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3,56

sur 806 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour qui a vécu son enfance dans l'admiration de " l'American way of life" et des GI's venus libérer l'Europe de l'abomination nazie, ce livre parachève un long mais continu désenchantement devant une politique de police mondiale au seul service des puissances de l'argent et de leurs politiciens stipendiés. Derrière le cache-sexe religieux, le sabre et le goupillon s'allient en permanence à toutes les mafias pour mettre en coupe réglée un pays donneur de leçons où le fusil d'assaut donne de la voix à chaque instant, pays de prédateurs s'étant donné pour ultime canular le Roi Donald et sa cour de culs-bénis corrompus et va-t-en-guerre.
Ce livre de Marc Dugain corrobore, s'il en était besoin, sur cette période "Kennedy" (sacrée famille!!!) la trilogie "American underworld" de James Ellroy.
Voilà un ouvrage passionnant, didactique sans l'imposer et où l'auteur joue très habilement de sa dualité historien/romancier, voire même, familialement, participant à la grande histoire. Merci Monsieur Dugain.
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Marc Dugain renoue avec ses thèmes de prédilection dans son dernier ouvrage, Ils vont tuer Robert Kennedy. Théories du complot, élites politiques corrompues assujettis aux intérêts mercantiles des Lobbies américains, machinations dictées par le seul intérêt particulier couplé à une volonté de puissance et surtout son obsession pour la dynastie Kennedy... Marc Dugain dresse un portrait au vitriol de l'Amérique des années soixante. Une Amérique pudibonde qui se prévaut de défendre la liberté de ses citoyens face à la menace communiste, et qui pour cela s'autorise à fouler toutes les valeurs morales sur lesquelles paradoxalement elle légitime son action. Il retrace l'histoire des États-Unis des années soixante, de l'élection de John Fitzgerald Kennedy - dit Jack Kennedy - à l'assassinat de son frère Robert. Toute ressemblance ou coïncidence avec des personnages réels n'est ni fortuite, ni involontaire. Puisque le narrateur n'est autre qu'un double à peine masqué de l'auteur. Marc Dugain fait se rencontrer la petite et la grande histoire. Au vue des circonstances troubles entourant le double suicide de ses parents, le narrateur décide de lever le voile sur la vérité et pour cela mène une enquête qui le conduira à étudier de prêt le funeste destin de la famille Kennedy. Ils vont tuer Robert Kennedy, est un roman foisonnant et passionnant, fruit d'un travail de recherche et de documentation considérable. Si certains auteurs pêchent par excès de zèle en submergeant le lecteur d'informations, Marc Dugain excelle dans l'art d'envoûter le lecteur et en fait un atout. Une fois entamé, impossible de le lâcher ! L'auteur a fait le choix d'une construction narrative lui permettant de mener de front deux histoires intimement liées et jongle avec maîtrise entre ses deux récits. le ton est mordant, caustique, incisif mais jamais péremptoire. Il interroge les faits, sans jamais imposer ses idées, il laisse une totale liberté au lecteur. C'est un de mes coups de coeur de la rentrée littéraire 2017, foncez ! [...]
Lien : http://www.booksnjoy.com/ils..
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Après un début bien aguichant, le livre s'enlise dans les méandres de l'affaire Kennedy (des affaires Kennedy plutôt). Cette affaire qui tourne vraiment à l'obsession chez Marc Dugain; j'ai fini le livre car il est bien documenté et l'histoire est assez bien menée mais que de longueurs...
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Marc Dugain écrit toujours à l'encre "incisive"; sur fond de magouilles politiques ; qui plus est, aux States, où tous les excès sont du domaine du possible.
J'avoue avoir "décroché" à plusieurs reprises, mais si son roman, bâti à partir d'une histoire familiale qui aurait des rapports précis avec le clan Kennedy, peut être un ouvrage de fiction, je ne peux m'empêcher de croire qu'il n'est pas si loin que ça de la réalité.
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Ils vont tuer Robert Kennedy de Marc Dugain est un grand roman de l'année 2017. le terme le plus important dans cette première phrase est peut-être celui de "roman" car en effet, ce n'est pas une thèse universitaire, ni le résultat d'une enquête d'investigation ni un essai purement politique. Notre génération le sait bien, le complot est un des maux de la raison de ce siècle. Si le rôle d'internet est évident en la matière, il est loin d'être le seul, en témoigne ce roman qui est un génie de l'ambiguïté. Un universitaire, qui porte le même nom que l'auteur, et qui pourtant n'est absolument pas lui (c'est à s'y méprendre cependant) en histoire contemporaine se découvre dès son enfance et son adolescence une volonté de comprendre la mort violente de sa mère, qui s'est suicidée, et de son père, mort dans un accident de voiture. Petit, il est élevé par sa grand-mère Maine au Canada où il découvre les joies des années 60-70. Peu à peu, le personnage découvre un éventuel lien entre la mort de ses parents et la mort des deux frères Kennedy, assassinés respectivement à Dallas et à Los Angeles. L'auteur lie d'une manière très adroite les deux tableaux : celui d'une enquête personnelle et fantasmée, et celle plus historique sur les assassinats des immigrés irlandais catholiques des frères Kennedy.

