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3,22

sur 325 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au travers de plusieurs de ses romans, j'avais déjà pu apprécier le talent de l'auteur qui nous emmène à chaque nouveau récit dans des mondes différents. Son érudition mêlée à son art de conter est infinie.
Dans son dernier roman, c'est sur les pas de David Mazon, jeune chercheur en ethnologie qui se consacre à sa thèse sur » la vie à la campagne au XXIe siècle » que Mathias Enard nous entraîne. Et voilà le lecteur propulsé dans un village poitevin près de Niort ou le héros, monté sur une mobylette hors d'âge, parcourt la campagne à la recherche de témoignages. Les personnages qu'il côtoie sont tous savoureux qu'il s'agisse du maire et croque-mort, du tenancier de bistrot ou de ce peintre dont l'inspiration est scatophage. Et, entre choux et salades, le jeune ethnologue un peu perché va rencontrer l'amour tout en poursuivant une correspondance amoureuse avec Lara sa petite amie restée à Paris. Tout cela serait très classique s'il n'y avait ces petites histoires de réincarnation des personnages et de leurs aïeux (ce qu'on nomme la métempsychose) en humains ou en animaux. Cette intrusion dans le fantastique permet des diversions historiques ou naturalistes et l'on assiste aux amours d'un sanglier solitaire et à la rencontre d'une punaise de lit et de Napoléon Bonaparte himself !
Car, vous l'aurez compris, ce roman plein d'humour est truffé d'anecdotes cocasses et farfelues qui s'entrecroisent avec bonheur à du plus sérieux comme l'histoire de la région, la gastronomie, la littérature et la langue.
Mais, pour moi, le morceau de bravoure c'est la soixantaine de pages contant par le menu (en suivant le menu !) cet épisode qui a donné son titre au roman : le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs. Vegans, passez votre chemin, car on nage dans la crème et le beurre, on s'empiffre de chair et de graisse et on termine en apothéose par une bataille de choux à la crème. C'est bougrement goûteux, truculent et rabelaisien en diable et on en reprendrait bien une resucée.
Roman savoureux à la lecture gouleyante.
Je souhaite bon appétit aux futurs lecteurs… !
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Mathias Enard, une fois de plus, me surprend, me scotche, m'embarque, me déstabilise...
Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs est un vrai morceau de littérature : banquet pantagruélique, comme il se doit, mais aussi érudit, issu du terroir traditionnel, éclairé de connaissances théologiques, épicé de vulgarités délayées dans force libations... Tout ça chez un même auteur, dans quelque 350 pages. Avouez que ce n'est pas à la portée de n'importe quel auteur ! Oui, certains passages peuvent être un peu "saoulants" ( au propre et au figuré), d'autres tirades un peu superfétatoires, mais dans l'ensemble, je salue la maîtrise du contenu et du style. Décidément, M.Enard est incomparable. J'espère qu'il s'est autant amusé à écrire que moi, à lire.
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a la maniere d un levi strauss en herbe, david , narrateur initial et final , nous donne à lire son carnet d ethnographe etudiant , fraichement debarqué sur le terrain . Entre plaine et maree , le voila parti a la découverte d un ancien monde....dans les deux-sevres . Sur des variations d époque, de narrration et points de vue , un panaroma grandiose d'une histoire de petites gens. Mathias enard façonne ses recits avec une même minutie et une meme erudition . Entre oralité et classisicisme ,l auteur module l expression de ses personnages et parvient à creer des récits, subtils et extremment immersifs
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J'ai adorée.
Et je ne sais pas trop pourquoi. Est ce l'histoire de ce doctorant parisien débarqué dans un trou de la campagne poitevine ?
Ou le récit du festin des fossoyeurs ? un truc à faire une indigestion juste à la lecture.
Ou encore les récits parallèles des vies antérieures ou postérieures de personnages ?
Enfin globalement, j'aime beaucoup la plume de cet auteur, qui m'emmène loin dans l'imaginaire et le rêve. Pourtant ça pourrait être du cauchemar, le sujet principal étant la mort... le truc qui nous fait peur à tous, mais auquel personne ne pourra échapper.
Et j'ai aimé, je me suis oublié en écoutant ce roman.
Donc mission accomplie : déconection de la réalité parfaite
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un délirium pas « tremens », un roman picaresque avec le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs en point d'orgue ! le jeune thésard en anthropologie, David Mazon s'installe dans un village du marais poitevin, pour y étudier les us et coutumes de ses habitants . Son installation, ses premiers liens avec la population le conduisent inévitablement à rencontrer Martial, maire de la commune, mais aussi patron de la petite entreprise locale des pompes funèbres. Il plante un décor, géographique, historique , humain pour laisser rapidement la place au narrateur qui développe, enrichi, raconte, invente, fait vivre tout cet environnement à sa façon. La montée en puissance de l'histoire est conduite avec des références historiques, littéraires, mythologiques qui remuent le terreau initial avec brio et intelligence pour le faire évoluer vers l'acmé délirante, bourrée d'humour rabelaisien et jubilatoire de la narration. Les réincarnations successives des protagonistes amplifient savoureusement la trame romanesque en lui donnant beaucoup de rythme et de drôlerie. Après ce grand souffle épique délirant, on retrouve notre faire valoir anthropologue qui compose avec une normalité apaisante dans ce petit coin de campagne sympathique. Mathias Enard nous offre là un grand régal de lecture érudite et drôle.
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Mathias Enard est un écrivain de l'universel. A partir d'un territoire qu'il connait bien , où plongent ses racines: les Deux Sèvres, il réussit à emmener le lecteur dans un panoramique étourdissant qui balaye les siècles, dans la polyphonie de la langue et des cultures. Une profonde unité s'affirme alors, qui relie aujourd'hui à hier, et chaque manifestation de vie en porte les traces.
Le livre s'ouvre sur la carte détaillée de ce territoire des Deux Sèvres, entre Niort et l'océan, au fil de la Sèvre Niortaise qui draine avec ses affluents le beau marais poitevin. Sitôt la carte examinée, le lecteur ne manque pas de remarquer la dédicace qui ouvre le roman:
 « Aux penseurs sauvages »
Dès lors il est averti que derrière les pas de David Manzon, ethnographe parisien en quête de matériau d'étude dans cette campagne profonde, rien ne saurait s'arrêter à la surface des choses vues. L'installation de David Manzon dans le marais structure la première partie du roman, solidement inscrite dans le quotidien et ses petites misères, avec le seul décalage d'un humour résolu. Avec virtuosité l'auteur progressivement nous fait passer de l'autre coté du miroir, par la force de l'imagination et les magies du langage: la grande chaîne de l'universel traverse alors les hommes et les bêtes, car la vie se reforme à l'infini dans des réincarnations diverses, jusqu'aux créatures les plus minuscules et quasi insignifiantes à nos yeux d'humain. La célébration de la vie trouve alors son paroxysme dans le banquet annuel des fossoyeurs qui fait renouer le récit avec les hautes heures rabelaisiennes de ce pays, tant par la langue et la délectation du langage que par l'avalanche des saveurs.
Un roman virevoltant, étourdissant, réjouissant.
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Pas d'hésitation, c'est un chef d'oeuvre, un roman total, d'une ampleur cosmique. Pour la notation, 5 ne suffit pas, il faudrait une échelle ouverte...

