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3,96

sur 447 notes
Fidelis Waldvogel, boucher allemand débarque à New York avec deux valises.
La première est remplie de saucisses fumées, l'autre des couteaux de boucher.
Fidelis traverse les Etats-Unis, nous sommes à la fin de la première guerre mondiale.
Il n'ira pas plus loin que le Dakota du nord; la petite ville d'Argus va bientôt vivre au rythme " de la chorale des maîtres bouchers ".
Mon premier roman de Louise Erdrich m'a quelque peu désorienté, en fait le héros du roman n'est pas celui que l'on croit.
Le narrateur ou la narratrice on ne sait trop nous raconte le quotidien à travers des personnages hauts en couleurs.
Bien sur il y a Fidelis et sa boucherie, sa femme Eva, Delphine l'acrobate, Cyprian son partenaire, Clarisse la croque-mort, Roy l'alcoolique....
Impossible de les citer tous mais l'ensemble est détonnant. Des personnages sortent du lot comme Delphine; comment ne pas l'aimer tant son aura éclaire le roman. Elle a un coeur énorme Delphine, toujours prête à rendre service, soigner son vaurien de père, aider Fidelis à la boucherie, son amour malheureux, ses questionnements au sujet de sa mère qu'elle n'a pas connu.
Malgré ses moments de faiblesse Delphine est forte, elle sait ce qu'elle veut.
J'ai aimé Delphine pour toutes ces raisons.
On suit " la chorale des maitres bouchers " comme si on lisait une chronique dans un journal local ceci n'est pas péjoratif. La fin du roman ne vous laissera pas insensible tant le dénouement est surprenant. Un grand roman pour une première découverte. Louise Erdrich m'a convaincu, elle a un talent de conteuse énorme, que faire d'autre que de la suivre à travers ses prochains romans.
" Nos chants parcourent la terre. Nous chantons les uns pour les autres. Jamais une seule note n'est perdue et aucun chant n'est inédit. Ils viennent tous du même endroit et datent d'un temps où seules les pierres hurlaient".

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« La chorale des maîtres bouchers » est un grand roman comme aurait pu l'écrire un John Steinbeck, le même talent, la même façon d'inventer des personnages auxquels on s'attache, des gens emportés par leur tempétueuse destinée et pour lesquels rien ne leur sera épargné. Ainsi :
« J'ai loupé Dieu, songea-t-elle. Pourtant, je ne me suis pas raconté d'histoires. Je continue à croire que Dieu est un butor alcoolique qui n'a plus pensé au monde depuis qu'Il l'a créé. Autrefois un génie, oui, je le lui accorde, mais un artiste d'une insouciance suprême qui expédie en enfer Ses tableaux et Ses sculptures les plus extraordinaires, Ses oeuvres vivantes les plus exquises, et laisse le diable chier dessus ».
Traduction d'Isabelle Reinharez.
Editions Albin Michel, le livre de poche, 568 pages.
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En 1918, le jeune Fidelis rentre de la guerre. Au pays des perdants, la vie s'annonce difficile, et il n'hésite pas longtemps avant d'émigrer aux Etats-Unis. Quittant l'Allemagne avec pour tout bagage une valise remplie d'un chapelet de saucisses et de ses couteaux de boucher, il met le cap sur New York. Son but est Seattle, mais il s'arrêtera quelque part entre les deux, à Argus, Dakota du Nord. Bientôt, sa femme Eva et leur fils le rejoignent. A force de travail acharné, ils parviennent à monter leur propre boucherie.
En parallèle, voici Delphine et Cyprian qui reviennent à Argus, après quelques années de bohème à présenter des numéros d'acrobate à travers le pays. Delphine retrouve son père, Roy, alcoolique invétéré, et quelques fantômes du passé. Pour surmonter les difficultés financières et relationnelles avec son père et Cyprian, son échappatoire sera la boucherie, où elle se fait embaucher. C'est ainsi qu'elle fera la connaissance d'Eva, qui deviendra son amie, sa confidente, presque une mère de substitution.
Cette saga familiale s'étale sur une quarantaine d'années, entre Allemagne et Etats-Unis. S'il y est bien question d'un choeur d'hommes et de bouchers, ce sont surtout les portraits de femmes qui sont très marquants : Eva, la maîtresse-femme qui tient sa famille et son commerce à bout de bras quitte à se négliger elle-même, mais qui prévoit tout dans l'attente du pire. Delphine, qui lutte avec ses sentiments et ses états d'âme et trouve encore la force d'essayer de sauver tout le monde, qui manque de se noyer mais garde la tête hors de l'eau, qui aime et déteste son soûlard de père et qui tente de l'interroger sur l'identité de sa mère, qu'elle n'a jamais connue et dont le souvenir ne subsiste que sur une photo floue et dans le cerveau embrumé de Roy. Clarisse, l'amie de Delphine, embaumeuse aux pompes funèbres, libre, indépendante et sûre d'elle, et qui se coltine les lourdes avances du shérif. Tante, la soeur de Fidelis, caricature de la vieille fille acariâtre, rosse, hautaine et envieuse. Et puis Un-Pas-Et-Demi, distinguée chiffonnière, fantasque et marginale, la seule à connaître toutes les nuances de la partition.

