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3,69

sur 266 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alaa El Aswany raconte la vie d'extapriés égyptiens à Chicago. Ils sont pour la plupart étudiants ou professeurs à l'université et sont, quel que soit leur âge, partagés entre deux cultures. Certains plus âgés s'y sont installés dans la durée et ont une famille multi-culturelle, d'autres arrivent pour finir leurs études supérieures et tous se voient, à un moment ou à un autre, confrontés à la difficile réalité d'être soi dans un univers qui ne leur ressemble pas. En outre, ils découvrent que certains travers de la politique égyptienne est bien vivace, voire encouragée par les américains, dans ce pays des droits de l'homme, que le racisme est présent, tant vis-à-vis des "arabes" après le 11 septembre qu'à l'égard des noirs. Chacun raconte son histoire, et l'auteur installe une progression par chapitres successifs de la vie des uns et des autres. Il y a une tension qui naît au travers des pensées que nous livrent ces personnages et progressivement on est pris dans cette tornade. Je n'ai cependant pas été envoûtée par l'écriture mais j'ai appris beaucoup de choses, notamment sur Chicago et l'expatriation des scientifiques égyptiens.
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« L'immeuble Yacoubian » avait suscité des critiques dithyrambiques, et moi qui n'avais lu pour seul écrivain égyptien que Naguib Mafouz, j'avais alors découvert avec bonheur cet auteur talentueux.

Alaa El Aswany est un auteur engagé qui publie des chroniques dans la presse égyptienne et participe à des débats à la télévision et à la lecture de « Chicago », on s'aperçoit à quel point il a su cerner avec lucidité les grands maux de la société égyptienne quelques années avant que le printemps arabe ne vienne lui donner raison.

Cet ancien dentiste a étudié à Chicago et ce n'est donc pas par hasard qu'il situe son histoire dans cette ville au sein de la faculté de médecine dans le département d'histologie.

L'intrigue se situe après les attentats terroristes du 11 septembre et Safouat Chaker qui s'occupe de la sécurité à l'ambassade égyptienne, a du pain sur la planche, le président égyptien viendra bientôt en visite officiel, aucun faux pas ne sera tolérer, ni aucun fauteurs de troubles…

Des enseignants d'origines égyptiennes établis en Amérique depuis de nombreuses années croisent le chemin de jeunes étudiants. Au sein de ce microcosme des rapports de pouvoir se jouent, des histoires d'amour se terminent, d'autres naissent, des plaies que l'on croyait fermés s'ouvrent béantes…

On constate à quel point la corruption, le poids des traditions et de la religion gâchent toute une jeunesse prometteuse étouffée au sein d'une société asphyxiée par les interdits, même à des centaines de kilomètres de l'Égypte.
Aux dimensions politiques, s'ajoutent une autre composante, plus intime, celle de la douleur de l'exil. Comme le disait l'écrivain d'origine égyptienne, Gilbert Sinoué, au cours de l'émission « La grande librairie » en décembre 2012, « on a besoin de retrouver ses racines ». On parle du mot intégration, il faut s'intégrer mais je me demande jusqu'à quel point on ne bascule pas vers la désintégration ». Alaa El Aswany lui donne raison, plusieurs personnages se brûleront les ailes en ouvrant les yeux sur le bilan de leurs existences en Amérique.

Les personnages se débattent dans leurs contradictions, leurs désirs, la tension monte doucement, l'intrigue est prenante.

