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3,77

sur 277 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alors... comment dire ?
Pour moi ce roman est un mystère. Tout d'abord parce que je l'ai abandonné deux fois avant de réussir à le terminer.
Ensuite, et c'est peut-être ce qui explique mes abandons, j'ai eu beaucoup de mal à adhérer à l'écriture de Louise Erdrich. J'ai trouvé son style décousu et sa ponctuation parfois incompréhensible. Certaines phrases ont vraiment eu du mal à trouver un sens pour moi et j'ai du m'y reprendre à deux fois pour les comprendre.
Et pourtant ! Je ne peux pas m'empêcher de trouver cette écriture pleine de poésie.
Et puis l'histoire et la vie de ces indiens du Dakota du Nord est captivante, émouvante, tragique aussi.
Après réflexion, la façon d'écrire de Louise Erdrich est peut-être ce qui nous permet de vraiment comprendre les moeurs et coutumes de Landreaux, de Peter et de leurs familles et surtout les difficultés de vie dans ces réserves indiennes.
Ma conclusion est que LaRose est un très bon roman qui mérite d'être lu jusqu'à la dernière ligne, même si l'on peut rencontrer des difficultés à cette lecture.
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LaRose est le 3e livre de Louise Erdrich que je lis, après Celui qui veille et Dans le silence du vent. Cela me plonge dans les conséquences de la spoliation et l'assimilation des Amérindiens par les immigrants européens blancs avides, violents et aveuglés par une religion moralisatrice qui diffuse la haine et non l'amour. Donc LaRose, c'est l'histoire de 2 familles proches d'origine amérindienne, frappées par le chaos: la mort accidentelle de Dusty Ravich, 5 ans, tué par une balle de fusil de Landreaux, "son oncle", croyant toucher un cerf. le drame se prolonge par un échange, issu de coutumes indiennes, par lequel Landreaux et sa femme "donnent/prêtent" leur fils de 5 ans, LaRose, aux Ravich. Louise Erdrich nous entraine dans la détresse humaine et fait apparaitre grâce aux enfants, LaRose bien sûr, mais aussi Maggie, Josette, Neige, l'espoir et la libération. Il y est question de rédemption d'êtres humains meurtris et victimes dans leur enfance, puis devenus adultes, meurtris par eux-mêmes. Mais je n'en dis pas plus. Très beau livre.
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De LOUISE ERDRICH : LAROSE.

C est le deuxième livre que je lis de cette auteure. le premier fut "Celui qui veille "que j'ai bien apprécié.

_Dakota, hiver 1999, Landreaux Iron ,indien ojibwé chasse le cerf. Ce jour là il vise et tire l'animal qui continu son chemin alors qu'un enfant s'effondre. Dusty le fils de son voisin et ami Peter Ravich avait cinq ans.
_Brisé et tourmenté par le remord ,Landreaux et sa femme Emmaline ont recours à une coutume ancestrale , donner leur plus jeune fils aux parents en deuil.
_Larose fils de Landreaux aura dès ce jour deux familles.
_Imaginé la souffrance de ses deux mères, demi soeurs, l'une ayant perdu un fils l'autre devant partager le sien.
_Larose enfant issu d'une longue ligné ojibwé développe des pouvoirs surnaturels transmis par cinq générations de Larose( celles ci étant féminine).

Ce livre nous fait découvrir la culture amérindienne confronté a notre époque.
Cette histoire mêle les drames, les sacrifices, les croyances d'une autre époque pour ces indiens et les conséquences que cela leurs procures dans leurs vies d'aujourd'hui aux états unis.

Très belle lecture.
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Je découvre enfin cette autrice americano-germano amérindienne, qui a construit son oeuvre sur la vie et le destin des peuples amérindiens aux Etats-Unis. le présent roman se déroule dans une réserve Ojibwé du Dakota du nord, et prend place à la toute fin du siècle numéro vingt.

LaRose est un jeune garçon dont le surnom se transmet depuis des générations. Toute la réserve est à l'affût du bug annoncé de l'an 2000 qui devrait frapper tous les matériels informatiques et peut-être prédire la fin du monde, alors que le peuple Ojibwé vit encore de ses coutumes ancestrales, ses croyances et son mysticisme. Landreaux, un Ojibwé, est à la traditionnelle chasse au cerf, espérant ramener de quoi manger à sa famille. Cependant, ce n'est pas un cervidé qu'il atteint, mais bien le jeune fils de cinq ans d'un couple d'amis, les Ravich. L'enfant décède. Or, la tradition veut qu'un homme qui a tué un enfant doit fournir sa propre progéniture à la famille endeuillée, comme en offrande. Aussi, les Landreaux doivent se séparer de leur fils, LaRose, et l'offrir aux Ravich.