Foisonnante galerie de personnages complexes et attachants pour la plupart, « La chorale des maîtres bouchers » nous parle de guerres mondiales et intimes, et des blessures qu'elles laissent, de quête des origines, de nostalgie des racines, d'exil, de liens familiaux et de transmission, de la vie, de la mort, d'amour. Un roman plutôt sombre avec quelques longueurs, mais touchant et très humain, porté par le talent de conteuse de l'auteure.
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De retour du front, Fidelis se rend chez Eva, la fiancée d'un ami soldat mort au combat. Peu après, Eva, enceinte de Johannes, épouse Fidelis. Après cette guerre de 1914-1918, Fidelis Waldvogel décide de tenter sa chance en Amérique. Il part seul avec pour bagage une valise pleine de saucisses et de ses couteaux de boucher. Après la traversée de l'océan, le voyage en train, financé par les ventes des saucisses, il s'arrête à Argus dans le Dakota du Nord où sa femme et son fils le rejoindront. Engagé par le boucher de la petite ville d'Argus, il y travaillera jusqu'au jour où il pourra s'installer à son compte. À la tête d'un commerce florissant malgré la crise économique et d'une famille qui s'agrandit, Fidelis crée une chorale avec les hommes de la localité.
En 1954, il entreprend avec Delphine, sa seconde épouse, un voyage en Allemagne dans la famille qu'il a quitté en 1918.
La chorale des maîtres bouchers s'avère être un roman épique qui retrace le destin d'une famille confrontée au tumulte du monde pendant une période qui s'étend des années 1920 aux années 1950. Louise Erdrich, magistrale conteuse, signe ici un roman qui pose un regard chaleureux sur l'humanité.

Challenge Pavés 2017 – Edition spéciale contre l'illettrisme – 568 pages
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Il y a un plaisir rare, unique, indescriptible à tomber amoureuse d'une écriture, d'un ou d'une auteur.e. Encouragée par quelques chroniques très positives je me suis empressée d'acheter ce roman et j'attendais le bon moment pour le caser dans les divers challenges de cette année 2021. Dès le premier chapitre j'ai su que j'allais plonger avec délice dans l'univers de Louise Erdrich.

Cette chorale mentionnée dans le titre n'est pas le sujet de cette histoire, pas plus que l'histoire de Fidelis, rescapé de la Première Guerre mondiale qui s'établit dans un petit bourg du Nord Dakota faute d'argent pour rejoindre la Californie. C'est en fait le destin de Delphine, native d'Argus, fille du poivrot du village, orpheline de sa mère dès la naissance. Et autour d'elle c'est toute une communauté variée qui s'anime, vit, aime, meurt, se jalouse, avance en dépit des coups du sort, au gré des hasards de la vie. On se sent complètement intégré dans la vie de cette communauté dont on suit l'évolution entre 1920 et 1950.

Louise Erdrich m'apparaît comme une formidable conteuse. Chaque fait, chaque personnage est l'objet d'une description fouillée, précise, complète. Qu'il s'agisse des gens, des paysages, des anecdotes, chaque récit, passage est d'une délicatesse et d'une précision remarquables. Personnage principal ou secondaire, chacune des personnalités évoquées nous touche. Car cette délicatesse s'étend également à la manière de décrire les sentiments forts, fugaces ou persistants, qui saisissent, animent, tourmentent les personnages.

