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4,07

sur 598 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Oui, mais finalement non.
Après avoir fui son patelin du Nord-Est canadien 25 ans auparavant, Jack vit peinard à Montréal, sans femme, sans enfants, sans chien, se satisfaisant de son boulot et de son meilleur pote. Mais lorsqu'il apprend que son jeune frère est en prison dans leur ville natale pour avoir tenté de tuer un homme, il se voit contraint d'y retourner pour affronter son passé -et aussi pour comprendre le geste de son frère, persuadé d'avoir trouvé le meurtrier de toutes ces jeunes filles assassinées pendant leur enfance.

Gros drame familial, donc, doublé d'une intrigue policière sur deux époques, mais d'abord roman d'ambiance.
Car il fait très froid dans ce coin du Québec où le soleil ne se couche ou ne se lève jamais selon les saisons. C'est l'exploitation du fer qui est à l'origine de la création de Jasperville (aka Despairville), ville minière où personne de sensé ne se serait spontanément installé. Et c'est dans cette atmosphère industrielle, obscure et glaciale, que des crimes sont commis sur des adolescentes sans que de véritables enquêtes soient ouvertes ; les morts sont simplement imputées aux bêtes sauvages ou à un esprit indien. le description de cette communauté repliée sur elle-même et de vieilles légendes m'a bien plu, R.J. Ellory sait créer avec soin des univers que l'on a l'impression de connaître depuis toujours, tant il y injecte de l'humanité.
C'est dans ce contexte que grandit Jack, qui finira par quitter cette ville en y abandonnant ceux qu'il aimait et en rompant les promesses faites. Et c'est rongé de culpabilité qu'il y revient finalement. J'ai bien aimé les problèmes de conscience de Jack, son incapacité à décider de sa vie et sa propension à l'autoflagellation -ça change des héros sans peur et sans reproches. J'ai aimé aussi l'histoire de sa famille, que l'auteur rend attachante.
Reste le mystère des meurtres en série, et c'est là où le roman m'a déçue, à force d'étirer l'intrigue sur autant de pages, pour finalement hâter sa résolution sans clarifier tous les faits. Je ne suis même pas sûre d'avoir tout compris. L'auteur me semble avoir privilégié la chronique familiale et communautaire, et les tourments de Jack, au détriment de l'enquête, et c'est dommage.

Pas grave, je continuerai de lire Ellory, parce qu'à l'instar de Stephen King, il aime et fait aimer ses personnages. Et c'est suffisamment rare et précieux pour donner le goût d'y retourner.
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Direction le Canada, un village paumé et minier, où il ne se passe rien, sauf des crimes sur adolescentes depuis quelques années déjà. Pourtant le village reste taiseux. le héros revient 26 ans plus tard dans ce village après l'avoir fui. Il veut comprendre le geste criminel de son jeune frère sur un autre villageois. Serait-il le serial-killer recherché ? Depuis des années certains pensent que c'est une bête, d'autres un vieil esprit malfaisant. Si l'enquête est plutôt simple, alternant passé-présent pour une bonne partie, la façon dont notre héros, qui n'est pas flic, arrive à résoudre l'énigme est originale. Ce n'est pas LE grand polar, mais il se lit bien.
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Premier roman de R.J. Ellory que je lis. Une ambiance glaciale, au nord du Canada, dans une cité hantée par les esprits indiens dans laquelle l'industrie minière permet aux nouveaux venus d'espérer un avenir prospère. Sauf que les conditions de vie à Jasperville sont âpres ; peu de lumière du jour, peu de chaleur, une nature hostile et des animaux sauvages menaçants. La famille Deveraux va aller s'y installer dans les années 70. Alors que l'aîné, Jacques, a six ans, une jeune fille est assassinée. le coupable semble être un loup, ou un ours ; mais le corps d'une autre adolescente va être retrouvée peu de temps après… Et si l'assassin était finalement un homme ?

« Au moins, il était arrivé. Et désormais, instant après instant, souvenir après souvenir, il lui faudrait affronter les raisons qu'il avait eues de fuir. Il était rentré chez lui, qu'il le veuille ou non. » Jacques Devereaux est appelé car son petit frère, Calvis, vient de se faire arrêter après avoir tenté de tuer un homme. Mais voilà, cela fait vingt- six ans qu'il a pris la fuite, qu'il s'est sauvé de Jasperville en laissant sa famille, et même sa petite- amie derrière lui. le retour sur les terres de son enfance va nécessiter un règlement de comptes avec son passé.

