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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suivre la route de l'éclosion des fleurs en Amérique, un roman déconcertant, avec plusieurs changements d'époque et de genre littéraire.
Le livre commence avec deux femmes qui chaque année font un pèlerinage à travers l'Amérique pour suivre l'éclosion des lilas. Il sera question d'horticulture et de l'hybridation, j'ai bien aimé ces jolies pages sur les parfums du lilas et les différentes variétés.

Mais ensuite ça part dans tous les sens.
On ira en France où on écoutera Dalida et suivra la mort d'Édith Piaf.
On aura un centaine de pages historiques sur la princesse autrichienne Léopoldine devenue impératrice du Brésil.
On se tâtera du fantastique dans un village gaspésien dystopique.
On parlera même d'édition, avec un projet de roman d'une autrice haïtienne.

Toujours il sera question de femmes, avec des remarques parfois ironiques ou satiriques

J'avais bien aimé « La fiancée américaine », mais je me suis un peu perdue dans ce roman qui en contient plusieurs.
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Nous suivons la route du lilas avec Shelly et Laura , deux nanas un peu déjantées mais sympathiques même si finalement on ne sait pas grand chose d'elles ni de leur engagement dont on ne doute pas qu'il soit féministe. Passé les premières pages, je les ai peu distinguées l'une de l'autre. Ce n'est pas grave, car finalement c'est Pia le personnage principal.
J'ai adoré suivre le fil du labyrinthe de ses souvenirs, du Brésil à Paris, avec retour au Brésil.
Le récit n'est absolument pas linéaire, il est entièrement fait de digressions, de pauses dans le récit “principal”, dont certaines restent des digressions (le récit de la vie pittoresque mais dramatique de Léopoldine, impératrice du Brésil) et d'autres sont essentielles à l'histoire (le journal de Pia).
Grâce à ces digressions un nombre important de thèmes qui nous semblent sans points communs sont abordés : les violences faites aux femmes au Brésil, la Gaspésie, Léopoldine impératrice du Brésil, la mélantuphlie, le sous-sol de Paris qui ressemble à un gruyère,…) Qu'est-ce qui réunit tout cela ? le lilas qui revient sans cesse, parfois très discrètement et souvent dans de longues explications botaniques. J'ai apprécié au début ces longueurs, mais j'avoue que même si j'adore les plantes et la botanique, j'ai trouvé que cela ressemblait beaucoup trop parfois aux pages d'une encyclopédie. J'ai fini par zapper quelques pages surtout vers la fin, après avoir survécu à deux overdoses : vingt ou trente cas de féminicides dans le détail (les cas de l'émission de Simone “Alerte dans la ville” ), les détails sur le maquillage de Simone.
Dans l'ensemble, c'est drôle, plein de dérision et de provocation, c'est déjanté, de plus en plus au fil du récit : les mélantuphliques, une dyschronie en Gaspésie, “Juliette, la baronne Samedi” (le roman de Jacqueline)
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Souvenir d'enfance: une saynète à propos d'une chemise lilas. Lilas blanc, bien sûr... Et voici comment Eric Dupont nous ramène en enfance: grâce au lilas. Un arbre puissamment évocateur qui dans son roman sert de fil rouge au récit et englobe de manière magistrale l'histoire du Brésil, une saga familiale hautement féminine, quelques cours de botanique, un séjour à Paris à la poursuite d'Edith Piaf, de tristes pages sur la violence faire aux femmes...

Le tout sous le couvert d'un road-trip un peu improbable: en effet, chaque année, Laura et Shelly embarquent à bord de leur camping-car, suivant de ville en ville la floraison des lilas. Elles rallient, de bien jolie manière, le Canada, combinant dès que possible des ateliers d'écriture à la botanique.

Mine de rien, elles offrent également la possibilité de passer la frontière à des clandestines cherchant une nouvelle vie. Cette année, Maria Pia les accompagne: venue du Brésil, elle rêve de se reconstruire et se passerait volontiers du lilas. Pourtant, à la suite de ses compagnes de voyage, un peu contrainte et forcée, elle se met, elle aussi, à écrire et y découvre, étonnée, un exutoire. Livrant peu à peu son histoire compliquée.

J'avais beaucoup aimé La fiancée américaine; dans un tout autre cadre, j'ai retrouvé ici le talent de conteur d'Eric Dupont. Il nous propose un voyage passionnant en compagnie de Maria Pia, Laura et Shelly: tout à la fois dense et complexe mais également romantique et imagé.

