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4,13

sur 4067 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ça y est.
J'ai terminé ce livre d'amours, cette oeuvre sublime, cette écriture soignée, ce relent de la nature paisible ou déchaînée des Cévennes, ces odeurs de pluie, de vent, de fleur d'oranger, de caresses sur la peau, de grands yeux noirs ombrés de cils immenses, immenses comme l'Amour que je quitte à regret.
Oui un livre d'amours, au pluriel.
Ce livre transpire l'amour, les amours.
Dans ce livre magique, vous découvrirez, les chanceux qui ne l'ont pas encore lu, tant de belles choses ; la nature émerveillante d'une région magnifique, des pierres qui se font les narratrices (ne dit-on pas "Malheureuse comme les pierres ?), une famille éprouvée, mais avec tant de respect, un enfant inadapté, petit fantôme aux joues rebondies que l'aîné aime tant caresser, une soeur cadette qui porte sa colère, son dégoût et sa culpabilité en bandoulière, une grand-mère un peu folle, excentrique avec son kimono léger le matin, qui sait d'où vient le vent, quel est cet arbre, un peu sorcière, qui fait des gaufres à l'orange pour consoler la cadette, et l'aime à en mourir.

Livre à trois voix, la fratrie : l'aîné, la cadette et le dernier.
L'enfant vivra dix ans. Il est aveugle, mais pas sourd.
L'aîné en fera son unique préoccupation, d'abord la caresse douce joue contre joue pour le sens du toucher, le nez dans le cou pour l'odeur de fleur d'oranger, les massages à l'huile d'amande douce, les chalazions, les couches, le frottement des feuilles à son oreille pour que l'enfant entende bien la vie, la vraie. Il l'allonge sur des grands coussins dans le jardin, il le lave.....
L'amour de l'aîné pour cet enfant est déchirant. Il a le pouvoir de le rendre heureux.
Plus tard, devenu homme, il n'aura que peu d'amis et pas d'amours. Pas d'enfant non plus. Trop dur.
La cadette est en colère, une vraie colère à vouloir en découdre avec n'importe qui, à renverser sa table dans la classe, à flirter avec le danger. Elle en veut à l'enfant de lui avoir voler son grand frère. Culpabilité.... Grande complicité avec sa grand-mère. Elle essaye de tout réparer mais s'y épuise.
Le dernier enfin, le plus sage, peut-être le plus intelligent, a déjà tout compris; il sait qu'il est l'enfant d'après, et le petit fantôme avec qui il compose, bien obligé, ne le quitte plus.
Quid des parents ? N'oublions pas que c'est sur la fratrie que le roman s'articule. Nous avons pourtant de bien belles choses, mais les parents sont humbles, ils s'effacent devant leurs enfants. Très belles descriptions du père et de la mère, de leurs actes, de leurs pensées.

J ai lu dans une critique fort agressive (peut-être faudrait-il d'ailleurs se préoccuper de cette haine du livre par certains, un secret de famille peut-être ?....) que le "happy end" du roman était malvenue. Je répondrait à cette personne qui n'a rien compris au livre (manque de sensibilité ?), que nous ne sommes pas dans un roman fell-good. Non, la fin n'est pas si heureuse que ça, la famille se recompose, certes, mais l'image de l'enfant est gravée dans les rétines et dans les coeurs.

J'ai adoré ce livre, avec cette écriture lumineuse et gracile, poétique et juste, sublime et gracieuse.
Tout y est décrit magnifiquement, les sentiments comme les paysages.
Ce livre est léger comme un ruisseau, mais lourd comme des galets.
J 'ai à maintes reprises, quitté l'histoire, fait une pause tant des sentiments étranges me bousculaient, me tarraudaient, me bouleversaient.
La beauté est souvent triste et la tristesse l'est aussi, dit-on.
Il me reste dans le coeur et le corps comme l'image de l'enfant, gravée, indélébile.
Oui indélébile, ce livre l'est assuremment, comme ces livres que l'on lit une fois, et qui vous restent comme un mantra et une acuité littéraire.
Ce livre est précieux, on le garde pour soi.
Encore une chose ; j'ai trouvé à certains moments comme l'écriture Durasienne que j'aime tant, de courtes phrases, puissantes, ciselées, et puis le terme de "petit frère" qu'utilisait cette grande dame en parlant de son frère, notamment dans L'amant, et dans Un barrage.
Et dans les livres de Duras, le petit frère meurt tôt il me semble.