« Il y avait des êtres, dehors dans l'obscurité, qui retenaient leur souffle, qui attendaient leur heure. Leurs yeux étaient d'une lumière noire, aussi terne qu'éclatante, qui ne les trahissait pas. Ils pouvaient rester tapis toute la nuit, sur leur séant, les narines tressaillant au même rythme que des coeurs d'enfant. » Calvis semble obsédé par l'idée que les « wendigos », ces esprits maléfiques issus de la croyance indienne, existent réellement. Leur grand- père leur en parlait durant des heures, persuadé lui- même de voir des choses imperceptibles à l'oeil cartésien de tout être humain. Pour Calvis, aucun doute, l'homme qu'il a agressé est un wendigo et les meurtres d'adolescentes qui se sont succédés lui sont imputables. Comment en est-il arrivé là ?

Au final, un roman noir qui débute sur une double temporalité, entre la naissance du couple Devereaux, leur installation à Jasperville et la vie de Jacques à Montréal, exilé et dégagé de tout ce qui peut avoir un lien avec sa jeunesse. Les premiers chapitres sont passionnants, puis j'ai trouvé une espèce d'essoufflement dans le milieu du roman ; des répétitions, des situations qui tournent en rond, et enfin, les dernières pages ont accéléré le rythme de l'enquête. Une bonne intrigue, mais un peu languissante à mon goût.
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Roger, vous et moi on arrive à un point de notre relation où l'on se dit tout. Je suis fan mais , autant j'ai adoré la partie dramatique, les histoires de ces familles sont superbes, autant l'enquête policière pour découvrir le Meurtrier est bâclée, des raccourcis peu probables qui m'ont gênés.
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Amateurs de polar et de grand froid, voici une saga qui se déroule dans une région polaire du Canada, là ou les températures ne permettent guère d'autres activités à l'extérieur que de se déplacer rapidement dans une parka très chaude et de retourner bien vite à l'intérieur. Sauf qu'un sérial killer a sévi, à de nombreuses reprises au point de créer un climat de terreur, de dépression et d'horreur autour de la famille de Jack qui est parti vivre à Montréal pour oublier tout cela. Il va devoir retourner sur place pour aider son frère et affronter ses très nombreux démons intérieurs.
Les points forts du roman :
* à la frontière du fantastique puisque l'horreur des crimes fait croire à plus d'un que c'est une créature mythologique, le Wendigo, qui les a commis. Mais est-ce une vraie personne qui a été possédée par le Wendigo?
* affronter les démons du passé, qui débarquent en escadrilles
* l'ambiance glacée qui ne laisse aucune place au confort, ni pour les protagonistes ni pour le lecteur
* une histoire de difficile réconciliation avec soi même
Mes déceptions :
* L'enquête ne commence véritablement qu'au dernier tiers du roman. Dans les deux premiers tiers, nous découvrons la personnalité tourmentée du héros, et à travers des flash back qui deviennent un peu lassants tant nous avons un étalement de misère humaine et de courage qui défaille.
* L'enquête a déjà été toute faite par le frère du héros, et Jack ne fait que corriger les erreurs d'interprétation.
* le côté fantastique disparaît totalement dès que l'enquête commence et cet élément d'ambiance fait pshitt.

Au final une histoire de qualité, un polar vraiment sombre, mais que je ne recommanderais pas car il m'a déçu sur les points indiqués.
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Noir c'est noir, il n'y a jamais d'espoir 🎶
- Johnny, sort de ce corps ➡

R.J. Ellory nous raconte dans ce roman très sombre l'histoire de la longue descente aux enfers de la famille Devereaux dans la ville de Jasperville. Une ville ouvrière au climat et à la vie très rude, où plusieurs jeunes filles seront retrouvées mortes.

L'auteur alterne entre passé et présent: le passé avec toute la famille qui s'installe dans une nouvelle vie, et le présent avec Jack le fils, qui revient à Jasperville qu'il a fui de nombreuses années auparavant y laissant son plus jeune frère.

J'ai été totalement immergée dans cette ville sombre et froide, R.J. Ellory nous dépeignant avec une grande minutie l'environnement difficile et âpre. Il prend vraiment le temps de nous décrire tous les petits événements et petits riens qui vont finir par s'entasser et plomber complètement la vie des Devereaux.

Peut-être trop pour moi ? Car en ouvrant ce roman je m'attendais à un policier/thriller, hors il faut attendre le dernier tiers du livre pour voir débuter réellement l'enquête.
Ce roman est beaucoup plus un pur roman noir mâtiné d'une enquête en arrière plan. C'est finalement l'histoire de la famille qui est au centre de ce roman. Et sur ce plan là chapeau bas à R.J. Ellory car j'ai rarement lu un livre avec les personnages décrits avec une telle précision et autant décortiqués. Il dépeint magistralement les sentiments et la psychologie de cette famille.
On navigue à travers tous les regrets de Jack, tous ses ressentiments, sa solitude mais également ceux de sa famille.

Donc au final, il faut vraiment avoir en tête en commençant ce roman que l'on est plus dans un magnifique roman noir qu'un thriller afin d'éviter la petite déception et les longueurs que j'ai pu ressentir au cours de ma lecture.

Je remercie les éditions Sonatine et Netgalley pour la lecture de ce roman.