Un chemin parfois escarpé ou inattendu: les héroïnes se suivent mais ne se ressemblent pas; pourtant leur force de caractère demeure. Ainsi que leur destin hors du commun. Faisant du lilas un parfum à suivre, évasion garantie !
Lien : http://nahe-lit.blogspot.com..
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J'ai reçu ce roman il y a 30 jours dans ma boîte aux lettres, j'ai l'impression que c'était il y a une éternité. Il est plutôt effrayant de voir comme les choses peuvent rapidement changer, un jour vous allez bien et êtes en train de rire, un jour plus tard vous êtes en train de pleurer, la vie joue parfois des drôles de tour.

De vie ce dense roman n'en manque pas, avec comme fil conducteur tout au long du récit le lilas celles-ci s'entrecroisent sous la plume habile de l'auteur au fil des pages faisant voyager ses lecteurs. La vie de plusieurs femmes, d'abord celle de Pia cette sexagénaire haute en couleur dont les réactions et réflexion m'auront plusieurs fois fait sourire voire rire durant ma lecture mais pas seulement celle de Pia comme le montre une partie du roman consacré à la vie de Léopoldine de Habsbourg premier impératrice du Brésil où le tout c'est transformé en roman historique, un peu déstabilisant au début mais non moins intéressant.

La vie de ces différentes femmes rencontrées au cours de ce roman n'est pas toute rose, pas toute noire non plus, imprévisible un peu à l'image de la construction narrative de ce roman dont les sujets abordés m'auront surpris jusqu'au dernier chapitre.

La route du lilas est un roman dense, beaucoup de sujets y sont abordés et savoir sur quel chemin va nous mener l'auteur est quasi impossible à prévoir, on y rencontre de beau personnage, on y voyage l'auteur nous embarquant tantôt au Brésil, à Paris ou au Québec. C'est un roman bien écrit avec un ensemble prenant malgré parfois quelques longueurs, et un tout habilement construit par l'auteur avec comme fil conducteur le lilas, cette fleur odorante qui rappellera longtemps je pense à ma mémoire cette agréable lecture.

Je remercie Babelio et Harper Collins pour l'envoi de cette lecture qui m'a porté loin de mes lectures habituelles et m'a permis de faire cette plutôt belle découverte. En bref la route du lilas est un livre à découvrir.
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Quel livre étrange... Globalement, j'ai aimé le roman d'Eric Dupont 'Sur la route du lilas', mais le moins que l'on puisse dire c'est que certains passages m'ont surprise et m'ont même laissé perplexe.

Dans cette histoire, on suite la route de trois femmes d'un âge certain qui roulent dans un camping-car mauve en direction du Canada. L'une d'entre elles, Pia, est une fugitive brésilienne et ses comparses vont l'aider à traverser la frontière qui sépare les Etats-Unis du Canada. Pour mieux passer incognito, elles vont suivre la route de floraison du lilas. Avis aux amateurs de fleurs, ce livre comblera les fanatiques de lilas. Pour les autres, certains passages risquent d'être longuets. La jeunesse de Pia au Brésil et à Paris sera contée en parallèle, ainsi que son histoire d'amour avec une femme, Thérèse. Ce roman s'annonce donc féministe et met en avant les femmes sous toutes les coutures.

De nombreuses histoires sont ici imbriquées les unes aux autres, ce qui donne un contenu très, voire trop dense. On passera donc de la lecture de lettres qu'une mère adresse à sa fille, à un récit historique sur l'impératrice du Brésil, à la description de 35 scènes de crimes diffusées à la télévision (soporifique et inutile à mes yeux). Certains passages sont justifiés mais je reproche ici de nombreuses longueurs.

Tout le long du livre, on rentre dans de nouvelles histoires qui m'ont parfois fait l'effet de pièces rapportées, comme si l'auteur avait eu une idée qui lui trottait dans la tête et qu'il avait voulu à tout prix l'insérer dans ce roman. Ce style d'écriture m'a dérouté. de plus, alors que l'histoire pourrait sembler réelle, des éléments fantaisistes arrive sans crier gare pour nous étourdir encore plus d'informations. Quant à la fin... Que dire... Ça part en cacahuète ! Je n'ai pas apprécié le final qui à mes yeux arrive comme un cheveu sur la soupe.

En résumé, l'histoire principale est prenante et certaines histoires annexes sont intéressantes tandis que d'autres le sont moins. Il y a en tout cas trop de tout un tas de choses et des tailles judicieuses du texte auraient je pense été nécessaires. Enfin, le côté irréel de l'histoire ne m'a pas accroché. Cela reste tout de même un livre fort bien écrit, intéressant et original, qui plaira à plus d'un lecteur !