Le constat de ces jeunesses perdues laisse un goût amer, mais ce qui est certain c'est que dans de nombreuses années, on lira encore l'oeuvre d'Alaa El Aswany pour l'acuité avec laquelle il a restitué les états d'âme de son pays grâce à son merveilleux talent littéraire.
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Cheïma, Tarek, Nagui, Saleh, Raafat...qu'ils soient étudiants ou professeurs, ils ont tous en commun d'avoir quittés l'Egypte pour venir vivre aux Etats-Unis. Certains rentreront en Egypte après plusieurs années d'étude, d'autres se sont définitivement installés sur le sol américain mais tous gardent au fond du coeur l'amour de leur pays d'origine. Dans le département universitaire de Chicago, cette "Little Egypt" en exil se perd, se cherche et s'interroge, partagée entre Orient et Occident, entre vie rêvée, règles imposées ou devoirs religieux.
Avec "Chicago", Alaa El Aswany peint une très belle fresque contemporaine sur la communauté égyptienne exilée aux Etas-Unis. A travers une galerie de personnages brillamment auscultés, c'est toutes les difficultés sociales, politiques, religieuses et relationnelles du monde arabe tiraillé entre modernité et tradition, démocratie et dictature, que "le dentiste du Caire" aborde avec un ton juste et plein d'humanité. Avec un sens du suspense totalement maîtrisé, l'auteur nous fait partager les espoirs et les désillusions de ses compatriotes égyptiens.
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Un livre étonnamment en phase avec la récente évolution égyptienne, 4 ans avant celle-ci.

C'est en assistant ces derniers jours à une représentation de "J'aurais voulu être égyptien", la pièce de Jean-Louis Martinelli mise en scène aux Amandiers, et plutôt finement adaptée du roman "Chicago" de Alaa El Aswany, que j'ai réalisé - avec quatre ans de retard, donc - à quel point ce livre était prémonitoire du degré de tension, et bientôt de rupture, atteint en 2007 par le régime égyptien d'Hosni Moubarak.

En suivant les quelques protagonistes d'une communauté d'universitaires, exilés égyptiens plus ou moins volontaires, à Chicago, l'auteur, fort alors du succès mondial de son second roman de 2002, "L'immeuble Yacoubian", peut dépeindre un pays, l'Egypte, où la corruption ordinaire et la violence politique, loin d'être larvée d'ailleurs (le terrible exposé sur l'efficacité en matière de torture conduit par le responsable de la police spéciale fait froid dans le dos), ont peu à peu façonné une société de faux-semblants, où l'obséquiosité le dispute à la lâcheté quotidienne...

Redoutable efficacité narrative, servie par une habile polyphonie, particulièrement bien rendue à la mise en scène avec le secours d'actrices et acteurs impressionnants (parmi lesquels on distinguera particulièrement Eric Caruso en Danana, Mounir Margoum en Nagui et Marie Denarnaud en Wendy).

Une fable agressive, ironique, parfois comique, toujours pertinente, sur le sens du courage en politique, que l'on pourra étonnamment rapprocher de l'excellent "Hammerstein ou l'intransigeance" d'Enzensberger, et beaucoup plus ironiquement, du fameux "Don't settle" de Steve Jobs, appliqué à la recherche du meilleur emploi possible par chacun (j'écris ceci le lendemain du décès du fondateur d'Apple).

Et on soulignera au passage s'il en était besoin l'ampleur et la qualité du travail d'Actes Sud dans la transmission du meilleur des littératures arabes contemporaines auprès du public français...
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Ce livre est tout simplement magnifique! Je crois que je vais classer Alaa El Aswany parmi mes auteurs préférés... Cette description de l'Egypte à l'étranger semble tellement réelle.

Les familles se croisent, leurs destins se rencontrent. Au fil des pages, on observe ou on imagine les liens entre les différents acteurs. Mais existent-ils ces liens? Sont-ils ceux que l'on devine? Plus on avance dans le livre et plus on perd pied devant des certitudes qui n'en sont plus.