J'ai parcouru avec délice, envie, impatience, plaisir les 16 chapitres de ce roman, me laissant surprendre par la fin que je n'avais pas vue venir. J'ai été passionnée par cette vie simple et en même temps si complexe. le style doux de Louise Erdrich, avec ses fulgurances poétiques, rend avec justesse tout ce qui fait le sel de la vie : ses doutes et ses certitudes, ce mélange d'amour et de haine que chacun peut ressentir, ces questions qui nous taraudent, quelle que soit l'époque ou le lieu.

Est-ce parce que l'auteure a puisé dans sa vie et ses origines quelques aspects de son roman qu'il m'a paru si juste ?

Une première rencontre avec cette auteure qui me donne envie de lire toute son oeuvre.
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Une photo noir et blanc à la noblesse épurée . Un titre raccord . Il n'en faut parfois pas plus pour vous donner l'envie de découvrir un nouvel auteur .

Perso , à part la boucherie Sanzot , ce milieu m'etait totalement inconnu . Une immersion plutot interessante et intrigante car il m'etait difficile d'associer chorale et maitres bouchers , allez savoir pourquoi...A priori stupide et difficilement concevable d'un art delicat pratiqué par des équarisseurs à la rusticité avérée...Allez-y , vous pouvez huer...Doucement quand meme !

Fidelis Waldvogel , jeune allemand de retour du front , s'empresse de tenir une promesse faite à son meilleur ami mort au combat : annoncer cette tragique nouvelle à sa petite amie , Eva , pregnante jusqu'aux yeux . Teuton genereux de nature , il finira meme par l'épouser avant de s'exiler au pays de l'oncle Sam et son American Dream ( j'ai toujours du mal à ne pas esquisser un p'tit sourire narquois en repensant au reve americain...) avec pour seul bagage une valise pleine de couteaux et de saucisses , afin d'y faire fortune dans ce qu'il sait faire de mieux car il est un maitre boucher de talent .
C'est donc la petite ville d'Argus, Dakota , qui sera le theatre à la fois heureux mais surtout tragique des évenements propres à la famille Waldvogel ( littéralement : oiseau des forets ) . Car il faut bien se l'avouer , point de sentiment euphorique , joyeux , optimiste au sortir de ce bouquin . Au-delà du titre , c'est effectivement un livre chorale ou tous les personnages , sans exception aucune , transpirent le malheur présent ou à venir . Point de lumiere à l'horizon . Attention : gardiens de phare en greve !
De nombreux personnages , donc , aux caracteres divers et variés . A la louche et par ordre d'apparition l'on y croise un Fidelis travailleur et taciturne ; une Eva forte au destin tragique ; Delphine et Cyprian , un couple d'amis d'apparence uni au lourd secret ; Roy , pere touchant de Delphine et touché par l'alcool , une Un-Pas-et-Demi énigmatique aux révélations finales bouleversantes..
Autant de destins divergents et cependant complémentaires qui se croisent , s'entremelent , se percutent pour finir immanquablement dans la tristesse et le chaos . Amie désillusion , pose donc ici tes bagages...
Le parcours familial de ces Allemands déracinés est des plus réussi . Il court sur une période de 30 ans au sortir de la premiere guerre mondiale et charrie a l'envi son lot d'épreuves et de déchirements . Les personnages sont travaillés . l''histoire est cohérente de bout en bout et meme si elle prete rarement à sourire , elle ne fait jamais dans le pathos , dans l'anecdote facile et inutile . Vient s'y greffer une dispensable histoire de meurtres mais que l'on ne s'y trompe pas , l'interet réside bel et bien dans l'interaction entre tous ces protagonistes .
Pleiade de personnages , pleiade de sentiments . Si la noirceur domine , elle peut prendre plusieurs formes . La maladie , l'amour inavoué ou inassouvi , le syndrome de Korsakoff entrainé par l'alcool , la défiance maladive et continuelle d'une belle-soeur acariatre , un contexte historique délicat sont autant de tragédies qui construisent un récit , qui l'enrichissent pleinement .

