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sur 3238 notes
Avec Bret Easton Ellis on célèbre en grandes pompes la Vanité, le vide abyssale de l'existence. Si vous cherchez des descriptions de paysages ou la beauté de la nature passez votre chemin. On est plutôt dans des ambiances, des dialogues avec cette approche béhavioriste. Tout est décrit de manière presque cinématographique, d'ailleurs ce n'est pas pour rien que la plupart de ses romans ont été adaptés en film.

Voulant faire les choses dans l'ordre, j'ai commencé par son premier roman paru en 1985 "Moins que zéro" qui raconte les vacances de Clay dans sa ville natale de la West Coast américaine où il va passer tout son temps à faire la fête, se défoncer et même se prostituer pour se payer sa dope. le récit est entrecoupé de flash backs et d'introspection et plonge de plus en plus dans le glauque.

Je me suis attaqué plus tard à " Les lois de l'attraction" (1987) où l'on reste encore dans la classe moyenne supérieure américaine ou le désoeuvrement est une fois de plus omniprésent. Quelque peu perturbé par le changement incessant des points de vue narratifs, on reste dans des histoires d'étudiants dont les seuls intérêts sont la défonce, la drague et le cul. On est dans un embrouillamini de relations qui ne cessent de changer entre les protagonistes. On entre dans ce flot de superficialité au milieu d'une phrase pour terminer le livre par une phrase inachevée.

Son troisième roman, le plus connu "American Psycho" (1991) a défrayé la chronique par son côté choquant, sans doute parce qu'il met en scène un golden boy de Wall Street obsédé par le paraitre et les signes ostentatoires de richesse qui s'avère être un violeur-tueur. On assiste tout au long du livre à un inventaire de ce qui se fait de mieux en matière de fringues de luxe, de stéréos dernier cris, de lotions pour la peau et après rasage... au plus c'est cher au mieux c'est. Il ne se passe pas grand chose dans sa vie à part écumer les bars et restos les plus en vue de la ville entrecoupés de séances de musculation, massages, manucures.. On se demande parfois ce que viennent faire certains chapitres qui sont des critiques musicales de Genesis, Witney Houston ...
Cela va grandement participer à planter le décors dans lequel baigne cet étalon du rêve américain. le matérialisme poussé à son paroxysme efface toute trace d'humanité chez Patrick Bateman qui va se révéler au fil des pages de plus en plus dérangé, sadique. Ecrit comme un journal intime qui passe sans transition de scènes quotidiennes à des moments d'horreur en crescendo, on se rend compte que pour Bateman ce qui importe est sa petite satisfaction au mépris de tout dans une spirale de plus en plus insoutenable. Une curiosité morbide nous entraine à continuer le récit et nous plonge dans un trouble qui va s'installer au plus ce yuppie commence à perdre le contrôle de son effroyable existence, sans issue.

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Je l'avoue, je n'avais jamais lu Bret Easton Ellis.

La sortie de son dernier roman "Les éclats" à suscité mon intérêt mais j'ai décidé de faire connaissance avec l'auteur en lisant "American psycho", plus ancien et à la réputation sulfureuse.

Pas facile d'en faire une critique. C'est particulier, très particulier.
J'ai eu un peu de mal au début. La scène du taxi est assez rébarbative, il faut se faire violence et faire fi de l'ennui qui s'installe.
L'histoire, mais y a t-il vraiment une histoire ?, peine à s'installer.
La description de scènes de vie futiles de ces golden Boys et de leurs préoccupations superficielles peut agacer. le vice n'est jamais loin et aucun n'est sympathique.
Surtout pas Patrick Bateman, le personnage principal.

Et puis, petit à petit, arrivent les scènes de torture...celles que l'on attendait, il faut bien le reconnaître puisque c'est le sujet du livre. Et que la quatrième de couverture l'avait annoncé.

Que dire...c'est révoltant et écoeurant et pourtant, jamais je n'ai envisagé d'abandonner ma lecture.

Quel paradoxe, malgré les problèmes insignifiants et les scènes ignobles, j'ai été happée par cet "American psycho".
Un livre fort que l'on déteste et apprécie à la fois...

Un livre marquant donc, qu'il fallait oser écrire et que je ne regrette pas d'avoir lu même si je vais laisser passer un peu de temps avant de lire à nouveau cet auteur.
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Je déguste mon café Malongo bio la Tierra, dans mon pyjama Monoprix à motifs écossais, en écoutant Max Richter sur mon enceinte Bose Soundlike Revolve II et j'achève American Psycho de Bret Easton Ellis dans la collection 10/18. Bien entendu, j'ai une petite pensée pour ma perceuse à percussion Makita. Ce livre ouvre de nouvelles perspectives...

Pas une ride. Je découvre sur le tard la charge sarcastique de Ellis et comprend qu'il est l'inventeur les années 90 : le serial killer, le narrateur non fiable, la folie, l'objectivation, le twist... tout ce que la littérature et le cinéma allait produire pendant dix ans en Amérique. Les dialogues fabuleusement ciselés, vains et superficiels, qui révèlent la vacuité des êtres, entendus et ré-entendus depuis jusqu'à la nausée, il est le premier à les coucher sur le papier.

