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3,77

sur 278 notes
LaRose est le dernier roman du cycle initié avec La malédiction des colombes et Dans le silence du vent.
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J'ai commencé par Dans le silence du vent, qui m'a envoûtée comme rarement on m'envoûte, et je n'avais qu'une hâte, découvrir les deux autres opus.
Très déçue par La malédiction des colombes, j'attendais beaucoup de LaRose.
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Le thème en était alléchant et je subodorais un chef-d'oeuvre.
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Après un début palpitant, lorsque Landreaux voulant abattre un cerf qu'il surveille depuis des mois tire malencontreusement sur Dusty, le fils de son voisin et meilleur ami, le soufflé retombe.
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Les deux familles pourraient être proches, mais Emmaline et Nola, demi-soeurs, se détestent.
Alors lorsque Landreaux donne à Peter et Nola son enfant de 5 ans, LaRose, pour remplacer Dusty, selon les coutumes ancestrales, l'enfant est littéralement arraché des bras de sa mère qui ne pourra plus le voir du tout.
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Toutes les parties concernant LaRose m'ont passionnée, mais les personnages se sont multipliés, l'auteur a jonglé avec les époques, les générations et les événements, à mon grand désarroi.
J'étais perdue et n'arrivais pas à m'intéresser aux histoires des uns et des autres.
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La plume de l'écrivain n'a pas suffi à sauver le roman, me concernant.
LaRose est très très lent, malgré l'avalanche des péripéties que j'avais du mal à suivre.
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Très grosse déception, et je ne pense pas tenter à nouveau de lire Louise Erdrich, malgré mon enthousiasme pour Dans le silence du vent, ce dont je suis sincèrement désolée.
Mais ceci est un avis personnel, qu'il ne vous empêche pas de vous lancer si le livre vous tente.
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-Bienvenue dans la matinale de babelio, Augustin Traquenard votre serviteur part à la découverte d'une lectrice ou lecteur. Aujourd'hui j'ai l'immense joie de vous présenter une personne qui compte beaucoup pour moi et pour babelio, je vous présente Nicolak.
Bonjour Nicola
- Bonjour Augustin, je suis ravi d'être dans votre émission
-Merci Nicola, je vous ai invité pour nous parler de votre dernière lecture celle initiée par madame hundred dreams dans la lecture commune consacrée à Louise Erdrich.
- En effet Augustin, dans cette lecture commune j'avais choisi le roman « LaRose « dernier récit de la trilogie comportant « la malédiction des colombes « et « dans le silence du vent. »
- Sans trop divulgacher, l'histoire commence par un accident de chasse. Landreaux Iron tue le fils de son voisin Peter Ravich, le petit Dusty âgé de cinq ans. Selon une vieille tradition Ojibwé pour réparer la faute, la famille responsable doit offrir en réparation un enfant à la famille en deuil.
LaRose un garçon de cinq ans le dernier né de la famille Iron va être adopté par la famille Ravich. