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Un recueil qui ne m'a pas rejointe autant que j'aurais cru/voulu…

Mariana Enriquez a indéniablement du talent. Elle parvient fabuleusement bien à instiller des ambiances malsaines ou à dépeindre en quelques lignes des personnages esquintés par la vie. La dénonciation de la misère sous toutes ses formes ne m'a pas échappé non plus, et je n'ai pas eu l'impression de lire un pamphlet sur le sujet. C'est traité subtilement – trop subtilement, peut-être, et c'est sans doute là que ça m'a gênée. La plupart des nouvelles m'ont fait l'effet de s'achever au moment où elles auraient dû commencer. D'où un sentiment de frustration qui ne m'a pas quittée tout au long de ma lecture, alors que j'avais l'impression de voir s'enchaîner les bonnes idées pas vraiment exploitées.

Peut-être que c'est voulu, que l'on est plutôt dans l'horreur insidieuse qui colle à la peau que dans l'horreur réellement cathartique. Aussi, c'est possible que je ne sois pas habituée à certains tropes culturels spécifiques à la littérature argentine et/ou que j'aie manqué un certain nombre de références. Dans tous les cas, j'ai eu malheureusement l'impression de passer à côté de quelque chose. Un rendez-vous à demi manqué…

Cela étant dit, j'ai mieux apprécié son autre recueil, Les dangers de fumer au lit. J'avais peut-être besoin de revoir mes attentes, de m'adapter au style de l'autrice. Et je n'exclus pas de lire un jour Notre part de nuit.
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Trois ans avant Notre Part de Nuit, l'écrivaine Mariana Enriquez se fait connaître à l'international avec la publication de Ce que nous avons perdu dans le feu.
Recueil de 12 nouvelles, l'ouvrage est traduit dans plus de quinze langues dont, justement, le français grâce aux Éditions du sous-sol et la traductrice Anne Plantagenet. Recueil de terreurs réelles et imaginaires, Ce que nous avons perdu dans le feu nous plonge dans les horreurs qui rongent l'Argentine et notre monde moderne au bord du gouffre.

Avez-vous bien regardé ?
Prenons la première histoire qui ouvre ce recueil, L'enfant sale.
Dans celle-ci, une jeune femme qui vit à Constitución, un quartier malfamé de Buenos Aires, nous explique son étrange rencontre d'un soir avec un gamin crasseux, rejeton malheureux d'une junkie vivant dans la rue en face de chez elle.
Mais quelques temps après, le corps décapité et atrocement mutilé d'un enfant est retrouvé par la police. L'enfant sale, lui, a disparu avec sa mère.
En quelques pages à peine, Mariana Enriquez offre une radioscopie de la misère et de la violence qui rongent les quartiers pauvres de Buenos Aires, parmi les prostitués et les drogués. L'écrivaine laisse planer le doute : qu'est-il arrivé à cet enfant sale dont on ne connaît même pas le nom ? Est-ce l'affaire de narcotrafiquants sanguinaires ou de satanistes cachés aux yeux du reste du monde ?
L'important ici, c'est la façon dont l'autrice mélange à parts égales une horreur bien réelle avec la possibilité d'une terreur qui vient d'ailleurs, du côté le plus noir que l'on ne souhaite (surtout) pas regarder alors que l'on passe à côté tous les jours.
En substance, L'enfant sale résume bien le procédé de fabrication de la plupart des nouvelles de Ce que nous avons perdu dans le feu : un monde envahit par l'horreur, l'inégalité, la haine, l'intolérance et la pauvreté où le Diable attend son heure.
Fantômes du passé
Ainsi, Mariana Enriquez va convoquer les démons de son pays dès la seconde histoire dans un Hôtel au passé mystérieux où des jeunes filles vont connaître la terreur de la Dictature militaire l'espace d'un instant, le bruit des bottes et les hurlements en prime. Puis vient le tueur en série dans Pablito clavó un clavito dans laquelle un homme, Pablo, raconte encore et encore des histoires macabres aux touristes. Ici, la fascination pour le mal devient contagieuse, la violence et la folie débordent du cadre et le narrateur devient le prochain tueur en puissance. Et puis enfin, Mariana Enriquez chasse sur les terres du féminisme dans une Argentine machiste et engluée dans une violence contre les femmes qui n'en finit plus de semer les victimes.
À travers Toile d'Araignée, c'est le calvaire d'une épouse prise entre les griffes de son mari tyrannique, Juan Martin, que l'on suit entre l'Argentine et le Paraguay. C'est la rencontre avec une autre femme, plus forte et plus radicale, Natalia, qui ouvre définitivement les yeux de notre narratrice. L'horreur, encore une fois, se suggère, se mélange, elle ne s'affronte pas frontalement.
La disparition finale devient un soulagement et l'on réalise simplement que le plus cruel était le réel. Un réel qui n'est pas tendre non plus dans Fin des classes et pour Marcela, une gamine ni vraiment bête ni vraiment intelligente qui finit par s'entailler la joue au ciseau et par s'arracher les ongles. Une gamine qui voit quelque chose qui la pourchasse. Un homme habillé d'une robe de communion qui la force à…Non, vous ne saurez pas. Mais vous l'imaginez. Chez Mariana Enriquez, le fantastique entre en collision avec la réalité et celle-ci, parfois, triomphe dans l'indicible. Votre imagination fera le reste.

