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3,55

sur 794 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un historien, thésard sur la mort de Robert Kennedy, soupçonne une corrélation entre l'assassinat de celui-ci et la disparition de ses parents qui se sont suicidés à un an d'intervalle.

Un lien que l'historien va chercher toute sa vie entre la mort de ses êtres chers et celle du candidat à la primaire démocrate, Bobby - selon lui le promoteur secret de la théorie du complot - assassiné par ceux-là même qui ont tué son frère John. Il cite : " la CIA, la Mafia, les anticastristes, Johnson, les Texans, l'armée, même s'ils ne sont pas les commanditaires directs. Sans oublier l'industrie militaire, inquiète de la volonté de Kennedy de sortir du conflit vietnamien. "

On connaît la fascination de Dugain pour les Kennedy, et bien qu'on ait déjà tout dit ou presque sur la mort des frères Kennedy, mêlant très habilement la petite histoire à la grande, il refait l'enquête à travers son narrateur (sorte de double littéraire ?) Mark O'Dugain, pour redémontrer la théorie du complot. Le trait est appuyé, la charge est forte, mais d'autres ont démontré l'inverse avec tout autant de conviction et de preuves.

Une thèse, et un point de vue qui, s'ils sont une énième version de la théorie conspirationniste à laquelle je n'adhère pas, reposent sur des faits historiques réels et avérés, fort bien mis en scène par le talentueux Marc Dugain.
Mais au fait, ce Mark O'Dugain a-t-il vraiment toute sa tête ?
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J'avais beaucoup apprécié " la chambre des officiers » ce qui m'avait incité à lire « une exécution ordinaire » (décevant), puis « la malédiction d'Edgar » fresque portant sur un demi siècle des USA et de son directeur du FBI (qui s'appuyait sur une bibliographie conséquente) ; je tourne la dernière page de son ouvrage « ils vont tuer Robert Kennedy » avec des sentiments partagés.

Si c'est un roman racontant la vie de Mark O'Dugain, il est passionnant et à recommander, pour son évocation de la France sous l'occupation et de l'Amérique après guerre plongeant inexorablement vers la guerre du Vietnam et la crise morale qu'elle engendre et la révolution sexuelle enfantée dans un rêve de stupéfiants. Pages intéressantes également sur l'hypnose et les techniques de manipulation mentale.

S'il s'agit d'une biographie de Robert Kennedy, c'est un brulot commis par un écrivain dont la pratique se résume en « j'irai cracher sur vos tombes ».
Ne s'appuyant pas sur des faits tangibles, solidement étayés, Marc Dugain aligne les ragots (Jackie Kennedy), les insinuations, en confondant concomitance et corrélation !

Ce n'est pas parce que deux événements coïncident que l'un est la cause de l'autre. Ce n'est pas parce que vous étiez à Dallas le 22 novembre que vous êtes nécessairement impliqué dans l'assassinat de JFK. Rien, à ce jour, ne permet de lier les morts de Marilyn Monroe, de Martin Luther King et celles des frères Kennedy même si la mafia était, ou avait été connectée, à quelques uns.

La thèse distillée subtilement par Marc Dugain est que « l'état profond »,  avec le support des services secrets, aurait éliminé des personnalités par trop « imprévisibles » c'est à dire indépendantes et que le Vice Président Johnson aurait fermé les yeux sur ces turpitudes… puis "on" aurait hypnotisé un palestinien pour qu'il tire sur Robert Kennedy … pendant que son propre garde du corps lui tirait un coup de grâce !

A ce niveau d'élucubrations, on ne peut plus parler de « fake news » mais on est face au négationnisme et je m'interroge sur les motivations profondes de l'auteur ?

Cette thèse véhicule l'idée complotiste du « tous pourris », contribue à miner la confiance en nos démocraties et ce roman biographique répand une odeur aussi nauséabonde que les écrits « démontrant » que les américains n'ont jamais posé le pied sur la lune ou que leurs services (toujours les Busch) ont détruit les twin towers le 11 septembre.

