Journal d'une jeune fille irlandaise (1845-1847)

L'Irlande est un pays qui m'a toujours fascinée, et j'aime beaucoup les romans historiques.
Celui-ci démarre tout doucement, nous faisons connaissance avec Ann, jeune fille de 17 ans, issue d'une famille aisée de médecins de campagne. Souhaitant prendre son indépendance, elle part à Cork comme professeur d'anglais dans un orphelinat. le temps passant, la crise se fait de plus en plus sentir, provoquant épidémies, famine et insurrections.
Présenté comme un journal intime, les conflits semblent d'abord éloignés, Ann se préoccupant plus de sa vie quotidienne et sa romance avec James que du mildiou qui détruit les champs de pomme de terre. Cependant, au fur et à mesure du roman, nous observons la jeune fille grandir, mûrir, s'interroger et se révolter contre les inégalités qui séparent les classes sociales, les décisions du gouvernement et les arrestations arbitraires. Elle prend sa place dans la société, prenant conscience de sa situation privilégiée et apportant son aide dans la mesure de ses moyens.
Si je n'ai pas l'habitude de lire des romans sous le format d'un journal intime, celui-ci se prête parfaitement bien au thème. le rythme est bien dosé, sans longueur ni précipitation.
L'histoire est très prenante. Sans être addictive, je me suis progressivement prise d'affection pour Ann, son amie Eileen, et son frère Patrik, et j'ai dévoré leur histoire. Celle-ci est crédible et bien documentée, les faits historiques sont bien retranscrits, toujours avec cette part d'émotion apportée par les sentiments d'Ann.
L'écriture, si elle est parfois un peu scolaire, reste fluide. Les tournures de phrase et le vocabulaire sont dans le style de l'époque, mais en restant simples et abordables.
Ce livre m'a beaucoup touchée. J'ai eu l'impression de ne pas lire une fiction mais le journal intime d'une vraie jeune fille de 1845. Ann a évolué au fil des pages, et la fin, si je l'ai pressentie, a été si abrupte qu'elle m'a attristée et que je vais avoir du mal à passer à un autre roman tout de suite.

Teniez-vous un journal intime quand vous étiez adolescent(e) ?
Moi oui, et j'ai été particulièrement curieuse de lire celui de cette jeune fille irlandaise.

Sauf qu'ici le thème principal est difficile. À ne pas lire si vous êtes triste, au risque de se miner davantage le moral... Famine, morts, misère, maladie. Je ne connaissais absolument pas cette partie de l'histoire de l'Irlande. La grande famine de ce pays entre 1845 et 1851/1852 a fait des ravages. Une véritable tragédie humaine. Une lecture coup de poing, historique bien que romancée, qui m'a marquée. de plus, la plume de l'auteure est appréciable, le vocabulaire n'est pas trop compliqué mais nous sommes tout de même immergé dans l'époque.

Cependant je dois bien avouer m'être fortement lassée de cette lecture, à 70/80% de l'ebook. Déjà tout du long, je m'ennuyais parfois un peu, le fait qu'il n'y ait pas de chapitres mais que tout soit sous forme de dates, a fini par me rendre las. Ma lecture s'est donc achevée en diagonale. Et j'ai terminé ce roman en étant... Triste. C'était brutale.

Enfin, nous ne parlons pas que de la famine dans ce roman, il y a aussi des jolies rencontres, une histoire d'amitié, de la bienveillance envers les plus démunis... du positif tout de même.

Ça aura été donc pour moi - malgré tout - une lecture nécessaire. Une lecture qui permet de relativiser quant à sa condition par rapport à ce qu'il se passe, ou qu'il a pu se passer, partout dans le monde.

Très addictif et intéressant. Style journalistique qui ne manque pas d'intérêt pour évoquer une page particulière de l'histoire de l'Irlande assez méconnue de la famine et d'un voyage en bateau de l'époque.
A une époque où la femme est soumise à sa condition, on découvre ici une jeune fille émancipée qui n'hésite pas à braver son milieu pour s'éloigner de sa famille afin d'acquérir son indépendance . Premier amour, premiers émois, premières difficultés dans la vie de cette jeune fille qui vivait dans un milieu privilégié pour l'époque.
J'ai adoré !