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War Stories tome 3 sur 2

Keith Burns (Illustrateur)Tomas Aira (Illustrateur)
EAN : 9781592912728
224 pages
Avatar Press (26/01/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
PRODUCT DESCRIPTION: The first new volume of Garth Ennis’ powerful War Stories series features tales ripped from the pages of history itself delivering a horrifying and riveting look at some of the most brutal battles throughout time. This essential tome includes three stories of battle written by Ennis and illustrated by Thomas Aria including:

Castles in the Sky: A horrifying tale of early bomber pilots and their incredibly difficult missions during ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à War Stories tome 2 (2003) qu'il n'est nul besoin d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de s'en priver. Il regroupe les épisodes 1 à 9, initialement parus en 2014/2015, tous écrits par Garth Ennis. Il contient trois histoires indépendantes, chacune de trois épisodes.

Castles in the sky : épisodes 1 à 3, dessinés et encrés par Matt Martin (é1) et Keith Burns (é2 & é3), avec une mise en couleurs des studios Digikore. Leonard Wetmore (19 ans) est un jeune homme vivant aux États-Unis. En 1943, il dit au revoir à ses parents et à sa jeune soeur. Sa copine l'accompagne jusqu'à la gare. Après les adieux, il prend le train jusqu'à Chicago, puis un autre jusqu'à New York. Son unité se trouve dans la campagne anglaise. Il est mitrailleur à bord d'un bombardier. À la base, il fait la connaissance de l'équipage dans lequel il est affecté, et il découvre l'avion sur lequel il va voler. Il apprend à regarder les formations qui reviennent de mission et à repérer les avions manquants. En se promenant aux alentours de la base, il fait la connaissance de Ronnie, un jeune garçon anglais, et de sa mère Paula Pritchard.

L'éditeur DC Comics avait publié deux recueils contenant chacun 4 récits de guerre écrits par Garth Ennis dix ans plutôt. le lecteur est fort aise de découvrir qu'un autre éditeur, Avatar Press, offre la possibilité à l'auteur de continuer cette série, consacrée à des récits de guerre. Un peu avant, il avait collaboré avec l'éditeur Dynamite pour une autre série du même genre, tout aussi remarquable : Battlefields . Ce scénariste est un grand amateur des combats armés du vingtième siècle, s'étant fait une spécialité d'écrire dessus. Ce premier récit emmène le lecteur pendant la seconde guerre mondiale dans une base aérienne américaine sur le sol anglais. Il sait que l'auteur ne fait pas les choses à moitié : il effectue des recherches solides, et d'ailleurs une bibliographie se trouve en fin du présent recueil recensant entre 4 et 6 ouvrages pour chacune des histoires. Il sait aussi qu'Ennis se montre exigeant envers ses collaborateurs pour l'exactitude de la représentation des uniformes, des armes, des véhicules militaires et des avions de combat. Il est impossible de savoir pour quelle raison Matt Martin a déclaré forfait après un unique épisode. Il réalise des dessins descriptifs et précis, parfois un peu raides, mais avec un niveau élevé de détails. Il est mis à forte contribution pour donner à voir les combats aériens, défi assez difficile. Outre l'authenticité historique, l'artiste doit parvenir à donner une sensation de profondeur lors des combats aériens, et parvenir à faire comprendre au lecteur le déplacement relatif des appareils les uns par rapport aux autres, pour pouvoir suivre qui est en train de canarder qui. Martin s'en tire très bien dans un dessin en double page à couper le souffle.

Keith Burns succède à Martin pour les deux épisodes suivants, avec un trait d'encrage plus épais, et parfois un manque flagrant d'arrière-plan. Pour autant, il s'investit tout autant dans la reconstitution historique avec la même préoccupation d'authenticité. Les combats aériens sont lisibles, et le lecteur sait quel personnage se situe dans quel appareil, ce qui n'est pas évident du fait des tenues militaires identiques et des casques qui cachent les visages. Ses personnages en civil sont également réalistes, même si le lecteur note dans une case ou deux un petit flottement anatomique. Les deux artistes racontent l'histoire de manière solide et claire. Burns collaborera à nouveau avec Ennis pour deux autres récits de guerre : Johnny Red: The Hurricane (2015/2016) et Out of the Blue (2019, en 2 tomes). Après avoir établi en 3 pages que Leonard Wetmore est un bon gars tout ce qu'il y a de plus normal, sans idéologie particulière, le scénariste le place dans la base aérienne. Comme pour ses précédents récits de guerre, il ne raconte ni une version de propagande, ni un roman d'aventure avec un héros extraordinaire. Il raconte un aspect du conflit à échelle humaine, avec un individu très humain, normal. le lecteur sourit en découvrant l'existence d'un livret à destination des soldats américains expliquant comment se conduire avec les anglais et les différences de comportements entre leurs deux cultures. Il regarde les événements avec le point de vue du mitrailleur : l'absurdité d'une mort inattendue, l'intelligence de l'ennemi tout aussi compétent qu'eux, la romance qui se développe entre Leonard et Paula, et en filigrane la prise de conscience des bombardements allemands sur l'Angleterre. La force et l'intelligence de la narration résident dans cette approche sans dramatisation romanesque, amenant au constat que la mort au combat est banalisée, devenant une composante normale de la vie, dans toute sa dimension arbitraire, et changeant la perspective sur les choses importantes de la vie.

