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4,13

sur 4067 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
COUP DE COEUR !! Une lecture qui me laisse sonnée, abasourdie et émerveillée .
Un hameau dans le pays cévenol, une famille unie, deux beaux enfants, la nature omniprésente et la naissance d'un troisième... le drame il ne sera jamais un enfant comme les autres. Comment la famille va t'elle s'adapter?
Clara Dupont-Monod s'attache aux ressentis des enfants, à celui de l'ainé qui devient le protecteur de l'enfant , à celui de la cadette en pleine révolte car l'enfant lui a volé son ainé, et à celui du dernier. Les narratrices sont intemporelles et immuables dans ce décor , ce sont les pierres du mur de la cour ... attentives à chacun de ces enfants, à leurs sourires devenus si rares, à leurs chagrins de plus en plus tangibles; à leur volonté de continuer à avancer au milieu du monde normal...
Ode à la nature, à ses sons, à sa douceur ou à sa colère, chant d'amour pour l'enfant différent, cri d'alarme poignant, ce roman est une pure merveille.
Merci aux éditions Stock pour ce partage bouleversant
#Sadapter #NetGalleyFrance !
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Telles des témoins muets qui recueillent les confidences des générations se succédant, les pierres sèches du mur de la cour restent, malgré les années et leur immobilité, les gardiens sacrés du lieu.
Comme les pierres, dans une famille protestante cévenole naît un enfant qui en grandissant se révélera différent mais qui aura une faculté d'écoute sans pareille. Face à la particularité de ce petit dernier, ses deux aînés vont devoir apprendre à vivre avec. Si l'aîné développe une relation fusionnelle voire exclusive avec son frère, la cadette quant à elle développera des sentiments de colère vis-à-vis de cet être différent.

Ouvrage inspiré de sa propre histoire familiale, Clara Dupont-Monod nous offre un magnifique roman qui m'a beaucoup touché. Étant fille unique je n'ai jamais connu de relation fraternelle mais étant mère maintenant, ce récit m'a bouleversé car l'auteur a su mettre des mots sur son ressenti face à l'handicap de l'enfant. A la lecture de ce livre, j'ai pris conscience a quel point ce thème est encore tabou dans notre société actuelle. Comme l'écrit si bien Clara Dupont-Monod "La peur vient de l'inconnu".
J'espère que cet ouvrage permettra à ses lecteurs qui vivent une situation semblable de se reconnaître et de mieux accepter les possibles sentiments contradictoires auxquels ils doivent faire face et qu'ils préfèrent garder pour eux soit par peur ou par honte...
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S'adapter ou comment l'arrivée d'un enfant différent (aveugle, muet et paralysé) va modifier l'équilibre d'une famille…
« À enfant hors norme, savoir hors norme, pensait l'aîné. Cet être n'apprendrait jamais rien et, de fait, c'est lui qui apprenait aux autres. »
En effet, ils avaient tous beaucoup appris :
Patience et chagrin pour l'aîné
Colère et écoute pour la cadette
Gentillesse et générosité pour celui qui était né après, le dernier, celui qui ne l'avait pas connu.
Tous aussi différents qu'ils étaient, «  Un blessé, une frondeuse, un inadapté et un sorcier. », ils avaient surtout appris à être une famille.
Un merveilleux livre, porté par une plume délicate et lyrique, dont j'ai eu envie de souligner toutes les phrases tant elles étaient belles et sonnaient justes.
Un très beau texte donc, tout en pudeur et délicatesse, ode à la nature et à toutes les fratries.
Un excellent choix que ce prix Femina 😍
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Dans une famille des Cévennes, le troisième enfant naît après un garçon et une fille. Petit à petit le bébé va révéler ses anomalies : il est aveugle, ne sait percevoir le monde que par l'ouïe et le toucher. Son cerveau ne se développe pas.
Le roman se partage entre l'aîné, la cadette et enfin le petit dernier né après le décès du troisième à l'âge de dix ans.
L'aîné se sent tout de suite proche de son petit frère et désire plus que tout son confort et son faible éveil.
Il lui donne à manger, le change, lui procure des sons à entendre, des plantes à toucher, l'installe confortablement.
Il est d'une grande aide pour les parents.
Il continue à très bien travailler à l'école mais fait abstraction de sa vie sociale. Il s'isole des réflexions du monde extérieur et se protège.
La cadette ressent du dégoût face à son petit frère dont elle nie l'existence. Dès l'adolescence, elle exprime sa révolte face à la situation pour finalement devenir un soutien pour ses parents, celle qui leur apporte de la joie quand elle voit qu'ils s'écroulent.
Le plus jeune arrive après. Il sent très vite qu'il est dans la maison pour apporter la joie, pour cicatriser des plaies mais en même temps, il est choyé par ses parents.
Les parents sont décrits par les enfants quand ils cherchent désespérément une place en foyer pour leur petit, sont présentés comme des personnes courageuses donnant tout ce qu'ils ont en eux pour que cette situation se passe bien.
Le roman nous montre que dans une famille où un enfant présente un handicap profond, les autres enfants s'adaptent au mieux. Ils sont un peu oubliés car ils vont bien eux.
La narration est assurée par les pierres autour de l'habitation. Elles sont présentées comme des gardiennes, presque des personnes. Ce n'est pas commun du tout dans un récit. Quand on y pense, dans un lieu avec un passé, si elles pouvaient raconter les pierres, elles en auraient des choses à dire.
Un magnifique roman de Clara Dupont - Monod qui présente le handicap d'un enfant à travers les enfants alors que souvent ce sont les parents qui expriment leur expérience.
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Le handicap vu par la fratrie.
Aucun prénom, les personnages sont désignés par le statut dans la famille, l'aîné, la cadette, l'enfant, le dernier, le père, la mère.
Ainsi, le lecteur peut se projeter à la place du point de vue évoqué.
J'ai beaucoup aimé ce roman. Pas de tabou, pas de jugement. L'écriture est juste, précise. Chaque chose est à sa place. L'auteur ne parle pas en détail du handicap, ici c'est le ressenti face au handicap qui est évoqué, la place du handicap dans la famille et dans la vie de chacun. Et la façon dont chacun évolue à cause de ce handicap.