Merci beaucoup pour cette lecture foudroyante.
Magnifique.




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Petit bijou que ce roman ! J'ai été bouleversée par cette lecture, qui m'a rappelée, par son écriture, sa pudeur, sa sensibilité, "Les Demeurées", de Jeanne Benameur.
Le traitement de la différence, ici de la maladie incurable de l'enfant, est absolument admirable, tout est dit entre les lignes, on devine les sentiments, les ressentis, et cette retenue dans le choix des mots, des phrases, leur procure une puissance incroyable, une émotion dure, mais belle.
C'est une lecture qui remue, on est loin du feel-good, mais on se sent profondément humain au fil de cette lecture, à accompagner les différents membres de cette famille touchée par le sort, et qui malgré tout lutte pour aller de l'avant et ne pas se perdre en route.
Une magnifique leçon de courage, d'amour et de vie.
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Un récit à la manière d'un conte poétique.

"Les enfants sont toujours les oubliés d'une histoire"...
Alors dans un hameau des Cévennes, entre la montagne et la rivière, les pierres ont décidé de raconter ces enfants.
S'adapter est donc le récit de ces pierres, immuables témoins depuis des temps anciens.

"Les adultes nous utilisent, les enfants nous détournent. C'est pourquoi nous leur sommes profondément attachées. C'est une question de gratitude. Nous leur devons ce récit [...]"

Avec beauté, authenticité, et subtilité, nous découvrons les sentiments d'une fratrie transformée à tout jamais par l'arrivée d'un troisième enfant.
L'enfant est différent, inadapté, handicapé.
Alors il s'agira pour la famille de s'adapter à cet enfant à la très courte espérance de vie.
Et chacun l'exprimera à sa façon, puisant sa ressource comme il peut.
Ce cheminement est plein de sensibilité, sans jamais être larmoyant.

Des enfances bouleversées.
Une fratrie avec l'aîné, la cadette, et le dernier avec des réactions et des ressentis différents, propres à chacun, avec sa place dans la fratrie, mais témoignant de liens indéfectibles avec l'enfant.
Un chamboulement, une métamorphose, dans l'histoire de cette famille profondément unie.

Dans le roman, la nature et le sensoriel se mêlent aux sentiments et aux émotions.
C'est magnifique et très touchant.

C'est lumineux, avec beaucoup de douceur et d'amour.
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S'adapter, raconte la vie d'un enfant handicapé dans une famille ordinaire.
L'aîné prend à coeur son rôle de grand frère et s'occupe à la perfection de son frère. La soeur, plus jeune, au contraire rejette cet enfant qu'elle ne comprends, qui lui fait honte et qui l'empêche d'avoir une vie normale, en invitant ses copines. Puis après le décès de cet enfant polyhandicapé, un autre garçon voit le jour, lié par ce frère qu'il a pas connu.
Le récit de Clara Dupont-Monod tire sa force du caractère universelle de son écriture. Les enfants n'ont pas de prénoms, pas de description physique.
L'histoire est décrite du point de vue des enfants et de leur ressenti, de toutes les émotions et de tous les sentiments parfois contradictoires envers ce frère différent. La grande sensualité des descriptions donne l'impression que ce sont les émotions de cet enfant qui sont décryptées à travers le regard que lui porte son frère et sa soeur, comme s'il s'exprimait, lui qui ne parle pas et ne voit pas à travers leurs sensations.
Des parents, on ne sait que leur parcours difficile pour s'occuper et plus tard placer l'enfant. Ce choix narratif original donne toute sa force au récit et il peut même avoir un caractère universel sans aucun jugement... de très belles pages de lecture! Et sans aucun pathos come je le craignais.
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COUP DE COEUR

Dans une vallée perdue des Cévennes, dans les années 90, "un jour, dans une famille, est né un enfant inadapté." Ce sont les pierres rousses de la cour, les gardiennes de cette cour, qui nous racontent l'histoire des enfants de cette famille "c'est eux que nous souhaitons raconter."