Une chorale agréable , donc , et ce malgré quelques fausses notes . Exceptées diverses longueurs assorties de rares personnages parasitaires , un chant puissant portant haut et fort les couleurs de l'affliction et du tourment ! Un réel plaisir que de suivre la noire épopée de cette famille d'émigrés Allemands meme si l'on est encore loin d'une saga à la Rougon Macquart mais bon , n'est pas Robert Zola qui veut...
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Magnifique saga familiale, des immigrés allemands dans les plaines de l'Ouest américain.

Après la Première Guerre mondiale, un jeune boucher allemand débarque à New York. Il n'a dans ses valises que ses saucisses et ses couteaux. Il a le projet de se rendre sur la côte ouest, mais faute d'argent, il s'arrêtera quelque part au Dakota. Son métier lui permettra de faire venir sa femme et son fils. La vie continuera avec les enfants du couple, avec des deuils et des joies, à travers les crises et les guerres du vingtième siècle.

La Chorale mentionnée en titre n'est cependant pas un élément majeur du roman. le jeune boucher chante avec un choeur d'hommes du village, c'est pour lui un loisir et un facteur d'intégration dans la communauté, mais le chant lui-même ne prend pas une grande place dans le texte.

C'est un roman très riche. Au-delà de la vie de l'immigrant Fidelis, chacun des personnages peut arriver à l'avant-plan, et le roman devient alors son histoire. Que ce soit Éva, la femme du boucher, Delphine qui la soigne pendant sa maladie, ou encore les fils qui prendront des chemins bien différents, ce sont des portraits de figures complexes avec une belle profondeur d'émotion.

L'auteure Louise Erdrich est vraiment un de mes coups de coeur de l'année!
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Lorsque Fidelis Waldvogel après avoir combattu, , revient dans son village où il était boucher à la fin de la Première Guerre mondiale.
Il a promis à Johanes ,son compagnon soldat mourant, de prévenir et de prendre soin de sa fiancée Eva .
Elle est enceinte et il l'épouse pour donner un père à cet enfant à venir .

Devant la pauvreté qui règne sur son pays vaincu , il décide de tenter sa chance aux États Unis , muni de sa valise remplie de saucisses et de ses couteaux de boucher.
Son voyage aboutit , à court d'argent à Argus, dans le Dakota.
Gros travailleur, il ouvre rapidement sa boutique et fait venir sa famille.

Dans la même ville, Delphine, une fille du pays, revient avec son comparse de scène, Ciprian , ils ont, ensemble, un numéro d'équilibristes , pour s'occuper de son père Roy, un ivrogne notoire.

Delphine se fait embaucher à la boucherie et se lie d'une amitié profonde avec Eva .
Eva remplace la mère qu'elle n'a pas connu et la grande soeur qu'elle n'a pas eu , elle découvre une autre vie, de labeur, certes mais d'amour fraternel et également filial avec les trois garçons Waldvogel.

Beaucoup d'événements et de thèmes viennent s'entremêler dans ce roman, entre la découverte de cadavres dans la cave de Roy, un meurtre, la maladie et la mort, l'homosexualité , etc ...

Si la famille Waldvogel s'intègre bien dans sa nouvelle vie américaine , les coutumes ne sont pas abandonnées, et la belle voix de Fidelis retentit toutes les semaines dans la chorale du village.

Je me suis attachée surtout à Delphine, une jeune femme intègre , attachée à son père alcoolique, et qui aimerait connaitre l'histoire de sa mère , celle-ci sera dévoilée à la toute fin de l'histoire bien loin de ce qu'on a pu imaginer.

J'ai découvert aussi cette communauté d'immigrés allemands dont les premiers arrivés sont d'anciens soldats qui ont défendu leur pays de naissance et dont les fils, américains , se sont engagés sous la bannière étoilée lors de la seconde guerre mondiale .

Des indiens, il en est peu question dans ce roman, ils sont évoqués car certains personnages sont d'origine indienne mais ce sujet n'est pas au premier plan.

