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Il m'est difficile de dire tout ce que j'ai pensé de ce livre magnifique. L'écriture est d'une très grande poésie. L'autrice nous décrit avec beaucoup d'émotions contenues l'attente d'une femme pour son époux parti en guerre.
Ce n'est pas un livre d'action, loin de là, mais je ne m'y suis pas ennuyée une seule minute. Car ce livre remue par les sentiments qu'il expose.
J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour cette femme perdue qui souffre de l'absence mais qui sait rester digne et fidèle à son amour. Car l'amour transparaît partout, à chaque page. L'amour pour son mari bien sûr. Mais aussi l'amour pour son fils. Et pour cette île merveilleusement décrite. Les émotions même contenues, débordent d'amour et de la souffrance de l'absence.
Les paysages chantent sous la plume de Sylvie Durastanti. On a l'impression d'y être, de parcourir les chemins, de regarder la mer et de sentir toutes ces senteurs de la Grèce.
Je me suis surprise à attendre avec cette femme le retour de ce héros mythique. Les noms des protagonistes sont absents tout au long du livre. Mais, bien sûr, on sait dès le début de qui il s'agit. L'autrice nous parle du maître absent, de la maîtresse qui l'attend. de cette guerre qui s'est passée au loin.
Et on souffre avec elle. On comprend ses ruses pour attendre, toujours un jour de plus, et ne pas permettre à des jeunes fous de s'emparer d'une île qui n'appartient qu'à un seul maître.
Les chapitres, parfois très courts, alternent les points de vue et les réflexions. Celles de la maîtresse, bien sûr, mais aussi celle de sa servante. A travers les
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Dans son premier roman, Sylvie Durastanti nous plonge dans l'attente du retour. Un homme devrait revenir alors dans ce silence pesant, complexe et à durée indéterminée, les voix s'expriment, tournent dans la tête ou parviennent à trouver un écho. Ainsi, la maîtresse et sa fidèle Eri nous racontent ce quotidien, cette vie qui essaye de continuer sans vraiment être. L'autrice nous décrit l'entretien journalier de l'espoir qui habite ces femmes et avec elles, toute une île. Que l'homme providentiel revienne et ce sera le retour à la normale. En attendant, il faut résister aux courants contraires, les mauvais présages, les facilités de construire une autre vie et de perdre la raison de l'espoir. Derrière les gestes anodins et un fameux subterfuge, se cache justement cet espoir. Celui-ci est alimenté par des valeurs, par une conception de la vie. Les deux femmes auxquelles vont s'ajouter d'autres personnages parlent aux lecteurs·trices directement et on voit alors toute l'énergie qu'elles mettent pour trouver les ressources nécessaires. C'est donc un mouvement intérieur, profond qui se met en place pour contrer le temps, refuser les injonctions et garder l'espoir. Cette sincérité prend forme dans le silence et le mystère des personnages, notamment la maîtresse, qui ne révèle pas toutes ses astuces aux autres. le temps devient alors un ennemi et on sent qu'il perd de sa force. Nous n'avons pas de repères précis, les jours se suivent, se ressemblent et la répétition bouleverse toute perspective. On approche d'une certaine folie amplifiée par l'isolement insulaire et l'enfermement au sein du domaine. Dans ce choix de refuser la vie telle que les autres vaudraient l'imposer, Sylvie Durastanti compose un livre politique, sur la possibilité de choisir individuellement l'organisation dans laquelle on veut s'inscrire.
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Sous la plume de Sylvie Durastanti d'une poésie saisissante ce qui promettait d'être fastidieux devient réjouissant et lumineux. Elle offre ici un récit qui tient du conte mythologique, avec des tremblements et une course au destin réellement ample, secouée par les errements de l'existence, les coups du sort et la colère de la terre qui se venge. Les dernières pages d'une violence réelle assurent un final étourdissant. On sort hagard de cette lecture qui s'apparente à un coup dans l'estomac, rempli de doutes quant à ce qui a été raconté, à la légende du fameux roi d'Ithaque et à ses suiveurs et suivants. A chacun de se forger une opinion ...
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Long récitatif à deux voix, ce roman s'entend comme le lamento de l'attente où l'espoir est traité comme un personnage à part entière. La maîtresse, celle qui attend, c'est Pénélope. Pour durer elle est contrainte d'apprendre la ruse. C'est aussi une façon pour elle de s'approcher au plus près de l'absent, Ulysse dit le Poulpe car il est réputé aussi subtil et astucieux que cet animal marin. Ce premier roman est servi par une écriture lente, simple et poétique. L'action se déroule sur une île grecque, Ithaque pour ne pas la nommer, où la nature chaude et lumineuse vient en contrepoint de l'intérieur du palais dont l'ambiance tapageuse est lourde de menaces. Ce court roman est une interprétation originale de l'Odyssée car nous voyons par les yeux de deux femmes, La Maîtresse et Eri, sa servante, et ces regards féminins sont pénétrés d'intelligence et de sensibilité.
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Réécrit en beauté à l'aune d'une subtile et obstinée résistance féminine, le somptueux envers du décor d'une Odyssée immémoriale.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/07/10/note-de-lecture-sans-plus-attendre-sylvie-durastanti/