Le feu et ses racines
Impossible de ne pas citer la nouvelle qui donne son nom au recueil, Ce que nous avons perdu dans le feu, récit à mi-chemin entre la science-fiction et le fantastique dans laquelle les femmes se brûlent pour que les hommes ne puissent plus le faire à leur place. Mariana Enriquez écrit un texte féroce sur des femme qui refusent la torture, inspirée par les faits divers de maris jaloux et violents qui brûlaient leurs femmes en les arrosant d'alcool ou d'acide. Cette histoire brutale et sans concession impose une résistance qui frôle le martyre, mais où l'écrivaine argentine dénonce la violence faites aux femmes avec une lucidité implacable. Et si l'on retrouve cette fibre féministe dans le patio du voisin et sa narratrice régulièrement traitée comme une folle par son conjoint, Mariana Enriquez aime revenir aussi à un fantastique plus voyant, plus accablant. Un fantastique qui s'infiltre dans les moindres recoins accompagné de visions d'horreurs qui confine au sublime. de ce voisin qui garde un être humain décharné attaché à une chaîne à cette pièce remplie de dates et de mots incompréhensibles. Comme toujours, l'écrivaine immisce un sous-texte social avec l'ancien métier de notre héroïne qui parle de l'accueil des jeunes orphelins dans des foyers qui n'ont guère de moyens pour les aider.
Et puis le fantastique nous revient en pleine face dans des textes comme Sous l'eau noire et La Maison d'Adela (que les lecteurs de Notre Part de Nuit reconnaîtrons au premier coup d'oeil). Dans ces histoires, on sent que l'autrice convoque des inspirations qui vont de Lovecraft à Danielewski en passant par Barker, on frissonne devant les rangées de dents de la maison d'Adela et l'on redoute la chose réveillée sous les eaux noires d'un fleuve pollué où la vie n'en finit plus de mourir. Avec Mariana Enriquez, de toute façon, vie et mort sont intimement liées et se répondent à travers la fine couche du réel.
Jusqu'à ce qu'un jour les atrocités commises par les hommes n'en révèlent de bien plus ténébreuses, où l'Obscurité attend.

Ce que nous avons perdu dans le feu démontre que Mariana Enriquez est aussi bien à l'aise dans la forme courte que dans la longue. Son fantastique débusque l'horreur du réel pour le transformer insidieusement en quelque chose d'obsédant et d'indicible, quelque chose qui ne dit pas son nom et laisse les portes du néant grandes ouvertes pour l'esprit de ses lecteurs. Ce que nous avons perdu dans le feu nous offre une collection histoires inquiétantes qui préfigurent déjà le futur chef d'oeuvre de l'autrice : Notre Part de Nuit !
Lien : https://bit.ly/3A7PsEc
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A la lecture de ce recueil de nouvelles on peut dire, sans aucune hésitation, que l'univers de Mariana Enriquez est bel et bien sombre, voire sinistre, et largement teinté de macabre.

