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sur 289 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand ce roman s'ouvre, Louis XVI est mort et la Révolution tourne maintenant ses regards affamés vers sa veuve et ses orphelins. La veuve, c'est Marie-Antoinette, condamnée avant même le procès car la guillotine a soif de sang, et les orphelins, c'est la future Madame Royale, la seule qui survivra et qui aura ensuite un destin fort peu heureux, et le pauvre enfant du Temple, dont la survie gêne bien nos vaillants révolutionnaires qui vont se dépêcher de le faire mourir de mauvais traitements, car cet orphelin, pour les royalistes c'est Louis XVII, et donc un danger pour la république.
Mais, dans l'ombre, un protecteur vaille, et ce protecteur, c'est le vaillant chevalier de Maison-Rouge, inspiré d'un aristocrate réel, qui avait plus de grand que le reste de tous ces braves gens à l'abri en exil et qui n'avaient aucune envie de revenir risquer leur peau pour la famille royale, et qui a réellement tenté de faire évader Marie-Antoinette.
Bon, dès le début, nous savons qu'il va échouer: Dumas traficote souvent l'histoire, mais tout de même pas à ce point là!
Ce n'est pas cependant le point qui blesse dans ce roman: dans une tragédie; on sait que ça finira mal, et on tremble quand même.
Non, le point qui blesse, c'est Maurice, personnage principal, jeune républicain, mêlé par hasard, ou plutôt par amour, à tout le complot.
Qu'est-ce qu'il est rasant, sacrebleu, notre godelureau! Qu'est-ce qu'on a envie de lui coller des claques et de lui dire de se secouer un peu les puces.
Et jusqu'à la fin d'ailleurs, car une bonne petite intervention pendant le dernier procès du livre, n'en disons pas trop pour ceux qui ne l'ont pas lu, et tout aurait bien mieux fini!
Je ne vais pas m'étendre sur Dixmer, faux tanneur, vrai royaliste, qui est désormais le personnage que j'exècre le plus possible dans toute la littérature, mais je parlerai un peu de Maison-Rouge. C'est lui que Dumas aurait dû choisir pour nous accompagner au fil des pages, de déguisements en déguisements, il est plus loyal que le reste du casting, à l'exception de Lorrin, et il y a quelque chose de glorieux dans cet effort désespéré, ce culot, ce courage, mais vu qu'il passe la moitié du livre caché, on n'en sait jamais assez!
Un bon roman, pas le meilleur Dumas, mais quelques agréables heures de lecture tout de même, mais qui me rend curieuse de tout à fait autre chose: une bonne biographie d'Alexandre Gonsse de Rougeville, dont la conspiration de l'oeillet a inspiré ce roman, et une uchronie, je ne sais même pas si ça existe, ou la reine et/ou l'enfant du Temple aurait réussi à se sauver!
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Marie-Antoinette arrivera-t-elle à s'évader et à échapper à la guillotine ? Voilà le suspense inattendu que Alexandre Dumas et son compère Maquet arrivent à installer dans le Chevalier de Maison-Rouge.
Louis XVI décapité le destin de la veuve Capet ne fait guère de doute et le temps presse pour ses défenseurs. le chevalier de Maison-Rouge s'est juré de la sauver par tous les moyens et tel Fantomas il hante les esprits des révolutionnaires. Parmi eux, les républicains Maurice Lindey et son ami Lorin vivent la révolution avec enthousiasme et désinvolture. Jeunes et naïfs ils vont croiser par le plus grand hasard les complices du Chevalier dont la belle Geneviève Dixmer dont Maurice va tomber amoureux. Aveuglés par l'amour pour Maurice et par l'amitié pour Lorin ils vont tremper malgré eux dans les complots montés pour libérer Marie-Antoinette jusqu'à l'issue tragique car en 1793 il ne fait pas bon fréquenter des royalistes.
Ce roman très sombre, sans illusions sur la nature humaine réussit la gageure de rester plein de gaité et de vitalité jusqu'à une fin que le lecteur aimerait bien changer.

Il n'y a pas d'âge pour lire Dumas. A l'adolescence on dévore ses intrigues à rebondissements, on tourne les pages avec fièvre pour atteindre la fin de l'aventure tout en craignant le vide qu'elle va nous laisser.
Avec les ans si l'on reste sensible aux aventures endiablées la forme prend de l'importance. Tout en lisant l'histoire avec un bonheur entier, le lecteur est frappé par le sens du rythme de Dumas, évidemment l'habitude de publier en feuilleton dans un quotidien a « formé » l'auteur. Au-delà du découpage en chapitres réguliers, les dialogues sont vifs et pleins de verve, un crescendo interrompu de l'action laisse le lecteur haletant et l'oblige à poursuivre. Les personnages dès le début sont très typés et ne s'écartent pas de leur modèle, c'est l'histoire qui apporte les variations et les surprises nécessaires à l'intrigue.