Tout part apparemment du sympathique David Moizon, thésard en ethnologie (j'ai trouvé qu'il ressemblait beaucoup au héros de « l'Auberge Espagnole »), qui vient planter sa tente dans les Deux-Sèvres, dans la plaine, à la frontière du Marais Poitevin, pour étudier la ruralité, dans le fil des multiples études que cette discipline consacre maintenant à la France contemporaine, Il s'installe donc à la Pierre Saint-Christophe ; et cette thèse, il ne la fait pas ; ou plutôt si, il la fait ; car il nous livre son journal d'enquête, certes fiction, mais décrivant la réalité profonde de cette France rurale qu'il apprend à connaître et à aimer beaucoup mieux que ne pourrait le faire la prose aride d'une thèse doctorale. Et cet échec apparent est une réussite qui changera sa vie ; car cette thèse, qu'en aurait-il fait, pauvre doctorant coincé dans une nasse dont il ne pourrait sortir, avec beaucoup de chance, que pour enseigner à d'autres la discipline qu'il étudie.
Mais il choisit de vivre sa recherche, plutôt que de l'écrire. Car son journal est la meilleure des ethnographies possibles. Et il est bien injuste, comme le font certains, de traiter David de fainéant.
Après tout, Balzac est bien le meilleur ethnographe de la France de la Monarchie de Juillet. Et les Sciences Humaines ont longtemps été une branche de la littérature avant de se constituer en tant que sciences.
Pour en finir avec la question de la thèse, ceux qui comme moi se sont essayé en quelque matière à cette noble entreprise (comme Moizon, je ne l'ai pas finie) apprécieront l'humour avec lequel sont narrées les relations entre Moizon et son directeur de thèse. Et il y a là l'amorce d'une étude ethnographique de la curieuse tribu des universitaires et doctorants, avec ses mâles dominants, des shamans, ses rites d'hommage et de soumission,


