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sur 3218 notes
Le livre décrit la superficialité poussée à l'extrême d'un groupe de yuppies des années 1980 pour qui seul compte la réussite sociale et les apparences. le roman qui décline la vie sans intérêt de ces jeunes prend un tour sordide quand l'un des leurs se met à commettre des crimes d'une cruauté insoutenable ( âme sensible s'abstenir) et qui semblent hélas être la seule manière de donner corps à une vie vide. Étrangement, le psychopathe apparaît un peu comme la résultante d'une société sans autres valeurs directes que matérialiste.
Si j'ai trouvé la réflexion de ce livre intéressante, l'histoire est sans intérêt : descriptions des plaisirs de cette jeunesse sans âme émaillé de crimes sordides mais insoutenables. Il est fort possible toutefois que cette construction résulte d'une volonté délibérée de l'auteur pour mettre les choses en parallèle.
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Bien que je reconnaisse la qualité littéraire de ce texte et que la critique de la société américaine dans laquelle les yuppies sont idéalisés est réalisée avec brio, je n'ai absolument pas accroché avec ce roman. Je l'ai trouvé trop long, trop lent, et surtout trop gore et trop violent, sans que cela ne m'apparaisse justifié.
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Qu'est-ce que c'est bon d'être un gros con quand on travaille à Wall street dans les années 90, que l'on est pété de tunes et que l'on est un psychopathe. On tutoie les anges ! ... Ou peut-être qu'on les encule ... Ou peut-être les deux : on les encule en les tutoyant !
Patrick Bateman, jeune yuppie des années Trump travaille à la Chemical Bank le jour et viole, torture et tue la nuit. Il est une sorte de docteur Jekyll et Mr Hyde mais aussi le cobaye idéal pour cette étude ethnologique et sociétale dans laquelle s'est plongé Bret Easton Ellis avec toutes les connaissances qu'il a accumulées en fréquentant ce milieu de parvenus et leur mentalité décadente. Ce sont des gens qui ne respecte rien et surtout personne.
Il décrit, en se mettant dans la peau de son « héros » (le récit se déroule à la première personne du singulier), un être froid et sans aucune empathie, un jouisseur égoïste, une fashion victime exhibitionniste qui étale son hystérie consumériste comme un catalogue Manufrance des produits de luxe, comme si l'argent achetait aussi le bon goût.
Evidemment, le roman fait scandale dès sa sortie en 1991 car il s'attaque aux classes aisées, à « l'élite » tout comme le roman de Tom Wolfe, « le gauchisme de Park Avenue » paru en 1970, « dans le « New York Magazine » sous le titre « Radical chic ». Ce reportage du romancier Tom Wolfe décrit une soirée organisée, le 14 janvier précédent, par le compositeur Leonard Bernstein dans son duplex new-yorkais de treize pièces avec terrasse. La fête avait pour objet de lever des fonds en faveur des Black Panthers… » (Le Monde Diplomatique)
C'est la satire cinglante de gens imbus d'eux-mêmes, qui n'ont aucun savoir-vivre, aucune culture et qui étalent leur absence totale d'éducation aux yeux ébahis des membres d'une cour illusoire. Ce sont les arrivistes. Ils forment une micro société dont la référence est Donald Trump (c'est dire !) et boivent du J&B (leur mauvais goût est consternant !).
« American psycho » est de cette sorte de récit journalistique, entre documentaire et fiction, écrit à la plume trempée dans l'acide, qui fait partie des piliers de la littérature américaine. C'est une lecture incontournable que l'on savoure page après page et un immense plaisir à découvrir car on ne peut s'empêcher de sourire devant le cynisme de ce monstre à la beauté du diable, même dans les situations les plus tragiques.
C'est ça l'esprit Easton Ellis !
Traduction de Alain Defossé.
Editions 10/18, 527 pages.
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Abandon ce qui est tres rare de moi. Je n arrive pas a avancer dans ma lecture trop de blabla sans queue ni tete et trop de description vestimentaire. Je ne me projete pas dans le livre.
Je voulais tellement le lire au vu des critiques mais il n est definitivement pas pour moi
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Une oeuvre majeure pour moi. Ce fut une superbe découverte.
L'écriture/traduction est vraiment bonne et nous entraîne dans les méandres de la psychologie humaine, ses déviances, ses folies. le tout autour d'un personnage principal masculin qui a pourtant une hygiène de vie irréprochable et un physique impeccable et jouit d'une aura particulière avec les femmes...
Je trouve que le film est également bien réalisé même si le livre apporte beaucoup plus selon moi.
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J'ai lu ce livre après en avoir étendu parler dans un autre livre comme une icône. D'ailleurs lorsque je vois les notes attribuées sur Babelio, je vois qu'il a suscité pas mal d'intérêt.

