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sur 648 notes
Une histoire courte qu'on arrive pas à lâcher. Un débit continu, une histoire bien maîtrisée.
Automne 1945, l'Allemagne a capitulé, dans un village ou règne une étrange atmosphère… non pas des restrictions, de la famine, d'une ferme abandonnée avec une adolescente qui sera témoin d'un viol exécuté par un policier qui tue ensuite le supplicié, mais un épisode très gris de cette fin de guerre, ou l'on doit remettre des rapports sur ces années bien obscures.
Avec des scènes pas très claires, une enquête que mènera le capitaine Louyre avec beaucoup d'humanisme.
Un maire gêné par des remords, un curé fuyant, des policiers non conventionnels, un hôpital abandonné, le décor est planté pour essayer de dénouer la tragédie de ce village abandonné.

Un bon roman bien prenant.
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1945, en Allemagne. La jeune Maria Richter vit seule dans une ferme isolée après le départ de son père pour la guerre. La maison est pillée, Maria manque d'y laisser la vie quand arrivent les Français dont le capitaine Louyre qui la recueille. Il cherche à savoir qui elle est. En même temps au village où la compagnie réside, une maison de convalescence vidée de ses occupants, l'intrigue beaucoup. Grâce aux lettres de la jeune fille écrites par son père, il va percer le mystère de cette maison de santé et ce qu'il va découvrir va faire froid dans le dos...
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman au titre énigmatique. Il faut attendre le milieu du livre pour qu'il prenne toute son envergure et que le suspense s'empare du lecteur car il ne s'agit pas simplement d'une jeune fille vivant en recluse mais de bien autre chose. J'ai lu la deuxième partie en avalant quasi les pages mais j'étais bien en-dessous de ce que mon imagination avait pu pressentir. La fin du roman glace d'effroi et d'horreur et nous rappelle qu'il ne faut jamais oublier les atrocités de la Seconde Guerre Mondiale et du nazisme qui par leurs théories odieuses ont fait périr des millions d'innocents en raison de leur nationalité ou de leurs différences. Je suis passionnée par les livres sur ce sujet et je pense que celui-ci figure parmi ceux qu'il faut lire et qu'il donne lieu à réflexion ensuite.
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Une enquête dans l'Allemagne défaite de1945, occupée par les Français et ce capitaine désabusé qui découvre une adolescente affamée, abandonnée dans ce qui reste de sa vieille ferme pillée ainsi que les restes d'un homme calciné.
Pour découvrir la vérité sur cette affaire, l'officier va s'entêter à chercher dans le village auprès des notables locaux, prêtre, maire, directeur de la maison de convalescence, leurs récits de la vie pendant la guerre. Que lui importe ce cadavre alors qu'il y en a eu des milliers ici lui dit-on.
Et les ombres d'une tragédie à l'échelle du pays nazifié vont peu à peu se dévoiler. La jeune fille innocente, victime collatérale de la folie humaine s'épanouira en femme comme les pommiers du potager sur leur compost fertile.
Page terrible de l'histoire arrivant de biais pour nous surprendre, sa lecture reste empreinte d'espoir en la vie.