Tout cela est bien connu aujourd'hui, romanciers ou auteurs de série suivent ces techniques, mais peu la maitrisent aussi bien avec cette parfaite fluidité qui entraine le lecteur le plus blasé.
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Pour dire les choses rapidement, c'est l'histoire de Maurice Lindey, en 1793, en France - donc sous la Révolution française - qui va tomber amoureux d'une jeune femme, Geneviève. À côté de ça, c'est aussi et surtout les derniers mois de vie de Marie-Antoinette et les tentatives du fameux Chevalier de Maison-Rouge pour la faire libérer.
J'appréhendais un peu ma lecture quand je l'ai commencé, tout d'abord parce que j'avais peur que ce soit trop politique pour moi.

J'ai été assez surprise de voir que l'auteur a très bien su doser ses personnages, qu'aucun n'est tout noir ou tout blanc, mais plutôt gris. Même pour Marie-Antoinette, je pensais qu'elle serait vraiment dépeinte comme le pire personnage existant sur terre - ah oui, parce que je ne l'ai pas dit mais lorsque le récit débute, Louis XVI est déjà passé à la guillotine donc on ne parle plus de lui.
L'intrigue comme les personnages est contrastée ce qui permet un point de vue relativement juste, j'ai trouvé. Pour le personnage de Marie-Antoinette par exemple, certains personnages la haïssent, elle est Madame Véto, celle qui a mené la France à sa perte, mais pour d'autres, elle est aussi cette mère effrayée pour ses enfants, cette femme qui a fait n'importe quoi certes, mais qui ne mérite pas pour autant d'être mal traité.
Le fait que les points de vue soient vraiment différents permet de voir les choses autrement, clairement ça m'aurait vraiment saoulé si pendant 200 pages j'avais été obligé de lire un manifeste pro Révolution française du genre "ouais vive la guillotine, c'est trop cooooool" ! le dosage entre l'histoire et la fiction est lui aussi bien réalisé, on en apprend un peu plus sur les rivalités entre révolutionnaires : jacobins/girondins ce qui, là aussi est intéressant parce que Dumas ne s'impose pas en nous disant "ouais alors eux ce sont les gentils et puis euh bah, ce sont les méchants".
Le fait que le point de vue de l'auteur soit extérieur, qu'il nous présente son histoire dans L Histoire sans pour autant nous donner son avis ou nous dire quoi croire et tout ce qui fait la force du récit d'après moi.

Le texte en lui-même est assez léger parce que Dumas s'est surtout concentré sur l'intrigue amoureuse plus que sur l'intrigue historique. Je pensais que nous allions suivre le Chevalier de Maison-Rouge alors que non, Lindey est un révolutionnaire, il n'est pas un royaliste et comme c'est son personnage que l'on suit, ce qui compte surtout, c'est son amour pour Geneviève. D'ailleurs, pour ce qui est de leur histoire d'amour, je n'ai pas grand chose à en dire si ce n'est qu'elle est plutôt basique, bien écrite. Et puis, tout est bien qui finis bien - excepté Marie-Antoinette qui se fait guillotiner mais bon, on ne peut pas non plus demander à changer L Histoire.


Mon avis est en intégralité sur mon blog :
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Bonjour!

Il est parfois bon de revenir à ses premières amours...

Dumas est non seulement l'auteur d'un roman qui a marqué ma jeunesse, "Les 3 mousquetaires", mais également de mon roman favori: "Le comte de Monte Cristo"

Le chevalier de Maison-Rouge fut publié en 1846.

Son action se déroule en 1793, en pleine Terreur, cette période noire de l'Histoire de France pendant laquelle les républicains les plus acharnés traquent les plus tièdes. Comme l'auteur le fait répéter à ses personnages, être tiède c'est être suspect, être suspect c'est finir Place de la Révolution...

Marie Antoinette est alors incarcérée au Temple, avec sa belle soeur, sa fille, et le pauvre Dauphin dont elle sera bientôt séparée...

A cette époque, des rumeurs persistantes font état d'un mystérieux royaliste, le chevalier de Maison-Rouge, bien décidé à libérer celle que le peuple n'appelle plus alors que par le sobriquet de "Veuve Capet".