Et ainsi, au-delà de l'entreprise et de la vie personnelle de David, nous avons une description sensible, tendre et juste d'un bout de France rurale (et pas que de celui-là) telle qu'elle meurt de sa dernière mort dans notre société où, pour reprendre une formule du bon Philippe Meyer, « le progrès fait rage ».
Nous apprenons à connaître et à aimer ses habitants, jusqu'aux plus humbles animaux ; ils ont leurs qualités et leurs défauts, leurs histoires, toujours dramatiques comme la vie même, et se terminant comme elle, par la mort, mais suivie de la roue des réincarnations, dans l'avenir ou dans le passé, en homme ou en animal, et pour chacun selon son karma.
Nous sommes dans un temps circulaire ; et le mur qui semble barrer le futur n'est rien, puisque la roue tourne dans les deux sens, que le temps n'a pas de sens, et que passé et avenir fusionnent ;
Et lorsqu'on plonge vraiment dans le livre, cette conception du monde apparaît comme la vérité ; elle l'est, dans l'univers du livre.


La peinture de cette fresque totale nécessite des changements de points de vue, et la voix de David alterne avec celle du narrateur omniscient, nécessaire pour accéder au niveau cosmique auquel accède

Il est question de la vie ; et aussi de la mort, toujours présente et mêlée à la vie. Et en en vient au Banquet Annuel de la Confrérie des Fossoyeurs, banquet énorme, rabelaisien, lourd des descriptions presque voluptueuses de l'énorme entassement des victuailles, et des vins qui les accompagnent, et ponctué des discours des principaux fossoyeurs, amusantes dissertations métaphysique. norme.
Il faut bien comprendre le rôle du banquet : il ne s'agit pas d'une description « rabelaisienne » comme on dit. Rabelais a dit ce qu'il avait à dire, et il n'y aurait guère d'intérêt à le plagier.
Ce banquet, qui offre une description outrée de la vie charnelle ruisselante, ne se comprend qu'en contrepoint des diverses dissertations sur la mort qui le ponctuent, antithèse sur laquelle certains lecteurs ne s'arrêtent pas assez.
Thèse, antithèse, la synthèse c'est la banquet ; il faut s'abandonner à son atmosphère dionysiaque, sans faire la fine bouche sur la quantité des mets.
C'est ce que font nos bons croque-morts.
Et puis ils sont tous saouls comme bourriques, et puis ils dessoulent, et puis ils récitent quatre vingt dix neuf façons de dire « mourir » en Français. Et puis c'est fini, ils retournent enterrer les morts, la vie reprend. Et le lecteur lui-même est saoul d'avoir lu ce texte énorme

Que dire encore ? le livre n'est pas racontable, mais il y a bien d'autres choses

Il y a aussi la poursuite de l'aventure personnelle de David, qui trouve l'amour et la néo-ruralité réunie ; et l'auteur nous fait la grâce de cette happy end provisoire.

