli de fiel accumulé depuis si longtemps, et il abat son aïeule d'un coup de carabine. Et pour que son grand-père ne soit pas triste, il le tue aussi. Après quelques jours de liberté, al est arrêté. Déclaré irresponsable (schizophrénie paranoïde), il est interné pendant 5 ans en hôpital psychiatrique, un temps qu'il met à profit pour lire tout ce que la bibliothèque du lieu compte d'ouvrages de psychologie et de psychiatrie. A sa libération, al tente de mener une vie ordinaire, mais il ne faudra pas longtemps pour que ses "mauvaises pensées" reprennent le dessus et le conduisent cette fois à la case prison en 1973, où il se trouve toujours 40 ans plus tard...
Biographie romancée de Edmund Kemper, tueur en série californien surnommé "l'Ogre de Santa Cruz", "Avenue des Géants" alterne des chapitres à la troisième personne relatant les rencontres actuelles entre al et une visiteuse de prison qui semble s'être attachée à lui, et les chapitres narrés par al lui-même, depuis ce jour de 1963 où tout a basculé, jusqu'à son emprisonnement définitif dix ans plus tard.
Difficile de démêler la réalité de la fiction au niveau du ressenti et de l'état émotionnel de Al/Edmund (les faits, à tout le moins, sont réels), mais en tout cas nous voilà plongés dans le cerveau glacial d'un tueur sociopathe, insuffisamment armé pour lutter contre le mal qui l'habite. L'auteur rend bien la complexité du personnage et le combat acharné mais désespéré qu'il mène contre lui-même, et laisse ouverte la question des racines du mal : inné, ou dû à une enfance sans amour, une mère et une grand-mère castratrices, un père adulé mais décevant et impuissant face à sa femme. le tout s'inscrit dans le contexte plus large de la guerre du Vietnam et de l'opposition entre vétérans ayant accompli leur devoir et mouvement hippie pacifiste (que al abhorre, en bon conservateur), entre le droit de tuer légitimé par les nécessités de la guerre et le besoin de Al, irrépressible mais interdit, de tuer son prochain.
Ce roman est comme son personnage, intelligent et impressionnant. Bien construit, précis, documenté, il est aussi très bien écrit, fluide,  puissant, implacable et captivant.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Un romancier se doit-il dêtre fidèle à une vérité historique, peut-il en jouer, la contourner ou même la violer?
Jusqu'à ce livre, ma réponse était oui sans aucune hésitation. La description de la cour des miracles dans " notre dame de Paris" n'est pas celle analysée par les médievistes le Goff ou Duby, mais je m'en fous! Cela reste un trés beau passage de la littérature francaise. de même, Alexandre Dumas fait une interprétation toute personnelle du rôle des mousquetaires. Je pourrais répéter ces exemples à foisons

Donc, Marc Dugain a tout à fait le droit de raconter à sa manière l'histoire du tueur en série Ed Kemper, d'en éluder les parties les plus sombres jusqu'à nous faire ressentir de l'empathie pour cet homme.

Mais qu'en serait-il si un écrivain faisait de même pour Hitler, Dutroux, ou les frères Kouachi?Où est la limite à ne pas franchir? La morale?Mais quelle morale? Chrétienne, musulmane, juive, laique, naturelle?
Je n'ai pas de réponse mais ça me turlupine le ciboulot.

L'avenue des géants n'est pas un pur roman comme "un tueur sur la route" de Ellroy, par exemple. Ce n'est pas non plus un biographie romancée: les faits, les dates, les lieux jusqu'au nom du café que Ed kemper fréquentait sont exacts. Ce livre est plutôt une sorte de biogaphie partielle où l'auteur ignore certains aspects ou les minimise et en amplifie d'autres

