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EAN : 9782351762561
431 pages
Editions Galaade (03/10/2013)
3.21/5   12 notes
Résumé :
Fille d’immigrés britanniques, Samantha grandit à Tanga près de l’océan, entre un père ancien agent des forces spéciales, qui loue désormais ses services aux despotes locaux, et une mère qui s’abîme dans l’ennui et l’alcool. Arrivée à trois ans en Tanzanie, Samantha ne connaît pas son pays natal. Blanche et habituée à fréquenter les lieux privilégiés des occidentaux et des riches africains, elle parle le swahili et côtoie les Tanzaniens. Adolescente, son corps et se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Ceci est une fiction. Les noms, les personnes, les lieux et les actions sont les produits de l'imagination de l'auteur etc...etc... » : on a envie de le croire mais en fait, on est à peu près sûr que c'est faux ! L'auteur, Jakob Ejersbo, est danois, né en 1968 et mort d'un cancer en 2008. Il a reçu le prix Golden Bay en 2003. Ce roman fait partie d'une trilogie (Exil, Révolution et Liberty) dont les deux derniers volumes paraîtront, avec l'accord de l'écrivain décédé, dans cet ordre de 2013 à 2015, un titre par an. le dernier n'a pas été terminé par l'auteur mais par son ami Johannes Riis.

Que dire d' « Exil » ? Il est difficile, pendant un long moment, de se passionner pour cette sorte de journal tenu par une lycéenne entre sa quinzième et sa dix-huitième année. Parce que ce monde est très particulier, monde de ceux qu'on appelle les « expats », ces Européens qui vivent quasiment toute leur vie en Afrique, ici en Tanzanie, mettent leurs enfants dans les écoles huppées du pays avec les fils de diplomates et de riches autochtones, s'ennuient à périr en général et tuent leur ennui à coups de soirées mondaines où l'alcool, les filles et la drogue parfois tiennent lieu de compagnie.

L'héroïne, Samantha, (qui veut se faire appeler « Sam-le-gars ») se la joue affranchie, délurée, provocatrice, garçon manqué mais qui sait allumer les hommes et se faire renvoyer de son collège chic. Bref, elle a tout d'une grande, sauf qu'elle est une petite fille mal aimée, abandonnée aux domestiques, frappée par son père qui a une façon étonnante de vouloir endurcir ses filles, en les giflant à toute volée au moment où elles s'y attendent le moins, avec pour mission de ne pas laisser échapper une larme ni un cri. Tu seras un homme, ma fille...
C'est qu'il est dur, le papa, ex-SAS, services spéciaux britanniques, mercenaires au service des révolutions africaines ou des dictateurs corrompus, selon le tarif ; un peu trafiquant d'armes aussi. Il reconnaît, sans état d'âmes, avoir beaucoup tué, beaucoup recruté d'enfants-soldats qui deviendront des tueurs froids après qu'on leur a fait exécuter leur propre famille.

Sa femme, écoeurée de la Tanzanie est rentrée en Angleterre. Lui se fait prendre à comploter aux Seychelles, alors sous protection tanzanienne, et donc arrêté par la police. Ses biens , son hôtel, sont confisqués et sa fille Sam, mineure, devra retourner en Angleterre, alors qu'elle n'en a aucune envie.
La vie de la jeune Sam se passe entre ados boutonneux à la sexualité aussi torride que débutante, les scènes de sexe fourmillent, crues, brutales, sans douceur ni tendresse. Il faut dire que quand Sam se sent amoureuse, de Victor, l'associé de son papa, c'est pour se rendre compte qu'il la berne et profite de sa naïveté et de sa jeunesse.
Trafiquants d'armes, marchands de drogue, coups sur la figure, raclées, viols, alcoolisme, conflits entre filles de la même classe, entre garçons rivaux, initiation à la cocaïne, l'apprentissage de la vie se fait brutal pour notre héroïne ! Ce qui pourrait n'être qu'un livre sur la douce vie des colons blancs sous les tropiques, l'adolescence rêvée pour la classe privilégiée britannique (ou danoise, grecque, italienne, française, finlandaise : toute l'Europe est là!) tourne à la description d'un monde de gangsters, d'Africains corrompus, d'Africaines vénales, de diplomates dépassés, un monde totalement déliquescent, vide de sentiments véritablement humains.
Et finalement, après s'être demandé ce qu'on pourrait bien retirer de ce livre, au début, on se laisse embarquer, avec attention, avec effroi, jusqu'à la dernière page.
Les dernières pages sont difficiles à oublier....
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On ne sort pas totalement indemne de ce livre, c'est un fait. On vit la vie de blancs étrangers en Tanzanie, et plus particulièrement la vie de Samantha, jeune fille puis jeune femme aux prises avec la drogue, le sexe, la séduction et une vie de famille plutôt instable, avec un père mercenaire, une mère alcoolique et une soeur qui a eu la capacité de s'adapter à cette vie de façon plus facile...
On comprend aussi que même si cette vie est plus dorée que celles des Tanzaniens, elle n'en reste pas moins déstabilisante pour certains jeunes qui n'arrivent pas de suite à bien comprendre les règles du jeu de la vie en générale... Tout n'est pas simple, ni facile , qu'il faut quand même se faire une place mais pas forcément au détriment de quelqu'un, et que l'amour, qu'il soit familial ou autre, est une chose bien abstraite quand on part avec des bases très fragiles....
Samantha apprend tout ça, dans la douleur la plupart du temps...
Roman vraiment intéressant et, comme je vous l'ai dit au début, ne laisse pas indifférent...
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Cela faisait longtemps que je voulais me plonger dans "Exil", de Jakob Ejersbo : tout comme le suédois Stieg Larson et sa série Millénium, ce jeune auteur danois a lui aussi connu un destin tragique à la fin de l'écriture de sa trilogie. Mais ici point de journaliste obstiné ni de hackeuse autiste : nous sommes en Afrique, plus précisément en Tanzanie (tiens tiens...), dans ce monde si particulier qu'est le milieu expatrié occidental. Nous suivons la vie de Samantha, jeune ado britannique qui n'a jamais posé le pied sur le sol anglais, entre son école internationale près du Kilimandjaro, et l'hôtel de ses parents dans un coin paumé sur les bords de l'océan indien. Perdue entre un père ex SAS et une mère alcoolique de tant de déracinement, elle n'arrive pas à trouver sa place, et se perd sur des chemins de plus en plus dangereux...