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Shelly et Laura sont passionnées par le lilas, dont elles suivent la floraison chaque printemps en parcourant les Etats-Unis à bord de leur camping-car, remontant vers le nord au fur et à mesure que les boutons éclosent. C'est aussi l'occasion d'emmener discrètement avec elles des femmes auxquelles elles vont faire traverser la frontière avec le Canada. Cette fois, c'est Maria Pia, une sexagénaire d'origine mexicaine qui les accompagne, et qui va dévoiler à chaque étape du périple l'histoire de sa vie.

Dans ce long roman amplement documenté, qui fait la part belle aux figures féminines, l'auteur aime à prendre son temps et ne craint pas les digressions. A travers la bouche de Maria, lors de ces séances d'écriture imposées par Shelly et Laura, sous l'odeur entêtante et envoûtante du lilas, il raconte notamment le destin de Léopoldine, archiduchesse autrichienne mariée au roi du Portugal et exilée au Brésil, où elle est publiquement bafouée par un mari devenu empereur, volage et cruel, et où elle s'éteindra à 29 ans. Il narre aussi celui de Thérèse, l'amoureuse que Maria va suivre à Paris, celui de leurs filles, Rose et Simone. Alors oui, il arrive que l'on perde de vue le propos initial, le fait que Maria est sans papiers et projette de refaire sa vie dans un pays dont elle va franchir la frontière en toute illégalité – et c'est le but de son voyage, et elle se fout du lilas. Mais tous ces destins croisés, au Brésil au 19ème siècle, à Paris dans les années 50, dans les Etats-Unis de 2011, racontent à leur façon la lutte des femmes pour leurs droits et leur émancipation. Au printemps, l'odeur des lilas donne à chacune une envie de liberté.

Roman lu dans le cadre de Masse Critique Babelio
Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Je vous propose une parenthèse colorée et parfumée, une échappée belle, juste le temps d'une lecture… Une fois n'est pas coutume, quittons l'univers sombre et sordide pour un horizon azur : l'été est là, et l'histoire que je vous présente tombe à pic pour l'accueillir.

Laura et Shelley, deux militantes féministes new-yorkaises, aident des femmes en fuite à traverser les Etats-Unis pour trouver refuge au Canada. A bord de leur camping-car, elles emmènent Pia, une Brésilienne sexagénaire, qui se retrouve malgré elle obligée de les suivre dans leur périple pour suivre la floraison des lilas. le lilas est donc un alibi pour la traversée du pays, mais il n'en n'est pas moins l'objet d'une folle passion que lui vouent Laura et Shelley. le lilas fait également partie d'une expérience littéraire, puisque Shelley donne des cours d'écriture et incite ses protégées à rédiger, sous l'influence du lilas, leurs mémoires … Les effets exercés par le parfum de cette fleur enchanteresse ouvrent des « perspectives créatrices infinies« . C'est ainsi que Pia nous offrira l'émouvant récit de sa vie, par le biais d'un journal intime : une expérience proustienne, un phénomène quasi-religieux… La fragrance évoque des moments douloureux ou souvenirs heureux, par « sursauts mémoriels« , jusqu'à ce que le lilas devienne à son tour une menace, la menace mauve. L'écriture reste salvatrice et nous entraîne où l'on ne s'y attend pas : une véritable fresque tantôt historique, tantôt féminine, audacieuse et humoristique.

Je découvre l'écriture d'Eric Dupont par ce roman, et je trouve, après cette lecture pourtant assez mitigée, que cet auteur est véritablement fascinant! Eric Dupont possède un talent de conteur inouï et le travail de documentation fourni semble colossal : il déroule le récit comme s'il suivait les ramifications d'un arbre ! Il parvient à nous faire voyager à travers diverses périodes, dans de nombreux pays, par le biais de multiples personnages que l'on croit réellement connaître tant ils sont dépeints de façon réalistes… Malheureusement l'auteur est si prolixe, qu'il prend parfois le risque de perdre son lecteur… J'ai en effet beaucoup aimé suivre la vie de Pia au Brésil, puis en France dans les années 60 (inclure Edith Piaf et Simone de Beauvoir dans ce récit, quelle belle idée!…), mais j'ai trouvé très long le chapitre consacré à l'impératrice d'Autriche… Oui, ce roman est dense et complexe, l'auteur se disperse peut-être un peu trop, mais ce n'est que mon avis et l'ensemble plaira sûrement à d'autres lecteurs… Je retiendrais de ce livre de beaux portraits de femmes, qui se battent pour leur liberté et leur émancipation, à diverses époques, mais je regrette que les personnages de Laura et de Shelley, militantes féministes, soient finalement reléguées au rang de personnages très secondaires, dont on ne sait pas grand chose.