L'éditeur pourrait avertir le lecteur que "Ce livre ne cite pas suffisamment ses sources" afin d'éviter toute confusion entre la fiction d'un romancier imaginatif et le rigueur d'un historien soucieux de vérité.
Ca me semblerait être la marque minimale de respect envers le lecteur.
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Mark O'Dugain est persuadé que le décès de ses parents à un lien étroit avec le meurtre de Robert Kennedy le 22 novembre 1963 à Dallas. En effet ceux-ci dont le père, psychiatre spécialiste en hypnose, ont émigré au Canada sans aucune raison apparente.
Les deux histoires s'entrecroisent et nous permet de revisiter l'histoire des Etats-Unis des années soixante. C'est aussi un éclairage sur cet événement trouble qu'est l'assassinat du président, et de façon dont le clan Kennedy arrive au pouvoir. C'est surtout dans l'ambiance de l'époque que l'auteur nous plonge, avec ses magouilles, ses alliances et mésalliances politiques, la libération progressive des moeurs, etc. Mais c'est aussi une façon de faire le point sur l'enquête et les enjeux cachés dont ce meurtre a fait l'objet.
Je dois reconnaître à l'auteur une parfaite maitrise de cette partie de l'histoire et sa façon de la raconter nous maintiens en haleine. Toutefois ce roman biographie, comporte, à mon gout, quelques longueurs de trop, pour que je puisse l'apprécier à sa juste valeur.

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Mark O'Dugain (sic) tombe amoureux à soixante ans d'une de ses élèves. Il se méfie, Lorna ne serait-elle pas une agente de la CIA chargée de le surveiller ? Il faut dire que notre professeur enquête sur la mort de ses parents qu'il pense être liée à l'assassinat de Robert Kennedy. C'est la partie la plus captivante, même si elle s'étire sur des pages avant que la vérité soit révélée. le dénouement est inattendu, mais pas vraiment surprenant, un twist déjà vu dans d'autres livres et qui fait regretter de s'être intéressé à l'intrigue : tout ça pour ça ?

Un narrateur différent nous raconte que Robert F. Kennedy déjeunait tranquillement chez lui lorsqu'il a reçu un appel du directeur du FBI, J. Edgar Hoover : on a tiré sur le président. Quelques heures plus tard, Robert Kennedy apprenait que son frère, John Kennedy, était mort.

Le narrateur déroule les faits qui, je l'avoue, ne m'ont pas passionnée, peut-être parce que je me suis résignée depuis longtemps à ne jamais connaître la vérité. Il y a la thèse officielle : Lee Harvey Oswald était le seul tireur, il a abattu le président. L'homme le plus puissant du monde assassiné par un tireur isolé, de quoi s'interroger. Parmi les faits énoncés par Marc Dugain, certains sont vérifiables, d'autres, sujets à caution — j'ai beaucoup utilisé Wikipédia lors de cette lecture. Mais peu importe, le narrateur penche pour l'hypothèse du complot, il va tellement loin dans cette théorie que ça en devient non crédible et ridicule.

Le titre du livre de Marc Dugain : Ils vont tuer Robert Kennedy m'avait fascinée. Malheureusement, si j'ai aimé en apprendre davantage sur Robert Kennedy, je n'ai pas été convaincue par la théorie du roman, trop paranoïaque à mon goût (et un brin irréaliste).

Lien : https://dequoilire.com/ils-v..
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Marc Dugain avait déjà montré son talent d'investigation dans "La malédiction d'Edgar", passionnant roman/biographie sur Hoover, l'étrange et inoxydable patron du FBI durant 48 ans, mettant en contrechamp un demi-siècle de société nord américaine.

Cette capacité de documentaliste se retrouve encore ici dans une reconstitution très personnelle du parcours politique De Robert, focalisée en particulier sur les assassinats des deux frères Kennedy. L'auteur rentre dans la tête de l'homme, par un décorticage intellectuel et psychologique qui fait le lit d'une théorie du complot affirmée et argumentée.

Si le fond est très historié, Marc Dugain produit néanmoins un roman et non un essai , introduisant des personnages fictifs dans un montage romanesque au parfum d'espionnage, finissant par emmêler petite et grande histoire. Que le lecteur adhère ou pas n'enlève rien à la capacité de l'auteur à étayer sa vision avec conviction.

Mais à trop vouloir en faire, le propos nous noie sous les détails et les digressions. J'avoue avoir bu la tasse à mi parcours. le tout ne nous apprend pas grand chose de nouveau pour les hypothèses des assassinats et le montage de scénario de barbouzes, si on peut en accepter la théorie littéraire alambiquée, m'a semblée confus. Reste la plume de l'auteur toujours impeccable.