Tôt un matin, la maîtresse de maison a échappé de justesse à un viol, sur un chemin isolé des environs, où elle croisait par mégarde, tout juste levée, l'un des intrus, pas encore couché, ivrognes qui squattent sa demeure, en mangeant et buvant toute la nuit, depuis que le retour de son mari de la guerre en Asie se fait de plus en plus illusoire, alors que tous ses compagnons d'armes – ceux qui ont survécu en tout cas – ont regagné depuis longtemps leur foyer. Avides et lubriques, ces patriciens en goguette et en chasse ne se font pas encore officiellement appeler « prétendants », mais cela ne saurait tarder, et la pression monte.

À travers les yeux et les pensées de la maîtresse de maison et de la servante Éri, principalement, mais aussi, le moment venu, de la traîtresse Méla, espionnant au profit de l'un des envahisseurs dont elle attend de grandes récompenses, d'un Phénicien de passage et d'un certain Mendiant, il s'agit de suivre pas à pas comment se construit, par glissements et par complicités tacites, une authentique résistance face à une culture du viol et de la rapine, entretenue et glorifiée ici par un certain patriarcat sûr de lui et dominateur – jusqu'à un dénouement bien connu, mais dont la marche d'approche aura été ici une véritable révélation.

Ce n'est certes pas la première fois qu'une oeuvre littéraire se propose de mettre au premier plan la figure de l'attente, perpétuellement dans l'ombre et dans l'arrière-plan, que constitue Pénélope dans l'histoire et dans la mythologie.

Loin de la Molly Bloom de James Joyce ou même de l'autre détournement audacieux conduit par le Jean Giono de « Naissance de l'Odyssée », se faufilant entre les nombreux épisodes tissés à son tour par Margaret Atwood, « Sans plus attendre », publié en janvier 2022 chez Tristram, nous offre une réécriture mythographique d'une éclatante simplicité et d'une beauté brute sachant faire oublier le travail minutieux du phrasé et du rythme qui le caractérisent. Glissant avec élégance et en évitant tout anachronisme frontal, comme l'avait pratiqué, dans un registre différent, Carole Martinez dans son « Coeur cousu », Sylvie Durastanti (bien connue comme – grande – traductrice, il s'agit de son premier roman) suggère une lutte féministe ramifiée qui, question d'époque, ne peut pas encore dire son nom, effleure la présence métaphorique de la magie et des sorcières (qui habilleront bientôt pour quelques siècles la ruse féminine, si distincte de celle d'Ulysse – et ce bien que Pénélope ne soit évidemment pas Circé, justement), glisse les motifs d'ingratitude et de misanthropie que Shakespeare réservait à son « Timon d'Athènes », et invente ainsi pour nous une fable immémoriale tissée au plus près de la pratique résistante, un malicieux et terrible envers du décor, rendu bien vivant à nouveau par delà les sédiments accumulés au fil des siècles, envers du décor qui peut nous enchanter et nous glacer du même mouvement, jusqu'à sa somptueuse résolution finale.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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J'ai eu l'opportunité grâce à la Masse Critique de découvrir "Sans plus attendre" de Sylvie Durastanti paru aux editions Tristram