Pour clore cet avis, je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Harper Collins de m'avoir proposé ce titre: j'ai apprécié cette belle escapade et j'aurai dorénavant souvenir en tête de cet intense voyage au moment de la floraison du lilas!
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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La route du Lilas d'Eric Dupont

✔️Mon ressenti : Ce roman d'Eric Dupont est un Road Trip féminin. Trois femmes se retrouvent à parcourir ensemble la route du Lilas. Ce sera l'occasion de se découvrir.

L'auteur choisi de mettre en abîme des récits. Qu'ils soient totalement en lien avec la vie des femmes ou pas. Cet construction en fait un roman riche.

La route du Lilas et ses odeurs sont bien décrites. On a l'impression d'y être.

Le récit est un vrai voyage pour le lecteur, il nous emmène du Brésil, à Paris en passant par les Etats Unis jusqu'au Canada.

J'ai néanmoins trouvé certains passages longuets... Je vous avoue même avoir passé quelques pages. Je suis quelqu'un de terre à terre et les passages fantastiques ou oniriques m'ont un peu fait perdre mon intérêt sur le moment.
Au fil des pages le personnage central change et devient la personne directement concernée. de cette façon, ils deviennent tous importants au cours du récit.

Un roman sur l'évolution de la femme, sur la résilience mais également sur la différence.

Merci à Babelio.com et à HarperCollins France de m'avoir permis de découvrir l'auteur avec cette belle lecture.