J'ai trouvé le thème hyper original, et traité avec beaucoup de justesse (pour le peu que j'en connaisse). Aux méandres de l'adolescence s'ajoutent ceux du déracinement et de l'appartenance (ni tout à fait africaine, ni tout à fait anglaise), ce qui rend la vie de Samantha complexe et fascinante. le livre est assez cru, et la fin... Bref, je recommande !
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Petit flop pour ce roman. J'ai été assez déstabilisée par la forme du livre, la quasi-totalité de la narration consiste en des dialogues, le style est assez cru. J'ai mis du temps à entrer dans le récit, j'ai trouvé qu'il y avait pas mal d'incohérences dans le développement des personnages. Par contre, le personnage principal, Sam, est très intéressant. À l'adolescence,elle ressent des besoins de femmes, son corps et son désir d'indépendance s'expriment mais les adultes voient en elle une gamine et elle se retrouve dans de terribles situations à cause de certaines fréquentations. Entourée de nombreux personnages, elle est au fond toute seule, en recherche d'amour et d'attention. La fin m'a surprise.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
13 novembre 2013
Premier volet de la trilogie posthume, inspirée par son enfance, de l’écrivain danois Jakob Ejersbo, "Exil" électrise par son écriture galvanisée et lapidaire. Sur un rythme effréné, il dresse avec brio le portrait d’une adolescente et d’un continent gagnés par l’inéluctable.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« C'est facile d'avoir de bons sentiments quand on voyage en première classe , dit papa. »

«  -  Les enfants-soldats, les viols, le cannibalisme. C'est ...inhumain, dit Frans
Non, rectifie papa. C'est humain.
Tu ne crois pas que les Blancs sont capables de faire la même chose ? »

« L’Afrique est gangrenée par la corruption et le népotisme. Ils ont des matières premières qui nous intéressent et on se sert allègrement. Nous autres Occidentaux participons à une fête et, comme on sait, dans les fêtes on ne s'occupe pas de ceux qui ne sont pas invités. On se contrefout du noir lambda , du moment qu'on a le paravent de leur apporter un peu d'aide et que pendant ce temps on peut continuer à les piller. Entre d'autres termes, on les couillonne. »
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- Qu'est-ce que je remarque, monsieur Victor ? le taquiné-je en glissant ma main dans son slip de bain en serrant sa queue dans mon poing.
Un son rauque sort de sa gorge.
- J'ai une chambre, dis-je.
- Parfait.
Nous y allons. De grandes vagues déferlent sur la côte, à en faire frémir le sol, et l'eau s'infiltre entre les rochers pour se rassembler de nouveau et venir frapper la terre.
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- Alors, on peut prendre le bus ou pas ? demandé-je.
- Moi je ferai du stop, dit Panos. Je n'ai pas le courage de me retrouver avec trois Masais sur les genoux et une chèvre qui me chie sur les godasses.
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La première heure de cours commence. Encore une journée de ma vie que je perds.
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