Boussole

Un voyage dans l'Orient des orientalistes. Dans la chambre du narrateur à Vienne. Original. Des pages qui vous transportent, d'autres qui m'ont ennuyées.

[...] Pour lire Boussole, il faut avoir du temps. Mais il ne faut pas nécessairement tout connaître de l'Orient. Mathias Énard nous tend la main, conteur et pédagogue. Un peu comme s'il nous murmurait : Si tu ne sais pas, ce n'est pas grave, je te raconterai tout et tu comprendras. Et si j'en laisse de côté, tu choisiras, tu chercheras, ou tu resteras dans le flou. Mathias Énard nous laisse une liberté précieuse : le choix de lire son ouvrage comme un roman, comme un livre passeur d'histoires, ou comme un livre d'Histoire. [...]
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La boussole est un roman sur la rencontre entre l'Europe et l'Orient. Franck Ritter est un universitaire autrichien, musicologue, spécialisé la musique orientale. Angoissé par une maladie et sa mort qu'il sent venir, il ne trouve pas le sommeil, et le récit se poursuit au gré de son insomnie. Plus la nuit avance, plus il repense à sa vie, ses souvenirs de voyage entre Istanbul, Alep, Damas… Sarah, le grand amour de sa vie, hante ses pensées. Un peu érudit au départ, au fur et à mesure du roman, le personnage prend de l'épaisseur et on voyage avec lui du fonds de sa chambre à la découverte de l'Orient. J'ai beaucoup apprécié de récit introspectif, la réflexion sur les voyages, la fascination pour l'ailleurs avec ses découvertes et ses désillusions. J'ai adoré ses récits de voyages : les ballades à la découvertes des quartiers secrets d'istanbul, les nuits dans les vestiges (disparus...) de Alep. Mathias Enard est passionné par l'orient et nous invite à sa découverte, de manière sensible, personnelle...

Un ardu mais formidable roman d'érudition. On apprend beaucoup quand on lit Matthias Enard, on écoute aussi la musicalité et le rythme des mots et du texte. Si on prend le temps de lire quelques phrases à voix haute on se rend compte que au delà d'être un excellent romancier c'est surtout un grand poète.

C'est un récit foisonnant, où l'on peut se perdre sans boussole... Mais une belle histoire d'amour et un roman dont les personnages grandissent, vieillissent, tout en ne se débarrassant pas tout à fait de leur passé.

La lecture de ce roman est d'une monotonie affligeante. On ne ressent absolument rien qui vient perturber cette monotonie, si ce n'est un ennui épuisant à devoir lire - d'une traite - des phrases-paragraphes où l'auteur rallonge l'ennui à coup de virgules ! C'est bourré de détails pour ne rien raconter à proprement parler. Et c'est cette absence de "récit" que je lui reproche au fond.

Ironiquement, ce sont les passages que l'auteur n'attribue pas à son protagoniste (celui qui parle de la première guerre mondiale, celui de la Révolution en Iran...etc.) que j'ai le plus apprécié pour toutes les choses qu'ils racontent en si peu de lignes.

Un Goncourt différent de beaucoup. Pas du tout auto-centré comme souvent mais une somme d'érudition. La langue est magnifique et c'est également un roman d'amour passionné en même temps qu'une déclaration d'amour à l'Orient et l'orientalisme. Mais l'érudition peut apparaître excessive et échapper à certains par moment (dont moi je le reconnais).

Plus une thèse universitaire sur les orientalistes qu'un roman, "Boussole" m'a un peu perdue tant l'écriture était foisonnante. Mais c'est très intéressant.

Petite musique d'une nuit d'insomnie orientale, ou pérégrination nocturne orientale, au choix.