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3,86

sur 466 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteur nous offre ici un recueil de confidences facile à lire, décomplexant et assez libérateur où des femmes se dévoilent , sans une once de trivialité, leur intimité dans ce qu'il y a de plus profond. La femme est abordée par l'essence même de sa féminité. Des aveux touchants parfois inavouables où la femme est tour à tour mutilée, assujettie ou adorée.
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Une pièce de théâtre que j'aurai adoré voir : le titre est explicite mais ne renferme pas l'étendue de tout ce qui est abordé dans ces quelques pages.
Eve Ensler, en 1996 décide de s'attaquer à un tabou : Faire parler les femmes de leur « vagin » ( déterminant employé ici pour désigner l'ensemble des organes sexuels féminins) mais surtout de la manière dont elles se le représentent, comment elles l'ont « découvert » et de la liberté qui leur est laissée d'en user et de l'assumer...
L'auteure lève le voile sur des non-dits, des principes édictés par « des bonnes manières », par la culture et la société, enfin toutes ces choses liées au sexe de la femme et qui sont passées sous silence.

« Ça fait peur de dire le mot. « Vagin. » La première fois, vous avez l'impression de vous écraser contre un mur invisible. « Vagin. » Vous vous sentez coupable et en tort, comme si quelqu'un allait vous frapper. Et puis, peu à peu, quand vous avez dit le mot une centaine ou un millier de fois, il vous apparaît que c'est votre mot, votre corps, votre moi le plus essentiel. Vous prenez soudain conscience que toute la honte et toute la gêne que vous éprouviez avant, en disant ce mot, n'étaient qu'une façon de réduire au silence votre désir et de saper votre ambition. »

Eve Ensler passe d'un humour potache de « que dirait votre vagin s'il pouvait parler », « quelle tenue porterait-il ? » à une réalité plus sordide : viols, excisions et aliénations liées à la condition féminine.
Pourquoi ce qui paraît normal ou n'est pas un sujet de honte ou de réprobation culturelle et sociale chez un homme l'est chez une femme : la découverte de ses organes sexuels (voir, toucher, dire) et la recherche du plaisir qui va avec ?

L'interview de Whoopy Goldberg est pleine d'humour (pas étonnant) mais d'une telle lucidité également... On a toutes, je pense, eu en tête au moins une de ses réflexions à un moment de notre vie (je vous laisse les découvrir).

On aimerait en savoir plus sur les « guerrières du vagin » et le V-Day, sur ce qui est entrepris pour lutter contre le nombre effrayant de viols qui se perpétuent partout dans le monde dans une quasi-indifférence. Pourquoi est-ce qu'on en est réduit à considérer cela comme une fatalité ?

« Chez les Indiens d'Amérique, un guerrier est quelqu'un dont la responsabilité première est de protéger et de sauvegarder la vie. La lutte pour mettre fin à la violence est une guerre permanente. Émotionnelle, intellectuelle, spirituelle, physique. Elle demande toute notre force, notre courage, notre acharnement. Cela signifie parler quand tout le monde dit de se taire. Cela signifie tenir la distance, pour qu'un jour enfin les coupables soient confrontés à leurs actes. Cela signifie exiger la vérité même si pour cela il faut perdre sa famille, sa patrie, ses amis. Cela signifie développer la force d'esprit nécessaire pour plonger et survivre dans les tourments que cette violence provoque et pour, dans cet espace dangereux, fait d'inconnu terrifiant, acquérir une sagesse plus profonde. »

Les guerrières du vagin ne sont pas à l'image des « femen », elles n'ont pas d'idéologie à défendre, ni d'esprit de vengeance, ni encore moins d'hommes à soumettre, mais elles sont avides de justice et de tolérance. Elles défendent celles qui donnent la vie en créant des refuges et en aidant à l'évolution des mentalités et des lois. Des hommes sont aussi à compter dans leur rang.
Les guerrières du vagin «savent que ce n'est pas le châtiment qui fait cesser l'arbitraire. Elles savent qu'il est plus important de créer un espace où le meilleur peut se produire, plutôt que « de faire apprendre une leçon aux gens ». »

Qu'en est-il presque 20 ans plus tard ? Est-ce que les choses ont réellement évolué ?
Tout ce que je peux voir et entendre autour de moi m'incite plus à la vigilance et à la préservation d'acquis durement gagnés qu'à la satisfaction d'une égalité accomplie...
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J'ai découvert cette version audio des #LesMonologuesduvagin lus par Lisette Malidor, Jeanne Cherhal et Aloïse Sauvage grâce à #NetGalleyFrance et aux Éditions Lizzie.