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Retour à « Despairville ».

Au fin fond du « trou du cul du monde » : Jasperville, ville minière isolée dans l'enfer blanc du grand nord Québécois, une région inhospitalière, un climat menaçant, des habitants fragilisés, déracinés, dépressifs, suicidaires ou fous... L'alcool y coule à flot. Des jeunes filles y meurent éventrées victimes d'animaux sauvages ou d'une créature surnaturelle avide de chair humaine, le Wendigo ?

C'est dans cette atmosphère qu'est venue s'installer la famille Devereaux qui vit tranquillement son petit bonheur jusqu'à l'enchaînement de dérèglements générateurs de drames, de malheurs qui pousseront le fils cadet Jacques à la fuite. 26 ans après, dévoré par la honte, la culpabilité et le remord, il doit revenir dans cette ville maudite.

Très finement, JR. ELLORY développe en parallèle présent et passé : le long retour au bercail de Jacques et l'ensemble des faits qui l'ont poussé à fuir lâchement… le récit se déroule dans un décor glaçant presque sans relief avec une forme d'opacité tenace et tétanisante.

Il ne s'agit pas d'un roman policier ou d'un thriller. L'enquête n'a vraiment lieu que dans les derniers chapitres et le coupable est à peu près sans intérêt. Nous sommes davantage dans un roman psychologique très noir où sont abordés des thèmes pesants qui brident les individus et nient toute liberté: ainsi, la famille détruite et destructrice, le passé plombant des affaires non résolues, le prix de nos fautes ou de celles de nos parents, l'environnement âpre et vampirisant, la superstition et les folles légendes qui prennent le pas sur la raison…

On ne rit pas. On ne sourit jamais. S'assurer de n'être pas au creux de la vague pour affronter pareille noirceur sur laquelle l'auteur a tenté de mettre quelques gouttelettes rosées dans les dernières pages.

Manque de pot, je l'ai lu quand madame ou monsieur covid me rendait visite. Alors, noir c'est noir...

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J'ai préféré toute la première partie, tant qu'il y a des flashbacks sur le passé de la famille Devereaux, j'ai bien aimé. Par contre après, dès que Jack arrive sur place, j'ai trouvé qu'il bouclait l'enquête assez rapidement et facilement (surtout après tant d'années à patauger).

En ce qui concerne l'écriture, peut-être que je ne vais pas me faire que des amis, mais je l'ai trouvée assez... plate. Etant donné le décor, il y avait beaucoup de potentiel, et pourtant je n'ai jamais vraiment ressenti le froid extrême ou les bourrasques de vent (pour l'anecdote, j'ai enchainé avec un polar qui se déroulait en hiver à Paris, et j'ai eu davantage froid en lisant certaines de ses pages qu'en lisant ce Ellory !). C'est d'ailleurs ce que j'avais aussi ressenti en lisant Les neuf cercles : je n'y avais cru qu'à moitié, avec l'impression d'évoluer dans une Amérique de carton-pâte. Je me demande si ce ne serait pas dû au fait qu'Ellory place ses intrigues dans des décors où il n'est pas forcément allé, et que par conséquent ça se ressent dans la transposition à l'écrit de ces décors "imaginaires", qui peinent à me convaincre et à me transporter..

Mais malgré ces quelques défauts qui m'ont fait tiquer, outre une première partie que j'ai trouvée réussie, Ellory a réussi à me toucher vers la toute fin, lors d'un des derniers dialogues entre les deux frères Devereaux. Donc au final, une lecture plaisante malgré tout.
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Il s'agissait de ma première expérience de lecture d'un livre de R. J. Ellory, et mes attentes étaient élevées, en raison des excellentes critiques. Pourtant, j'ai l'impression d'être passée à côté de quelque chose. Je n'ai pas réussi à percevoir ce que d'autres lecteurs ont trouvé dans ce livre.

Le roman m'a semblé sombre et froid. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages et à leur trouver de la profondeur. J'ai également noté la présence de nombreuses longueurs inutiles, ce qui a rendu ma lecture longue et éprouvante.

Peut-être qu'un autre ouvrage de cet auteur pourra me réconcilier avec son style, mais cela ne se fera pas tout de suite.
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Une série de meurtres dans les années 70, dans un trou paumé du nord du Québec. 8 mois d'hiver dans cette ville minière presque artificielle. Tout le monde, ou presque est salarié de la mine. On y arrive facilement, on en repart rarement. Jack, le protagoniste l'a quittée à l'age de 17 ans, laissant son petit frère de 11 ans aux prises avec leur père veuf alcoolique et violent. Il a aussi laissé Carine, son amour, bref il a lâchement fui. Sans jamais se reconstruire, il y revient 25 après car son jeune frère a agressé celui qu'il croit coupable de la série d'assassinats des années 70. Sauf que la réalité n'est pas si simple.
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