Force majeure

— Il ne reste plus qu’à… oh, non ! J’ai oublié mon appareil photo dans la voiture…
Elle semble dépitée.
— Je n’aime pas encorder sans en garder de trace… ça t’ennuie si je fais un aller-retour retour vite fait pour aller le chercher ?
— Tu veux dire que tu vas me laisser seule ?!
Je sens la panique monter lentement en moi.
— Sur une échelle de un à dix, quel serait ton degré d’inconfort si je te laissais seule pendant quelques minutes ?
— Quatre… non, six !! Attends, ne pars pas, je ne sais vraiment pas si…
— Six, c’est acceptable, me coupe-t-elle avec un air joyeux. Ma belle, je te laisse à la merci des petits oiseaux. Qu’ils profitent du spectacle !

Je laisse tomber le masque un instant pour l’aider à ôter son pull et son sous-pull. Je ne tiens pas à lui faire de mal. Une fois qu’elle est torse nu, je l’aide à remettre son écharpe autour de son bras. Elle me regarde sans sourire, du désir dans le regard. Je m’attaque à sa ceinture de pantalon et je descends sa fermeture-éclair. Elle soulève ses fesses pour m’aider à lui ôter ce qui lui reste de vêtements. Un instant plus tard, elle est nue devant moi. Mais dans ses yeux, la proie, c’est moi. Elle se mord la lèvre inférieure en me regardant. Son regard est brûlant.

Je lui lance un regard encourageant. Mais elle ne bouge pas. Je sais très bien ce qu’elle veut. Ma voix. Mes ordres. Elle pourrait les devancer, prendre l’initiative. Elle ne le fera pas. Ce qui l’excite, ce n’est pas de tenter de me séduire, mais de sentir à quel point je peux à peine contrôler mon désir. Elle veut mes mots sur sa peau. Elle veut mon exigence, ma fermeté. Soit. Que puis-je faire d’autre, ce soir, que de l’aimer avec mes mots !