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3,31

sur 861 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une lecture qui me laisse circonspecte. Ai-je ou non aimé ce livre ? La difficulté à répondre à cette question me laisse croire que ce n'est pas un coup de coeur. Et pourtant…

Ce roman se déroule en une nuit, à Vienne, chez un musicologue orientaliste et insomniaque. Se croyant à la fin de sa vie – le lecteur ne saura jamais s'il est un véritable hypocondriaque ou si son mal est réel –, il se remémore ses voyages, ses rencontres et son amour pour une chercheuse française, Sarah. L'ensemble est poussif, fait d'une suite de références orientalistes qui ne doit parler qu'aux spécialistes. On ne retient rien de cette logorrhée interminable et fatigante qui fait le va-et-vient entre Orient et Occident. Ce n'est même pas un discours scientifique puisqu'il n'y a ni construction théorique ni thèse, on en vient même à croire que l'auteur s'est perdu dans ses recherches documentaires.

On comprend peu à peu que c'est une astuce littéraire pour nous faire entrer dans l'état d'esprit du personnage, ses hésitations, ses souvenirs, cette nuit qui n'en finit jamais. Peut-être est-ce également une façon pour l'auteur de recréer cette sensation, si souvent évoquée au cours du texte, que provoque l'opium : la perte de repères, le flottement.

Malgré cette logorrhée pseudo-scientifique, malgré la lenteur du récit tiraillé entre une histoire d'amour dont on ne sait pas si elle existe vraiment et des références orientalistes que l'on comprend (ou non !), malgré tout, on est touché. Il y a une touche de poésie dans ce roman mais elle méritait mieux que de se retrouver engloutie dans un salmigondis qui accumule les références livresques. Elle aurait pu jaillir d'une réelle expérience de vie dans les pays évoqués mais, visiblement, ce n'est pas le cas. Ou peut-être que Mathias Énard, à l'instar de ses personnages, s'est contenté de rester dans des cercles très fermés de diplomates et d'intellectuels.

Cela aurait apporté une épaisseur vivante au récit. À force de vouloir étaler des connaissances, l'auteur se perd et oublie de nous raconter une histoire qui nous parle de nous en tant qu'êtres humains. Cette touche d'universel n'est présente qu'au dernier chapitre et je crains que beaucoup aient abandonné la lecture avant. Dommage.
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Qu'on se le dise, Boussole est un pavé, un pavé qu'il faut prendre le temps de décortiquer, prendre le temps de découvrir tant ce récit est riche. C'est la première fois pour ma part que je lis non seulement cet auteur, mais que je lis un roman titulaire depuis quelques mois de cette consécration qu'est le Goncourt du Roman. Un prestige ! Et ce roman, ce cru 2015 de la cuvée Goncourt ne se déguste pas à la légère. Autant vous le dire tout de suite, réunissez bien tous vos neurones, et préparez le dictionnaires a moins que vous ne soyez un de ces lecteurs assidus et érudits car ce roman s'adresse a vous. Roman érudit.... Certes beaucoup trop pour moi ! Boussoleboussole ! Une lecture/écoute réservée a un lectorat averti, mais je vais vous confier un petit secret....
En fait, si j'ai réussi a tenir le coup a la lecture de ce texte, c'est grâce a la voix de l'auteur ... celle que l'on entend dans le livre audio paru chez Audiolib tout récemment .... L'auteur lui même dévoile et sublime son oeuvre, de par la nuance, la sensibilité, la musicalité de la voix. C'est particulièrement délicat, tendre et attachant. de plus, si tous les mots ne peuvent être compris, même avec un dico, on peut s'attacher a d'autres éléments, se laisser porter par l'histoire et en découvrir des subtilités au travers de références musicales (entre autres). Une façon de s'approprier autrement le récit Ce qui en a fait pour moi une lecture-écoute lente, certes et une expérience pas désagréable du tout. Un livre que je réécouterai certainement en ayant pris un peu plus de "bouteille" en tant que lecteur. Assurément. ! Merci Audiolib, et Merci Mathias ENARD de vivre et de faire vivre autant votre texte, d'y mettre autant de sensibilité, de nuance, tant l'exercice est périlleux !
Lien : http://carnetsvie.blogspot.f..
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De nombreux commentaires ont (déjà) été écrits sur le prix Goncourt 2015. La lecture de « Boussole » ne laisse pas indifférent, elle nécessite attention et demande des efforts. le lecteur suit l'insomnie d'un musicologue viennois, Franz Ritter, dans ses souvenirs orientaux et son amour pour Sarah qu'il a suivie en Syrie, en Irak et en Iran. le récit est dense et mêle de nombreuses références aux musiciens, écrivains, lettrés qui ont étudié les liens du monde occidental avec l'univers oriental. Mathias Enard y développe une grande érudition, cependant, quelques passages s'apparentent davantage à un essai savant sur l'Orient. le roman alterne les souvenirs des moments vécus avec Sarah et des exposés qui semblent (parfois) pesants. le rythme est imprimé par le flot de phrases longues bercées par un souffle narratif. le lecteur est emporté par une tornade de descriptions, impressions, sensations au goût exotique. le livre ne manque pas d'humour, les personnages rencontrés sont typés, décrits dans leurs manies, et apportent une touche d'humanité au développement savant. Il est bavard, n'est-ce pas ce que reproche Sarah à Franz lors de leur rencontre à Vienne ? La référence aux lieux (Palmyre, Damas, Téhéran..) et la mise en perspective historique et culturelle affirment l'intérêt du lecteur soumis à une actualité complexe et « chargée ». Un livre, donc, dérangeant dont la composition et le rythme emportent le lecteur sur des chemins de la connaissance d'un monde proche…et dissemblable.