J'ai bien aimé !
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A la fin de la première guerre mondiale, Fidelis Waldvogel, un jeune allemand, décide de partir vivre aux Etats-Unis, notamment pour mettre des milliers de kilomètres à ses récents sombres souvenirs. Sa valise ne contient que quelques maigres affaires, des saucisses et ses couteaux de boucherie, hérités de son père. Il sera bientôt rejoint par sa femme Eva et leur fils en Dakota du Nord.
A force de travail, il parvient à ouvrir sa boucherie mais également à créer une chorale dont les membres sont des hommes de la ville où il a posé sa valise : Argus.
Mais, ne vous attendez pas à un récit sur des hommes bourrus qui évoluent autour d'une chorale et fondent de douceur en entonnant le premier couplet. le chant est même un sujet à la note mineure dans ce roman. Je l'ai plus compris au sens métaphorique. Car la chorale tient surtout à une sorte de communion, à un groupe dont les membres ont des voix aux tessitures différentes mais qui, avec le temps, des efforts et quelques concessions, peut réussir à faire un chant pas trop discordant. Ce roman parle plutôt du coeur (choeur) des Hommes, pour ne pas dire de celui des femmes, tant elles tiennent une place prépondérante dans cette histoire.

Cette saga familiale coure sur une trentaine d'années autour de portraits finement ciselés. Rapidement, on se rend compte en effet que ce n'est pas simplement l'histoire du parcours d'un jeune homme qui quitte son pays pour essayer de vivre le rêve américain. Les personnages qui prennent place, au fur et à mesure, autour du boucher à la belle voix sont tout aussi importants : que ce soit les deux plus merveilleuses, sa femme Eva et Delphine l'acrobate, ou encore Cyprian le compagnon de cette dernière, également acrobate, sans oublier le père de Delphine, Roy, un tantinet alcoolique…

En peignant avec précision et sensibilité tous les aspects qui composent cette période et le quotidien des différents protagonistes, l'auteure réussit à nous plonger dans la vie de ces personnages et à en faire une saga époustouflante : que ce soit au niveau économique et historique durant cette période de l'entre-deux-guerres, avec pour toile de fond la grande dépression ; au niveau sociologique où elle n'oublie pas, bien entendu, de dessiner des portraits d'amérindiens (sa mère est d'origine amérindienne et son père est germano-américain). Et, ce qui est le plus intéressant sans doute, c'est l'aspect psychologique lorsqu'elle fouille et triture dans les âmes et le coeur. Les descriptions aussi bien de l'Amérique, de la petite ville d'Argus que des protagonistes sont profondes, délicates et bien souvent emplies d'une réelle poésie. Et pour le coup, on peut entendre de la musique à travers les pages de ce roman.
Elle dépeint ses personnages avec subtilité, parfois tendresse, tout en nuance de gris, avec pour certains(es) des éclats lumineux évidents. Elle les dépeint avec une histoire, un passé, des fêlures, des espoirs. On est pris dans le tourbillon de leur vie, dans ces histoires d'amour, ces drames et ces joies. On s'attache à chacun d'entre eux, éprouvant pour eux toute une palette d'émotions…

« La chorale des maîtres bouchers » est un de ces grands romans qui nous rappelle pourquoi on aime tellement la littérature. Son auteure est une conteuse talentueuse qui, au travers de ses personnages, nous conte l'histoire de l'Amérique. J'ai découvert avec plaisir sa superbe plume et elle m'a rappelée ses grands romanciers américains comme Steinbeck.

Petite dédicace à ma libraire qui m'a conseillée ce roman de Louise Erdrich. Je n'avais encore jamais osé ouvrir un de ses romans. Et pour ce roman plus précisément, j'avais quelques appréhensions au vu du titre. Très belle pioche et ce n'est sans aucun doute pas la dernière. Après cette chorale, je me plongerai bien dans le silence du vent….

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Lecture abandonnée p 228/568.
Une déception après la lecture à mi-parcours de ce roman, je m'attendais à lire une saga d'émigrants allemands qui s'installent aux Etats-unis, et se lançant dans une chorale fédératrice, alimentant leurs souvenirs européens............De chorale il n'est question que dans 3 pages (71 à 74) et encore de loin. le roman traite de toute autre chose, une amitié entre Delphine et la femme du boucher mais le tout est sans souffle, un style lourd et ennuyeux, ou peut-être une traduction problématique, des personnages peu attachants, des portraits psychologiques peu fouillés.......
Une lecture ennuyeuse et sans relief pour moi.
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