Au final, le reflet d'une époque qui peut parler à certaines générations et une charge coriace envers l'état d'esprit américain.
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Un prosateur doué, sans aucun doute. Ses personnages sont attachants et ses descriptions sont pertinentes. Il y a de quoi se laisser prendre dans cette quête à la vérité entre le narrateur et l'histoire des Kennedy. J'aime indéniablement le style qu'il utilise dans ses romans.
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Le même jour, le 17 août dernier, ont été publiés le corps des ruines de Juan Gabriel Vasquez et Ils vont tuer Robert Kennedy de Marc Dugain. Deux romans, mais qui sont bien plus que cela, qui s'attardent chacun sur deux assassinats qui ont marqué l'histoire de la Colombie, d'une part, et des Etats-Unis, d'autre part. Les deux premiers ne sont guère connus en dehors de l'Amérique du Sud alors que la mort de JFK puis de son frère Bobby ont secoué le monde et continuent d'alimenter aussi bien les essais historiques que les fantasmes. Si l'on compare les deux ouvrages, force est de constater que celui de Vasquez est de loin le plus fascinant et le plus vertigineux, en partie, mais pas seulement, parce que ces crimes nous étaient inconnus jusqu'alors. Revenons à Marc Dugain. D'un assassinat à l'autre, il nous expose sa thèse basée sur de nombreuses sources et qui argumente autour d'un double complot lié notamment à la mafia et à la CIA. Tout est crédible et pratiquement avéré, le lecteur qui s'est un peu documenté et a vu le JFK d'Oliver Stone ne sera pas stupéfié par les révélations. le roman a beau s'appeler Ils vont tuer Robert Kennedy, Dugain, et c'est légitime, est davantage intéressé par JFK que par son frère, nettement moins charismatique et beaucoup plus indécis et velléitaire. Pourtant, c'est quand il s'attache à la personnalité de ce dernier, très complexe, et aussi à sa relation avec Jackie, qu'il devient passionnant. Mais il y a un autre aspect dans le livre, sans quoi il ne s'agirait que d'un essai. C'est l'histoire familiale contée par le narrateur, un canadien répondant au nom improbable de O'Dugain (hum). Avec les "suicides" successifs de sa mère et de son père, il y avait de quoi être traumatisé, il est vrai, et même d'imaginer de rocambolesques causes à ces drames, reliés, on l'aura compris aux assassinats des Kennedy. le style de Dugain est comme toujours impeccable et s'il parvient à maintenir peu ou prou l'équilibre de son livre entre la fiction pure et la démonstration historique, ce n'est plus vraiment le cas dans des dernières pages où l'on commence sérieusement à douter de la santé mentale du fameux O'Dugain. En résulte nécessairement une belle confusion dans l'esprit du lecteur, évidemment voulue par l'auteur mais très contre-productive quant on s'est escrimé auparavant, sur près de 400 pages, à rétablir la vérité. Moyennant quoi, malgré le vrai talent de Dugain, ce livre-ci est largement en-dessous d'Une exécution ordinaire ou de Avenue des Géants, sans même remonter à La chambre des officiers.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Marc Dugain a une prédilection pour les Etats-Unis. Marc Dugain est fasciné par les monstres. Marc Dugain n'est pas insensible aux phénomènes de manipulation, surtout s'ils sont accompagnés d'une paranoïa aigue. « Il vont tuer Robert Kennedy » regroupe tous ces ingrédients pour composer une fresque romanesque à deux voix. le récit de l'assassinat quasi prévisible de Robert Kennedy, âme à la fois pure et torturée, se fond dans l'enquête menée par le jeune O'Dugain au sujet du double suicide de ses parents. Se sont-ils vraiment donnés la mort alors qu'il n'était qu'un enfant ? Comment le destin tragique de deux émigrés européens au Canada pourrait-il avoir un lien avec les tragédies du clan Kennedy ? D'hypothèses en découvertes, Marc Dugain traverse les arrières cours peu ragoutantes de l'histoire. Une autre manière de revisiter le mythe sur papier glacé des Kennedy et les années 1960 étatsuniennes vendues comme joyeuses et épanouies, alors que la violence d'état et la contre-culture fissuraient méticuleusement une façade bien trop ripolinée.
Entre fiction et réalité, l'auteur compose une petite musique singulière et acide où les frontières entre la fiction et l'histoire s'entremêlent dans une mise en abyme réussite, malgré quelques longueurs et répétions.
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Un début intéressant, captivant même et puis je me suis enlisée dans cette lecture, je reprendrai un jour cette lecture pour peut être mieux l'apprécier.
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Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour l'envoi de cet exemplaire de Ils vont tuer Robert Kennedy dans le cadre de l'opération privilégiée Masse Critique de juillet. Voici l'occasion de découvrir un livre de Marc Dugain et ce en avant première. L'ouvrage peut être lu sans avoir mis la main sur les autres écrits de l'auteur.