Au bout de trois mois, le développement de l'enfant inquiète les parents " les yeux de l'enfant caressaient les paysages et les gens. Ils ne s'attardaient pas." le diagnostic tombe, il pourra seulement pleurer ou exprimer son bien-être, il restera un nouveau-né pour toujours avec une espérance de vie de trois ans maximum. Une malformation génétique.

La famille comprend déjà deux enfants, l'aîné a 9 ans et la cadette 7 ans. Leur vie bascule avec la naissance du bébé, c'est la fin de l'insouciance. "Seuls face aux débris de leur cocon", chacun d'eux va réagir différemment.

L'aîné dont l'assurance en a fait le seigneur de l'école est un enfant "solitaire et royal, d'une assurance froide", il va raconter le monde à l'enfant, être ses yeux, développer son ouïe, son odorat, son toucher, il le prend tel qu'il est et devient patient, attentif et protecteur. Il s'épanouit dans le joue-contre-joue, se délecte de sa peau douce et soyeuse, de son sourire... Il se donne pour mission de le protéger comme il le faisait avec sa soeur. Il a quitté brutalement l'enfance contrairement à sa soeur. Mais un jour l'enfant devra quitter la maison et la pouponnière qui le garde dans la journée pour être placé car il est trop lourdement handicapé. Il ira dans une maison à des centaines de kms d'eux. L'aîné éprouvera alors un énorme manque physique, sa souffrance sera telle que lors de ses retours pendant les vacances il ira jusqu'à ôter ses lunettes pour ne plus le voir, pour ne plus s'attacher à lui.

La cadette va ressentir de la colère dès la naissance, elle en veut tout de suite à ce bébé qui lui fait perdre l'attention de l'aîné, qui aspire les forces de tous, qui a plongé ses parents dans le chagrin et qui l'isole. Elle éprouve du dégoût, de la colère mais aussi de la culpabilité. La colère qui s'est installée en elle ne la quittera que lorsqu'elle sentira qu'il lui faut entamer un combat pour réparer sa famille au bord de la rupture.

Le dernier, né après la disparition de l'enfant, sait qu'il est né pour consoler ses parents, il les protège et accepte de vivre avec l'ombre d'un défunt, d'un fantôme, il intègre " cette ombre qui ourle sa vie... un invisible compagnon installé au creux de sa vie."

Une fratrie confrontée au handicap. Dans ce roman aucun des personnages n'est désigné par son prénom, ils sont désignés par leur place dans la famille. le roman est centré sur la fratrie, sur leurs sentiments et réactions qui différent suivant leur personnalité.
L'auteure explore avec finesse et sensibilité les sentiments des enfants, l'attachement profond de l'aîné pour l'enfant avec qui il devient fusionnel. "Avant, il y avait la vie, les autres. Maintenant, il y avait son frère", le rejet, le dégout et la jalousie de la cadette, le sentiment d'usurpation du dernier qui ne peut éviter de se demander s'il serait venu au monde si son frère avait vécu et qui culpabilise d'être vivant et normal. Elle décrit comment chacun s'adapte face à cette épreuve. Tous finissent par prendre conscience de tout ce que cet enfant leur a appris, de l'amour pur dont il leur a fait don. Chacun va avoir une destinée marquée par son lien à l'enfant, l'aîné choisit de ne jamais faire son deuil, restant relié à son petit frère par le chagrin.