Son but est louable: il cherche à comprendre comment un être humain peut verser à ce point dans l'horreur.
Ed kemper se nomme içi al kenner: il est maltraité par sa mère, et son père, au lieu de défendre son fils désertera le foyer. Cette relation entre la mère et le fils est trés finement racontée par l'auteur et est le point central du livre, à juste titre: quand le fils arrivera à tuer sa mère, il ira se rendre.
La maltraitance dans l'enfance est le seul point commun entre tous les tueurs en série, sans exception.
La deuxieme explication est tout aussi juste: il s'agit de l'anormalité physique et intellectuelle: le tueur mesure 2.20m , pèse 120 kilos à 15 ans et possède "un QI supérieur à Einstein".
Cette anormalité est fréquente chez les tueurs ensérie sauf qu'ils sont généralement trop petit ou trop maigre ou trop laid (cause de la frustration) avec une intelligence inférieure à la moyenne
Enfin, une troisième raison plus sociologique m'a beaucoup moins convaincu et me semble manichéenne. le jeune Ed kemper a toujours magnifié son père, vétéran de la seconde guerre mondiale et républicain convaincu et veut lui ressembler: être un bon fils de famille patriote. L'auteur oppose à ces vétérans ( tous républicains?) une jeunesse hippie, pacifiste, adepte de l'amour et des drogues libres.Ed kemper ne tuera que des jeunes filles de bonne familles qui matérialisent ce que sa mère l'empeche d'être.

Ces causes ajoutées au talent décriture de l'auteur nous donnent de l'empathie pour cet ado foutu d'avance d' autant plus que les meurtres particulierement sauvages de huit jeunes femmes sont simplement suggérés à la toute fin du livre en deux lignes!

C'est cela qui me choque et qui m'ôte toute envie de recommander ce roman.

En effet, Ed kemper est un monstre.
Il a tue 8 jeunes femmes trés sauvagement, les a violés post mortem, les a décapités, a conservé les têtes dans son frigo pour assouvir certains plaisirs solitaires et à même mange certaines parties de leur corps
Ce n'est pas Hannibal Lecter, il existe ainsi que la famille de ces huit jeunes femmes

Mais ce n'est que mon humble avis

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Comment expliquer qu'un homme doté d'un QI de génie devienne un infâme tueur en série ? Marc Dugain s'empare d'un fait divers qui a secoué les États-Unis et raconte cette histoire de l'intérieur. Autant le dire tout de suite, ce roman offre une lecture aussi passionnante que dérangeante.

Avenue des Géants raconte l'itinéraire d'al Kenner, étrange personnage de 2,20 mètres, au quotient intellectuel aussi démesuré que son gabarit. Emprisonné à vie pour meurtres, Kenner relate son parcours à travers les années 60/70.
C'est l'itinéraire hors norme d'un tueur hors norme : interné après le meurtre de ses grands-parents à l'âge de 16 ans, rendu à la liberté "sain d'esprit" par les psychiatres cinq après, il fréquente des policiers auxquels il souhaite ressembler, devient même une sorte de conseiller profiler auprès d'un chef de la police et son casier judiciaire sera effacé. Ce serait le moment de changer de vie mais …

Alors, un énième livre sur les tueurs en série? Non, et loin de là : Marc Dugain réussit à éviter les clichés et trace un portrait à la première personne d'un individu en grande souffrance, qui tente de combattre ses démons sans y parvenir. L'auteur parvient admirablement bien à pénétrer les raisonnements d'un être qui s'est construit sans reconnaissance, sans amour et à nous déstabiliser par sa redoutable acuité en faisant saillir l'humanité de celui qui passe pour un monstre. Page après page, on a envie de mieux le connaître, comprendre son mode de fonctionnement.... car difficile de résister à l'empathie que suscite, ce personnage en quête d'apaisement. de quoi nous hanter longtemps après la lecture... Avenue des Géants est aussi le roman d'une époque, la chronique d'une Amérique scindée entre le mouvement hippy tourné vers le pacifisme et "les bons citoyens" férus de grande consommation. Un roman très bien écrit, un voyage fascinant et terrifiant dans le cerveau d'un tueur.
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