Comme souvent, le prix Goncourt des lycéens est une valeur sûre.
Je recommande fortement cette lecture.
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Coup de coeur mais aussi coup au coeur!!! Chaque histoire est singulière mais celle-ci a fait écho à la mienne.
J'ai lu ce récit avec beaucoup d'émotion pour ne pas dire beaucoup de larmes. Clara Dupond Monod nous livre un récit d'une extrême justesse et d'une grande sensibilité.
L'arrivée d'un enfant handicapé est certes bouleversante pour les parents mais aussi pour la fratrie qui va devoir trouver sa place et faire une place à ce nouveau venu qui va prendre inévitablement lui aussi une place bien particulière.
Ici l'auteur fait le choix de zoomer dans un premier temps sur l'aîné. Cette partie est particulièrement poignante. J'aurais pu recopier la quasi-totalité de cette partie tellement elle m'a parlée. " Chacun compose avec sa réserve de courage. (...) La belle innocence c'était fini." Des petites phrases, qui peuvent paraître anodines m'ont saisie, je me suis revue à l'âge de 5,6 ans et j'ai ressenti au plus profond de moi les sentiments, tantôt de l'aîné et tantôt de la cadette. "Plus tard viendrait la gêne des regards posés sur la poussette, un sentiment de honte qu'il vivrait comme une trahison envers son frère"
La deuxième partie est consacrée à la cadette, beaucoup plus rebelle. Là aussi que de similitude avec ce que j'ai pu vivre.
La troisième partie, celle du petit dernier,n'est pas moins émouvante.
Ce roman est écrit avec une grande délicatesse et beaucoup d'amour. C'est pour moi un livre d'une grande force écrit avec beaucoup "d'humanitude" Merci Clara Dupond Monod pour ce livre qui est pour moi un véritable cadeau.
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Il était une fois une famille où naquit un enfant hors norme.

Leur histoire est racontée du point de vue de la fratrie, chacun s'efforçant de « s'adapter » à sa façon. L'aîné s'attache, la cadette se révolte, le petit dernier répare, compense ce qu'il ne peut que deviner car il ne l'a pas vécu. Ils n'ont pas de prénom, comme dans un conte qui serait murmuré par les pierres millénaires de la cour familiale.

« Nous, les pierres rousses de la cour, qui faisons ce récit, nous nous sommes attachées aux enfants. C'est eux que nous souhaitons raconter. Enchâssées dans le mur, nous surplombons leurs vies. Depuis des millénaires, nous sommes les témoins. Les enfants sont toujours les oubliés d'une histoire. On les rentre comme des petites brebis, on les écarte plus qu'on ne les protège. »

Car c'est le récit universel d'une famille qui vacille, forçant chacun à chercher son équilibre, s'agrippant les uns les autres. Un chemin fait de solitude creusée par le fossé vis-à-vis de la normalité, de nostalgie de l'insouciance, de honte et de culpabilité, de courage et d'acceptation.

Tout cela est dit en peu de mots, dans un texte bouleversant de délicatesse et de sincérité. Les instants d'oubli, de réconfort, sont particulièrement beaux.