Il y a beaucoup d'amour dans ce roman lumineux qui ne tombe jamais dans le pathos. le comportement de chaque enfant est émouvant et la cadette est bouleversante dans sa façon de prendre les choses en main pour sauver sa famille du naufrage.
L'auteure nous introduit avec douceur, par la voix des pierres de la cour, auprès des membres de cette famille, on partage leurs souffrances, leurs doutes et leurs joies, je me suis sentie bien dans cette famille.

De la finesse et et de la profondeur dans l'analyse des sentiments des enfants, l'omniprésence d'une nature puissante et protectrice, les Cévennes, terre de "loyauté, endurance et pudeur", des personnages très incarnés avec notamment une grand-mère lumineuse, une écriture sublime, des phrases d'une telle beauté que j'ai eu envie d'en relever une grande quantité... Un grand roman !



Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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WHAW une claque ce roman!

Découverte du trimestre d'un forum et chaudement recommandé par @Sylvaine.

J'ai retrouvé (un peu) l'univers des Demeurées de Jeanne Benameur.

S'adapter c'est une histoire à lire au coin du feu avec un bon thé/café/infusion. Ou à se faire lire...

C'est écrit avec une douceur de Maman.
Même si le point de vue n'est pas celui d'une mère ni d'un père ni des frères et soeurs de l'enfant "inadapté".

Je trouve le point de vue génial. Original, vachement audacieux et tellement ingénieux.

Il est court mais immense.

Je pense que tout le monde doit le lire.

Mais c'est un avis peu objectif: j'ai réellement A-DO-RE ce roman.


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« S'adapter » est un roman qui ne s'explique pas mais qui se vit, intensément.

A travers des mots susurrés aux lecteurs, les vieilles pierres, spectatrices impuissantes, donnent la parole au silence confus parfois violent d'une famille dont le handicap a redéfini les frontières et le cheminement de chacun.

Comment construire des bases solides avec une insouciance ruinée avec l'arrivée d'un enfant différent? Cet enfant, le monde extérieur dit « normal » voudrait le mettre dans une seule et unique case, celle d'un « inadapté » quand le handicap a mille visages. Un monde qui lui n'est pas prêt à s'adapter ni à simplifier les choses alors que des parents, un aîné, une cadette et un dernier ne peuvent renier cette partie d'eux.

C'est dans le cadre à la fois immuable et foisonnant de la montagne et de la nature, par l'éveil des sens, par la présence d'une grand-mère aimante qu'ils puiseront leur force pour apaiser la colère et la tristesse et voir cet enfant tel qu'il est, un être exceptionnel capable de soulever les coeurs et nous ouvrir au monde par sa présence ou son absence.

Une très belle leçon de courage et d'amour qui sans cacher les difficultés et les sentiments contradictoires montre à quel point il est important de ne jamais abandonner.
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Merci aux auteurs des belles critiques qui m'ont donné envie de choisir et lire ce livre !

Pour moi un émerveillement : c'est bien plus que de la bienveillance (mot très tendance) dont il s'agit, c'est la bonté à l'état pur, l'amour inconditionnel, l'abolition de la différence, de la normalité. L'humanité dans toute sa grandeur, sans jugement :
Le droit à sa part de bien-être.

Cette famille blessée mais courageuse, forte de liens authentiques et puissants, a cette noblesse : celle de la gentillesse. Ces épreuves vécues dans l'acceptation,
la douleur, le renoncement de soi, la colère mais sachant
toujours s'adapter.
Une fratrie bousculée mais reformant toujours les maillons de cette chaine humaine.
Et puis un rapport très fort à la nature.
Je me souviendrai de ce livre ! ...

