AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 3334 notes
Coup de coeur pour ce livre! Quelle plume extraordinaire, elle est d'une telle richesse! C'est un livre difficile à résumer et à chroniquer tant il y a de nuances, d'émotions. Les ombres planent sur la vie de Joseph, des ombres qui sont omniprésentes par rapport au peu de lumière qu'il aura dans sa vie. Des lueurs vacillantes comme l'amour de l'écriture, son rêve d'écrivain ou son ancienne institutrice. Toute sa vie est une véritable tragédie, j'ai eu beaucoup d'empathie pour ce personnage.

Bref, ce livre est d'un noirceur sans nom mais étincelle comme un diamant. (...)

Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
Lien : http://auchapitre.canalblog...
Commenter  J’apprécie          520
Un "petit" polar mais un grand roman…

« Seul le silence », un roman d'Ellroy en tête de gondole, une critique élogieuse épinglée! Un peu pressé, je l'attrape et je l'achète illico. Arrivé à la maison, le coup de massue, je me suis bien fait avoir, six cent pages à lire d'un auteur, inconnu au bataillon : Ellory!

Après une petite recherche, Ellory, auteur anglais, trompe bien son monde en plantant son décor aux Etats-Unis, plus précisément en Georgie. Et c'est seulement son premier roman traduit en français; ses précédents livres ont bien entendus été traduits par la suite, grâce au succès de « Seul le Silence ».

L'histoire débute par l'enfance de Joseph, 10 ans, vivant à Augusta Falls dans les années 40. Son père mort, il vit seul avec sa mère et adore lire par-dessus tout en compagnie de son institutrice, alexandra Webber.
C'est alors qu'une petite fille de sa classe est découverte morte et que la vie à Augusta Falls va virer au cauchemar suite au décès d'autres victimes toutes âgées autour de 10 ans. Avec sa bande de camarades d'école, Joseph va tenter, en vain, de traquer l'assassin, se procurant au passage de belles frayeurs. On comprend alors que cette série de meurtres va le poursuivre longtemps, très longtemps…

Comme on s'attend à lire un polar des plus excitants, avec tous ces meurtres de fillettes inexpliqués, la première partie parait très descriptive à la longue et on espère rapidement des rebondissements des plus étonnants …
Eh bien, non. le coeur du roman se situe bien ailleurs ; l'intrigue, les policiers, les meurtres ne sont que secondaires par rapport à la description de l'état psychologique de Joseph Vaughan, tout cela sur une période de 30 ans au moins. Amitiés, amours, chagrins vont s'enchainer comme autant d'étapes à franchir pour « gagner » le droit de continuer à vivre.

En fin de compte, la narration de ces épisodes m'a énormément touchée, bouleversée par moment, sachant, désormais, que l'intrigue n'était plus l'objectif principal du livre. La plume d'Ellory vous fait ressentir toutes les émotions des personnages avec une intensité rare, ayant l'impression d'aimer et de souffrir comme Joseph. Il faut dire également que l'écriture d'Ellory est magnifique (voir les citations sublimes sur la mort de son père).

Le parcours de cet homme, si vous rentrez dans cet ouvrage comme j'ai réussi à le faire, vous hante pour un bon moment. Pas un bon polar bien classique mais un coup de coeur, plein de tendresse.

Si la toute fin avait été mieux traitée, on aurait pu parler de chef d'oeuvre. A ne surtout pas manquer tout de même. Bonne lecture…en abordant ce récit comme un roman d'une vie extraordinaire.
Commenter  J’apprécie          491
Joseph est un jeune garçon qui commence à découvrir le plaisir d'écrire des histoires dans ses cahiers d'écoliers. Mais il aurait aimé ne jamais croiser le chemin de cette effroyable histoire qui sème la terreur et l'angoisse dans les coeurs des villageois.

Quel est le visage de cet homme qui commet ces actes ignobles ? Que se passe-t-il dans la tête de ce monstre pour qu'il se transforme en bête féroce ? L'ange de la mort parcourt la campagne, son ombre géante s'abat sur d'innocentes créatures, fauche leurs vies, sans laisser aucun indice derrière elle. Comment démasquer cet homme qui a peut-être une figure d'ange ?