Personnellement, je n'ai pas aimé, je me suis même ennuyé et ai été à deux doigts de l'abandonner. Je le trouve « vieux », déprimant et révélateur d'une face noire des choses.

Le héros, Patrick Bateman, semble issu d'une famille riche, a fait de grandes études dans les meilleurs écoles et, à 26 ans, a un poste qui lui rapporte beaucoup d'argent dans une banque d'affaires. On n'en saura guère plus. le livre nous le montre qu'avec ses amis, cherchant comment dépenser son argent et passer son temps de loisir à la découverte des derniers lieux à la mode. Pas de véritable liaison, pas de relations avec sa famille. Tout cela semble vide de sens et cette vacuité du temps et de l'esprit va le conduire à transformer sa colère intérieur en crime, à commencer par un malheureux clochard puis plein d'autres.

Ce livre est "vieux », il décrit une Amérique des yuppies des années 80 avec son côté macho, raciste et antisémite. Les personnages sont stéréotypés. Il y a toujours des guppies aujourd'hui mais leur position est plus fragile et la place des femmes et leur rôle ont changé.

Ce livre est aussi déprimant : le héros ne vit que pour et par les marques de prestige. Vous obtenez un catalogue impressionnant de marques de luxe US. Il ne tient qu'en se droguant et il en est de même de son entourage. Bref, vous avez une vision de civilisation décadente.

C'est ce que j'appelle la face noire des choses. Cela existe toujours aujourd'hui mais avec la montée des disparités, le réchauffement climatique qui provoque de grandes migrations dans le monde, nous sommes aujourd'hui conscients que beaucoup de choses devraient changer. Quand, comment, pourquoi ? Personne n'a la réponse. Je sens pourtant dans ce livre un côté « âge d'or » où on ne se posait pas de questions. Alors pourquoi un livre aussi narcissique attire autant les lecteurs, cela m'inquiète.
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Voilà le cadeau idéal à offrir à vos ennemis.

American Psycho plonge ses lecteurs dans l'Amérique des années 80. Plus précisément à New York, puisque Patrick Bateman est golden boy à Wall Street. Même si, à la lecture du récit, on se demande quand le personnage principal travaille vraiment, trop occupé à fréquenter restaurants huppés et night-clubs branchés. Bateman est beau, riche, tiré à quatre épingles, cocaïnomane, narcissique à souhait, raciste, psychopathe. Et serial killer. le gendre idéal.

Ce roman nous entraîne vers les profondeurs abyssales de la nullité littéraire. L'auteur pense visiblement qu'à coups l'hémoglobine, de name-dropping et de digressions sociologico-philosophiques, on peut produire un récit tenant la route, masquant un style narratif sans relief.

Si vous voulez prolonger le supplice, un film inspiré du roman est sorti, en réussissant parfaitement à maintenir le degré d'ennui ressenti à la lecture de l'oeuvre originale.

La vie est courte. À vous de voir.
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Je découvre Bret Easton Ellis après avoir été marqué par la lecture de “the Shards” l'an passé et dois reconnaître qu'il a un style unique et envoutant. Au départ on est refroidi par les descriptions GQ de costumes, de cravates et de chaussures portés par ces insupportables jeunes cadres de Wall Street. Très vite on hait tous les personnages qui sont plus ridicules les uns que le que les autres et on ne voit pas bien l'intérêt de les suivre de restaurants en boites de nuits ou rien de vraiment intéressant ne les attend. On a envie de fermer le livre mais quelque chose nous retient. Et c'est là ou Bret Easton Ellis est très fort. Ce qu'il n'écrit pas et plus important que ce qu'il écrit. le lecteur attentif, comprend vite que quelque chose ne tourne pas rond avec ce Patrick Bateman. Qu'entre une séance de sport, un diner et une location de VHS il y a des zones d'ombres. On sent que ce cynique, égocentrique absolu, dépourvu du moindre affect cache un monstre.

Puis autour de la page cent on verse dans l'horreur. On est pas très loin De Sade. le sexe et la torture entremêlés de manière glaçante et inhumaine. La souffrance, la peur, la terreur des victimes sont mises à distance et on est coincé dans le point de vue terrible du narrateur. Et puis on a envie de savoir ce qu'il va arriver à sa copine qu'il méprise, à ses collègues qui le chahutent. Sa folie n'est pas expliquée, son modus operandi non plus. On se prend juste dans la face l'horreur de ses pulsions meurtrières qui escaladent vers le pire. Il à l'air prudent avec ses proches, il y a quelques signes qui semblent indiquer une approche particulières, les sdf, les prostitués, les animaux … Mais au fond il y a surtout son abominable envie de tuer et de faire souffrir.