La trame la plus historique et "réelle" du roman est la narration romancée de la vie de "Jack et Bobby" Kennedy, des enfants d'une très riche famille irlandaise dont le patriarche entretient des liens très dangereux avec la Mafia, à qui il achète des voix pour l'élection de son deuxième fils, John. Au delà de cet aspect sulfureux, l'auteur nous apprend de nombreuses choses sur les deux frères, en les salissant un peu, ce qui finalement à terme les grandit tout à fait. Il est d'abord incroyable de se rendre compte de la malédiction familiale selon laquelle les enfants Kennedy meurent tous d'une mort violente, fracassante et imprévue. du mandat de John Kennedy, le lecteur retient une politique pacifiste, saine et sociale brisée par une prétendue alliance entre la CIA présidée par John Edgar Hoover, les anti-castristes, l'industrie d'armement et la Mafia trahie par la mise en place d'une commission sénatoriale d'enquête menée par les deux frères, alors même que leur élection dépendait en partie de l'aide des "syndicats". John Fitzgerald Kennedy, gravement malade, enchaînait compulsivement les copulations avec de nombreuses jeunes demoiselles, amenées par des rabatteurs et avec qui il entretient des liaisons d'une dangerosité étonnante. L'auteur reprend des thèses conspirationnistes selon lesquelles le Président n'a pas été assassiné par Lee Harvey Oswald, un pauvre leurre, mais par une alliance de ses ennemis au sein de l'Etat profond, le tout avec la complicité du vice-président texan, démocrate que de nom, Johnson. S'ensuit l'inexorable ascension de Robert Kennedy, le petit frère de John, pétri d'un complexe d'infériorité et rongé par la culpabilité, qui pourtant réussit l'exploit d'être investi aux primaires grâce à son discours pacifiste, tolérant, antiségrégationniste et social. Qu'importe, là encore, l'auteur point des incohérences dans son assassinat, le tout sous une forme assez confuse mélangeant la présence d'une jeune femme mystérieuse, trop de balles pour un même chargeur ou encore l'éventuelle présence d'un deuxième tireur. le deuxième tableau de ce roman est plus romancé et mélange là encore de nombreuses paranoïas de la part du narrateur, intimement persuadé de l'assassinat de sa mère par la CIA, de l'engagement de son père au sein des services secrets britanniques après sa résistance communiste pendant l'occupation allemande en France et des sombres histoires de projets secrets de contrôle de la population par l'hypnose et le LSD. C'est d'ailleurs une thèse inédite qu'avance Marc Dugain, en vertu de laquelle la CIA aurait inondé les jeunes hippies révoltés de drogues pour les empêcher de renverser le pouvoir en place. Confondre toxicomanie et lâcheté semble sinon un peu facile, du moins peut-être trop optimiste.