Maurice Lindey, jeune héros de la Révolution et membre de la garde municipale, rencontre un soir une belle et mystérieuse jeune femme qu'il sauve d'une patrouille trop zélée.
Après l'avoir escortée, celle-ci s'évanouit dans une ruelle. Bien décidé à la retrouver, il va se retrouver plongé malgré lui dans une conspiration qui le dépasse.

Quel bonheur de retrouver Dumas ! Son écriture enlevée, ses dialogues ciselés et l'intelligence de ce récit mâtiné d'histoire.
Et quel plaisir à lire ces passages au Temple ou à la Conciergerie, dans lesquelles la reine déchue apparaît avec autant de dignité.

Un léger bémol toutefois: la construction très majoritairement dialoguée. J'aurais aimé plus de densité dans le récit et un approfondissement de nombreux éléments intéressants évoqués. Qui se trouvent très probablement développés dans d'autres ouvrages de Dumas d'ailleurs...

Je recommande tout de même très fortement cet opus, même s'il n'atteint pas (évidemment) la puissance des aventures d'Edmond Dantès.

Prochaine lecture prévue de l'auteur : le cycle "Mémoires d'un médecin", composé de "Joseph Balsamo", "le collier de la reine", "la comtesse de Charny" et "Ange Pitou"
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Un vrai roman classique, avec des rebondissements, bien écrit même si la langue de l'époque est un peu différente de la notre.
On ne s'ennuie pas.
Je l'ai lu après avoir écouté Pierre Bayard dans l'émission Répliques de Finkielkraut qui présentait son livre "Aurais-je sauvé Geneviève Dixmer ?"
Je vais maintenant lire ce livre.
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Sans doute le moins bon du cycle, car c'est de la récitation plus que du roman historique, les personnages imaginaires ne sont pas aussi riches que dans les premiers tomes. On ne se rend pas compte si le chevalier en question est Philippe de Taverney. Une image positive de la reine, puisque Marie-Antoinette n'est plus qu'une prisonnière qui s'inquiète pour ses enfants, et plus l'arrogante autrichienne des tomes précédents.
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Nous nous retrouvons dans la France post-Révolution en 1793, où la guillotine représente en ce temps-là le diable qui vient chercher tous les traitres à la nation, où le fait de devenir suspect suffit à permettre de la côtoyer.

Marie-Antoine, coupable d'être Reine mais devenue digne et grande femme, est enfermée au Temple avec le dauphin et sa soeur Marie-Thérèse-Charlotte (Madame Royale), et Madame Élisabeth, soeur de Louis XVI. Louis XVI a déjà rencontré la lame.

Dans ce nouveau monde, il n'est plus possible de s'appeler Monsieur ou Madame mais citoyen ou citoyenne, le nouveau Dieu nation est le seul à pouvoir être adoré. Les aristocrates sont déchus.

Malgré ce contexte, certains braves le danger pour essayer de sauver la Reine de son enfermement. Par amour le Chevalier de Maison Rouge essayera de la sauver à tout pris.
Dans ses plus fous stratagèmes il usera de toutes les amitiés royalistes qui l'entourent; dont son amie Geneviève et son mari Dixmer qui le cache.
Bien malgré lui Maurice, chevalier émérite, ardant républicain, éblouit par les beaux yeux de Geneviève va se voir utilisé par ces derniers.

Au delà des amours impossibles, présentés dans ce roman magnifiquement, c'est à la fois une belle et triste manière de voir la France révolutionnaire se réconcilier avec les royalistes.
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Grand fan de DUMAS, pour cette capacité à nous faire découvrir le PARIS du 18ème siècle, à romancer les personnages réels cotoyant des personnages fictifs ; on vibre pour Marie-Antoinette, on espère même refaire l'histoire.
J'ai lu le collier de la reine après, un peu comme flashback.. très bonne idée
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« le chevalier de Maison-Rouge » fut écrit en 1845-1846, en collaboration, comme souvent chez DUMAS, avec Auguste MAQUET, et relate des évènements se déroulant à Paris en 1793, alors que la reine de France, Marie-Antoinette, est recherchée. le roi Louis XVI vient d'être raccourci (concernant la guillotine, DUMAS emploie la belle expression « éternuer dans le sac ») et il faut pour le nouveau régime politique faire payer tous les acteurs principaux de la vieille monarchie française.