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Fin de la deuxième guerre mondiale, les troupes françaises d'occupation découvrent dans une ferme que tout laisse paraitre abandonnée, Maria Richter, une jeune fille seule, apeurée et affamée.
Que lui est-il arrivé, que son devenu ses parents et pourquoi des ossements humains ont-ils été cachés dans la grange de cette ferme?
Telles sont les questions auxquelles le capitaine Louyre va tenter de répondre.
Cette histoire, à mi-chemin entre un roman historique et un policier va être l'occasion pour Marc Dugain, de nous entraîner sur les côtés barbares et abjectes de la seconde guerre mondiale. En choisissant d'aller sur le thème de l'extermination par les nazis des handicapés et malades mentaux, l'auteur lève le voile sur ce qui sera les prémices des camps d'extermination.
Toute la noirceur de cette période va transparaître avec le docteur Halfinger, Directeur de l'hôpital psychiatrique où fût internée la mère de Maria : « nous avons supprimé des bouches inutiles en temps de guerre, coupé le cordon funeste de l'hérédité maladive. Si cela devait conduire à faire disparaître notre science, nous n'y voyons pas d'inconvénient. Les Juifs avaient commencé à gangrener les sciences de l'esprit par des démarches falsificatrices héritées directement de leur méthode de lecture de l'Ancien testament. »
Si l'histoire manque parfois de rythme et se perd entre l'enquête du Capitaine et la découverte des pratiques allemandes, il n'en reste pas moins que ce roman marque le lecteur, le bouscule et l'interpelle.
Dernier point quant au titre très énigmatique : le lien à faire est très indirect et ne laisse en rien préjuger du contenu de ce roman.
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Un roman qui dénonce, une fois de plus les atrocités de la guerre et les barbaries nazies.
Un récit qui démarre dans une atmosphère sombre, angoissante, qui plonge, sans ménagement, le lecteur dans une ambiance mortifère.
Maria Richter, une jeune fille allemande est livrée à elle-même, elle meurt de faim dans une ferme isolée et ruinée. Son père est parti à la guerre. Il lui a écrit, mais voilà, elle n'a pu lire que les premières missives, parce que, après, ses lunettes se sont malencontreusement cassées et que sans verres de correction, elle est dans l'incapacité totale de déchiffrer les textes . le peu de bien que possède encore la ferme va être spolié, pillé, saccagé par des policiers de la pire engeance. Elle échappe de peu à un viol et probablement à la mort, mais, impuissante, elle assiste à l'assassinat d'un jeune garçon qui accompagnait les pillards, lui aussi violé .
N'ayant plus de force ni d'outils pour enterrer le cadavre, qui ne peut rester à croupir sans sépulture, au risque de contaminer l'eau et l'environnement, elle le brûle et cache les ossements calcinés.
Peu de temps après, les Alliés pénètrent dans cette contrée éloignée et une compagnie de soldats français placée sous les ordres du capitaine Louyre découvre tout à la fois, cet endroit sordide, cette étrange sauvageonne hagarde , efflanquée, plutôt morte que vive, et aussi les restes humains brûlés . L'officier est intrigué par cette découverte et il pressent bien autre chose que ce que veut bien raconter Maria. Elle est amenée dans l'agglomération la plus proche, et Louyre va tenter d'élucider le mystère qui entoure cette jeune-fille. Il prendra connaissance des fameuses lettres, celles qui ont déjà fait l'objet de chantage par un soldat français,
Voquel : prêt de lunettes, contre faveurs sexuelles.
Et puis dans cette petite ville il y a une « maison de convalescence désaffectée ». Quand on connait la politique étatique des Nazis en matière d'eugénisme , le sort réservé aux malades mentaux, aux handicapés… on imagine ce que le capitaine Louyre va découvrir.