Joseph voudrait arrêter ce massacre. Il veut être l'ange gardien des petites filles. Il se sent coupable de ne pas agir et de ne pas avoir réalisé sa promesse. Ce fardeau le poursuivra toute sa vie. Il sera hanté par les voix cristallines de ses petites filles qui ne demandaient qu'à jouer et à voir la beauté du monde.

Là-bas, en Europe, d'autres auraient dû aussi réagir à la barbarie. Les coupables étaient nombreux et visibles, car ceux-là ne se cachaient pas. Ils n'étaient pas des ombres insaisissables. Ils étaient des démons qui n'avaient pas des allures d'anges. Il ne fallait pas détourner les yeux et se taire.

Puis la guerre a pris fin, mais pas les crimes d'enfants en Géorgie. Joseph, lui, ne peut pas oublier, même si l'homme ne sévit plus dans son village. Il ne peut pas faire comme s'il n'était plus concerné, baisser les yeux, se taire et continuer son chemin. Il sentira toujours le fantôme de cet homme peser sur ses épaules et les voix qui le supplient de les libérer, de les aider à retrouver la paix.

Tout comme Joseph, on est piégé dans la toile du monstre jusqu'à la fin du récit. L'émotion et l'effroi sont transmis par une écriture sublime. Seul le silence nous plonge dans de sombres abîmes, dans un tonnerre d'épouvante, pour enfin nous laisser dans un silence, un murmure apaisant, comme une plume d'ange qui nous frôle pour nous réconforter, pour nous faire desserrer les poings.
Commenter  J’apprécie          460
Viol et massacre de petites filles. Découpage en morceaux.
Ceux qui me connaissent un peu savent que je déteste ce genre de livres.
Mais curieusement, ici, j'ai adoré !
Curieusement, me direz-vous… Pas si curieusement quand même, car l'auteur ne s'appesantit pas sur la torture. Elle est là, tout au long du livre, mais dans l'esprit du narrateur, hanté par ce qui se passe près de chez lui. Il a même découvert un des corps et en reste traumatisé toute sa vie.

Nous sommes à Augusta Falls, en Géorgie, et l'histoire commence dans les années 30, lorsque le Joseph Vaughan est encore gamin. Son papa vient de mourir, et le voilà seul avec sa maman.
Une famille allemande vient habiter la maison voisine, une famille heureuse. Joseph y puisera tout le réconfort possible, et s'attachera à la petite fille, Ellen. Il aime aussi les livres, l'école, particulièrement sa maitresse très jeune, Alexandra Webber.
Tout est en place pour que commence la tragédie : une suite de viols et de meurtres de petites filles.
La région est en émoi, et la tragédie de Joseph est en marche.

Quel livre plein de sensibilité et de philosophie ! le sens de la vie, le destin individuel est magnifié par un phrasé lancinant et poétique. Quelle profondeur dans la marche inéluctable du désespoir !
Je ne vais pas dire qu'Ellory écrit comme Joyce Carol Oates, non, ce n'est pas le même genre, mais comme elle il explore le côté sombre de l'Amérique et de l'être humain, sans oublier cependant l'autre face, lumineuse, de quelques-uns.

Je découvre cet auteur et j'en suis heureuse. Je dis que je suis heureuse…en effet, mais c'est quand même avec une pointe de soulagement que je quitte cet univers torturé où il faut se méfier des plumes se déposant sur votre chemin…Ce sont les plumes des anges annonciateurs de la mort.
Si jamais vous avez lu d'autres romans d'Ellory, j'accepterai avec bonheur les suggestions.
Commenter  J’apprécie          4216
Trente ans ont passé depuis qu'il a quitté son village pour New-York, loin du lieu des premiers meurtres, mais le cauchemar a repris, et l'écrivain à succès, Joseph Vaughan, mène désormais l'enquête qui le conduira à l'assassin des petites filles.