Avec Donna Tartt qui lui prend la main, on a ce que l'outre-atlantique propose de meilleur et de plus glaçant, même si la première me convient mieux, parle mieux à ma sensibilité, je m'incline devant la maestria du bonhomme.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Je l'avoue: je suis venue à American psycho par pur voyeurisme, sur la foi de critiques évoquant des scènes d'horreur inimaginables... Mauvaise raison ? Sans doute, mais le fait est là que c'est elle qui m'a conduit à l'acheter. Reste qu'au bout de 50 pages de lecture, je n'attendais même plus après les meurtres, tellement j'étais déjà sustentée en psychopathie par les moeurs du milieu des yuppies new yorkais où évolue Patrick Bateman... Et ce que j'ai découvert c'est un livre fou, d'une construction conceptuelle inattendue et particulièrement audacieuse: une construction narrative entièrement basée sur les travers obsessionnels de ces jeunes traders et de leur amantes. Ainsi, de longues énumérations de marques et de détails vestimentaires introduisent les chapitres, définissant les personnages par le paraitre qui constitue leurs vies, ignorant superbement leur psychologie... Les seules ablutions matinales du héros courent sur des dizaines de pages tout aussi riches en name dropping... Jamais on n'apprendra quoi que ce soit sur les activités professionnelles de ces jeunes cadres bourrés de soie, de coke et de sexe. Au mieux, une scène où on compare le piqué des cartes de visite, une autre où Bateman parle avec sa secrétaire. Au lieu de ça, mains détails incongrus parsèment le récit (Patrick descend 15 litres d'eau par jour pour conserver son teint...). Bref quand viennent enfin les scènes de tueries, le portrait psychopathologique est déjà complet! du coup, peut être pour cette raison, je n'ai pas aimé ces moments, aussi longs et indigestes que les scènes pornographiques, mais je dois reconnaitre que leur excès, voir leur impossibilité concrète même, affirment la folie du personnage, puisqu'on devinera à la fin que ces meurtres sont probablement le fruit de son imagination, à l'exception du dernier meurtre peut-être, tant il est laborieux, minable, ensuivi d'une traque policière, bref tout en contraste avec la flamboyance baroque et impunie des précédents...
Nous sommes donc plongés du début à la fin dans l'idée que se fait du monde Patrick Bateman, et comme cette idée est celle d'un esprit dérangé, c'est troublant et vertigineux.

On l'aura compris, je fais partie des quasi-inconditionnels de American psycho: Entièrement voué à un concept qu'il nous donne à ressentir à coups de traits de pinceaux fous jusqu'à nous déstabiliser et nous déplaire, dépourvu de pesanteur explicative, porté par l'ambiguïté, irrationnel de bout en bout tout en restant concret, ceci est de la pure, de la vraie littérature.
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Un catalogue insipide de la frime dans une misère intellectuelle profonde habillée de mépris pour l'humanité.
Mais où est l'histoire ?
Je n'ai pas réussi à entrer dans ce livre.
Dans un premier temps j'ai eu le sentiment de lire un catalogue de toutes les marques nécessaires pour s'afficher dans le monde de la frime et du superficiel.
L'étalage de la richesse snob y inclut tous les derniers produits technologiques. Manque de chance, les fiches techniques n'y figurent pas, cela aurait au moins donné quelque chose d'intéressant à lire.
Ensuite, j'ai cru que c'était un guide de tous les bars, lieux dits branchés où le seul but est d'en sortir ivre.
Cela dure quand même une centaine de pages.
J'ai alors décidé de survoler les pages. Manque de chance ? Toujours est-il que cela a continué dans l'énumération de marques, les beuveries en boîte, la frime, le superficiel.
De ce que j'ai pu lire comme critiques, il doit se trouver quelque part quelques meurtres avec une sorte de docteur Jekill et mister Hyde... Manque de chance une fois de plus, je n'ai trouvé aucune ligne évoquant le moindre crime.
Ce livre m'a donc été insupportable, nullement de par les scènes morbides annoncées car j'y était préparé et que surtout je ne les ai pas rencontrées, mais de par ce monde où l'on ne trouve que prétention, arrogance, volonté d'épater par l'argent.
Les dialogues sont totalement insipides, ils ont bien souvent ni queue ni tête et les moments où ils sont cohérents, ils sont sans intérêt.
C'est encore un auteur américain qui me déçoit profondément ou alors c'est l'univers décrit par ces auteurs que je ne supporte pas mais je n'ai vu qu'un étalement écoeurant de cette pauvreté intellectuelle où la seule raison de vivre de ces personnes c'est d'avoir de l'argent pour pouvoir montrer qu'ils en ont.
J'aurais aimé pouvoir donner mon avis sur la partie noire du personnage mais les cent premières pages ont épuisé ma bonne volonté et dans mon survol sur la suite, je n'ai rien croisé s'y rapportant.
Aucun intérêt.
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Si on a l'habitude de lire des thrillers dans lesquels le héros est à la poursuite du psychopathe, dans American psycho on découvre peu à peu que Patrick Bateman, le personnage principal, nous conduit sur un chemin à contre courant.