Et peut-être faut -il voir dans les abominations révélées, le sens de l'intitulé du roman « L' Insomnie des étoiles », ces astres qui doivent sans cesse veiller et continuer à briller pour tenter d'apporter la lumière nécessaire à la survie de l'humanité confrontée à la noirceur terrestre ?
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Mon premier livre de Marc Dugain. Il m'a touché par sa façon délicate et son habileté à nous faire toucher du doigt des atrocités : l'extermination des malades mentaux et des handicapés, prémices de celle des juifs et des tziganes dans les camps de concentration. le roman est prenant (lu en une fois parce que impossible de le poser) les personnages principaux sont ici juste des vecteurs de l'Histoire (avec un grand H). J'ai hâte de lire d'autre livres de cet auteur.
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Tombée amoureuse (livresquement parlant j'entends) de Marc Dugain après avoir lu "Avenue des Géants", lire ce roman s'est imposé à moi qui suis friande de lectures concernant la seconde guerre mondiale. Sauf que malheureusement cette lecture, bien qu'intéressante, fut quelque peu décevante.
Ce roman est bien écrit, il se lit facilement et finalement les 226 pages sont rapidement lues. Cette lecture est intéressante car elle nous offre une autre vision de la seconde guerre mondiale qui a aussi fait des victimes parmi la population allemande ; les vilains soldats allemands n'étaient-ils pas aussi de bons pères de famille qui n'avaient qu'un seul tort : être allemands. Maria, jeune fille de 15 ans, survit tant bien que mal dans la ferme familiale abandonnée où elle se retrouve seule après le départ de son père pour le front. Elle aussi est une victime de cette horrible guerre et à bien des égards dont je peux rien dire de plus sous peine d'ôter tout mystère à cette lecture. L'arrivée d'une équipe de militaires sous le commandement du capitaine Louyre va changer sa vie et l'enquête menée par ce dernier pour découvrir ce qui s'est passé dans ce petit village va nous en apprendre, encore, sur la folie du nazisme et les horreurs commises par ce régime.
Si cet aspect du roman m'a beaucoup plu, j'ai quand même trouvé que le rythme était trop long et parfois ennuyeux. Par ailleurs, je n'ai pas bien compris le lien entre la découverte de Maria et du corps calciné et le reste du roman avec cette envie de Louyre de découvrir ce qui s'est passé dans ce petit village pour que la maison de repos se retrouve fermée. Et ce côté un peu fouillis et peu cohérent du roman m'a un peu gênée.
Globalement, c'est un roman qui m'a plu pour son côté instructif et si je n'ai pas retrouvé dans cette lecture le plaisir que j'avais éprouvé à lire Avenue des Géants, je n'en tiendrai pas rigueur à l'auteur (pour l'instant) et compte bien poursuivre ma découverte de ses oeuvres.
Bref, c'est un roman à lire pour avoir une autre vision des horreurs de la seconde guerre mondiale mais loin d'être indispensable.
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Ce roman, au titre énigmatique, se passe quelque part en Allemagne à la fin de la 2ème guerre mondiale. La jeune Maria, restée seule dans la ferme familiale après le décès suspect de sa mère et le départ de son père pour le front russe, est un jour retrouvée, puis recueillie et protégée par les troupes françaises d'occupation installées dans la région.
Une intrigue bouleversante, très bien écrite, dans laquelle la "Grande" Histoire collective et la "Petite" Histoire individuelle sont tragiquement mêlées.
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L'histoire : Allemagne, 1945, dans une campagne isolée, une jeune fille, Maria Richter est seule dans la ferme familiale. Elle attend le retour de son père parti sur le front est.