Le livre audio s'ouvre sur le texte original, écrit en 1996 par Eve Ensler (paru en 1998 au USA et en 2000 en France). J'avais déjà lu des extraits de la pièce, je la découvre seulement aujourd'hui dans son intégralité et cette partie correspond parfaitement à ce à quoi je m'attendais. J'ai été plus étonnée par la seconde partie : les "nouveaux monologues" regroupent 11 nouveaux textes écrits par Eve Ensler, des explications sur l'histoire des Monologues, de nouveaux témoignages bien plus durs et cruels que les récits de 1996, des précisions sur le V-Day et sur toutes les actions menées grâce aux monologues contre les violences faites aux femmes et aux filles à travers le monde.

J'ai beaucoup appris en écoutant les monologues les plus récents. Mais ces "nouveaux Monologues" sont bien plus difficiles à écouter : cruautés, violences, sévices... Les horreurs s'enchaînent, malheureusement empreintes de tellement de réalisme... Car malgré toutes ces bonnes volontés, malgré les libérations de la parole, malgré les initiatives menées autour des Monologues, de V-Day et d'autres associations, tous ces textes restent d'une affligeante et amère actualité. Au-delà de l'aspect "cultissime" de l'ouvrage, il s'agit d'un livre nécessaire, essentiel, crucial pour rendre compte des violences et défendre la cause des femmes.

Je suis absolument ravie d'avoir pu découvrir l'intégralité de cette version augmentée et audio ! J'aime beaucoup Jeanne Cherhal : ses textes, ses compositions, sa personnalité et sa voix. J'ai découvert les voix d'Aloïse Sauvage et de Lisette Malidor. Les trois lectrices nous offrent une interprétation personnelle, habitée, théâtrale, d'un grande justesse. J'ai préféré les lectures de Jeanne Cherhal et d'Aloïse Sauvage, car j'ai mis du temps à m'habituer à la diction de Lisette Malidor, alors que j'ai aimé son accent et sa voix chantante. Cette version audio est une excellente idée et une belle initiative pour diffuser encore plus largement ces textes, qui se prêtent tellement à la lecture à voix haute. Espérons que cela permettra d'ouvrir encore les consciences et de lutter contre les violences de tous ordres.

