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Un enfant de junkie disparaît du jour au lendemain. Des jeunes femmes se promettent dans le sang de ne jamais avoir d'amants. Adela, amputée d'un bras, aime se faire peur en regardant des films d'horreur jusqu'à en devenir prisonnière. Un voyage confiné en voiture se termine sur un malentendu. Marcela se mutile en pleine salle de classe. Vera, se meut en double dénué de chair d'une femme au bord de la crise de nerfs. Paula se bat avec ses démons et ses hallucinations. Marco se cache, mutique, espérant échapper à l'existence. Sous l'eau noire, des secrets bien gardés par la police sont prêts à ressurgir. Et des femmes, désespérées, s'immolent pour protester contre la violence des hommes.

« Je n'étais pas la princesse du château, mais la folle enfermée dans la tour. »

Je suis définitivement sous le charme de cette autrice qui fut ma révélation en 2023.
Après Notre part de nuit et Les dangers de fumer au lit, me voici repartie en Argentine. Une Argentine machiste, tyrannique, et violente. Une Argentine de drogues, de prostitution, de coutumes et de pauvreté. Une Argentine qui vomit toutes ses plaies. Une Argentine symbole du mal, pleine d'espoir.

L'univers de Mariana Enriquez se décline à travers ces 12 nouvelles, dans une langue délicate où s'entremêlent suspense, humour, espoir, horreur à la limite du fantastique.
Contes cruels où nous sommes les monstres qui se cachent sous nos lits. Histoires qui dénoncent la violence du monde avec poésie. Des fins en suspens qui laissent libre notre imagination de rêver à l'infini.
On rit, on frissonne de cette folie qui déraisonne.

Une expérience sensorielle, charnelle qui ne laisse pas indemne. Les mots vous consument et vous émerveillent. Des mots aussi beaux que percutants. Des mots doux et violents. Une merveille insolente, qui vous sort de la torpeur ouatée de votre quotidien.

« Peut-être décida-t-il que sa tristesse allait m'accompagner pour toujours, selon son bon vouloir, parce que les gens tristes n'ont aucune pitié. »

Le petit plus : Ce recueil a été écrit avant notre part de nuit et vous y trouverez la nouvelle qui a inspiré le roman.
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C'est plaisant, branché, agréable à lire.
C'est bien, mais certainement pas très bien, moins encore génial comme on le lit un peu partout. C'est une littérature trop facile pour qu'on lui accole la qualité d'excellence. On est très loin, par exemple, de la complexité torturée d'un Peter Straub dont Enriquez se revendique.
Une écrivaine pop douée, sans plus. Mais qui vendra beaucoup, assurément, raison pour laquelle le monde de l'édition l'encense plus que de raison.
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Quelle petite pétite que ce recueil de nouvelles qui nous embarque en Argentine !
Derrière la carte postale idyllique des grandes étendues sauvages se cache la misère des quartiers malfamés où règnent l'ultra violence, la crasse nauséabonde et la drogue comme arme pour oublier.

12 nouvelles pour convoquer les monstres et l'horreur, pour invoquer les mythes les plus cruels du pays, pour montrer du doigt la misère qui ouvre ses portes à l'abomination avec le consentement résigné d'une population laissée pour compte.
Pour la plupart de ses nouvelles dont les héroïnes sont des femmes on sent la volonté de l'auteure d'afficher sa position féministe en luttant à travers ses récits contre le joug masculin dans un pays où la femme est maltraitée, souvent méprisée, soumise au patriarcat et à une tyrannie qui ne connait aucune limite.

Mariana Enriquez par son écriture sans concessions ni détails superflus aborde le passé et le présent pour dénoncer l'horreur, l'inégalité, la pauvreté, en surfant sur la vague houleuse du surnaturel pour donner libre cours à notre imaginaire et nous laisser cette sensation indescriptible de ne plus être seule dans une pièce.

Ne vous attendez pas aux fins classiques et décortiquées, là on raconte mais on explique pas, on dénonce, on fait peur, on a même la nausée parfois, on fait du mal et on ne se justifie jamais...

A découvrir absolument
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CE QUE NOUS AVONS PERDU DANS LE FEU de MARIANA ENRIQUEZ
Une douzaine de nouvelles de haute volée si le fantastique ne rebute pas car on est constamment en limite du genre qui peut lorgner vers Edgar Poe mais également vers Lovecraftlui même. Des récits d'une violence bien présente mais malgré tout contenue, M. ENRIQUEZ nous entraîne dans une Argentine misérable, celle des quartiers pauvres et mal famés dans lesquels on ne se promène pas la nuit et qu'on évite le jour. Des junkies, des fous, des assassins, mais aussi des machistes comme l'Amérique du Sud sait en produire, des relations hommes / femmes détestables et un féminisme à fleur de peau, voilà les thèmes contenus dans ce livre. Quelques maisons hantées, d'autres qui semblent habitées la nuit mais qui existent à peine le jour complètent ce terrible tableau que dresse l'auteure de son pays.
Un livre qui frappe, qui cogne dur dont le féminisme exacerbé imprime une marque puissante, je vais chercher ses romans car la force qui se dégage de ces courtes nouvelles est étonnante.
MARIANA ENRIQUEZ est argentine, née en 1973, elle est journaliste et romancière…quelqu'un à suivre pour moi.
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Un livre de douze nouvelles qui flirtent avec l'horreur. En quelques pages, l'autrice réussit à créer un univers, une atmosphère gothique, étrange, du suspens. On entre dans l'Argentine des bas quartiers, des drogués, vendeurs de drogue, des dépressifs, travestis, prostitués, sans domiciles, l'Argentine des pauvres, des mariages malheureux, des familles dysfonctionnelles.