En cette période de défaite, le pays se disloque. Elle échappe de peu à des policiers, de sa nationalité, venus piller la propriété. Elle serait certainement morte de faim si des militaires français ne l'avaient pas découverte lors de leur avancée en territoire allemand.

Le capitaine Louyre la prend avec eux car ses hommes ont découvert sur place le cadavre à demi calciné d'un homme.

Très vite, l'étrange silence des habitants de la ville voisine pousse ce gradé à se poser des questions sur ce qui s'est réellement passé dans cette région pendant le Reich et pourquoi une jeune fille a été ainsi abandonnée par les siens...



Mon avis : Un excellent roman.

Maria est très myope et nous aussi. Nous sommes comme elle, perdus dans ce pays qu'elle ne comprend plus. Nous attendons ce père. Nous espérons son retour avant que la mort ou la folie ne s'empare de l'esprit de Maria.

Les hommes sont inhumains. Qu'ils soient policiers, militaires, notables, français ou allemands, ils ont tous dans la brutalité en eux. La guerre, le fascisme les a transformés. Seul le capitaine Loyure semble lucide et humain.

Le mystère de cette époque se diffuse et s'étend grâce à un univers presque suréaliste. Ce monde est si trouble qu'il n'est guère étonnant que les étoiles soient insomniaques.

Lien : http://mapetitepause.over-bl..
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Dugain nous entraîne encore dans les méandres de l'Histoire. Après la première guerre mondiale et ses gueules cassées, les Etats-Unis d'Hoover et la Russie soviétique et post-sovétique, il transporte son lecteur dans un cadre post-apocalyptique, et au départ, assez incertain.

"La grande répétition de 1914 s'était faite sans motif, mais cette fois on avait mis de la substance à s'entre-tuer. Les hostilités finies, chacun retrouverait le chemin de la tranquillité , la paisible conscience d'avoir éradiqué une bonne fois pour toutes ce qui, sous des airs de matador, fait de l'homme un être débile, navré, moutonnier, avare de son intelligence autant que de son argent, consternant de conformisme jusque dans l'abattage de la partie adverse désignée en quelques mots simples et compréhensibles de tous".

1945. Une corvée de bois accomplie dans une journée glaciale d'hiver. Une adolescente hirsute dans une grande ferme abandonnée. Des soldats qui débarquent et poursuivent Maria. D'autres soldats qui investissent la ferme pour la piller. D'autres soldats encore, des Français, une compagnie dirigée par un capitaine bien décidé à faire la lumière sur le cas étrange de cette jeune femme cachant des ossements brûlés dans un coin de sa grange.

La guerre et ses suites sont atroces, c'est entendu. Mais derrière la petite histoire, c'est la grande qu'on retrouve, avec un secret qui cache les prémices de la solution finale, avec une enquête autour de l'Aktion T4, l'action d'élimination des malades mentaux menée par l'Allemagne nazie juste avant la seconde guerre mondiale. Louyre, un officier d'occupation de l'armée française, pousse son investigation dans ce village étrange où l'hôpital a été déserté, une histoire qui n'est finalement pas sans rapport avec celle de Maria.

"Non, si nous avons une crainte, c'est à propos des personnels d'exécution.Il est moins facile qu'on ne le pense de trouver de bons agents qui ne faiblissent pas devant la masse. C'est un problème qu'il ne faut pas sous-estimer. Nous y sommes déjà confrontés en Pologne. le meurtre de masse suscite chez beaucoup une frénésie objective. Mais si l'opération perdure, elle finit par provoquer un dégoût de l'exécutant qui perd la motivation première de son geste. Pour caricaturer, à quelques exceptions près, je dirais que chacun de nous possède un enthousiasme à tuer limité".

Pas marquant, me suis-je dit au départ, au moment de chroniquer ce bouquin, incapable de me souvenir de la fin. Et pour cause, je n'avais pas fini le bouquin, c'est dire à quel point j'étais fatiguée ! Après m'être acquittée de la fin de la lecture, j'ai révisé mon jugement. Même si j'ai préféré de loin La chambre des officiers ou Une exécution ordinaire, L'insomnie des étoiles est, malgré un ton parfois un peu pontifiant, une oeuvre marquante à tous points de vue, épurée et vibrante. Plus parabolique et symbolique peut-être que les précédentes, cette oeuvre continue pourtant à explorer les thématiques favorites de Dugain, avec entre autres la question des choix collectifs et de la morale individuelle pris dans l'histoire.

"La tranquille assurance qu'il affichait, sa marche déliée, la franchise de ses traits ne disaient rien sur le souffrance de l'officier. Il n'avait pas l'intention de se remettre de cette guerre, ni de l'enfouir dignement comme l'avaient fait ses parents, éponges silencieuses d'un siècle sans espoir. Il voulait toucher au fond, sans jamais se mentir, y patauger, se prétendre l'intime de l'insondable dans sa descente vertigineuse vers l'innommable dont un grand nombre croient s'affranchir par un mutisme salutaire."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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