Le roi disait que j'étais diable

Lu en 2016. Je découvrais l'auteure avec ce roman.
(NB : préfacé par l'historien médiéviste Martin Aurell, dont j'avais eu le privilège de suivre les cours magistraux en licence d'Histoire à Poitiers).
L'auteure nous plonge dans un XIIème siècle français aussi violent que poétique. le récit à deux voix nous transporte dans deux rythmes distincts, ceux de la fougueuse Aliénor d'Aquitaine et du très tempéré Louis VII, le roi, son premier époux.

Avis mitigé sur ce roman. L'écriture est agréable, précise, ciselée bien qu'un peu redondante. Mais je n'ai pas été emporté par les personnages. Les caractères m'ont semblé trop tranchés, sans nuances. J'ai regretté aussi un début de récit qui attaque directement sur le mariage d'Aliénor sans mise en place du contexte historique.

Aujourd'hui, on remonte au règne de la reine Aliénor d'Aquitaine dans ce livre de Clara Dupont-Monod pour découvrir ses débuts en temps que reine de France !

La narration est faite à la 1ère personne, c'est un dialogue interne adressé à Alienor et au roi. Une Aliénor qui connait son caractère et ses privilèges, son pouvoir aussi.

Le rythme est très rapide mais l'écriture est accessible, avec quelques incisions poétiques qui sont comme des petits gâteaux à l'heure du thé. J'ai par ailleurs eut très envie d'avoir sous la main des postit pour noter certaines phrases.

D'un point de vue historique factuelle, je n'ai rien a dire, et les libertés que prends l'auteur sur les sentiments des personnages, exacerbant les caractères connus des deux têtes couronnées amène au texte une certaine légèreté.

L'amour, pur, presque biblique que porte le roi pour la reine est beau mais l'encombre, elle qui rêve de champs de bataille et de gloire.

S'opposent le regard pragmatique et rationnel de Alienor, à la poésie et la foi de Louis, qui apparaissent d'autant plus mal assortis qu'ils ne se comprennent pas du tout. S'opposent la foi pragmatique, presque paienne et la foi chrétienne.

Une femme d'action, et un homme engoncé dans ses fonctions, qu'il ne voulait même pas (on rappelle que Louis était destiné à être un homme d'église)

La peinture de Paris est exquise, on voit vraiment le Paris du 17eme, sale, dangereux, chaotique, ça change des romans historiques où on présente Paris comme la capitale de la France, belle et grande. La ville en générale, celles de Bordeaux, de Poitiers, d'Antioche, sont un motif très important dans l'histoire et la réflexion autour m'a beaucoup plu.

Le livre est très répétitif : Aliénor la valeureuse, la colérique, l'ambitieuse et à côté le roi faible et pieux. Les motifs se ressemblent et on fini par se demander si Aliénor ne serait pas aussi plate que son mari dans le fond de son coeur.

Le plus : les poèmes qui sont attestés et dont on a une explication à la fin, la narration particulièrement intéressante, qui change de ce qu'on peut voir ailleurs.

Le roi disait que j'étais diable est une lecture qui me laisse insatisfaite, j'ai vraiment un sentiment d'inachevé, c'est une lecture qui nous essouffle presque. Cependant ça reste un livre court sur un passage de l'histoire, il se veut être très doux avec ces phrases très poétique

👑 Attirée par Aliénor d'Aquitaine : Reine de France à 13 ans, reine d'Angleterre, Mère de Richard coeur de lion et de Jean Sans Terre.... Une femme forte, en avance sur son temps.

Ce roman est très original avec l'alternance des pensées d'Aliénor et celles Louis VII son époux, roi de France. Raymond de Poitiers, seigneur d'Antioche l'oncle d'Aliénor raconte la fin du couple.

👑 Qui est Louis VII ? Un ermite religieux que rien ne prédisposait à devenir roi ! Louis est religieux, faible, timide, il vit dans un couvent. Lorsque son frère Philippe de France, héritier du trône meurt (un accident de cheval effarouché par un cochon qui traversait !), il se retrouve, à 17 ans- premier sur la liste de succession.
Elle est belle, forte, a le sang chaud du Sud. Elle aime les armes, le pouvoir, le luxe, la poésie, les fêtes, ses terres. Elle adore Paris qu'elle parcourt à cheval, incognito...

👑 Rien ne les relie, lui tombe fou amoureux immédiatement. Elle, il l'exaspère !
Par amour pour elle, il exilera sa mère, l'abbé Suger également, a fait la guerre, (le massacre de Vitry où 1500 femmes et enfants furent brûlés dans l'église : une horreur qui le rendra malade). Ils vécurent deux croisades (lui, pour se racheter aux yeux de Dieu), le fiasco du siège de Damas (ce qui signa la fin des croisades)
Ils eurent deux filles. Leur mariage sera annulé par le pape pour consanguinité, à l'initiative d'Aliénor. Elle a 25 ans.
Aliénor p 53 « ℒ𝑒𝓈 𝓂𝑜𝓉𝓈, 𝑒𝓊𝓍 𝓈𝑜𝓃𝓉 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝓁𝑒𝓈 𝓅𝑜è𝓉𝑒𝓈. 𝒫𝒶𝓈 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝓁𝑒𝓈 𝓇𝑜𝒾𝓈. ».
Le texte est très beau, vibrant, poétique, j'ai adoré. J'ai eu pitié de Louis VII, amoureux transi qui sera avec ses quarante-trois ans de règne, sera juste et ferme, capable de maintenir intact le royaume
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J'ai trouvé ce petit roman très bien écrit, certaines phrases sont vraiment très belles. C'est bien construit, c'est intelligent, c'est sensible.
Si au début, mon attachement allait à Aliénor, au fil du récit, j' ai eu davantage d'empathie pour ce pauvre Louis. Clara Dupont-Monod use de fiction et de psychologie moderne pour nous dresser des portraits justes à l' analyse fine.
Une petite pépite !