Il est donc évident que ce livre tourne autour de la théorie du complot de manière générale. D'ailleurs, la fin du roman révèle au grand jour la volonté de l'auteur de maintenir une ambiguïté sur le sérieux de ses allégations, en montrant que l'objectif du narrateur est plutôt de donner un sens à sa vie, d'adjoindre sa petite histoire à la grande Histoire en enquêtant de manière bien peu universitaire sur les liens de son histoire avec l'assassinat des Kennedy. S'il est évident que la CIA n'a jamais été une association d'enfants de choeur pendant la Guerre Froide et en Amérique Latine notamment, il est un peu hasardeux de lui mettre sur le dos les assassinats de nombreux hommes politiques à cette époque, parce que si ceux-là arrangeait bien cette Amérique Profonde, que l'auteur souille d'ailleurs à chaque page, le rapport cause-conséquence n'est pas évident. Si haïr sa propre mère et vouloir sa mort revient automatiquement à la tuer, alors les assassinats et complots seraient nombreux. Si la CIA détestait sans doute Kennedy, entre cela et le tuer, il y a un pas que Marc Dugain franchit sans hésitation. le problème des théories du complot est qu'elles sont purement platoniciennes et ultra-rationalistes, en ce sens qu'elles se passent de la confirmation de l'expérience et du réelle pour exister. Il est certes impossible de prouver qu'une théorie du complot est fausse, y compris les plus extravagantes, mais il est également impossible de prouver leur validité, comme toutes les connaissances qui se passent du monde matériel pour contaminer les esprits. Ces monstres de la Raison poussent les personnes les plus sensibles à se convaincre de théories fumeuses et abstraites, qui ne peuvent tenir d'un point de vue de l'expérience sensible malgré leur cohérence abstraite et théorique. L'empilement de petits faits, tous équivoques et contradictoires pris séparément, forment ensemble s'ils sont bien agencés et entremêlés une arme pour convaincre, laissant une impression générale de malaise et d'étonnement. Marc Dugain a su utiliser ces techniques pour laisser à l'auteur de roman passionné la capacité de s'imaginer cette alter-réalité. Cependant, si ce roman n'avait pas été un roman, il aurait sans doute été plus discutable, et les récents positionnements de l'auteur laissent à penser qu'il n'est pas loin de penser tout ce qu'il a écrit sur l'assassinat des deux frères. La traduction romanesque de cette idée n'est donc pas à condamner politiquement, d'autant plus en prenant en compte les nombreux éléments de doute parsemés consciencieusement par prudence. Il convient également de citer l'avertissement de l'auteur : Trump risque lui aussi d'y rester, pour des raisons différentes, avant la fin de son mandat. Quelles seront donc les limites à cette paranoïa ultra-rationaliste et platonicienne si caractéristique de notre époque à la Matrix ?