#LesMonologuesduvagin #NetGalleyFrance
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Un livre courageux , utile à la moitié de l'humanité, le sexe féminin en besoin de libération car trop souvent méconnu, craint, malmené à travers les siècles et sur tous les continents. Je n'ai pas vu la pièce de théâtre. Ce livre original au titre provocant est un authentique documentaire mais aussi un poème souriant, il se lit aisément et n'est pas réservé aux femmes bien entendu.
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Lu en une petite soirée, cette petite pièce de théâtre dont le titre m'intriguait depuis pas mal d'années, à force d'entendre parler de son adaptation sur les planches.
J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. Non seulement, c'est un sujet qu'effectivement je connais mal en tant que femme mais sans m'identifier forcément à toutes ces femmes dont les propos sont retranscrits par Eve Ensler avec beaucoup de tact et de tendresse, j'ai été tantôt touchée, tantôt révoltée, attendrie, amusée, dubitative par tous ces points de vue, toutes ces expériences, toute ces vies simplement.
A travers le prisme de ces questions, elle a recueillie des confidences intimes qu'elles soient crues ou prudes du rapport de ces femmes avec leur vagin, leur intimité, leur féminité.
Le court manifeste en fin de pièce apporte pas mal d'informations sur le sujet mais globalement, j'en aurai bien repris pour cent pages. A l'image d'un reportage dont vous vous découvrez un intérêt pour le sujet au visionnage, j'aurai été curieuse de lire d'autres confidences, d'autres thèmes autour de ce mot, de ce concept si familier et pourtant si lointain encore. La lecture m'a rappelée beaucoup de souvenirs personnels ou de lecture, films, musiques autour du thème du féminin. S'interroger sur son rapport à soi et au monde en tant que femme c'est la grande force de cette pièce. Je serai vraiment intéressée de voir ce qu'elle peut donner mise en scène.
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Les monologues du vagin, pièce de théâtre créée en 1998, est une véritable phénomène culturel qui parle des femmes.
Le livre audio se découpe en trois parties : la pièce originelle, les nouveaux monologues qui s'y ajoutent régulièrement et enfin les actions qui en découlent.
Les deux premières parties sont passionnantes rapportant des témoignages sous forme d'histoires courtes. on ne se reconnait pas forcément à chaque fois, mais tous les sujets autours de la féminité et de la sexualité y sont abordés, mettant des mots sur des tabous et affirmant haut et fort qu'il ne faut pas taire ses sujets.
C'est la troisième partie qui, pour moi, pêche. S'il est intéressant de savoir que la pièce à ouvert la porte à des actions en faveur des femmes un peu partout dans le monde, les propos finissent par tourner en rond et se répéter. C'est très long et çà n'apporte pas grand chose aux monologues qui précèdent cette partie, au point d'en devenir agaçant et ennuyeux.
Côté narration, comme l'autrice en a exprimé la volonté, plusieurs femmes donnent de la voix pour ce livre audio, d'âges et d'origines différentes. Jeanne Cherhal, Lisette Malidor et Aloïse Sauvage porte avec talent ce texte et offrent beaucoup de puissance et de force à ses histoires qui finissent par prendre aux tripes.
Un indispensable à mettre entre toutes les mains.
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Je suis tombée sur ce livre par hasard et me suis souvenue du tintamarre qu'il avait suscité par le passé. J'ai donc soulevé sa couverture afin de découvrir la version écrite de cette pièce qui avait fait tant « scandale ». Pourquoi est-il si difficile de parler de son vagin, est-ce parce que cela touche à l'intimité, est-ce par pudeur ? L'auteur donne l'occasion à de nombreuses femmes de s'exprimer sur le sujet et ce qu'il en ressort est divers et varié. Ce texte a suscité en moi de nombreuses émotions, il m'a attristé en lisant certains témoignages dont les mots sont lourds de sens, certaines déclarations ont fait écho en moi. Et puis surtout il m'a beaucoup fait rire car certaines réponses sont inattendues et insolites .
Ce texte est court, ça se lit d'une traite mais il communique beaucoup d'émotions.

#Challenge Multi-défis 2022
#Challenge Riquiqui 2022
#Challenge ABC 2021/2022
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Ce texte date déjà de 1998… 24 ans… Au moment même où l'on redécouvrait officiellement, par dissection, l'entièreté de l'anatomie du clitoris, dont la première représentation complète date pourtant de 1558…
1998 : année où l'on commercialisait le Viagra… S'il était besoin d'une nouvelle preuve du gouffre abyssal dans la connaissance des sexes et des inégalités médicales au-delà de sexuelles entre les hommes et les femmes…

1998 a été une renaissance pour l'étude du clitoris, qui a connu depuis des avancées et une certaine publicité – mais le nombre d'études reste réduit et le financement des recherches plus que complexes - : IRM en 2005, échographie au repos en 2008 et en action en 2010, représentation en 3D en 2016, en 2017 un premier manuel scolaire de SVT de collège l'intègre aux planches anatomiques des organes sexuels féminins, 5 en 2019 pour les classes de Seconde – il y a moins de trois ans, vous avez bien compté.

Si l'on en croit Jean-Claude Piquard, auteur de «la fabuleuse histoire du clitoris » (2013), le clitoris a été progressivement diabolisé à partir de la fin du XIXème siècle, ayant compris que la substance qu'il émettait lors de l'orgasme n'était pour rien dans la fécondation, sa stimulation détournant dès lors (selon eux) du but principal (et Freud y a quelque peu mis du sien aussi, disant que la stimulation clitoridienne relevait de l'hystérie et de la sexualité adolescente...)… D'où, comme il est fait mention dans ces « Monologues du vagin », de la pénalisation de la masturbation féminine (!!!!) - la dernière ablation du clitoris (clitoridectomie si on veut faire médical, excision si on veut bien faire le lien avec le caractère de mutilation) pour cette raison aux Etats-Unis date de 1948 nous apprend-elle (!!!!), sa diabolisation ayant cours jusque dans les années 1960 (on en déduit l'influence sur les générations de femmes nées dans ces années-là ou dont les mères sont nées dans ces années-là) ; je n'ai pas souvenir de cette mention dans le roman datant de 1985 mais l'adaptation télévisuelle de « The Handmade's Tale » n'est pas loin – et son inspiration ne semble pas difficile à trouver...

