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Out of the blue tome 2 sur 2
EAN : 9781949028164
72 pages
Aftershock Comics (30/07/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
Jamie McKenzie’s fighter-bomber strike missions against the Germans get even deadlier, but his ongoing feud with his own commanding officer is no picnic either. His loving wife Beth provides a surprise or two of her own- but Jamie soon finds that there are those who’ve paid a steeper price than himself in the battle with Hitler’s Reich. The stage is set for a showdown high above the frozen fjords of Norway, as a horde of Nazi fighters lie in wait for the RAF Mosquit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le deuxième d'un diptyque formant une histoire complète pouvant être lue indépendamment de son prologue dans War Stories Volume 2 (2003) dessiné par Gary Erskine. Il est paru sans prépublication, pour la première fois en 2019, écrit par Garth Ennis, dessiné et encré par Keith Burns, avec une mise en couleurs réalisée par Rob Steen.

Jamie McKenzie est en train d'essayer d'entretenir la conversation avec Joseph Ranjaram, tout en pilotant le de Havilland DH.98 Mosquito, en revenant d'une mission. Comme il trouve que son navigateur ne l'écoute pas, il fait exprès de provoquer un raté dans un moteur pour inquiéter Ranjaram. Une fois qu'ils ont atterri à la base, le mécanicien Bird arrive pour effectuer un tour de l'avion et il retire un drapeau nazi pris dans le fuselage, faisant une remarque sur les conditions serrées de la mission. Les autres équipages arrivent et descendent de leur avion. Ils évoquent l'absence du capitaine Archie Broome, se souvenant qu'il avait parlé d'une réunion importante, raison pour laquelle il n'a pas participé à cette opération. McKenzie monte dans sa voiture, content de pouvoir rentrer chez lui plutôt que prévu. En conduisant, il sourit en repensant aux sensations en pilotant pendant l'opération. En pénétrant dans son salon, il y trouve le capitaine Archie Broome en train de savourer une tasse de thé, alors que son épouse Beth McKenzie est à l'étage. Elle redescend avec l'album souvenir de photographies prises à Édinbourg. Jamie McKenzie demande à Broome ce qui l'a amené là. Il répond qu'il avait fini plutôt et qu'il avait envie de dire bonjour. Beth propose à Broome que Jamie le raccompagne en voiture, mais il décline.

Une fois Broome parti, Jamie McKenzie demande à Beth ce qu'il faisait vraiment là. Elle le rassure sur le fait que le capitaine n'a rien tenté pour la séduire, n'a rien dit dans ce sens. Beth McKenzie indique à son mari qu'elle en a assez de sa mine dépitée, de son défaitisme, de sa propension à penser que tout le monde complote contre lui. Elle monte lui faire couler un bain, comme elle fait à chaque fois qu'il sort effectuer une mission en plein ciel. Un soir, à la base, le personnel militaire profite d'une fête, et le capitaine Bob Oxblood s'est mis au piano pour chanter des chants militaires de la première guerre mondiale. Jamie McKenzie finit par prendre conscience que la chanson de l'instant évoque la guerre contre les soldats indiens. Il se retourne vers Joseph Ranjaram ne sachant plus quelle attitude adopter. le capitaine Oxblood continuant de plus belle pour le plaisir de tous les militaires, McKenzie finit par demander à Ranjaram par quelle circonstance il s'est retrouvé à être navigateur dans l'armée britannique en Angleterre. Ranjaram raconte comment il a dû s'exécuter devant la volonté de son père. La soirée est bien arrosée, et McKenzie en a bien profité. Bob Oxblood vient demander à Joseph Ranjaram ce qu'il fera une fois la guerre finie, avec un sous-entendu méprisant.

Le premier tome se concentrait sur Jamie McKenzie, pilote d'avion militaire, vaguement défaitiste dans sa vie personnelle, excellent pilote, et pris en grippe par son capitaine, avec une position sociale privilégiée. La fin du premier tome laissait augurer d'autres batailles aériennes à venir et d'autres brimades de la part du capitaine Archie Broome. La scène d'ouverture montre des avions en formation serrée, et le lecteur retrouve de suite l'excellente qualité de reconstitution historique de cette bande dessinée. Les courtes biographiques en fin de tome indiquent que Keith Burns s'est inscrit à la Guilde des Artistes d'Aviation (Guild of Aviation Artists) en 2012, dont il est devenu un membre à temps complet en 2016. Il a bénéficié d'une exposition à son nom au Club de la RAF à Londres en 2016, et gagné le prix de la Peinture d'Aviation de l'année. le lecteur prend donc un grand plaisir à détailler les avions et les navires de guerre, en toute confiance quant à l'exactitude historique. Comme dans le premier tome, une ou plusieurs batailles aériennes ou attaques sur des navires sont mises en scène par chapitre. Non seulement, l'artiste se conforme aux formations de vol utilisées, mais en plus il sait rendre chaque combat lisible, que ce soient les attaques, ou le positionnement relatif des différents avions. le lecteur est happé par la tension qui habite les pilotes et leurs navigateurs, leur vie étant en danger.