Dans un roman ample dépeignant une fresque lente de la vie dans les réserves amérindiennes de la seconde partie du XXe siècle (mais mordant sur le XXIe siècle), Louise ERDRICH fait preuve d'une grande maîtrise pour faire évoluer ses personnages, nous guidant par de savants va-et-vient entre la fin des années 60 et le monde (presque) contemporain.

C'est surtout le roman d'un peuple qui souffre. Les Etats-Unis veulent faire des amérindiens de vrais citoyens chrétiens. Ainsi, ils envoient leurs enfants dans des écoles religieuses, dures et autoritaires, où les pauvres gosses sont soumis avec violence à leur nouvelle éducation. Récit déchirant d'un peuple qui lutte pour ses idéaux, dont nombreux sont ceux qui périssent par le froid dans la réserve. Louise ERDRICH est une grande conteuse, n'abandonnant jamais ses protagonistes, rappelant un héritage généalogique et spirituel si loin du monde des Blancs pour lesquels le seul but est de « Exterminer ou éduquer ».

Louise ERDRICH raconte six générations se succédant au rythme des saisons, mais aussi à celui des obligations mises en place par les gouvernants. Mais c'est bien loin d'être un roman cadenassé dans un lieu clos. La figure de Saddam HUSSEIN, celle de BEN LADEN et plus globalement l'Histoire récente des Etats-Unis se développent en parallèle. L'objectif des Ojibwé, en plus de celui de simplement survivre aux conditions extrêmes de leur existence, est bien la transmission de croyances indiennes, de leur culture ancestrale.

Le style est d'une grande lenteur, dans une écriture classique. Pourtant certaines images viennent détonner par l'audace de certains mots : « Ce n'était peut-être pas courant qu'un gars pose cette question à un autre. On l'avait raccordé de partout à des tuyaux, comme un vieux chiotte. Mourir aussi lentement, c'était d'un tel ennui ».

Chaque génération de la famille a eu droit à son LaRose. le dernier, celui qui nous occupe dans ce récit, est ballotté de droite à gauche, impuissant devant un tel acharnement à lui faire perdre ses repères. Pourtant c'est le visage d'un ange que l'on croit voir, celui d'un saint qui semble tout accepter, saint qui pourrait bien être doté d'un pouvoir : « Ce pouvoir remonte à la première La Rose ; il lui a été transmis par sa mère, du temps où elle s'appelait encore Mirage, sa mère qui, pour sa part, l'avait reçu de son père, un sorcier jiisikid qui, en 1798, avait promené son esprit tout autour du monde, puis était venu raconter à ses chanteurs stupéfaits qu'il n'y avait juste plus rien à faire : les Blancs infestaient la terre comme des poux ». Pourtant, le but ultime est celui de ne pas se venger. Mais les Ojbiwés y parviendront-ils ?

Ce roman est d'une certaine difficulté à suivre de par ses allers et retours dans le temps, ses LaRose qui se succèdent, mais aussi parce que nous, culturellement, nous n'avons pas toujours les données pour suivre les réflexions empreintes de spiritisme indien (j'ai écrit « mysticisme » plus haut, mais s'il l'est à nos yeux, la réflexion est sans doute bien plus profonde dans leur esprit), et la lecture pourrait nous sembler une fable fantastique, ce qu'elle n'est pourtant pas du tout, traçant avec méticulosité un monde « parallèle » pourtant bien réel aux yeux des indiens. Ces plus de 500 pages ne s'avalent pas d'une traite, elles sont fouillées et il ne faut pas perdre sa boussole en cours de route. Roman sorti en 2018, il est le dernier volet d'une trilogie qui pourtant ne semble pas se suivre, paru dans la superbe collection Terres d'Amérique de chez Albin Michel.

https://deslivresrances.blogspot.com/
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LaRose est un petit garçon de 5 ans donné par son père à son meilleur ami et beau-frère après qu'il ait abattu par accident son fils Dusty, ami de LaRose.

Drôle d'idée et si cruelle, utilisée ici comme un rouage dramatique et qui fait référence à une ancienne coutume indienne.

LaRose est craquant, malin, bien à sa place au final malgré les tiraillements incessants entre les deux familles.

Chaque personnage qui l'entoure est évoqué avec attention et même les seconds rôles ont leur importance.

Mémoire amérindienne, horreur des actes des américains blancs, résilience et force de caractère de la génération à venir.