Il n'y a pas de mauvaise histoire dans ce livre. N'étant pas un genre que je lis beaucoup, je manque sans doute d'expertise pour le juger, et ma note se base essentiellement sur mon ressenti personnel en tant que lectrice. Trop de gore, de corps déformés et de fins ouvertes pour moi. le livre refermé avec un vague sentiment de malaise, sans forcément l'impression d'en avoir appris sur le pays, sur moi-même ou le monde (bref, sans aspect réflexif derrière le récit, si ce n'est la dernière nouvelle qui est pour moi la plus marquante, la plus intéressante). Mais si vous aimez les récits dérangeants sans l'objectif du frisson, il n'y a pas de raison que ce livre ne vous plaise pas.
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La decouverte d'une nouvelle auteure est toujours à la fois surprenant et entichissant car je decouvre un univers et un style d'ecriture et je ne sait jamais si je vais y accrocher.Dans notre cas present,j'ai adore cet ouvrage ,recueil de douze nouvelles, ce qui lui donne du charme et de la vigueur car humour et suspense sont mêlés ici pour mon plus grand plaisir.N'hesitez pas à y plonger, vous ne le regretterez pas.
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Marina Enriquez, Voici une romancière dont je vais surveiller de près la trajectoire.
Un talent !

En douze nouvelles, cette auteure Argentine nous impose son univers, à coup d'images dérangeantes, de dénouements intrigants, d'histoires bizarres. Dans un style vif, direct, teinté d'humour et de pensées macabres, Mariana Enriquez nous propulse dans un Buenos Aires hanté par les fantômes et les âmes esseulées.

Du sang, des apparitions (des disparitions aussi), de la colère, des histoires d'amitié, d'amour, de famille, des événements fantastiques qui sectionnent le quotidien, l'intrusion du fantastique au sein d'un décor de ville moderne, à l'arrière décor effrayant...

Au sein de l'immense production littéraire de genre, dans l'ombre des maîtres (King, Rice, Simmons, Lovecraft, Buzzati, Gaiman), Enriquez parvient à se frayer un chemin, trouve un ton, une singularité qui enthousiasme mon plaisir de lecteur.

"Notre part de nuit", son dernier roman, semble pousser tous les curseurs de son talent et prouver son ambition d'écrivain. Je suis tenté de m'y plonger...

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Sombres, dérangeantes, macabres, parfois fantastiques, ces nouvelles frôlent avec l'horreur, le suspense et le roman social.
L'univers de l'autrice est haletant bien que morbide, porté par un style simple mais efficace qui fonctionne à tous les coups. Des intrigues surprenantes et des personnages puissants dans une Argentine en prise avec ses démons, font de cette lecture une belle réussite.
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Ces douze nouvelles écrites en 2016 traitent essentiellement de femmes argentines adolescentes ou jeunes adultes qui ont toutes le point commun d'être un peu paumées dans une Argentine qui n'a pas beaucoup de ressources pour elles. Un peu mystiques, un peu caustiques, les textes sont réussis et embarquent chacun dans leurs univers. Mariana Enriquez manie tour à tour l'art de la chute ou bien du flou permettant alors au lecteur de se faire sa propre idée pour combler. Un exercice d'autant plus plaisant à faire en lecture commune !

📌 Conseillé à celles et ceux qui, comme moi, souhaitent découvrir la plume de Mariana Enriquez avant de s'attaquer à l'impressionnant Notre part de nuit paru en 2021.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Les nouvelles commencent par dessiner le lieu de l'action, la géographie tragique du quotidien. Les textes tissent une ligne entre la réalité et l'horreur vécues par les personnages. Tout en situant ses nouvelles à des époques précises et des lieux spécifiques, la romancière travaille beaucoup sur le climat de son histoire. Les personnages sont soumis à leur environnement, animés parfois par l'illusion de pouvoir y échapper. La vie de ces êtres est alors faite de ruptures, de précipitations et de fuites. Chacune tente de passer au-delà des difficultés, des épreuves. Par l'aveuglement, par les abus, d'alcool ou de drogues. Marina Enriquez ne s'éloigne jamais de la réalité et en travaillant sur l'horreur comme genre, pointe les traces indélébiles laissées sur les personnages. Quel que soit leur âge, chacune sera marquée, très rapidement embourbée par la vie en Argentine. Les personnages, majoritairement féminins, ont un rapport frontal avec leur société. Soit elles sont marquées physiquement, soit elles perçoivent l'indicible. Dans les deux cas, elles sont en décalage avec les autres, rapidement cataloguées de folles ou de bêtes de foire. La romancière explore les stigmates de ces personnages, enfants, adolescents, dont la sensibilité est bouleversée par les fantômes du passé. On peut y voir les horreurs de la dictature et l'aveuglement des adultes. Sans pouvoir mettre des mots sur leur ressenti, les protagonistes de ces nouvelles sont en véritable souffrance, traumatisés par la peur et marqués au fer rouge de la culpabilité. Avec un équilibre remarquable, Mariana Enriquez parvient à puiser dans les contes, les récits fantastiques pour faire vivre les forces de l'esprit dans le quotidien argentin.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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