Du point de vue du style, le roman est simple et bien mené. L'impression laissée par la lecture est majoritairement positive puisque claire, concise et fluide. le roman ne laisse évidemment pas pantois et ne nous époustoufle pas par ses figures de style, mais cela est la façon d'écrire de notre époque. le roman n'est jamais ennuyeux, il se lit plutôt rapidement et les chapitres sont bien structurés et équilibrés. La forme se laisse plutôt facilement transcender par le fond, ce qui vaudra alors, mon petit point en moins. Entre le monde sensible réelle et l'arrière monde nietzschéen, des distorsions se font toujours possibles, qu'elles prennent la forme de religion ou de théories conspirationnistes : réfléchir dans l'unique monde des idées conduit parfois à de dangereux totalitarismes, mais par la même à de jolis romans.
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« Les faits discordants ne sont rien sans une lumière particulière projetée sur eux, et je travaillais cette lumière plus que les faits eux-mêmes déjà contorsionnés dans tous les sens par de grands enquêteurs, là était l'originalité de ma démarche, résolument subjective puisqu'elle me touchait personnellement par l'implication de ma famille dans cette tragédie. » Ces faits et cette tragédie c'est la destinée fatale des frères John et Robert Kennedy durant leur ascension aux plus hauts sommets de la politique américaine. Marc Dugain reprend dans ce roman-enquête un thème cher à son univers littéraire et déjà exploré dans La Malédiction d'Edgar. Deux recherches parallèles parcourent le récit du narrateur, alter ego de l'auteur, bien nommé Mark O'Dugain, celle sur les dessous des assassinats des Kennedy et une possible accointance avec la mort suspecte de ses parents en 1967 et en 1968. C'est extrêmement efficace, bien écrit et nullement roboratif même si cette affaire a été ressassée à de maintes reprises et que tous s'entendent aujourd'hui pour accepter l'idée que le 22 novembre 1963, un coup d'État déguisé a coûté la vie à John F. Kennedy. Dugain remonte ainsi le fil de cet événement funeste jusqu'à la mort de Bobby Kennedy le 6 juin 1968, exécuté soi-disant à bout portant par un tireur isolé. À lire pour les fans de Marc Dugain et pour tous ceux et celles que le sujet intéresse.
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Un roman d'un genre nouveau entre enquête et fiction sur l'assassinat de Robert Kennedy. On tourne les pages avec avidité car il nous tarde de savoir.... le personnage principal se nomme Marc O'Dugain !
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"Étrange livre que celui de Marc Dugain qui oscille entre un récit qui se rapproche d'un documentaire étayé sur la mort de Jack et Robert Kennedy et celui de la vie personnelle du narrateur, convaincu que ces événements ont un lien avec la disparition obscure de ses deux parents à un an d'intervalle.

D'un côté, un réel nous faisant pénétrer au coeur de l'Amérique des années 60 avec de violentes forces qui s'agrègent contre les deux frères (FBI, CIA, Mafia, anti-castristes, armée, industrie militaire...), à l'origine vraisemblable de leur assassinat, de l'autre, en alternance, une histoire familiale développée comme un thriller par le narrateur, Mark O'Dugain, dont le nom laisserait supposer une histoire proche de celle de l'auteur, avec une fin pour le moins inattendue.

Roman prenant et intéressant à bien des égards, à l'écriture efficace."
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Bonjour les lecteurs ....

Voici une histoire passionnante sur la période des deux wonder boys Kennedy, Jack et Bobbby.

Un prof d'université est persuadé que la mort de ses parents et liée à l'assassinat des frères Kennedy.
Il parvient à démontrer le complot ayant visé à éliminer les deux frères ainsi que ses parents.

Maintenant que les archives du décès de JKF sont publiques, bien des choses s'éclairent..
Excellent travail de recherche de Marc Dugain qui revient sur L Histoire et ses méandres compliqués.
Petite et grande histoire s'entremêlent de façon subtile.
Amateurs de complots .. ce livres est pour vous!

La lecture est passionnant jusqu'au 3/4, et puis l'histoire s'enlise se répète.... c'est dommage.
L'ensemble est néanmoins intéressant découvrir.

Ah POUVOIR .. quand on te tient !!!
Et non les amis .. nous ne somme pas en démocratie MAIS EN DEMOCRATURE !!
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Ils vont tuer Robert Kennedy - Marc Dugain

Très très bon roman, à la fois roman historique, roman policier, d'espionnage, thriller . Je me suis laissée emporter par cette histoire mêlant la grande histoire, l'histoire de la famille de l'auteur et sûrement un peu de fiction.

Marc Dugain nous fait revivre l'Amérique des années soixante, l'assassinat de JFK, et tout ce qui en découla, les hésitations de son frère Robert pour se présenter aux élections de 1968 et puis son assassinat.
On découvre les contradictions des enquêtes, les complots, l'implication de la mafia, de la CIA, les témoins qui disparaissent...

J'ai passé un très très bon moment de lecture. Marc Dugain est vraiment un très bon auteur

A lire absolument
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