Presque une vie consacrée à vaincre un traumatisme qui a pris naissance dans l'enfance. Des souvenirs qui vous poursuivent et vous obsèdent, impossibles à faire taire, à moins de retrouver l'origine du mal, c'est un peu l'histoire de R. J. Ellory. Élevé dans un orphelinat, parce que sa mère est morte très jeune et que son père est parti avant sa naissance, il a connu la prison, une vie difficile dont il se sortira après de longues années grâce à l'écriture. Un roman très noir qui est beaucoup plus qu'un roman policier parce que R. J. Ellory, pour l'avoir vécu, sait de quoi il parle.
Commenter  J’apprécie          423
L'édition de poche classe ce livre dans les « thrillers ». Je ne suis pas vraiment d'accord. Il ne s'agit pas ici d'un de ces polars sanglants actuels à l'écriture simple (simpliste), à l'intrigue complexe et, surtout, au rythme effréné, qui se lit dans le noir en quelques heures stressantes. Amateurs de ce genre-là, passez votre chemin, vous seriez déçus.
Non, Seul le silence est moins un thriller qu'un roman noir machiavélique, où le récit s'écoule lentement sous une chape lourde et mélancolique, étouffante et implacable comme peut l'être le soleil de Géorgie.
Lenteur, d'abord : le récit commence en 1939 et s'étale sur plus de 30 ans et 600 pages. Il nous est raconté chronologiquement par le narrateur, Joseph Vaughan, et est entrecoupé de courts passages qui indiquent le dénouement (sans nuire au suspense). Lenteur également simplement due à l'époque, où les courriers se transmettaient encore par la poste et où relier New York à la Géorgie était un voyage éprouvant de dizaines d'heures de bus.
Lourdeur, mélancolie, parce que l'histoire est sordide : pendant des années, un prédateur sexuel massacrera un nombre inouï d'innocentes gamines, en Géorgie et dans les Etats voisins, sans qu'on ne relève jamais le moindre indice. On croira à un moment que le coupable s'est désigné lui-même, mais parfois il y a un gouffre entre ce qu'on a envie de croire et la vérité…
Etouffant, parce que le narrateur est encore un enfant quand le 1er meurtre est commis. Plus tard, lui-même découvrira le cadavre de l'une des petites filles. Traumatisé par ces horreurs comme peut l'être un enfant de 12 ans, il restera hanté à vie par ces visages innocents, culpabilisant de n'avoir pas su les protéger avec ses copains du club des Anges Gardiens. Etouffant aussi parce que Joseph n'aura aucun répit tout au long de sa vie, entre ces meurtres et le sort qui s'acharne sur lui (un peu trop d'ailleurs…vraiment trop pour un seul homme). A peine quelques rayons de soleil avec les femmes de sa vie, puis grâce à son ami Paul.
Implacable parce qu'on sait dès le départ que le récit s'achemine vers la confrontation entre Joseph et le coupable, dont l'identité, en ce qui me concerne, est restée indécise jusqu'aux 50 dernières pages (j'ai longtemps hésité entre 3 ou 4 personnes).
Et tout ça fait que c'est magnifique même si les faits sont horribles. Malgré certaines longueurs et certains personnages trop « idéaux », j'ai beaucoup aimé l'atmosphère, l'écriture, le style. Beaucoup d'avis font référence à Truman Capote, d'autres à Steinbeck, moi j'ai pensé à William Styron : l'épisode de Brooklyn m'a rappelé « le choix de Sophie ».
J'ignore si les autres livres d'Ellory sont aussi bons, mais j'y goûterai…
Commenter  J’apprécie          423
Beaucoup de critiques déjà sur ce livre... alors, je n'extrapolerai pas longtemps. Je dirais simplement que j'ai passé une très très bon moment de lecture. Un bon suspense, une bonne histoire, qui prend tout le temps nécessaire à s'installer. L'écriture est fluide, simple, efficace. Pas de mots superflus, chaque chose est à sa place. N'ayez pas peur du nombre de pages, elles se tournent toutes seules, sans même s'en rendre compte. L'histoire nous happe dès le début, et le lecteur n'a qu'une envie... aller au bout de cette histoire ! Je le conseille vivement ! Mon premier Ellory, et certainement pas le dernier !