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J'ai beaucoup aimé entrer dans cet écrit si érudit. Quel plaisir de retrouver Goethe, Balzac, et d'apprendre quelques anecdotes à leur sujet.
Par contre, les passages évoquant la musique classique (à laquelle je demeure hermétique) et ses auteurs m'ont paru d'une longueur - langueur insupportable.
Oui, j'avoue, j'ai tourné des pages sans les lire!
Autant je me suis régalée à lire le récit de ces nuits à la belle étoile et de ces rencontres orientales, autant je le suis perdue dans les questionnements existentiels du narrateur.

Je rejoints certaines critiques sur le constat suivant: nous n'avons pas affaire à un roman mais plutôt à un récit documenté ou à un essai romancé.

A lire en connaissance de cause, donc.
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Trop peu roman, avalanche de détails (sans doutes vrais) de toutes natures tendant à illustrer l'évolution des rapports orient occident. Cela ressemble plus à une thèse de doctorat qu'à un roman et cela rend la lecture pénible.Cette érudition (réelle ou affichée) et assénée parait prétentieuse.
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On ne reprochera pas au jury du prix Goncourt son éclectisme, capable qu'il est d'honorer tantôt un petit roman (Chanson douce) tantôt une somme comme ce "Boussole".
Mathias Enard a réalisé un travail considérable, sur le thème de la recherche des connexions entre les cultures européennes et orientales. D'abord, les musiques, puis tous les autres liens: l'histoire, la littérature, les expéditions, les recherches, les hommes et femmes célèbres…. Nous sommes en présence d'une abondance de références culturelles qui sont souvent pour le lecteur des découvertes, mais leur profusion, la densité de ce texte sont telles qu'il en devient à peine lisible. La lecture de ces empilements est souvent difficile, et, franchement, on s'y perd. Il y a par conséquent une opposition entre l'intérêt - immense - de ce que ce livre contient, et l'intérêt - variable - que l'on éprouve à sa lecture. Trouve-t'on du plaisir à lire une encyclopédie? Il y a bien une limite à l'exercice dans lequel s'est lancé Enard, à tel point que l'on ne pourra conseiller ce livre qu'à un lecteur véritablement intéressé par le sujet, et capable d'endurance.
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Accrochez vous !
Le style est un ravissement. Les errements intellectuels du héros sont très difficiles à suivre. le lecteur est bercé, voyage, mais est souvent étouffé par la culture de l'auteur ( musique, moyen-orient, orientalisme ) jetée en pâture sans retenue.
A découvrir.
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De très belles pages très intéressantes, malheureusement l'ensemble du livre est un casse tête. Que de noms souvent inconnus du lecteur et qui auraient peut-être mérité quelques explications. Dommage.
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L'auteur nous invite à voyager en Orient à travers la musique, la poésie et la littérature. L'opium, l'alcool et le plaisir charnel sont omniprésents dans les différents récits où le lecteur croisera au détour des anecdotes Litz, Flaubert, Beethoven, Chateaubriand et bien d'autres personnages moins célèbres, mais aux destins incroyables. Un livre rempli de références, de savoirs, de connaissances, de découvertes, mais sans aucun ordre chronologique ce qui rend la lecture parfois difficile. Un livre riche, trop riche même. Un roman d'amour pour la culture orientale où Mathias Enard nous rappelle, dans ces temps troubles de l'islamisme radical, toute la richesse de l'orient. Pour vraiment apprécier cet ouvrage, peut-être faut-il le lire à dose homéopathique.

Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Franz est insomniaque et pense avoir une maladie incurable, c'est un musicologue spécialiste de la musique orientale. Un soir, sans pouvoir trouver le sommeil, il ressasse ses souvenirs en pensant à Sarah, un amour lointain. Pelle mêle, il nous raconte l'Orient, Baudelaire, Beethoven, Nietzsche, Balzac, l'opium et bien d'autres histoires.
On adhère ou on arrête, le fait que l'auteur raconte lui même ses lignes en livre audio m'a permis d'aller jusqu'au bout en me laissant bercer par les mots.
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