"Il aimait par-dessus tout l'impassible bonté, la primaire candeur de l'enfant. le pardon était dans sa nature puisqu'il n'émettait aucun jugement. Son âme ignorait, de façon absolue, la cruauté. Son bonheur se réduisait à des choses simples, la propreté, la satiété, le moelleux de son pyjama violet ou une caresse. L'aîné comprenait qu'il tenait là l'expérience de la pureté. Il en était bouleversé. Aux côtés de l'enfant il ne cherchait plus à brusquer la vie dans la crainte qu'elle ne lui échappe. La vie, elle était là, à portée de souffle, ni craintive ni combattante, juste là."
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Un père. Une mère. Un fils aîné. Une cadette. La douceur de vivre des Cévennes.

Dans cette famille naît un troisième enfant, inadapté, polyhandicapé. Il ne sait qu'entendre.

Chaque membre va devoir s'adapter et subir le poids de ce petit être de rien du tout, qui ne fait ni bruit ni mouvement et provoque pourtant une déflagration.

Mais au lieu d'exploser, comme n'importe quelle famille avec un tel poids, cette famille là va se resserrer. Chacun va porter ses yeux sur un autre membre de la famille et l'aimer, le sauver.

Ce roman est d'une beauté bouleversante. Il remue aux tripes et donne envie d'aller réveiller ses proches en pleine nuit pour leur dire à quel point on les aime.

La plume est splendide, la narration est audacieuse et complètement réussie, le style est poétique, littéraire… du haut-vol.

Je suis conquise et je croise les doigts: ce roman ferait un Goncourt d'excellente qualité en parlant d'un sujet atrocement d'actualité sur l'accompagnement des “inadaptés”.

Foncez le lire!
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C'est avec une infinie émotion que j'ai tourné la dernière page de S'adapter. Un roman magnifique dans lequel les personnages n'ont pas de prénom mais sont pourtant parfaitement incarnés : l'aîné, la cadette, le dernier… une fratrie confrontée à la naissance d'un petit frère en situation de handicap.

Au coeur des Cévennes, dans un petit hameau isolé où montagnes et ruisseaux forment un environnement enchanteur, les pierres racontent l'histoire de cette famille. Spectatrices et narratrices d'un drame, de manifestations de tendresse éperdue, elles observent les effets dévastateurs de la venue de ce petit être, aveugle, au corps atone, seulement réceptif aux sons et bruits.
L'aîné se prend d'un amour total, absolu pour celui qui restera nourrisson à jamais, l'entourant de soins, d'attention, pratiquant des gestes quasi professionnels, développant une relation fusionnelle qui génère du repli et l'isole du reste du monde. Comme son frère, il devient aveugle au reste du monde.

La cadette, elle, n'est que fureur et rejet : le benjamin lui a involontairement tout pris, si silencieux et pourtant si envahissant. L'attention de son aîné, l'insouciance de ses parents, la banalité d'un quotidien. En elle, tout est cri, tout est rage. Heureusement la grand-mère veille, telle une marraine de conte de fées, présente, rassurante, bienveillante. Elle accueille la violence et les provocations de la fillette, expressions de sa lutte pour exister.

Et puis bien plus tard un petit dernier arrive, inattendu, lien entre tous, qui amène une « fluidité » dans les relations, comme un baume après tant d'années douloureuses. Lui se construit avec la présence d'un frère prématurément disparu, un souvenir et se sent comme un « […] usurpateur. Il s'excusait silencieusement auprès de son frère. Pardon d'avoir pris ta place. Pardon d'être né normal. Pardon de vivre alors que tu es mort. »

Clara Dupont-Monod tisse un récit sensible, pudique, légèrement à distance mais toujours juste pour décrire comment la dynamique familiale se trouve perturbée et les individus bouleversés dans leur construction. Sans jugement, elle décrit comment chacun s'adapte, trouve des ressources, pour affronter le drame : « Dira-t-on un jour l'agilité que développent ceux que la vie malmène, leur talent à trouver chaque fois un nouvel équilibre, dira-t-on les funambules que sont les éprouvés ? »

Vraiment très réussi, l'écriture est poétique et prend aux tripes, une lecture à fleur de peau tant émane la beauté des Cévennes, la délicatesse des émotions. A lire absolument.
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