Pendant ce temps-là, le citoyen Maurice Lindey, lieutenant de la garde nationale, républicain actif et respecté, sauve une femme en pleine nuit alors qu'elle allait être arrêtée. Il en devient vite amoureux, elle se nomme Geneviève Dixmer, femme d'un monarchiste qui décide de profiter de la vénération de Lindey pour Geneviève pour l'introduire dans la famille. Alors commence véritablement l'intrigue à tiroirs, dont DUMAS est un spécialiste.

En effet, tout l'univers de DUMAS est dans ce roman : complots, trahisons, personnages mystère, ambivalents, déguisés ou non, pseudonymes, amants dans le placard, vaudevilles, Cielmonmari, atmosphère touchant à son apogée avec l'entrée en scène (le livre est très théâtral) de ce chevalier de Maison-Rouge, énigmatique idolâtre de la reine. le style est enlevé, typique du XIXe siècle, sans grande recherche esthétique, plutôt là pour conter une histoire qui se tient malgré quelques grosses ficelles.

DUMAS semble aimer son personnage de Lindey. D'ailleurs, ce qui est rare dans un roman, il n'emploie que son prénom, Maurice, alors qu'il nomme les autres personnages par leurs patronymes. Il paraît aussi apprécier le comparse de Maurice, Lorin, qu'il fait en partie parler en vers. Tout le paradoxe de DUMAS réside dans cette attraction pour Maurice, et donc pour la République pourrait-on croire. Pourtant, sans que ce soit explicite, il regrette le bon temps de la monarchie et veut, c'est évident, réhabiliter la figure de Marie–Antoinette, personnage peut-être le plus intelligent, le plus posé du roman. Quant à son Maurice, nouveau paradoxe, et alors qu'il veut en faire un protagoniste proche de la perfection et de la probité absolue, il nous le rend irritant, en partie par son attitude envers Geneviève – une monarchiste - qu'à force d'aimer et de vouloir sauver, il finit par étouffer psychologiquement, c'est du moins mon impression. Mais Geneviève, un peu mièvre, un peu caricaturale, n'en tiendra pas rigueur à Maurice. En trame de fond, c'est l'expertise plus ou moins réelle de la justice française révolutionnaire, expéditive.

En effet, les personnages sont un brin caricaturaux. La lecture est plaisante mais s'avère un peu longue. Car comme à son habitude, DUMAS en tartine des pages et ce roman est un pavé, un de plus dans son oeuvre. Dieu est aboli, pourtant les révolutionnaires le vénèrent encore en cachette. Car il y a une posture publique et une privée pour ces révolutionnaires en (sans) culottes courtes. Quant au chevalier de Maison-Rouge, il joue en quelque sorte le rôle de l'Arlésienne, on en parle beaucoup mais on le voit peu.

Quoiqu'écrit avec emphase, « le chevalier de Maison-Rouge » est un roman parfait pour se vider la tête en période estivale. Vous n'y apprendrez pas grand-chose sur la révolution française ni sur la monarchie déchue. Mais il se laisse déguster par petits bouts, il est cohérent quoique fort grandiloquent (on est chez DUMAS, ne l'oubliez pas !), et sans être un grand livre il est agréable à suivre, un peu comme un vieux feuilleton que l'on regarderait d'un oeil distrait. de plus, et ce n'est pas le moindre attrait, la fin dantesque est particulièrement bien amenée et soignée, même si je lui préfèrerai à vie « le comte de Monte-Cristo ». J'ai pour ma part trouvé un certain climat plus tard propre à Gaston LEROUX pour les énigmes, les personnages mystérieux et les scènes impossibles, dans un style pourtant fort différent. DUMAS possède l'une des oeuvres les plus imposantes de toute la littérature française, il ne faut bien sûr pas projeter une lecture dans son intégralité, mais un roman toutes les décennies (dose homéopathique) peut être un régime apaisant.

À l'origine, suite à cette chronique, je devais en rédiger une autre pour lui faire écho, à partir de l'essai de Pierre BAYARD « Aurais-je sauvé Geneviève Dixmer ? » de 2015, où l'auteur tente d'épargner l'héroïne du roman (elle meurt dans la version originale, mais ceci vous le savez déjà) dont il était tombé amoureux dans sa jeunesse. Mais le tout ne m'a pas paru convaincant. BAYARD peut être impressionnant par sa vision déformée et très originale d'oeuvres littéraires, y agrémentant psychanalyse et philosophie dans une lecture exigeante mais toujours amusante. Mais ici il s'embourbe, tournant en rond avant de proposer une fin alternative un brin « facile » du roman de DUMAS et MAQUET (et puis j'exècre les redondances répétées du « D'autant plus », bref).

https://deslivresrances.blogspot.com/

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Nous sommes à quelques semaines de l'exécution de la sentence prononcée par le Comité de Salut Public à l'encontre de Marie Antoinette d'Autriche, ex-Reine de France, dite « veuve Capet » : la peine de mort.