C'est aussi un grand livre sur l'égoïsme et l'entre soi. Sur le culte du corps, l'idolâtrie et la vanité de la beauté. Bateman est imbuvable, méchant, triste mais tout le monde l'aime car il est beau, riche et bien habillé. Ces jeunes New Yorkais dans leur bureaux sont à la fois brillants et terriblement vides de sens. Leur folie est hypnotique on a envie de les faire bruler mais aussi de les rejoindre.

C'est un livre que l'on garde avec soi quand on le referme le soir, hanté par la froideur qu'il nous renvoie. Qui est aussi la notre. Il nous parle de la petite voix cynique et terrible qui nous tourmente.

J'aime moins quand il aime à laisser planer un doute sur la réalité de ce qu'il raconte depuis le début. Paul Owens l'une des victimes, ne serait pas mort mais bien vivant à Londres, Bateman que tout le monde prend pour un autre, qui lui même confond les autres, est-il bien celui que l'on croit suivre. L'effet littéraire et la sensation fuyante que cela provoque sont réussis mais quel est véritablement l'interêt pour le livre ?
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Une façon sympathique et joyeuse de commencer 2024 (non) : la lecture d'American Psycho, où un jeune golden boy new-yorkais profite de la fin des années 80 pour dîner dans des endroits branchés, s'adonner au soin de sa peau grâce à une minutieuse routine, s'acheter des vêtements de luxe et torturer à mort des femmes.

Les critiques à l'égard du livre sont, ironiquement, des partis-pris de l'auteur : le discours insipide des personnages se confondent, comme eux-mêmes passent leurs temps à oublier et confondre les noms et les visages de leurs amis yuppies, photocopies les uns des autre ; les descriptions des vêtements luxueux sont si précises qu'elles en deviennent absurdes et inimaginables ; les chapitres passés à disserter au sujet de Phil Collins après la description morbide de la torture infligée à une prostituée ; les questions perpétuelles : Patrick va-t-il enfin obtenir une réservation au Dorcia ? Et finalement rencontrer son idole, Donald Trump
 
Évidemment, ces parti-pris, s'ils sont assumés, ne peuvent faire l'unanimité ; pour reproduire la vie répétitive, vaine et superficielle de la frange la plus fortunée de la société, Bret Easton Ellis se doit la décrire, et il s'y emploie avec beaucoup d'enthousiasme, dans un style sec et clinique. 

Ces descriptions ne se limitent pas à la garde-robe de Patrick et de son entourage, tous vice-présidents d'un établissement bancaire quelconque, mais s'étendent à la minutieuse torture qu'il inflige aux femmes. Au fur et à mesure du récit, alors qu'il s'enfonce dans une spirale de folie et perd pied avec la réalité, elles deviennent de plus en plus morbides et malsaines, et l'horreur malsaine commence à prendre pas sur le vernis clinquant de superficialité. Là aussi, le parti-pris semble évident : impossible de ne pas le lire comme une critique du machisme, de la brutalité sordide de ces hommes à l'air civilisé. 

A accompagner du film, bien sûr. 
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Oh. Wouah. Stop. Âmes sensibles s'abstenir. On navigue aux limites de la démence, à moins que l'on y soit réellement. Je conseille d'abord de regarder le film ( avec l'excellent Christian Bales) avant d'aborder le livre. Il permettra de mieux comprendre et cerner les écrits. A noter que le film est ...dix fois moins pire que le livre qui vous emmène au bord du gouffre avec une personnage vide de tout sauf de cruauté. Patrick Bateman est-il un pur produit d'un mode de vie capitaliste poussé à l'extrême ? Une chose est sûre, il a quitté la réalité telle que définie par ses semblables. Sa superficialité n'a d'égale que le vide au fond de lui. Tantôt préoccupé par les problèmes du monde, tantôt les méprisant allégrement aux détriments d'obsessions vestimentaires ou autres, Bateman ne pense qu'à ressentir. Ressentir des choses que lui permettent de se sentir un peu vivant, d'oublier sa douleur, sa douleur de vivre dans un monde creux. Et pour cela, il tue, des plus atroces manières que son esprit lui permette. Dans sa tête ou dans son entourage ? Ou un peu des deux ? Un livre dérangeant qui traduit parfaitement le malaise de l'être "civilisé", possédant tout et ne possédant rien car sans réponse aux vrais questions pouvant substanter l'âme. Un coup de maître, une photographie de l'ère moderne à lire entre les lignes. le sang versé n'étant qu'un véhicule aux frustrations. Bonne chance. Vous n'en ressortirez pas indemne.
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