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3,55

sur 793 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Ces malades qui nous gouvernent": ce titre memorable de Libé aurait pu servir au dernier roman de Marc Dugain..ou faut-il écrire Mark O' Dugain?

Sous ce pseudo transparent , le narrateur entreprend de croiser deux recits: celui de l'assassinat de Bob Kennedy, précédé de celui de son frère qui l'éclaire et lui ouvre la voie, et le récit plus intime de la mort violente et mysterieuse, à un an d'intervalle, de ses parents qu'il croit fermement liée à celle de RFK.

Alternant avec un sens diabolique de la frustration le récit-enquête historique et l'enquête-récit fictif, l'auteur nous mène par le bout du nez-que nous avons curieux- dans un dédale d'informations passionnantes, attestées - je n'ai pas cessé de faire des aller-retour sur Internet- et bien souvent étonnantes- présence des Bush père et fils au pied de l'immeuble de la CIA à Dallas le jour de l'assassinat de Jack, présence d'une jeune femme hystérique et très repérable, en robe à pois, le jour du meurtre de Bob et celui de l'assassinat de Martin Luther King, programme de contrôle mental de certains individus fragiles concocté par la CIA, avec la participation active de psychanalystes réputés et peu scrupuleux, et j'en passe!

L'intrigue fictive est, elle aussi, passionnante, et nous suivons cette double intrication avec un intérêt qui se charge progressivement d'une bonne dose de malaise.

C'est que la maladie mentale règne en maître dans ce roman: priapisme et insensibilité émotionnelle du sémillant Jack, maniaco-dépression du romantique Bob qui va à l'élection comme on se suicide, avec une résignation lasse et magnétique, paranoïa meurtrière de la toute-puissante CIA..

Et le narrateur n'est pas plus rassurant...très vite le lecteur attentif repère des anomalies, des redites, des illogismes, des "topoï' dans son récit.

Comme si Marc Dugain avait voulu faire, à travers son narrateur Mark O' Dugain, sa propre thérapie , et, après La Malédiction d'Edgar-le patron éternel et pervers de la CIA- et L'Avenue des géants , en finir avec cette obsession des Kennedy qui hante son oeuvre.

Tout le récit se teinte alors d'un fort parfum de doute: 'Et si ce n'était pas vrai?" pour parodier le titre célèbre d'un roman que je ne lirai pas.

Si les fous sont au pouvoir et si le pouvoir rend fou, que dire d'un historien comme O' Dugain qui serait atteint de manie obsessionnelle?

Tout cela est bien shakespearien..."une histoire racontée par un fou, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.."

En tout cas, une belle rentrée littéraire pour Marc Dugain, et une lecture qui donne le vertige et le tournis!
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Dans ce roman, il revient sur l'assassinat de JFK et la façon dont il est arrivé au pouvoir, ses addictions au sexe, le rôle du père Joe, maffieux antisémite, qui a magouillé pour faire élire son fils, la baie des cochons, le FBI, l'attitude de Johnson que Robert Francis Kennedy alias RFK (ou encore Bobby pour les intimes) appellera le félon.

Marc Dugain nous décrit un John flamboyant, beau gosse, décomplexé par rapport à son père, plutôt misogyne, et un Bobby réservé, timide, obsédé par sa foi catholique, qui va finir par aller au combat comme un kamikaze car il sait très bien ce qui va se passer.

Ce qui rend Bobby attachant, outre la manière dont il va chercher à comprendre le pourquoi de l'assassinat de son frère et les personnes impliquées, c'est son idéalisme, son côté adolescent toujours dans l'ombre des aînés son réel désir de justice sociale pour les pauvres, les Noirs et sa bipolarité : il est capable de s'enthousiasmer pour mieux retomber dans la dépression, ce mal qui le ronge, le pousse vers le questionnement intérieur, la foi et lui fait découvrir la philosophie existentielle, notamment Camus.