Souvent ancrées dans le réel, les histoires qu'elle nous narre avec une paradoxale legereté n'en demeurent pas moins flirter très étroitement avec le fantastique avec des dimensions presque cauchemardesques dans lesquelles les monstres et les ogres ont toutes leur place.

En fait, si l'on lit entre les lignes, il est évident que Mariana Enriquez parle surtout et avant tout de cette Argentine d'aujourd'hui, qui a tant de mal à effacer ses monstres et ses fantômes du passé...

Quand l'auteur nous parle du terrible choix d'une mère junkie prête à vendre son enfant à des narco-traficants un peu comme les parents de l'Enfant des frères Dardenne, c'est évidemment pour nous dire à quel point la précarité et la misère gangrène L'Argentine des bidonvilles..

Et une autre nouvelle de disparition de jeune dans une caserne nous raconte à mots feutrés les disparitions liées à la dicature militaire de 1973.

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Les autres personnages qui peuplent le reste des nouvelles d'Enriquez , souvent des jeunes filles obsédées et fascinées par la mort (comme cette anorexique qui voue une relation particulière avec un squelette cranien) sont également des incarnations de cette peinture sociale acerbe et amère, mais aussi parfois des autoportraits de l'auteur elle même...

En effet, ces personnages féminins, déterminés, forts et ambigus ont forcément quelque chose de Mariana Enriquez, elle qui a baigné pendant toute l'enfance dans une ambiance assez morbide, bercée par les histoires de sa grand mère, une de ces Mères de la place de Mai rongée par cette dictature argentine qui laisse des traces 40 ans après, même dans la littérature de ces petits enfants..

Incontestablement, Mariana Enriquez a plein de choses à nous dire, ce qu'elle fait superbement ,dans ce recueil de nouvelles certes pas toujours très confortable pour le lecteur, et ce qu'elle ne manquera sans doute pas de faire lors de son passage aux Prochains Assises du Roman..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mariana Enriquez est journaliste et écrivaine, et j'ai vu passer son nom régulièrement depuis quelque temps, plusieurs de ses livres ont été traduits en français. Un peu par hasard j'ai eu celui-ci entre les mains : il s'agit d'un recueil de nouvelles, parues en 2016 en Argentine et dès 2017 en France, dans une petite maison d'édition, mais réédité aux Points Seuil.

Il s'agit d'un recueil de 12 nouvelles, qui se passent en Argentine, à l'époque contemporaine. Les personnages principaux en sont souvent des femmes, même si cela n'est pas systématique. Les textes peuvent être classés dans le genre fantastique, et si on s'en tient à la définition de Tzvetan Todorov, ils le sont véritablement, c'est à dire que le lecteur ne peut pas décider suite à la lecture, si nous sommes vraiment en face d'un surnaturel, ou si les personnages sont malades, imaginent ou interprètent des choses. Car la réalité à laquelle ils sont confrontés est angoissante : un fossé entre les pauvres et les riches, au point que des enfants vivent dans la rue, violence, solitude, sans oublier le poids de l'histoire argentine, ou sud américaine d'une manière plus générale, jamais véritablement explicitée, qui revient comme un remord hanter le présent.

C'est cette intrication entre le monde réel, mais dont l'absurdité et l'énorme gâchis font qu'il ne paraît pas complètement vrai, et le monde des monstres, des fantômes, des créatures surnaturelles, qui fait à mon sens l'intérêt de ce livre. Qui laisse entendre que toutes ces apparitions, menaces, venues d'un autre monde sont peut-être là, parce qu'il y a des non dits, une culpabilité, que les personnages plutôt favorisés des récits traduisent de cette manière, menaçante et destructrice, à défaut d'affronter et de remettre en cause l'univers dans lequel ils vivent, comme des sortes de zombis au final, vaquant à leurs petites affaires, pendant qu'autour d'eux les choses dysfonctionnent.

C'est très bien fait, assez angoissant par moments, avec un doute permanent sur ce qui se passe vraiment. Comme dans tout recueil de nouvelles, il y en a dans lesquelles on entre plus facilement que dans d'autres, mais l'ensemble se tient, il n'y a pas baisse de rythme, et chaque texte laisse apparaître un autre morceau de la réalité argentine, présente ou passée.