Belle aussi, la nature sauvage des Cévennes qui enveloppe la famille à chaque page, semble faire corps avec elle – infusant sa dureté minérale, exhalant des soupirs las, tremblant sous des orages dévastateurs pour mieux se réchauffer sous les rayons du soleil.

Les mots limpides de Clara Dupont-Monod disent le chemin de croix traversé par les personnes, les familles qui se démènent, souvent très seules, avec un handicap ; et les capacités humaines à s'adapter aux drames, avec la persévérance de ces cèdres qui parviennent miraculeusement à prendre racine sur la roche cévenole. Émouvant et lumineux.
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Qui a dit "un coeur de pierre" pour signifier un coeur sans empathie, un être sans compassion ?

Jamais expression ne fut plus mal trouvée à lire le livre de Clara Dupont Monod, S'adapter, où le choeur des pierres cévenoles chronique poétiquement, gravement, douloureusement l'histoire d'une fratrie frappée au coeur par l'arrivée d'un enfant lourdement handicapé.

Les pierres parlent. Elles disent la douleur de l'aîné, la colère de la cadette, la mission du dernier.

Les pierres parlent. Elles disent le regard noir et perdu de l'enfant, son corps abandonné sur des coussins, sa bouche ouverte. Elles disent les gestes tendres, maternels de l'aîné. Puis son retrait tout en tension attentive. Son adaptation.

Les pierres parlent. Elles disent la violence provocante de la cadette, ses fugues. Puis son rôle de médiatrice, ses efforts pour garder sa famille entière, reliée. Son adaptation.

Les pierres parlent. Elles disent l'arrivée espérée et redoutée du dernier. Sa tutelle affectueuse, protectrice, des parents. Son intégration dans l'histoire commune écrite avant lui. Sa place dans la consolation. Son adaptation.

Merveilleux livre, écrit en état de grâce, comme en apesanteur.

Les personnages existent par leurs gestes et leur rôle. Qui changent au fil d'une présence tragique et immanente de l'enfant, évident et vulnérable sous les regards des siens tandis que filent les dix années de sa trop courte-ou trop longue ?-existence.

Mieux qu'un roman, un poème sensible, sans pathos et tout en compassion. Une narration patiente et chaude comme seules les pierres cevenoles savent l'incanter.

Comme disait Nerval:
"Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres..."

Une réussite exceptionnelle. Clara Dupont Monod est un grand écrivain.
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Quand ce livre est paru, j'en avais lu de belles critiques sur Babelio. Mais je ne voulais pas le lire, je savais que le récit me bouleverserait : chaque famille connaît des zones de turbulence et des temps d'adaptation... Et puis ma soeur me l'a offert en me disant « c'est très beau, c'est un poème ». Elle qui partage notre histoire commune, nos douleurs familiales, notre fratrie éclatée, elle ne pouvait pas se tromper. Elle ne s'est pas trompée. La lecture s'est faite doucement, sans larme et sans pathos. C'est un récit merveilleux, un long cri d'amour. C'est d'une délicatesse infinie et d'une grande pudeur. L'écriture est d'une grande sensibilité et l'attachement et le recours à mère-nature une source inépuisable de repos, d'apaisement.
Alors c'est maintenant avec l'esprit serein que je peux enfin vous présenter ce livre et même vous en conseiller la lecture.

Un enfant handicapé naît et c'est toute la famille qui est chamboulée, et c'est la fratrie qui doit redéfinir sa place. le frère aîné s'investit dans sa relation au petit frère jusqu'à l'abnégation de lui-même, la cadette trouve son chemin dans l'indifférence et même le rejet du petit frère. Et plus tard après le décès du petit frère handicapé arrive l'enfant consolateur et réparateur.
L'auteure a parfaitement décrit les liens familiaux de la fratrie soumise à des tensions émotionnelles vertigineuses et c'est tout simplement lumineux.
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Un roman très émouvant sur la différence, ici le handicap, et la façon dont il est vécu par les différents membres de la famille.
De façon très originale, ce sont les pierres de la propriété familiale cévenole qui racontent, Clara Dupont-Monod nous offre un roman à l'écriture très poétique.
L'arrivée d'un enfant est un bouleversement mais quand celui-ci est "inadapté", c'est la vie de chacun qui est changée.
L'auteure présente le ressenti et la façon de s'adapter de tous les membres de la famille (que je vous laisse découvrir), notamment ceux de ses frères et soeurs et de l'impact que cela aura dans leur vie future ainsi que les difficultés rencontrées par les familles d'enfants porteur d'un handicap.
S'adapter est un roman bouleversant, superbement écrit, rempli de sensibilité, où la flore et la faune cévenoles sont magnifiquement décrites.
Livre lumineux que j'ai adoré et qui mérite bien le prix Femina qui l'a récompensé !

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