Ce qui frappe également chez lui, c'est cette culpabilité immense par rapport à l'argent, la place dans la société qu'il pense ne pas mériter: « Moins réaliste et moins fataliste que Jack, le passé sombre de leur père, un affairiste antisémite et pro-nazis qui a fait fortune dans la prohibition, fait naître chez lui un fort sentiment de culpabilité. » P 41

Mais comment trouver sa place dans une telle famille, entre le père maffieux, qui le méprisait à cause de sa maladresse lorsqu'il était enfant, allant jusqu'à le traiter de chochotte « Un tel père est-il admirable ou simplement misérable ? le pendule oscille interminablement. » P 121, la mère froide incapable d'amour, le frère aîné mort en héros au combat, et le deuxième, président martyr ? Marc Dugain a tendance parfois à nous les présenter comme des « malades mentaux » : l'addiction sexuelle et la touche dépressive de JFK, la bipolarité de Bobby, entre autres.

Le fonctionnement de cette famille est particulier pour une autre raison : « Un Kennedy succède toujours à un autre, auprès des femmes comme dans les fonctions publiques, c'est une règle non écrite de l'organisation de la tribu » P 50. de là à avancer l'hypothèse qu'il lui a succédé auprès de Marylin, de Jackie…

J'aime bien la phrase fétiche de Bobby, empruntée à George Bernard Shaw : « Vous voyez le monde tel qu'il est et vous vous dites : « Pourquoi ? », moi je rêve d'un autre monde et je me dis : « Pourquoi pas ? »

Marc Dugain revient très souvent sur le rôle de la CIA où Hoover régna en maître absolu pendant plus de cinquante ans, obnubilé par sa haine du communisme, tenant en horreur tout ce qui peut y ressembler, y compris les personnes ayant des politiques tournées vers le peuple et tente de le réduire en miettes, coups d'états, assassinats discrets ou lavages de cerveaux ou du moins manipulation d'individus fragiles…

La théorie de l'auteur sur la récupération du mouvement de la contre-culture par la CIA inondant la Californie de LSD, en décérébrant tous ceux qui s'opposaient à la guerre du Vietnam, (ou en utilisant l'hypnose) est séduisante et plaira sûrement aux complotistes. Et on s'interroge quand même sur la manière dont les USA s'acharnent à semer le trouble sur la planète : ils ont « armé » les Talibans contre l'URSS, ou la guerre d'Irak car Saddam aurait eu des armes chimiques, grâce à W (ah le fameux « Dobeulyou » des guignols) ou simplement l'Amérique du Sud…

J'ai trouvé un déséquilibre entre le récit de l'histoire des parents assassinés de Mark O'Dugain (Marc Dugain) et celui de l'histoire des Kennedy. le père du héros ressemble curieusement à Jack, résistant, passé à Londres puis espion à la solde du MI6, il doit fuir la France après la guerre car accusé de viol sous hypnose, par des personnes au comportement trouble pendant la guerre et qui meurt soi-disant par suicide… ce qui nous permet un détour par Bordeaux, puis les pseudo-résistants, le passé trouble de Mitterrand …

Je ne suis pas adepte de la théorie du complot mais je n'arrive à croire que JFK a été assassiné par un tueur isolé, Oswald, lui-même assassiné le lendemain dans les locaux de la police par un maffieux. En ce qui concerne RFK, j'ai moins réfléchi à la question, car on nous a moins matraqué avec des infos, à l'époque, car il n'était pas président.

Néanmoins, il est curieux de constater les similitudes entre les exécutions de JFK, RFK et Martin Luther King : un tueur isolé, les yeux hagards, des tirs qui se ressemblent… et de toute manière on ne saura rien tant qu'un membre de la famille Bush sera encore dans les parages.