A découvrir.
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Avec Ce que nous avons perdu dans le Feu, Mariana Enriquez nous livre un recueil de 12 nouvelles noires et cruelles parsemées d'une légère touche de fantastique.
Ce qui me frappe dans ces nouvelles c'est la place imposante laissée à l'imagination du lecteur. Au final, on ne sait jamais vraiment si le personnage évolue dans notre réalité ou dans le surnaturel. La narration est volontairement ambiguë et ça fonctionne très bien.
Le récit s'ouvre sur la précarité et la misère des bidonvilles. le lecteur glisse ensuite au milieu de chroniques sociales d'une Argentine où pèse encore la mémoire des atrocités commises pendant la dictature des années 70.
L'une des nouvelles en particulier m'a interpellée. « La Maison d'Adela » se concentre en effet sur une étrange et angoissante maison qui annonce un épisode du superbe roman Notre Part de Nuit.
Une autrice qui me fascine dans la conception de ses univers qui, bien que ancrés dans la réalité, mettent en perspectives nos plus affreux cauchemars.
Mariana Enriquez écrit sur les fantômes du passé qui hantent encore l'Argentine d'aujourd'hui et les relents de la dictature et de ses heures noires. Ses personnages incarnent des jeunes gens confrontés à l'horreur et à la mort. Elle dépeint la misère sociale et mentale de toute une frange de la population. Les traumatismes sont toujours là, souvent cachés dans l'inconscient collectif.
Des histoires intrigantes et sombres sur une écrasante réalité qui flirte avec l'imaginaire.
Un recueil dont on ne ressort pas indemne tout comme l'a été pour moi la lecture de son roman Notre Part de Nuit.
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La première nouvelle met en scène une jeune fille qui vit seule dans la maison de ses grands-parents dans le quartier devenu le plus mal famé de Buenos Aires. Elle fait la connaissance d'un petit garçon qui vit dans la rue avec sa mère droguée, et s'inquiète pour lui. Avec raison sans doute, car la violence et l'horreur ne sont pas loin. La deuxième nouvelle emmène les lecteurs dans un hôtel où le passé sombre de l'Argentine va ressurgir brièvement, mais fortement.
Les personnages de tous les textes sont des fillettes ou des jeunes filles, parfois de jeunes femmes au début de leur vie adulte : premier couple, premier appartement, premier travail. Cette découverte de la vie s'accompagne de révélations perturbantes, parfois même franchement effrayantes.

Voici une lecture que je repoussais depuis de longues années ! J'ai écouté Mariana Enriquez lors d'une rencontre en 2017, à propos de ces nouvelles, précisément, et je l'avais trouvé très intéressante. Je n'avais pas pris de notes, malheureusement, mais j'ai reconnu un passage de le troisième nouvelle qui avait été lue lors de cette rencontre. La jeune autrice a écrit ensuite Notre part de nuit, un bon gros roman de 800 pages et très récemment du danger de fumer au lit, un deuxième recueil de nouvelles. Je vous conseille d'aller voir la couverture de ce dernier livre, si ce n'est déjà fait.
Me voici donc lancée, six ans après, dans ces douze nouvelles qui m'ont toutes frappée les unes plus que les autres. Quelques lignes suffisent à mettre dans l'ambiance, et quelle ambiance ! Une fois les personnages posés, une sensation de malaise, diffuse, ou plus prégnante, s'installe très vite, et rend la lecture captivante. La pauvreté y est montrée par l'autrice comme une composante essentielle de l'Argentine, ainsi que la violence, qu'elle soit familiale, de rue ou ordonnée par l'état. Les femmes en sont bien souvent les premières victimes, et leurs échappatoires ne sont pas toujours celles auxquelles on penserait spontanément. Les textes vont crescendo, avec des scénarios de plus en plus terribles et fascinants à la fois (mais rien que je ne puisse lire, tout de même). Je peux vous dire qu'après cette lecture, beaucoup de romans risquent de vous paraître bien mièvres.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Une belle découverte, comme une bonne claque qui vous réveille d'une somnolence gluante.