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Cela commence d'une façon plutôt banale : un jeune ethnologue en passe d'écrire sa thèse, s'installe dans un village de la campagne niortaise, à deux pas du Marais poitevin, dans le but d'étudier les us et coutumes des autochtones. C'est déjà sympathique, teinté d'ironie, illustré de portraits de personnages souvent décalés, bien ancrés dans leur territoire.
Puis, l'ouvrage change de registre et décolle pour un univers rabelaisien : l'auteur se déchaîne, la « Roue du temps » la Mort, est là qui emmêle les destins, pousse à une ripaille gargantuesque ceux qui la servent au premier rang, les fossoyeurs de nos villes et villages réunis dans un immense banquet. Sur la fin l'auteur revient peu à peu à des destins individuels, entraînés par L Histoire et les passions.
On lit d'une seule traite ce livre de 400 pages, s'appuyant sur une solide culture historique et géographique de ce sud-Poitou d'où est originaire l'auteur. C'est écrit avec une grande habileté, mêlant genres et styles, drôle et macabre à la fois, truculent, excessif, rabelaisien et parfois tendre et poétique.
Un régal, un immense plaisir de lecture
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Deux Sèvres, région natale de Mathias Enard. Son personnage David Mazon, ethnologue, s'installe là dans une ferme du Marais Poitevin pour écrire sa thèse sur le monde rural. Dans cette unité de lieu on découvre avec lui ses logeurs, les habitués du café, les voisins et Monsieur le maire fossoyeur. Tout un univers vivant et pittoresque sous le regard neuf de David.
La performance de Mathias Enard consiste à bouleverser la temporalité au gré des caprices de la Mort et de la Roue du Temps . Ainsi par exemple dans un même chapitre se côtoient Napoléon, Agrippa d'Aubigné Clovis et les habitants du crû. Petite et grande Histoire s'entremêlent , le tout fourmillant de récits épiques ou rocambolesques. Point d'orgue : le chapitre rabelaisien du fameux banquet !
Une lecture réjouissante !

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Bien difficile de faire le bilan d'une lecture dont je suis finalement sortie satisfaite, après être passée par des phases d'intérêt, de plaisir littéraire, mais aussi des moments de vertige ou d'égarement. .
Tentons à présent de traduire les étapes de cette «  douche écossaise » !!

Le personnage principal du roman : David Mazon, anthropologue parisien est chargé, pour les besoins de sa thèse, de mener une enquête ethnographique dans petite commune des Deux Sévres : La Pierre Saint Christophe, dont il découvre progressivement les habitants .
Le roman s'ouvre sur le journal de bord qu'il rédige dès son arrivée, texte factuel de 70 pages qui couvre une période de un mois, celle de la prise de contact .
Signalons que ce journal ne sera repris qu'après 10 mois d'interruption et après 250 pages, dans la partie 7, la partie finale où se clôt l'intrique romanesque amorcée dans les premières pages .

LE BANQUET ANNUEL DE LA CONFRERIE DES FOSSOYEURS est un roman à la construction déroutante dont on découvre progressivement les règles en cours de lecture .
Une construction de forme concentrique dans laquelle 6 parties entourent une partie centrale, la quatrième, un morceau de bravoure qui donne son titre au roman .