Children of Israel : épisodes 4 à 6, dessinés et encrés par Tomas Aira, avec une mise en couleurs des studios Digikore. le 27 septembre 1939, à Varsovie, un jeune garçon regarde un conducteur de char sortir par la tourelle et commencer à se préparer un café sur le capot de l'engin. le conducteur voit cet enfant silencieux et le pose sur la carrosserie du char, ce qui amène une trace de sourire sur son visage. L'enfant se penche au-dessus de la tourelle et demande si c'est sa maison. le 02 octobre 1973, dans les hauteurs du Golan à la frontière nord d'Israël, un char patrouille, avec un sergent dans la tourelle, le responsable de l'équipage. Il va rejoindre le capitaine d'un groupe de chars, perchés sur un sommet, guettant des signes de mouvement en direction de la frontière. le sergent explique au capitaine la situation de la défense. Ils évoquent la possibilité d'une attaque prochaine, leur support aérien, leur position de défense imposée par le commandement, plutôt qu'une stratégie d'attaque préventive.

Pas facile : l'auteur se lance dans une histoire se déroulant pendant la guerre du Kippour, en mettant en scène un responsable d'équipage de char face à l'armée syrienne. Il se garde bien de prendre parti, s'en tenant à la description d'une opération militaire. le sergent est un individu endurci par des années de guerre, le garçon ayant survécu à l'invasion de Varsovie. À nouveau, ce n'est pas un héros aux capacités extraordinaires : Ennis s'en tient à un registre naturaliste, mettant en scène un individu devenu un professionnel de la guerre à temps plein, des soldats moins impliqués que lui, tout en étant compétents, sans donner à voir l'autre côté, c'est-à-dire l'armée syrienne. Il s'en suit plusieurs affrontements, ainsi qu'une interrogation sous-jacente sur la motivation de ces hommes qui protègent leur pays, et qui savent très bien qu'ils peuvent mourir au combat. Cette histoire marque l'arrivée de Tomas Aira qui restera l'artiste pour la suite de la série. le lecteur peut déceler un trait moins assuré pour les personnages, et une capacité de metteur en scène plus hésitante. Cela ne l'empêche pas de s'investir tout autant dans l'authenticité de la reconstitution historique, et de donner à voir de manière claire le récit très prenant du scénariste.

The last German winter : épisodes 7 à 9, dessinés et encrés par Tomas Aira, avec une mise en couleurs des studios Digikore. Durant l'hiver 1944, l'armée soviétique pénètre dans le territoire de l'Allemagne et détruit les villages sur son passage. Les habitants d'un village un peu plus éloigné ont entendu les nouvelles de l'avancée, et ils décident de fuir à pied. Ils sont en train de traverser une étendue d'eau gelée, quand ils sont pris pour cible par des chars russes. La glace finit par céder, et une mère se retrouve seule survivante avec son jeune fils et Rachel, sa fille de 15 ans. Ils continuent leur marche pour rejoindre un autre village, mais sont interceptés par des soldats russes. Ils s'apprêtent à violer Rachel, quand un groupe de soldats allemands intervient.

Garth Ennis change de type de personnage principal avec une jeune adolescente, prise en charge par des soldats allemands. Elle tombe sous le charme de l'un d'eux, d'une vingtaine d'années. Elle découvre la réalité des exactions commises par les russes : les morts, les cadavres torturés, etc. Bien sûr le lecteur s'inquiète pour la jeune Rachel, mais là encore le scénariste a l'art et la manière de mettre en scène des êtres humains normaux essayant de conserver leur humanité dans un contexte monstrueux. Les dessins comportent à nouveau quelques faiblesses, en particulier pour la représentation de la forêt. La narration visuelle reste claire, et les studios Digikore nourrissent bien les dessins avec leur mise en couleurs très soutenue qui ne convient pourtant pas à tous les dessinateurs. le lecteur se retrouve à nouveau en train d'éprouver une forte empathie pour Rachel, mais aussi pour les soldats allemands. Il blêmit en découvrant les horreurs perpétrées par les soldats russes, tout en se disant que ce n'est qu'un côté de la pièce. Effectivement, Rachel finit par découvrir l'autre côté.

A priori, le lecteur est partagé entre les qualités de production de l'éditeur Avatar Press connu pour ses séries gores et violentes, et entre les qualités littéraires de l'écriture de Garth Ennis. Il se rend compte que le scénariste n'a rien sacrifié de son exigence vis-à-vis de lui-même pour rendre compte de situations de guerre réelles au niveau de l'être humain. Les dessinateurs se succèdent le temps de 4 épisodes pour finalement s'arrêter avec un artiste attitré pour la série. Il n'est pas extraordinaire, mais il est suffisamment investi pour ne pas obérer le plaisir de lecture. Garth Ennis est en mode réalisme précis, et il raconte des parcours de vie marqués et transformés par la guerre, avec la retenue nécessaire, sans user ni du gore, ni de la farce macabre. le résultat prend le lecteur aux tripes, à la fois pour la reconstitution de ces conditions de vie monstrueuses, à la fois pour des individus s'adaptant de leur mieux.
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