J'ai lu ce livre en allant chercher des infos sur Internet pour vérifier ce qui était avéré et ce qui ne l'était pas, mais cela devenait fastidieux alors j'ai fini par me laisser porter par le récit… Je me suis souvent demandée en le lisant s'il n'aurait pas été préférable de lire « La malédiction d'Edgar » et « Avenue des Géants » avant…

L'auteur réussit à semer le doute chez le lecteur car il y a des vérités et des interprétations qui sèment le doute, donc objectif rempli ! comme le dit si bien Marc Dugain : « J'ai toujours considéré que la vérité est comparable à Dieu, la question n'est pas de la trouver mais de la chercher, intensément, sans intermédiaire, de bonne foi. » P 315

Dans l'ensemble, malgré mes réticences, j'ai plutôt aimé ce roman, qui a titillé ma curiosité et j'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour Robert Kennedy que je connaissais peu, ce qui m'a donné envie d'en savoir davantage sur lui.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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L'histoire démarre en Colombie-Britannique. le cul assis sur une souche, je me prends à regarder les pins et quelques érables pliés sous le vent. La neige tombe, la neige s'envole, mes espérances aussi. Des espoirs qui ont abandonnés toute une génération, aussi soudainement qu'un éclair venu fendre le ciel étoilé, aussi brutalement qu'une balle venue fracasser la tête d'une étoile, des morceaux de cervelle blanche, des éclaboussures de sang rouge de son mari ayant tâché la robe rose d'une brune prénommée Jackie.

Un professeur d'histoire se retrouve confronter à la grande Histoire, celle des Kennedy, à l'histoire de ces parents, morts successivement en 67 et 68. Il a 14 ans à l'époque. O'Dugain, l'auteur s'amuse avec son nom et avec les racines de son protagoniste. Des années après ce double drame, il replonge, dans le cadre d'une thèse, dans cette époque des années 60, où l'on assista à la mort d'un président, à la mort d'un futur-président, à une guerre au Vietnam, une presque-guerre avec Cuba, et une bande de hippies fleurs bleues sous LSD qui déchanteront rapidement avec la fin de la décennie, fin d'une utopie. le tout orchestré par des manipulations diverses, aussi bien de la mafia, du FBI que de la CIA. de quoi donner la foi en la politique, mais rien de surprenant vue la qualité des pantins récents qui se sont succédés à la Maison Blanche. Blanche comme la neige d'un hiver en Colombie-Britannique.

Si le professeur ne se remettra jamais de la mort de ses parents, d'où des années plus tard le besoin la nécessité de se replonger dans cette sombre histoire pour comprendre, Robert Kennedy lui non plus ne se remettra jamais de celle de son frère John. Il se remémore sans cesse ce jour de novembre 1963, ses peurs et sa rage. Il sent la vérité, celle qui reste cachée à tout jamais, enfouie sous des faux rapports et des assassins convenus. La vérité ne sortira probablement jamais de ce vieux dossier texan, mais peu importe, les romans sont là pour émettre toute sorte d'hypothèses – et même crédibles - sorties de la théorie du complot. Marc Dugain m'a plongé dans ces sixties avec ce roman psychologique à la limite du thriller, avec l'art de mélanger les histoires mélancoliques, qu'elles soient Grandes ou intimes.