En effet, Bateman est un jeune golden boy, beau riche et intelligent, il s'habille avec des marques prestigieuses et mange dans les meilleurs restaurants. Mais quand on découvre progressivement sa vie, peu à peu sa folie furieuse se révèle au lecteur.

Cette folie meurtrière est décrite très froidement dans un récit raconté à la première personne. À l'abri dans son appartement hors de prix, au milieu de ses gadgets dernier cri et de ses meubles en matériaux précieux, il tue, décapite, égorge, viole. Sa haine des animaux, des pauvres, des étrangers, des homosexuels et des femmes est illimitée et son humour froid est la seule trace d'humanité que l'on puisse lui trouver.

A lire absolument, mais en s'accrochant au fauteuil !
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Voilà où mène le rêve américain. La luxure, le vice, l'argent qui coule à flot, la dégénérescence, l'alcool, la drogue, le sexe et la violence meurtrière. Tout a été dit dans les autres critiques. Par contre, j'ai bien aimé cette lecture, car elle m'a poussé à réfléchir sur cette déchéance qui ronge le monde, du point de vue du personnage principal dénommé Patrick. Cela me donne le goût d'étudier la psychologie des tueurs en série puisqu'ils ne doivent pas être tous riches, cultivés et bien habillés comme le vilain Patrick du livre qui, lui, descend tranquillement vers la folie. En somme, un bon roman que je conseille vivement.
Lien : https://critiqueslibres.com/..
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Ellis a choisi la citation la plus adaptée, dans les Carnets du sous-sol (Dostoïevski )
L'auteur de ces notes et les notes elles-mêmes sont, bien sûr, fictives. Néanmoins, des personnes telles que l'auteur de ces notes existent non seulement dans notre société, mais doivent en effet exister, compte tenu des circonstances dans lesquelles notre société s'est généralement formée.

le protagoniste - Patrick Bateman, le psychopathe américain (un banquier d'investissement maniaque) - ne mentionne que brièvement son obsession pour la violence sexualisée, avec nonchalance.
Bateman raconte ses activités quotidiennes : routine matinale, routine de bureau, dîners et boissons interminables avec ses copains banquiers et des femmes. Tous ces gars de Wall Street ( Bateman compris) sont sont les mêmes. Bateman est étrangement obsédé par les marques, Valentino, Brooks Brothers... Cela se veut une critique de la culture consumériste, mais c'est tellement répétitif et lourdingue (un tiers du roman décrit les tenues des personnages)... le reste c'est cruel, sadique, grotesque... Obsession quand tu nous tient...
Par un heureux (ou malheureux) hasard , Donald Trump est une autre obsession de notre charmant héros... Je n'ai pas le goût à en dire plus,
il y a des livres indispensables,
pas celui-ci.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Bienvenue en Enfers,

Je vous fais ici la chronique d'un livre que j'ai lu l'été dernier.
Habituellement, je préfère lire le soir pour me sentir encore plus proche des personnages mais autant vous dire que la j'ai été servi.

American Psycho est le livre le plus gore que j'ai du lire jusqu'à présent.
Je préfère vous prévenir il est tout autant gore que fascinant.

On retrouve cet homme, un riche célibataire, qui adore sortir et passer du temps à gossiper avec ses potes.
Un homme mystérieux mais maniaque, extrêmement maniaque. Apparence clean, appartement clean, voiture clean, autrement dit, clean jusqu'au bout des ongles.
Pourquoi je vous dis tout cela? Et qui se cache derrière ce maniaco-compulsif?

La nuit, Patrick Bateman, devient tout autre, il devient l'homme le plus dangereux de New-York.
Meurtre, viol, torture, rien ne l'arrête et tout l'excite !
Ce psychopathe en série ne prévoit pas toujours tout et pourtant tout est toujours clean. Personne ne remarque jamais rien.

Ce roman est tellement bien écrit que vous avez l'impression d'incarner Bateman tout le long du roman, et autant vous dire que parfois ce n'est pas beau à voir, mais je n'ai jamais lu un livre aussi addictif de part son style d'écriture !

Je vous ne le conseille pas si vous êtes sensible mais bordel… on n'oublie pas un livre comme celui-là !
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C'est un des romans les plus mauvais que je n'ai lu depuis longtemps! Typique bobos américains cocaïnés jusqu'aux yeux!
Il a dû gagner beaucoup d'argent grâce aux noms des marques de luxe qu'il cite à longueur de page! Mise bout à bout cela représente à peu près 1/3 du livre. Autant lire le catalogue de Manufrance, c'est plus varié!
Beigbeder a qualifié ce bouquin (je ne peux me résoudre à nommer cela un roman) d'Apocalypse? Oui c'est l'apocalypse de la littérature!
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