Portrait d'Aliénor d'Aquitaine à travers son monologue intérieur alterné avec celui de son époux Louis. Un texte vibrant de jeunesse, de sensualité et de violence dans la voix d'Aliénor, tandis que celle de Louis résonne de piété autant que d'adoration envers sa jeune épouse et de déchirement entre les deux. de patience et de calcul politique aussi, quand Aliénor n'admire que la force, la guerre et l'ardeur.
Mon attention a été retenue jusqu'au bout avec bonheur. J'ai seulement été frustrée que le récit s'achève au moment de la rupture avec Louis, alors qu'Aliénor n'est pas encore à la moitié de sa longue vie. Mais je connaissais peu de choses au Moyen Âge et ce récit me la rendu vivant, palpable, sur quelques années.
On sent bien que Clara Dupont-Monod projette beaucoup de d'émotions, de pensées et de sentiments pour incarner ces personnages historiques qu'on connait seulement par quelques dates (dont elle donne la liste honnêtement en fin d'ouvrage). Elle met l'accent sur l'opposition entre Sud, pays de la guerre, de la fête, de la parole et de l'honneur, des troubadours et de l'amour, le camp d'Aliénor voué à disparaître, et celui du Nord auquel appartient Louis, dominé par l'Église, la diplomatie et les conventions jugées mornes par la jeune Reine méridionale.
Dans le voyage qu'Aliénor entreprend de son Aquitaine pour aller se marier à Paris, la beauté de la France à cette époque est déployée dans des descriptions qui célèbrent ses forêts, ses campagnes, ses villes, jusqu'à la folle exubérance de Paris, grouillante de richesses et d'ordures, si peu protégée comme le remarque Aliénor.
À certains moments en effet, Clara Dupont-Monod présente aussi cette jeune reine aussi belle qu'impétueuse comme une fine politique, même si ses valeurs et ses croyances sont déjà dépassées par l'ordre des hommes du Nord.
Un court récit, vivant, riche et coloré qui nous plonge dans ce monde fascinant du Moyen-Âge et donne envie d'en apprendre davantage sur cette époque de commencements, foisonnante et déroutante, ainsi que sur la vie d'Aliénor après.

Dans ce roman, Clara Dupont-Monot imagine les pensées, les paroles d Alienor d'Aquitaine et de Louis VII durant leur mariage. Une union forcée qui ne mènera à rien de bon. Deux caractères, deux ambitions différentes. Pourtant le roi aime sa reine, un amour qui l'entrainera à des actes de folie : en France, durant les croisades... Des décisions, des actes qui précipiteront la fin du couple royal.

Encore un énième livre sur Aliénor, allez-vous me dire ? Oui mais quel livre !

Quatrième roman que je lis de Clara Dupont-Monod, je suis encore tombée sous le charme de la plume de cette auteure.

Avec sa plume juste et percutante, Clara Dupont-Monod a su me faire (re)vivre les quinze années de mariage entre la grande Aliénor d'Aquitaine et son premier mari Louis VII.
À tour de rôle, nous nous mettons dans la peau de chacun de ces 2 protagonistes. Nous observons l'amour qui se transforme en haine . Nous admirons la force de cette reine qui n'a aucune pitié pour ceux qu'elle combat.
Dans une deuxième ( courte) partie , nous nous retrouvons au côté de Raymond de Poitiers, l'oncle tant aimé de cette reine.

Clara Dupont-Monod, comme elle le signale à la fin de son roman, prend la liberté de considérer que les quinze années du mariage de Louis VII et Aliénor sont celles de l'ennui, de l'impatience et de la maturation. Et c'est une véritable réussite.
J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce trop court livre. J'ai aimé retrouver cette reine que j'admire tant ( malgré sa férocité) et je ne me lasse jamais de lire un roman sur son histoire.

Ce roman s'engouffre dans les vides que l'histoire offre pour dépeindre une reine aux attitudes contemporaines, insolente, forçant l'admiration. Les deux voix font transparaître les caractères et les physiques opposés des époux (Aliénor, la lionne pleine de vie ; Louis, le moine d'apparence désintéressé, qui pourtant aime ardemment).
Le style est sublime et bien amené : la tension monte crescendo pour ne plus redescendre.
C'est un livre qui se lit très bien pour les amateurs d'histoire et phrases bien tournées.