🎯Mots Clefs : Voyage / Lilas / Ecriture / Resilience / Vie

🏆Ma note : 16/20
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Tout d'abord un grand merci à Masse Critique/Babelio de m'avoir offert l'opportunité de découvrir Eric Dupont, duquel j'ignorais tout et n'avais lu aucun de ses livres.
Lorsque je me lance à la découverte d'un auteur qui ne m'est pas connu, j'essaie de me délester de tout ce qui pourrait grever ma lecture... un peu comme lorsque vous vous rendez à un premier rendez-vous... il faut, me semble-t-il y aller d'un pas léger, "sans se parler, sans rien penser... seulement laisser l'amour vous monter dans l'âme."
Et de l'amour, ce roman en est empli, de la première à la 506ème page.
Shelly et Laura, deux états-uniennes d'un certain âge, suivent chaque année la route (la floraison) du lilas à bord de leur camping-car.
Ce rituel, ce périple est l'occasion pour elles, de faire passer la frontière à des clandestines... qui pour un avortement qui pour des raisons de violences domestiques ou de mésentente conjugale... un amant à retrouver...
Cette année, Rosa une jeune femme canadienne, leur demande d'aider Pia, une Brésilienne septuagénaire en fuite, à la rejoindre à Montréal.
Que fuit Pia ?
Quels liens unissent cette Brésilienne âgée à cette jeune Canadienne ?
C'est en grande partie le lilas ( ses effluves ont des effets proustiens) qui va le révéler au lecteur... à travers les récits écrits ( " sous l'influence des parfums du lilas ") et oraux de Pia, lesquels vont nous faire voyager dans le temps et dans l'espace.
Nous y croiserons Piaf, Sartre et "Simone", l'impératrice Marie-Léopoldine, soeur de Marie-Louise, tante de l'Aiglon et belle-soeur de "l'Antéchrist", un colonel brésilien peu recommandable mais amnistié qui finira sa vie en chutant accidentellement (?) du 34ème étage d'une des tours construites par l'architecte Niemeyer à Belo Horizonte... et tant d'autres personnages dans tant d'autres villes et autres pays.
Il n'est pas facile de faire le résumé d'un tel ouvrage... il y a tellement à dire et la structure narrative est si dense, si riche et d'une certaine façon si "originale", qu'il est impossible d'en dire plus que ce que je viens d'en dire, sauf à recopier le bouquin.
Eric Dupont écrit très, très bien, et il maîtrise ses sujets à la perfection.
Après lecture, vous n'ignorerez plus rien du lilas, de son histoire, de sa nature, de tout ce qu'il véhicule comme histoire, comme croyances, comme symboles, comme superstitions...
Et tous les thèmes traités par l'auteur le sont avec un travail en amont qui mérite qu'il soit mentionné et salué.
Les personnages sont pour l'essentiel des femmes... fortes. Les hommes ne sont que de pâles figures d'un patriarcat, et si ces figures occupent dans ce livre des places secondaires, c'est parce que ou les femmes s'emparent de leur destin et s'assument, ou parce que leur comportement héroïque face à la figure du mâle dominateur relègue ce dernier à l'état de bourreau, d'oppresseur... de perdant.
Vous l'aurez compris, le message est éminemment féministe et totalement politique. L'histoire a, elle, d'incontestables vertus pédagogiques portées par la vision d'un écrivain lucide dans sa vision du monde, de son passé, de son présent et de son (in)-vraisemblable devenir.
Un seul regret, cette dystopie socialisante en fin d'histoire dans l'ex petit bourg marxiste fictionnel de Notre-Dame-Du-Cachalot.
Dans ce roman foisonnant, Eric Dupont a tellement voulu bien faire que cette allégorie d'un capitalisme caricaturé à l'excès, est précisément trop caricaturale, et l'auteur qui, tout au long de son bouquin, se "joue" du lecteur comme d'un prestidigitateur maîtrisant son art à la perfection, finit par bâcler son dernier tour.
Sinon... un livre excellent d'où l'humour et quelques formules bien pensées sont un plus dans une oeuvre qui n'en manque pas.
Quelques extraits :
- J'étais la seule à considérer la lecture comme un miracle. Comment appeler autrement cette capacité qu'ont les lettres noires à jeter sous les yeux de l'enfant un paysage, une ville, un monde ?
- Je maudissais la nonchalance avec laquelle il réglait son compte à l'existence. Il était capable de transformer la seconde en siècle, le furtif en toujours...
Si elle n'avait pas été coupée de ses sentiments dès l'enfance, d'une manière aussi sèche et brutale que le fut le petit George W. Bush de son intelligence...
-Dans le langage architectural de Niemeyer, ces surfaces planes et propres permettent justement d'isoler les tours d'habitation de l'ensemble urbain, forçant le spectateur ç s'arrêter et à s'étonner. Il n'est pas rare de trouver en ces lieux des sacs-poubelles que les habitants les plus incivils des tours jettent de leur fenêtre, et, au fil du temps, surtout pendant les années où le jotaca accueillait des âmes tourmentées qui évoluaient dans les milieux criminogènes, les corps de ceux qui avaient trouvé dans une ultime chute de nombreux étages la solution aux maux qui les accablaient. Ces plates-formes vides, désertées, noires et parsemées de déchets permettent à chacun des cinq mille résidents des deux tours d'envisager un suicide propre et sûr pour les autres. Grâce à ces aires bétonnées, personne ne risque en sautant du 9e ou du 20e étage, de tuer dans sa chute un passant qui a fait le choix de vivre, un moyen ingénieux que l'architecte a trouvé pour éviter la mutualisation des souffrances individuelles.
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Genre : saga familiale et féministe.
La première partie commence par l'histoire de Pia, Brésilienne qui souhaite passer clandestinement au Canada (on appendra très tard dans le livre les raisons de cette fuite).
Pour réussir, une de ses amies la met en relation avec Laura et Shelly qui, tous les ans « font la route du lilas », suivant l'éclosion de ces fleurs odorantes depuis le sud des USA jusqu'à Montréal. La « couverture » du lilas est efficace : les gens et surtout les policiers ne voient dans cet équipage que trois lesbiennes sexagénaires, un brin hippie dans leur camping-car repeint en mauve pour l'occasion. Les deux femmes suggèrent à Pia d'écrire en guise de « thérapie ».
Et cela fonctionne : Pia écrit son enfance dans un trou paumé du Brésil dans les années 50 puis sa rencontre avec Thiago, leur départ à Paris où il resteront 10 ans, sa rencontre avec Thérèse, jeune canadienne délurée.
La deuxième partie est une histoire dans l'histoire, celle racontée par Pia au sujet de la première impératrice du Brésil Léopoldine, princesse Autrichienne. (Bien qu'intéressante, j'ai trouvé que cette histoire coupait un peu le rythme de la lecture)
Enfin la dernière partie met en scène Simone, la fille de Pia, et Rosa, la fille de Thérèse (qui ne se rencontrent pas mais dont les histoires se répondent). Une dernière partie que j'ai trouvée tout en contraste : à la fois très drôle avec Rosa et très triste avec Simone....

J'ai retrouvé avec plaisir la plume imagée d'Eric Dupont qui m'avait conquise avec La fiancée américaine.
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