Que se passe-t-il donc entre temps,dans ces parties 2et 3, puis 5 et 6 ?
On y retrouve par moments certains des personnages du village mais reliés et entremêles étroitement à ceux d'un passé lointain par la croyance en la réincarnation des âmes qu'annonce la phrase en exergue du roman «  Dans nos nos existences antérieures nous avons tous été pierre, rosée, vent …...tortue, oiseau ou mammifère »
J'ajouterai que, entre chacune de ces parties, Mathias Enard glisse quelques pages qu'il intitule Chanson qui relatent une anecdote qui renvoie à une chanson du répertoire populaire.

Une architecture savante et quelque peu déconcertante, vous en conviendrez, qui mêle et entrecroise époques et situations.

Mais qu'en est-il, me direz-vous, de cette partie 4 : le banquet de la confrérie des fossoyeurs ?
Certains des membres de cette confrérie exercent leurs fonctions dans la commune dont le maire est à la tête d'un entreprise de pompes funèbres .
Il a cette année l'honneur et le privilège d'accueillir dignement «  croquemorts, fossoyeurs, enterreurs, thanatopracteurs » membres de cette confrérie représentant toutes les régions de France .
La tradition impose qu'on fasse bombance autour d'un banquet gargantuesque où alternent ingestion de force denrées solides et liquides . On y bâfre, on s'y rince les dalles assoiffées, on y chante, on y roule sous la tables.
Un morceau de choix dans le roman où le lecteur revisite l'univers de Rabelais. Il y retrouve , adaptés au contexte du banquet, des allusions à Gargantua, à Badebec, à l'abbaye de Thélème . Mathias Enard a su s'approprier la « substantifique moelle » de l'écriture rabelaisienne, la pasticher habilement . Tout y est « hénaurme » !
Ceux qui connaissent Rabelais se retrouveront dans l'univers de « Maître François », mais il se pourrait aussi que d'autres tournent rapidement les pages de cette partie..... Pour ma part, je l'ai trouvée jubilatoire d'un point de vue littéraire, j'en ai dégusté les énumérations , les accumulations, les hyperboles.

Ce fut une parenthèse bienvenue après les parties 2 et 3 dont la teneur historique m'a paru plutôt pesante et les allers retours entre passé et présent un peu étourdissants. ( les parties 5 et 6 reprennent d'ailleurs ce schéma ) On y voit passer, depuis l'époque des Carolingiens jusqu'à l'époque moderne, grand nombre de Poitevins, certains glorieux ou récurrents comme Agrippa d'Aubigné : le « poète guerrier » ou des personnages de la commune dont les âmes auraient émigré, par le biais d'animaux jusqu' aux actuels habitants du village.
Je dois avouer que ces constants aller-retours entre passé et présent m'ont donné le tournis , ne sachant plus qui était relié à qui et par l'intermédiaire de quel animal.... ….
J'ai apprécié ensuite que la partie 7 me ramène plus sobrement à La Pierre Saint Christophe actuelle, au personnage de David, l'anthropologue, aux liens qu'il entretient avec les membres de la commune et au destin qu'il va se choisir.

Les talents de Mathias Enard sont ici multiples tant dans le grand nombre d'événements historiques relatés que dans la variété des tons employés . Il s'y révèle aussi à l'aise dans la démesure du banquet ou le grossissement des passages d'épopée guerrière, que dans la finesse descriptions multisensorielles des paysages brumeux des Deux Sèvres , région de son enfance, terre de marécages , de chasse et de pêche.

Un roman foisonnant, puissant, érudit, dont la richesse est liée aux nombreuses interactions textuelles qu'il entretient avec d'autres oeuvres d'époques diverses ( citées souvent en référence) que l'auteur adapte, transforme, et qui interagissent pour tisser et ensemencer une oeuvre nouvelle.
Un roman m'est apparu comme l'équivalent littéraire d'un lieu que Mathias Enard évoque dans la partie 5 : la maison de l'écrivain Pierre Loti, à Rochefort, qui concentre en un même lieu des éléments de décoration appartenant à des époques et des civilisations différentes.
Un roman-monument qui mérite une visite  !
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