C'est un livre que je n'aurais probablement pas été lire de prime abord sans la masse critique , je le dis d'entrée de jeu, car ce n'est pas vraiment mon style de lecture.
Dans ce livre, pas de dialogue a proprement parlé, mais beaucoup de discours des personnages chacun de son côté, par le biais d'introspection, de "qu'aurait-il fait" ou de dialogue mais où on a tronqué un des protagonistes.
Dans ce livre, comme la 4ème de couverture l'indique, on apprend que le personnage principal est une femme et que celle-ci attend depuis 15 ans le retour de son mari. Cette femme est menacée par la pression que lui mettent des hommes venus envahir son domaine, sa maison. Elle va alors découvrir que ceux ci ne peuvent rien tenter si elle tisse... Alors elle va tisser... et comme cela va trop vite, elle va défaire son travail... Ça vous dit quelque chose ??? Normal... Cette femme c'est Penelope, femme d'Ulysse...
Et il y a Eri, la servante de "la maîtresse", alias Penelope, qui a vu naître le maître et est un indéfectible soutien pour elle et son fils Telem.
On se demande tout au long du récit, très intérieur, très réflexif, ce qui va se passer, ce que cette femme va pouvoir faire pour écarter les rustres de sa maison. Tout n'est que manipulation, sans mensonge, mais réaliser finement.

Je ne saurais dire si cette lecture m'a vraiment plu. En tout cas, elle ne m'a pas déplu. J'ai d'ailleurs lu assez rapidement ce cours roman de 207 pages.
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Dans une île écrasée de soleil et emplie du parfum de la myrrhe et des arbousiers, une femme attend le retour de son mari. L'île est occupée par des hommes menaçants, qui convoitent cette femme isolée et ses richesses. L'attente, le manque, le désespoir, les questionnements sur ce retour de plus en plus hypothétique, la peur, les ruses pour se protéger de ces hommes qui assiègent sa maison, les rêves, le temps qui passe, traversent sans cesse l'esprit de cette femme, dont le combat intérieur, au-delà du mythe, fait écho à bien des questions universelles. Sa voix se mêle à celle de sa servante, la courageuse et attentive Eri, pour raconter l'Odyssée en contrepoint, du côté de Pénélope, qui attend et combat l'adversité, et qui raconte. Un texte lumineux et haletant.
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La douceur d'une île d'été mêlée à la dureté de la vie d'une femme dont les prétendants s'amassent dans son salon, volent ce qu'elle possède alors qu'elle attend le retour de son mari depuis longtemps parti à la guerre.

On m'avait vendu une Pénélope (femme d'Ulysse) intemporelle qui, sans être nommée, était présente et pouvait prendre place à notre époque.
Pourtant on se retrouve à Ithaque, avec Pénélope et Télémaque. Leur nom seulement disparait mais le cadre reste le même.
De plus, j'ai été déçue par ce livre qui est vraiment très contemplatif sans être poétique.

Ce n'est définitivement pas mon style de livre...
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La vie de Pénélope racontée alors qu'Ulysse est parti. Elle l'attend avec son fils, son beau-père et sa servante. Elle doit faire face à la pression des hommes qui la convoitent.
Je n'ai pas aimé. Je suis désolée pour l'auteur mais non, cela ne l'a pas fait. Pourtant cela démarre bien. le style est fluide et poétique. Il y a de belle description de l'environnement. Les sentiments de Pénélope y sont bien décrits. La lutte contre tout : l'absence, les pressions, … y est.
Mais c'est long, très long, trop long. Certes, il ne se passe pas grand-chose non plus à raconter. Mais, voilà, j'ai subi ce livre. Je ne le recommande pas.
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