Après le 23 novembre 1963 et le décès de JKF, RFK le suivra à Arlington, Virginie, un soir, le 5 juin 1968. La mort des initiales célèbres.
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Marc Dugain s'est spécialisé dans les romans qui mêlent la Grande et la petite histoire, des personnages anonymes s'y retrouvent en parallèle à d'autres plus célèbres.
C'est donc le cas, une fois de plus, dans, Ils vont tuer Robert Kennedy à paraître dans quelques jours.
Pour la grande histoire, nous avons Robert, futur candidat à la présidentielle américaine, assassiné en juin 1968,  frère de John ( ou Jack)F. Kennedy président des États-Unis, lui- même précédemment assassiné en novembre 1963. Deux morts controversées dont l'auteur nous rappelle et le climat géopolitique de l'époque et les incohérences et autres bizarreries qui les entourent.
Pour la petite histoire, nous avons un professeur d'histoire contemporaine,  persuadé que le suicide, à quelques mois d'intervalle, de ses parents est suspect. Tout le conduit à croire que ces disparitions soudaines pourraient être liées à l'assassinat du candidat Bobby Kennedy.
C'est donc dans ses interrogations que nous entraine Marc Dugain.
J'aime beaucoup, chez cet auteur,  l'art détaché de nous faire suivre l'enquête de cet homme, pour mieux nous imprégner, nous immerger dans les dessous de deux des  plus grandes énigmes politico-judiciaires du XXe siècle.
De nombreux ouvrages ont déjà été écrit sur le sujet, analysant, approuvant ou démontant chacune des théories exposées. Complots  ou simples crimes de déséquilibrés, dans son roman, Dugain émet de sérieux doutes sur les versions officielles, de quoi attiser la curiosité, d'ailleurs je me suis empressé d'aller faire quelques vérifications, parce que roman ne veut pas dire affabulation, la plupart des protagonistes cités ont bel et bien tenu un rôle dans le déroulement de ces événements.
J'adore ce genre de livre où il y a plus qu'un simple plaisir de lecture, un besoin de savoir, de connaître....
Et puis il y a l'histoire de ce professeur, étrange personnage, fil rouge qui permet d'enchaîner les chapitres sans lassitude, sans lourdeur. Il fallait l'inventer celui-là et surtout au bout de l'histoire, la petite, il fallait la trouver l'explication de son parcours, une évidence pourtant, mais qui s'en est rendu compte au cours du récit  ?
Ma deuxième incursion chez Marc Dugain et un nouveau réel plaisir.

Merci aux éditions Gallimard et a Babelio pour cette belle découverte de la rentrée littéraire.

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Quel roman ! On ne sait plus où l'on en est, essai, fiction ?? Où est la frontière entre imagination, paranoïa, réalité, fiction, complot, vérité historique ??
Je ne sais plus que penser ... Bien écrit, les arguments se tiennent, le faits énoncés sont avérés, la théorie est crédible... mais tout cela fait froid dans le dos !!!
Pas une lecture facile, j'avoue que la "petite histoire" personnelle du narrateur m'a semblé parfois fastidieuse, tirée par les cheveux, un peu trop "dense" en événements historiques (on passe de la Résistance française pendant la Seconde Guerre Mondiale au double-assassinat des frères Kennedy), la personnalité du héros-qui-n'en-est-pas-un ne m'a pas attirée ou touchée plus que ça... mais c'est surtout la grande histoire, celle qui a tant choqué le monde en 1963, qui m'a poussée à continuer ma lecture.
Et là, je ne suis pas restée sur ma faim. Tout est construit, bâti avec une grande intelligence, une logique dont on peine à trouver les failles. Passionnant sur le plan historique.
Un "roman" qui n'en est pas vraiment un, qui pousse à la curiosité... j'ai dû en consulter des pages Wikipedia pour "vérifier" certains dires (confirmés) et compléter mes connaissances de l'époque, trop lacunaires !
Amateurs de politique, de stratégie, d'Histoire, des USA : foncez !!!
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J'ai découvert Marc DUGAIN en lisant tout d'abord « La malédiction d'Edgar ». Enthousiasmée par cet auteur, j'ai lu beaucoup de ses romans, notamment l'excellent « La chambre des Officiers » et même si j'ai trouvé ses tout derniers livres un peu en dessous, c'est avec plaisir et curiosité que j'ai lu son dernier roman « Ils vont tuer Robert Kennedy ».

Je peux vous le dire Marc DUGAIN est bien de retour !

Un professeur d'histoire contemporaine de l'université de Colombie-Britannique est persuadé que la mort brutale de ses deux parents, décédés l'un en 1967 et l'autre en 1968 est liée à l'assassinat de Robert Kennedy. Ces deux morts arrivées dans des conditions atroces alors qu'il est adolescent le marquent à jamais. Devenu jeune professeur, il va consacrer sa vie à enquêter afin de découvrir la vérité sur ces deux disparitions soudaines et à trouver définitivement le lien qui les rattachent à la mort du frère de JFK.