Toutefois, comme dans le premier tome, l'objet de l'histoire n'est pas de reconstituer une bataille célèbre ou des affrontements connus. Les scènes de guerre ont pour objet de montrer cette composante de la vie des personnages, le déroulement de ces affrontements, l'implication de ces hommes, et les répercussions d'un tel engagement. Dès la deuxième séquence, Jamie McKenzie se retrouve dans son environnement privé, avec l'intrusion du capitaine Broome. L'artiste représente les personnages de manière naturaliste, avec des morphologies normales. Les hommes présentent généralement une allure plutôt virile, avec une certaine prestance, à l'exception du capitaine Bob Oxblood qui a acquis un fort embonpoint. Beth McKenzie ressemble toujours autant à une poupée Barbie pour ce qui est de sa silhouette, mais son visage affiche des expressions plus variées et plus nuancées. Keith Burns sait jouer avec rouerie sur les visages, le lecteur se demandant ce qu'il doit lire sur celui de Broome, une forme de malice agaçante, ou une réelle volonté de faire mal. Les émotions qui s'affichent sur le visage de Jamie McKenzie sont plus franches et plus honnêtes. Ceci participe pour chacun à montrer leur personnalité. le lecteur peut ainsi lire une partie de l'état émotionnel des individus, ce qui nourrit de manière essentielle le récit, par exemple pour les membres du club des Rats de Laboratoire.

Néanmoins, le récit ne tourne pas à la comédie dramatique, le comportement de Broome vis-à-vis de McKenzie restant un élément parmi d'autres, sans que cela ne vire à la persécution pathologique. le récit se focalise sur Jamie McKenzie qui apparaît dans toutes les scènes, sauf une de 3 pages, une discussion entre Broome et Oxblood. Pour autant, les seconds rôles sont aussi développés, que ce soit Ranjaram et ses motivations ainsi que ses aspirations, Beth McKenzie (le seul personnage féminin du récit) et ses propres aspirations, ou encore les motivations de Broome pour se comporter de la sorte. le récit ne donne pas une sensation de claustrophobie, car il ne se limite pas à une alternance de batailles aériennes et de discussions entre militaires. Il y a donc 2 soirées dans la base, quelques scènes dans le cottage des McKenzie, un voyage en train, un court séjour à Édinbourg. Si le récit se déroule bien dans un milieu masculin, Garth Ennis ne se focalise pas sur l'amitié masculine, et les verres descendus entre copains. Il ne reste pas non plus politiquement correct (l'échange de vue sur l'Inde entre Oxblood et Ranjaram), sans inclure non plus de moment dont il a le secret, un mélange d'horreur, de farce bien grasse et d'humour très noir.

Au fil des pages, le thème principal du récit finit par se dessiner. Grâce aux dessins réalistes, à la reconstitution historique, aux personnages adultes, le lecteur se projette dans cet environnement, et ressent le fait que la guerre et les batailles influent sur les individus et les façonnent. Ennis et Burns l'avaient déjà montré rapidement avec une réflexion de Ranjaram sur la confiance en lui qui apparaît quand McKenzie est en train de piloter son avion. Plusieurs prises de conscience sont mises en oeuvre dans ce tome. Il ne s'agit pas de moments clé ou de révélations fracassantes. le récit est raconté à la manière d'un drame naturaliste qui fait apparaître par moment les stratégies d'adaptation d'un individu ou d'un autre à la pression psychologique que font peser la guerre et la mort. Beth McKenzie ne se limite pas à une épouse modèle, avec un corps parfait. Elle subit elle aussi cette pression, voyant comment son mari en est éprouvé. le lecteur le voit d'ailleurs craquer à un moment. L'écriture de Garth Ennis a effectivement gagné en subtilité, en élégance et en sensibilité. S'il ne le perçoit pas forcément tout de suite, le lecteur en prend conscience lorsque Jamie McKenzie participe à un rendez-vous des Rats de Laboratoire dans un pub. Il se rend alors compte que le thème du récit est la manière dont chaque personnage s'adapte ou non à la nécessité de risquer sa vie dans des batailles, de donner la mort ou de mourir, y compris ceux qui ne sont pas des combattants, mais qui en côtoient. le scénariste réussit à mettre en scène ce thème, sans humaniser l'ennemi qui reste majoritairement un concept qui ne s'incarne pas dans des êtres humains. le lecteur peut alors reconsidérer le comportement de chacun, reflétant leur personnalité propre et le type de stratégie comportementale qu'ils ont développée pour gérer l'horreur de la guerre. À bien des égards, ce récit évoque Garth Ennis' Battlefields Volume 2: Dear Billy (2009) dessiné par Peter Snejbjerg, avec un degré de finesse supplémentaire pour le questionnement sur la résilience.

Le lecteur apprécie à sa juste valeur que Garth Ennis ait trouvé un éditeur qui soit preneur de ses récits de guerre et qui mette en place les conditions matérielles pour que son récit puisse bénéficier d'un artiste de qualité. Ce récit en 2 parties déconcerte au départ car il met en scène des combats aériens avec une reconstitution historique rigoureuse, mais face à des ennemis désincarnés. Même si la justesse des auteurs s'exprime dès le début, le lecteur se demande quelle est la nature profonde du récit. Celle-ci n'apparaît que progressivement, nourrie par la narration visuelle naturaliste et par les relations interpersonnelles, montrer la charge mentale générée par la guerre sur les individus et la manière dont ils s'en accommodent ainsi que le coût psychique occasionné, sans jamais recourir à un vocabulaire psychanalytique ou verser dans l'étude clinique froide. Chef d'oeuvre.
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