De part se forme, il ne brille pas par son originalité. La couleur et la mise en page sont celles de la nouvelle revue française. Elle se résume en un mot : austère. D'un coup d'oeil, l'on parvient à identifier la collection et l'éditeur. La quatrième de couverture est suffisamment parlante sans en dévoiler de trop. La mise en page est sobre, suffisamment aérée avec des caractères de taille moyenne.

L'histoire est intéressante et riche. Nous suivons ici Mark O'Dugain, un universitaire, tourmenté qui a dû faire face aux décès de ses parents alors qu'il était adolescent. Miraculeusement mis à l'abri du besoin, le voici lancé dans une quête : enquêter sur leurs morts qu'il pense liées à l'assassinat de Robert Kennedy. Voici le fil rouge d'une plongée dans les Etats-Unis des années 60, alors même que le protagoniste vit au Canada. Quelques passages par un passé plus au moins proche apporteront quelques éléments de compréhension complémentaires.

Le roman est riche dans le sens ou il permet de lier quatre enquêtes. Les investigations relatives aux parents du protagoniste sont deux histoires en elles-mêmes. L'enquête sur l'assassinat De Robert amène immanquablement l'auteur à s'intéresser à celui du grand frère. Il est d'ailleurs curieux de constater que cet épisode prend davantage d'importance que celui du petit frère. La vie De Robert est plus abondamment décrite, de manière romancée, que sa tragique conclusion. Sa vie ne semble être qu'une préparation a ce qui va lui arriver.

Le titre semble donc assez mal choisi car trop réducteur. Si le lecteur s'attend à suivre les futurs assassins, il en sera pour ses frais. La démarche est plus ambitieuse. le passage d'une histoire à l'autre permet d'éviter l'ennui au risque de ressentir une certaine frustration lorsqu'un chapitre s'achève.

Le style de l'auteur est, par moments assez ardu. Certains passages se lisent avec aisance tandis que d'autres se font plus délicats. Un chapitre et certains passages sont à la limite du jargon. Ce constat est dû à une approche psychanalytique de certains événements ou personnages. Fort heureusement, ces parties-là ne sont pas les plus nombreuses, mais elles réduisent considérablement la fluidité de la lecture. L'ouvrage d'ailleurs se lit par petits bouts et exigera une certaine concentration.

Il s'agit ici d'un roman ; toutefois, comme le protagoniste est un universitaire, l'auteur lui passe le relais. le résultat est assez étonnant nous donnant l'impression d'être dans un autre support : ni un roman, ni un récit, ni un travail universitaire, mais un mélange des trois. L'absence de sources sera par contre assez embêtante. Ce sentiment s'efface toutefois à la lecture d'un dénouement surprenant. le lecteur est placé devant une drôle d'incertitude.

Le protagoniste est ici le narrateur. Il dévoile un ensemble dense, qui suit une structure qui lui est propre et à laquelle il faudra s'adapter. le style est donc intimiste et doit beaucoup à la réflexion. Les dialogues sont peu nombreux et les personnages qui participent directement à l'intrigue le sont tout autant (sinon moins). Cette approche renforce la complexité de l'ensemble.

Le démarrage est à peu près aussi ardu que la conclusion du roman tire le tout en longueur. le dénouement offre certes l'opportunité d'une relecture en introduisant une surprise (qui n'en est pas vraiment une puisque certains jalons ont été placés ici et là), mais elle arrive tout juste à rattraper le tir d'une conclusion déplacée. Après s'être intéressé aux suites de l'assassinat, l'auteur s'intéresse aux derniers présidents et à l'élection de 2016, tout en délivrant son point de vue et en en faisant le pari risqué de placer ici une prophétie. de nombreuses questions resteront sans réponse. Il n'est pas certain que tous les lecteurs soit ravi d''être ainsi frustrés… mais ils apprendront quelque chose sur eux-mêmes.

Le fond de l'ouvrage est indéniablement son point fort : l'intérêt porté sur l'entre deux Kennedy. Hélas, tout cela est également contrebalancé par une narration complexe et un ensemble assez ardu. Dans la première partie du roman, John Edgar Hoover tient une place importante. L'on ne peut que le détester et être tenté de découvrir La malédiction d'Edgar, si ce n'est déjà fait. Mais pour cela il faudra d'abord digérer ce roman…
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