Commenter  J’apprécie          414
Mais pourquoi as tu attendu 10 ans avant de me prêter ce Polar,Diablotino !? Il n'a pas quitté mon esprit depuis que je l'ai ouvert, pressée d'arriver en fin de journée pour le retrouver!
Si l'intrigue n'est pas hors du commun puisqu'il s'agit d'une longue série de meurtres de fillettes, toujours avec le même mode opératoire, c'est l'étude du personnage central qui est magnifique. La vie de Joseph Vaughan est marquée par le sceau de la mort dès son plus jeune âge. Tout d'abord par le décès brutal de son père,puis le début du cauchemar avec l'assassinat de la première fillette. Il n'est qu'un gamin mais le sentiment d'horreur qui le gagne l''imprégne immédiatement du devoir d'agir. Il crée le clan des Anges gardiens avec ses amis les plus proches afin de veiller à ce qu'aucun crime ne se reproduise. En vain, bien sûr...mais surtout,il promet personnellement à sa petite voisine Elena de la protéger. Mais elle aussi va mourir. Dès lors,la culpabilité l 'envahit au point de croire que tous les drames qui vont marquer sa vie ne sont que le châtiment pour avoir failli à sa promesse. J'ai aimé Joseph dès les premières pages et mon intérêt pour lui n'a fait que grandir. R.J Ellory a su en faire un personnage extrêmement attachant, émouvant, intelligent. L'amour est aussi au rdv dans ce roman, mais si beau qu'il soit , il semble ne croiser Joseph que pour mieux le faire souffrir. le mal a jeté son dévolu sur lui.
S'il existe encore des amateurs de thriller qui n'ont pas lu Seul le silence, ne passez pas à côté !
Commenter  J’apprécie          403
Il y a des histoires qui une fois refermées vivent encore pour longtemps dans nos têtes... et je pense que ce roman très noir va me travailler encore un bout de temps...
Etats Unis, Années 40, Joseph, pas encore sorti de l'enfance perd son père et reste seul avec sa mère dans leur maison... Dès lors, la mort fera intégralement parti de sa vie et en sera le combat.
Je ne peux pas en dire plus car moi même n'ayant lu aucun résumé avant de découvrir cette pépite, je ne voudrais surtout pas vous enlevez la surprise de découvrir la vie de Joseph et les personnes qui l'entourent.
L'un de mes coups de coeur de l'année...
Je ne saurai que trop vous le conseiller et découvrir le chaos...
Commenter  J’apprécie          380
"New York avala le bruit des coups de feu sans effort, comme s'il n'avait pas plus d'importance qu'un simple battement de coeur solitaire"
Une chambre d'hôtel deux hommes face à face et Joseph Vaughan le narrateur se souvient ... Augusta Falls , Géorgie, sa ville natale , la mort de son père en 1939 puis les morts de ces petites filles moins de onze ans , violées et suppliciées . Alors tournent dans sa mémoire des visages, des noms, des lieux et il raconte et bigre qu'il raconte bien ! une écriture percutante , des mots qui s'impriment sur votre rétine au fer rouge qui vous transpercent et se frayent un chemin jusqu'à votre cerveau et là c'est le bing bang assuré . Dominante noire, quelques notes de couleur, qu'est-ce qu'il a bien pu faire au Bon Dieu pour que tous ceux qu'ils aiment disparaissent ? et puis omniprésente la plume blanche qui virevolte et vient se poser sur le rebord de la fenêtre....
Un roman percutant qui ne peut laisser indifférent , un roman dédié à Truman Capote la dernière page tournée on comprend bien pourquoi . Un grand , un très grand roman . Ellory un nom au firmament de la littérature anglaise, vous le saviez bien sûr mais moi pas encore .
Commenter  J’apprécie          380





Lecteurs (9630) Voir plus



Quiz Voir plus

R.J. Ellory en 10 questions

De quelle nationalité est RJ Ellory ?

américaine
britannique
sud-africaine
néo-zélandaise

10 questions
70 lecteurs ont répondu
Thème : R.J. ElloryCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..