Le personnage principal, Maurice, est un révolutionnaire convaincu, membre, avec son ami Lorin, de la Garde Nationale, ou un organisme similaire dont j'ai oublié le nom.

Un complot est organisé par un groupe de royalistes « ci-devant », mené par le Chevalier de Maison-Rouge.

Maurice est pris à partie par ce groupe, à la suite de je ne sais plus quelle circonstance, alors qu'il ne sait pas encore qu'il s'agit d'un groupe contre-révolutionnaire. On lui bande les yeux, on l'enferme dans une serre, dans la propriété de Dixmer, un notable, membre du groupe.

Le groupe se rend compte que ce prisonnier est encombrant, qu'il risque de les compromettre dans leur entreprise, et de les dénoncer. Cet uniforme atteste qu'il s'agit d'un officiel du régime, on ferait bien de le supprimer purement et simplement.

Dixmer n'est pas de cet avis et pense, au contraire, qu'il pourra les aider dans leur entreprise, et leur ouvrir les portes du Temple, où la Reine est enfermée pour le moment. Il s'agit de se faire passer après de Maurice pour des révolutionnaires convaincus.

On le délivre de ses liens et on l'invite à souper, arguant qu'on s'est mépris sur son compte. On discute longuement et on se rend compte que Maurice parle avec déférence de la Reine, pour un révolutionnaire. C'est plutôt de bonne augure, à tel point que Geneviève, l'épouse de Dixmer, est séduite par l'homme.

Dixmer met sa jalousie dans sa poche et charge pratiquement son épouse de sympathiser avec Maurice, pour la bonne cause. Et ce qui devait arriver arriva.

Tant que seul Maurice était amoureux de Geneviève, celle-ci insiste auprès de son mari pour l'éloigner d'elle, mais en vain. Dixmer prétend qu'il n'y a aucun risque, qu'il a « confiance en elle ». Plus tard, il s'en repentira quand elle cédera à l'idylle.

Maurice fait ce qu'il peut pour convaincre ce petit groupe qu'il ne s'intéresse qu'à leur amitié. Ce sont des gens très bien, amoureux de la Patrie et de la Révolution. Il s'attache à ce milieu, ces gens, leur entourage, les visite souvent.

Mais les deux amoureux, comme il faut bien les appeler désormais, finissent par céder à leur attirance.

Vient un jour où Maurice, dans le cadre de son « état », comme on disait alors, c'est-à-dire dans l'exercice de ses fonctions, en compagnie de son ami et collègue Lorin, et avec des « municipaux » sous leurs ordres, est chargé d'arrêter des gens soupçonnés de comploter contre la République.

Maurice s'était ouvert auprès de Lorin de son idylle avec cette « dame », mais sans en révéler le nom. En revanche, Lorin, qui connaît le nom du soupçonné de complot, ne va l'apprendre à Maurice qu'au beau milieu de ce coup de force policier. Maurice sera effondré d'apprendre qu'il s'agit du mari de Geneviève, Dixmer, et que ce petit groupe de ses nouveaux amis est en fait un foyer de royalistes.

Après moult péripéties, que je passe, deux complots sont organisés en concurrence pour faire évader Marie Antoinette, l'un par Dixmer, l'autre par le chevalier de Maison-Rouge, qui n'est d'abord connu du lecteur et de Maurice, que sous la fausse identité de Morand, « le chimiste ».

Ayant appris que sa femme Geneviève le trompait avec Maurice, Dixmer veut la punir de mort, mais que cette mort soit utile. Il entreprend de la substituer à Marie Antoinette, dans la prison du Temple, afin qu'elle meurt à sa place sur l'échafaud, sauvant ainsi l'Autrichienne.

Mais Dumas ne réécrit pas l'histoire, et ces deux complots vont évidemment échouer. J'arrête là le récit, afin de donner envie de connaître la suite.

Très bien écrit pour un roman feuilleton, où Alexandre Dumas, comme dans tous ses romans, emboîte le pas de Eugène Sue, créateur du genre, avec « les mystères de Paris ».
Lien : https://perso.cm63.fr/node/399
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