Un grand et beau roman autour de la transmission, du partage et de l'importance du collectif et de la mémoire.
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Cela a été une très belle lecture, et ce malgré les sujets abordés tout au long du récit.
Les véritables antagonistes de cette histoire m'ont semblé être le sentiment de vengeance et le fatalisme qui conduit certains personnages à des extrémités. Pour autant, on ne ressent aucun jugement et la nouvelle génération les contre peu à peu de par leurs actions.
À travers le petit LaRose et sa famille, l'autrice met en avant l'héritage familial et culturel qu'il est bien difficile de faire survivre quand on a tenté de mainte façon de le faire disparaître.
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Ma première rencontre avec cette auteure dont ma bibliothécaire ne tarit pas d'éloge.
Une lecture plaisante, beaucoup d'émotions, le personnage de Larose, cet enfant donné en échange de celui qui est tué, est très touchante. Tout en douceur et avec beaucoup de patience il apporte son regard et sa bienveillance sur ces deux familles frappées par le malheur.
Les sentiments des personnages, qui gardent dans leur coeur leurs traditions, sont justes et révèlent toute la sensibilité de la plume de l'auteure.
Une écriture qui m'a plu, je lirai sûrement d'autres romans de cette auteure
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Un roman très dense dans le monde amérindien contemporain du côté du Dakota Nord.
Deux familles, liées par un enfant porteur des destinées ancestrales, qu'on regarde évoluer pendant les 3 ou 4 ans suivant le drame qui déchire tout.
Une histoire qui emmêle beaucoup de thèmes indirects et dilate le temps, comme les descendants des peuples premiers ont à faire avec des souffrances passées et modernes, des questions universelles et intemporelles (l'adolescence, la parentalité, le couple, l'accident), et un monde des esprits où les têtes peuvent rouler seules.
Une histoire à la fois très directe et très suggérée, qui m'a un peu donné l'impression d'un fourre-tout mais qui a une force d'émotions indéniable. (Et puis des pages sur le volley-ball !!!)
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Dakota du Nord, 1999. La chasse au cerf – qui annonce l'entrée dans l'automne – a sonné. Landreaux Iron, un indien Ojibwé, est impatient d'honorer la tradition. Mais un malheur est proche : touché, Dusty le fils de son ami et voisin, s'effondre devant lui. Après cet accident de chasse, ce père qui a accidentellement tué ce fils, se voit dans l'obligation de “donner” son petit garçon de six ans à la famille en deuil, comme le veut la tradition amérindienne.

A travers l'histoire de LaRose, l'auteure nous invite dans le passé. Rapidement, le récit mêle passé et présent, morts et vivants, grande histoire et petite histoire. Ce drame nous laisse découvrir une tentative de réparation et nous dévoile un vaste contexte autour d'une histoire familiale portant sur six générations et un siècle et demi d'histoire.

Dans ce nouveau livre, Louise Erdrich apporte un nouveau regard sur le monde et un point de vue novateur sur un peuple résilient, qui a survécu à un génocide. A la frontière avec le Canada, en territoire Ojibwe, on découvre comment deux familles, d'un même peuple se sont organisées pour ne pas sombrer dans la vengeance, à l'aide d'une vieille coutume de réparation.
Un très beau livre – qui au travers d'une multitude de personnages tous amérindiens – évoque toute la souffrance d'un peuple à qui on a forcé l'assimilation à la culture blanche.
Lien : http://untitledmag.fr/ete-20..
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Je découvre Louise Erdrich avec ce roman.
Nous sommes dans une réserve chez les indiens Ojibwés. Dès les premières pages, le cadre est posé : Landreaux, en voulant abattre un cerf, tue accidentellement le petit garçon de ses voisins.
Afin de réparer son acte, et reprenant en cela une coutume ancienne, il offre le dernier de ses fils aux parents éplorés. le petit LaRose va donc s'installer chez les voisins puis alterner son quotidien entre les deux maisons.
Il va « réparer » au sens propre comme au sens figuré la terrible faute commise par son père.

Moi qui adore les histoires d'amérindiens, je me suis régalée avec la galerie de personnages de ce roman : LaRose en premier lieu, magnifique petit garçon qui va éviter que le drame ne se poursuive et panser les blessures. Josette, Neige, Emmaline, Landreaux, Maggie, Roméo, Hollis etc c'est à une véritable valse de personnages que nous invite l'auteur. Cette multitude complique parfois un peu la lecture d'autant qu'il y a aussi des allers et retours entre passé et présent, entre réel et imagination. C'est donc une lecture un peu exigeante.

Comme toujours chez les amérindiens, c'est tragique et cela tord le coeur. J'ai pensé aux récits de Wagamese que j'aime tant : mêmes destins brisés par le pensionnat, par les maladies ou l'arrachement aux racines.

J'ai également pensé aux écrits magnifiques de Boyden qui à mon sens, sont un cran au-dessus par leur souffle romanesque que je n'ai pas trouvé dans LaRose.
C'est toutefois une très belle découverte qui me donne envie de continuer à découvrir cette auteure.



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