Ayant cela en tête et dans notre ère encore fraiche de post #Me too, ce texte est d'une formidable actualité et conserve son pouvoir libérateur, déculpabilisant, sur le plan individuel, qui débarrasse de la honte injustifiée liée à ce qui est simplement un organe . « « vagin » n'est pas un mot pornographique ; c'est en fait un terme médical, un terme désignant une partie du corps, comme « coude », « main » ou « côte » » (préface). Ce terme désigne dans la pièce l'ensemble de l'organe sexuelle féminin et l'autrice explique le choix de ce terme, qui peut paraître réducteur, dans la préface.

Texte d'actualité et libérateur donc, mais je le trouve malgré tout assez soft et je pense qu'aujourd'hui, on irait encore plus loin. J'ai eu un goût de trop peu dans le côté revendicatif ou même simplement explicatif et démonstratif. Ceci dit, comme toujours avec un texte de théâtre, la dimension scénographique et du jeu d'actrice manquent (DVD de 2002 en rupture de stock et plus édité… Il semble qu'il soit tout de même mis en scène régulièrement – une lecture a même été faite en 2018 par des ministres françaises).

Pour autant, le texte, créé à partir de 200 entretiens, me semble mettre en avant la plupart des sujets et problématiques liées à ce thème - mais parfois de manière un peu rapide et allusive à mon goût : le silence, l'effacement, la méconnaissance de son vagin – j'y lis personnellement l'influence que cela a sur le fait de s'assumer en tant qu'individu, de marcher la tête haute ; l'amour, le désamour ou la honte pour cet organe et pourquoi, souvent lié au regard du ou de la partenaire en plus de celui inculqué par la famille et/ou la société ; les règles ; le viol, qu'il soit pulsionnel ou arme de guerre ; le plaisir (la liste des catégories de gémissements : excellent ! L'autrice en voit bien plus que ce que l'on peut imaginer ! ) ; l'accouchement (loin du lyrisme lié au don de la vie).

Même s'il me semble aujourd'hui ne pas aller assez loin, je pense que c'est une base fondamentale sans langue de bois dans l'acceptation de soi pour une femme, et dans l'approche du féminin pour un homme. Je ne peux que le recommander, quel que soit votre sexe.
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Les Monologues du vagin' ont déclenché un véritable phénomène culturel : rarement pièce de théâtre aura été jouée tant de fois, dans tant de lieux différents, devant des publics si divers... Mais que sont donc ces monologues dans lesquels toutes les femmes se reconnaissent ? Il s'agit ni plus ni moins de la célébration touchante et drôle du dernier des tabous : celui de la sexualité féminine. Malicieux et impertinent, tendre et subtil, le chef-d' oeuvre d'Eve Ensler donne la parole aux femmes, à leurs fantasmes et craintes les plus intimes. Qui lit ce texte ne regarde plus le corps d'une femme de la même manière
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J'avais vu la pièce de théâtre l'été de mes 17 ans, et à cette époque je n'avais pas encore l'esprit critique ni l'expérience nécessaires pour comprendre tous les tenants et les aboutissants de ce bel ouvrage.

J'ai dévoré toute la partie "témoignage" du bouquin, en 3 jours elle était terminée (par rapport à mon rythme de travail c'est plutôt rapide). Mais la seconde partie d'explication sur le V-Day, sur l'histoire de l'association et sur l'explication de toutes leurs manifestations dans le monde a été un peu plus laborieuse...

En effet, c'est un mouvement qui est surtout très américain, et donc je me suis sentie beaucoup moins concernée que par la première partie.

Néanmoins cette première partie est très parlante, et je conseille ce livre autant aux femmes qu'aux hommes, puisque dans le fond, il concerne absolument tout le monde. Je ne crois pas qu'il soit réservé uniquement aux féministes, et bien au contraire, le corps de la femme et les horreurs qu'on peut lui infliger devraient alerter absolument tout le monde.

C'est un beau projet et une belle lecture, je suis très contente de l'avoir lu !
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