Cette enquête va le mener à découvrir que son père, psychiatre renommé, grand spécialiste de l'hypnose, était aussi un agent des services secrets britanniques au sein de la Résistance durant la seconde guerre mondiale. Sa mère, irlandaise, ne serait-elle pas un ancien membre de l'IRA ? Est-ce pour cela qu'il verra un lien évident entre la mort de ses parents et celle de Robert Kennedy ? Nous sommes alors en pleine guerre froide, les assassinats s'accumulent : JFK, Martin Luther King, Malcom X, Robert Kennedy…et le Maccarthisme qui développe une paranoïa totale. A qui profitent tous ces crimes ? Pourquoi ses parents en particulier ?

Tout au long du livre, l'auteur déroule l'enquête menée par Le Professeur sur ses parents et le parcours de Robert Kennedy jusqu'au jour fatal de son assassinat. Même si presque toutes les théories ont déjà été développées, Marc DUGAIN arrive par son talent à nous immerger et nous passionner par le destin tragique des deux frères Kennedy dans cette Amérique des années 50-60, durant lesquelles une lutte implacable des pouvoirs (Politique, CIA, FBI, mafia et lobby militaro-industriel…) est omniprésente…..Lutte et tragédie qui changea probablement la phase du monde.

« Ils vont tuer Robert Kennedy » est pour moi un livre ambitieux, écrit magistralement par un Marc DUGAIN qui retrouve là ses sujets de prédilection déjà abordé dans « la malédiction d'Edgar » ou dans « L'avenue des géants » la psychose paranoïaque et le besoin irrépressible de vérité. Cela nous amène à nous poser une question : Et si JFK n'avait pas été assassiné le monde serait-il tel qu'il est aujourd'hui ?

Vous ajoutez une fin à l'image du livre et vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman et je remercie très chaleureusement Babelio de m'avoir permise de le découvrir en avant-première grâce à la masse critique et aux éditions Gallimard pour l'envoi du livre.
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Le père du narrateur est un des psychiatres les plus réputés de la côte ouest du Canada, spécialiste de l'hypnose. Selon O' Dugain qui fait une thèse sur l'assassinat des frères Kennedy, leurs assassins étaient des leurres amnésiques programmés par voie d'hypnose et de drogues , un programme de contrôle mental initié par la CIA. Il n'en faut pas plus au narrateur pour penser que son père était lié à ses assassinats, d'autant plus que ses parents se sont suicidés à un an d'intervalle et que la compagnie d'assurance lui a versé sans broncher le capital décès, alors que le suicide n'était pas couvert par la garantie.

Marc Dugain nous entraîne donc dans l'Amérique des années 60, en alternant l'enquête sur l'assassinat de Robert Kennedy avec celle de O'Dugain sur la disparition de ses parents. S'il reprend les thèse du complot et de tireurs multiples, l'intérêt de ce roman est essentiellement sur le portrait de l'Amérique qu'il nous brosse. Tout d'abord le clan Kennedy dont le mythe a poussé sur du lisier, Joe, le père, a bâti sa fortune en faisant des affaires avec le crime organisé ensuite la tyrannie sexuelle des mâles Kennedy, les femmes sont pour eux ce que l'insuline est pour les diabétiques. John et Robert deux frères liés jusque dans la mort, deux frères assassinés pour avoir oubliés les liens de leur père avec la mafia, morts pour avoir voulu transformer l'argent sale en idées généreuses.

Réflexion sur la politique américaine en Amérique du Sud. Marc Dugain démontre la nécessité d'alimenter les conflits pour enrichir l'économie militaire. Les guerres pour la liberté sont menées pour ouvrir de nouveaux marchés. le président Lyndon Johnson qui voit la politique comme un moyen de se faire rémunérer ses services, l'obsession des américains d'éliminer Fidel Castro, les menaces, les assassinats de témoins déguisés en suicides ou en accidents. Les effets du LSD et de l'acide sur la jeunesse américaine. le rôle d'Hoover le patron du FBI. Des dossiers qui disparaissent, un assassinat maquillé en suicide, un cercueil vide.

