« le premier lundi du mois d'avril 1625, le bourg de Meung, où naquit l'auteur du Roman de la Rose, semblait être dans une révolution aussi entière que si les huguenots en fussent venus faire une seconde Rochelle. »
Ainsi commence la fameuse aventure...
Aventure, parce que le récit ne fait presque pas de pauses, parce qu'il nous fait explorer un temps plein de rebondissements, celui de la toute-puissance du Cardinal Richelieu. Mais, si ce n'était que ça,
Les Trois Mousquetaires demeurerait un roman de cape et d'épée parmi d'autres. C'est bien plus.
Les Trois Mousquetaires ce sont quatre hommes devenus mythiques : Athos le vertueux, Portos le colosse bon vivant, Aramis le fin politique, et l'improbable
D Artagnan, qui deviendra, au cours de cette histoire – prolongée avec
Vingt ans après et
le Vicomte de Bragelonne –, un personnage aussi complexe qu'attachant.
C'est donc l'amitié qui tient le récit, une amitié qui, de l'Angleterre au siège de la Rochelle, se soudera face à l'épreuve de l'Histoire. C'est aussi l'amour secret – celui de la reine Anne d'Autriche pour le duc de Buckingham – ; brisé – incarné par Constance Bonacieux, éprise de d'Artagnan qui le lui rend bien – ; traître, enfin – en la personne de l'âme noire du roman, Milady de Winter.
Plein d'entrain et épique,
Les Trois Mousquetaires n'en est pas moins teinté de tragédie romantique : l'exécution de Milady, et ce qui la précède, aurait pu avant l'heure s'intituler : crime et châtiment.
Certes, c'est infidèle à la vérité historique. Et alors ? La littérature a ce droit imprescriptible de divaguer, et lorsqu'elle le fait avec autant de panache, il ne reste plus qu'à s'incliner et lire.
Quant à dire qu'
Alexandre Dumas n'écrivait pas ses romans, rien n'est plus faux. Et s'il se faisait seconder dans ses entreprises romanesques, d'autres que lui en firent de même :
Hergé, par exemple, s'adjoignit les services de collaborateurs pour remanier et mettre en couleur les premiers albums de Tintin, et l'élaboration des suivants.
Les Trois Mousquetaires ont ainsi l'ampleur de leur géniteur, qui n'est autre qu'
Alexandre Dumas. le reste, ce ne sont que piailleries de jaloux !