Qu'est-ce qui est l'idéal? le rêve américain ou le soleil égyptien? J'ai refermé le livre sans réponse mais avec l'impression de comprendre un peu mieux une certaine Egypte.
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J'ai d'abord découvert l'adaptation théâtrale (et magistrale) de Martinelli aux Amandiers, ce qui m'a donné envie d'aller à la source et de lire "Chicago".
Il n'est pas surprenant que ce roman soit devenu une pièce. Il a tout d'une tragédie antique. Tous les sujets "classiques" sont abordés avec finesse, justesse et sensibilité : l'engagement, les relations hommes-femmes, le sexe, l'amour, la culpabilité, le poids des religions, le pouvoir, la famille, le "choc des cultures"... et la liste n'est pas exhaustive. Toutes ces interrogations inhérentes à l'histoire de l'humanité sont posées au travers des destins (le mot est-il bien adapté ?) des personnages.
Qui plus est, ce texte écrit il y a plusieurs années par un égyptien prend une dimension particulière au regard des évènements actuels dans ce pays.
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Chicago et l'Égypte par le biais de l'immigration universitaire, après l'attentat du 11 septembre et avant le printemps arabe. de personnage en personnage (une polyphonie dans laquelle j'étais un peu perdue au début), l'histoire se déroule et forme un roman plein d'émotions et riche d'informations culturelles et sociétales. L'exil, l'éducation, la sexualité, les dilemmes, les (mauvais) choix, chaque personnage a sa problématique dont on a envie de connaitre l'aboutissement. Comme L'immeuble Yacoubian, une réussite pour mieux comprendre le monde (avec un regard qui n'oublie pas la tendresse mais qui contient peu d'espoir). Peut-être même que ce roman me laissera plus de souvenirs précis quant aux personnages que ma première incursion dans l'oeuvre de Alaa El Aswany.
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C'est un roman qui parle d'un pays, d'une culture, d'un amour et d'une intégrité envers les racines de l'auteur et de ses protagonistes. Mais c'est aussi un visionnaire qui près de 10 ans en arrière nous révèle un monde dont nous commençons à apercevoir les problèmatiques.

J'aime découvrir des pays, voyager fait parti de ma vie. Mais il y a une forme de voyage qui me remplie également de joie, c'est celui que l'on réalise en lisant un auteur étranger. Car dans son écriture, dans son histoire, on voyage avec lui.

Alaa El Aswany est un auteur que je viens de découvrir, ainsi que son pays l'Egypte. Dans ce roman brillamment mené, l'auteur nous subjugue par des questions qui résonnent avec d'autant plus de conviction au vu des événements récents. C'est avec rage qu'on suit ces personnages qui sont rejetés par des pays qui sont terrorisés et confondent tout. On met aujourd'hui comme dans ce roman tous les personnages dans le même panier sans réfléchir intelligemment afin de faire la part des choses.

Dans un milieu universitaire américain, on va nous peindre différentes personnalités égyptiennes en fonction de leur opinion religieuse et politique. On retrouvera donc une panoplie de personnages : le jeune couple qui ont des rapports dans le pêché, des hommes qui ont fuient leur pays et rejetés leurs origines. D'autres qui sont partis pour pouvoir avancer dans leurs vies mais avec la volonté de faire avancer leur société.

C'est un beau roman qui nous interpelle dans notre rapport à notre pays. Aux choix que nous prenons vis-à-vis de nos vies, mais aussi vis-à-vis des personnes qui gravitent autour de nous. Cette histoire nous confronte à tous ces « chocs de culture » qui semble être à la première page des conjonctures actuelles.

Un beau témoignage sur la difficulté de s'intégrer à un pays avec des cultures différentes. Surtout quand on vient d'un des pays qui est considéré comme un paria de notre société.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Excellent livre polyphonique relatant le système politique dur et corrompu en Égypte ,les ségrégations religieuses et sociales
,et la difficulté d'insertion pour ce émigrés en Amérique.se lit comme un thriller avec foison de personnages bien affirmés.
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C'est le premier livre de cet auteur que je lis. Agréable lecture, simple et prenante sans que ce soit un chef d'oeuvre. On est pris dans ces histoires croisées, le schéma narratif y est pour beaucoup dans cet attrait et on en apprend un peu sur l'Egypte... À la fin, une impression d'inabouti pour certains personnages que l'on a laissés comme en plan... en tous cas , au final ces histoires sont terribles mais reflètent hélas le monde actuel. un bon livre
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