Lisez ce recueil de nouvelles si vous osez faire face à vos peurs, rationnelles et irrationnelles les plus intimes.
Lisez ce recueil de nouvelles si vous voulez vous imprégner de la vie de tous les jours des argentins et découvrir leurs croyances, leurs coutumes, leurs blessures.
La plume est comme la vie : sans pitié. Victoire pour les plus forts. Mort pour les faibles.
La plume est colorée et vous ouvre les portes de l'Argentine entre ses saints et ses favelas, ses fantômes et ses mendiants, ses quartiers cossus et ses routes sans fin. Et pour quelques pages, (hélas), vous marchez dans les pas du personnage qui vit une situation tragico-panique, terrifico-magique.
Imaginaire ? Réel ? Finalement quand on a peur, c'est vraiment réel...
Et c'est vraiment bien fait, avec la juste dose de suggéré et de ce que vous imaginerez. Pas de sanguinolent décrit dans le détail, mais comme le cerveau est bien fait, c'est vous qui allez construire votre propre scène. C'est pire et beaucoup plus efficace. Et petit point positif complémentaire qu'il me semble important de souligner : les nouvelles sont plutôt de qualité égale. Ce qui n'est pas toujours le cas dans les recueils...

Alors, faut-il le lire ? Oui. Un grand oui. Pour une fois qu'on se fait peur de manière efficace, on ne va pas bouder son plaisir !!!
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« Je ne m'arrête plus quand je vois la folie » chantait Léo Ferré . Mariana Enriquez , s'arrête elle , et même danse au fil de ces nouvelles un tango avec elle . Folie qui s'insinue lentement dans le quotidien du personnage ( « Pablito clavo un clavito » , « Pas de chair sur nous » , « le patio du voisin » , ) , folie provoquée (« Les années intoxiquées » ), folie observée ( « Vert rouge orangé » ) voire contagieuse ( « Fin des classes » ) . Mais il y a aussi la folie du monde : brutalités policières ( Sous l'eau noire) , pauvreté effroyable (« L'enfant sale ») qui peint à travers le fantastique une société argentine impitoyable . A noter enfin le récit éponyme qui raconte un mouvement « Mee to » très particulier et une nouvelle ( La maison d'Adela »)qui annonce un épisode du superbe roman qui suivra (Notre part de nuit) . Un fantastique très noir , cruel , un grand talent d'écriture.
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Je déteste les films d'horreur, je n'en regarde quasiment jamais et toujours en plein jour. Est-ce à dire que les nouvelles de ce recueil font peur ? Je les ai lues (mais pas d'affilée), relues, avec intérêt et surtout fascination. Peur ? Je dirais plutôt que ces textes nous renvoient à nos propres peurs, à nos propres craintes incontrôlables. Ils nous parlent comme les contes de Perrault parlaient à nos coeurs de petits enfants, ils sont à la fois répulsifs et attractifs. Quel enfant n'a pas eu peur de Barbe bleue ou de l'ogre dans le petit Poucet ? La différence avec les contes d'antan, c'est qu'ici les textes s'inscrivent dans une réalité crue. Ils ouvrent aussi la porte du fantastique, mais en restant à la lisière, sans y entrer vraiment. Réalisme magique ? Peut-être. Ils décrivent surtout une Argentine désabusée, lourde d'une histoire difficile.

Je ne connaissais pas Mariana Enriquez lorsqu'une copine m'a offert ce livre. Depuis j'en ai beaucoup entendu parler surtout avec son dernier gros roman (que je lirai sûrement un jour).

Ces douze nouvelles ne sont pas tendres, et l'auteure avec cette voix si particulière, une voix d'enfant qui aurait envie d'aller au-delà des apparences, nous emmène dans un univers qui ne plaira pas à tout le monde.

Ces nouvelles sont peuplées de morts, de disparitions, et d'apparitions, et nous frissonnons mais avec un goût de reviens-y.

J'avoue que j'ai été subjuguée et bien contente de n'avoir rien su de ces textes avant de les lire.

Ces nouvelles ne sont pas à mettre entre toutes les mains.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Des nouvelles à ne pas lire le soir, non seulement sombres, mais s'apparentant au genre horreur. Fantômes de toutes sortes, folie aussi, peu de sourires, des hommes qui sont inutiles, violents, alcooliques, quel portrait de l'Argentine! Pour public averti.
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