Le Vicomte de Bragelonne est le troisième volet (divisé en trois volumes copieux dans l'édition folio) de cette trilogie, c'est un énorme pavé, plus long que les deux premiers réunis, et dont l'intérêt se suffit à lui-même. L'épisode qui retient le plus souvent l'attention est celui de l'homme au masque de fer, mais c'est une petite au milieux d'une intrigue bien plus complexe.Ce qui pour moi fait tout l'intérêt du roman, on aura compris que c'est ce troisième tome qui a ma préférence, c'est la prise du pouvoir absolu par le jeune
Louis XIV et son affrontement avec Colbert, Fouquet étant un dommage collatéral. Tout le mécanisme politique, aussi bien que psychologique, de cette ascension est passionnant, au même titre qu'un film d'action. le roman de cape et d'épée passe en arrière plan, au profit d'une mise en
acte d'un traité du Prince à la Machiavel. C'est aussi l'histoire d'une vengeance (thème récurant dans l'oeuvre de Dumas), le jeune
Louis XIV n'a jamais pu oublier la Fronde et va faire d'une noblesse d'épée une mascarade à sa cour, pour ne pas dire à sa botte. Nos héros sont vieillissants (nous avons un capitaine, un baron et un évêque et un comte qui reste en retrait). le seul
mousquetaire est
D Artagnan, plutôt hésitant, mais toujours fidèle à son roi. Pour les autres c'est beaucoup plus compliqué, et c'est ce qui fait tout l'intérêt de ce troisième volume.
Louis XIV affirme son pouvoir avec de plus en plus de conviction, il n'a aucun scrupule, son apprentissage de la politique est précoce et foudroyant. Ce dernier opus de la saga des Mousquetaires est le plus prenant, et aussi le plus émouvant.