Un roman traité comme un thriller, efficace, palpitant et bien documenté mais qui nous laisse mal à l'aise, tant notre monde semble à la merci de puissances industrielles ou mafieuses, dont le seul intérêt est de faire de l'argent, d'accroitre leur pouvoir au mépris de toute considération humaine.

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Avis bien mitigé pour ce Dugain-là : un mélange de sentiments qui doit sans doute au mélange des genres de cet opus hybride et assez étrange, qui entremêle de façon pas toujours convaincante fiction, biographie, thèse historique, tantôt sur le mode espionnage, tantôt sur le mode intimiste, tantôt sur un ton quasi pamphlétaire.

Très bien dans l'évocation de la famille Kennedy dans le contexte de la guerre froide, et en particulier la personnalité tourmentée de Robert Kennedy dans l'ombre de son frère.
Moyen dans l'enchevêtrement avec l'histoire de O'Dugain dont la mort des parents aurait été liée à celle de RFK, ce que l'on peine à croire.
Plus bien du tout dans le fourre-tout de thèses et hypothèses sur le dessous des deux assassinats qui m'a paru être une tambouille pas très digeste entre faits avérés, ragots et thèses complotistes plus ou moins farfelues.

Sur une thématique en partie similaire, La malédiction d'Edgar se tient beaucoup mieux. Ceci dit la plume est là qui sait accrocher son lecteur et 'on reste captivé, quitte à l'être le sourcil levé.
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui dépeint crûment l'aspect nauséabond des institutions au plus haut niveau des Etats-Unis. A travers la quête d'un professeur d'histoire contemporaine (Mark O'Dugain !), persuadé que la mort de ses parents est en rapport avec celle de Robert Kennedy, Marc Dugain dresse un portrait abject de la CIA, du FBI, et de tous les politiciens décidés à conserver coûte que coûte une Amérique WASP, militariste et anti-communiste ; "great" comme dit l'autre. On suit donc 2 enquêtes : celle sur la disparition des parents (un peu confuse) et celle sur la disparition des Kennedy (passionnante !) -et Dugain en profite pour décrire l'envers du décor des années contestataires de la fin des 60's.
Pour ce faire, Dugain s'est appuyé sur une masse d'archives et de documents historiques, et ce roman relève plus de la réalité que de la fiction (hélas, mais comme disaient Goebbels et Chirac : "plus c'est gros, mieux ça passe").
Le pire dans cette histoire, est d'imaginer ce que L Histoire aurait pu être si les Kennedy, présentés ici comme des pacifistes et des humanistes -ce qu'ils étaient certainement en comparaison avec leurs rivaux, n'avaient pas été assassinés. Toutefois, Dugain n'en fait pas non plus des saints, il sait garder le recul nécessaire face à ces personnages fascinants.
Que les amoureux de l'Histoire, les admirateurs des Kennedy, et les fans du complot n'hésitent donc pas à se plonger dans ce roman, ils en ressortiront comblés !
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Ils vont tuer Robert Kennedy - Marc Dugain

Très très bon roman, à la fois roman historique, roman policier, d'espionnage, thriller . Je me suis laissée emporter par cette histoire mêlant la grande histoire, l'histoire de la famille de l'auteur et sûrement un peu de fiction.

Marc Dugain nous fait revivre l'Amérique des années soixante, l'assassinat de JFK, et tout ce qui en découla, les hésitations de son frère Robert pour se présenter aux élections de 1968 et puis son assassinat.
On découvre les contradictions des enquêtes, les complots, l'implication de la mafia, de la CIA, les témoins qui disparaissent...

J'ai passé un très très bon moment de lecture. Marc Dugain est vraiment un très bon auteur

A lire absolument
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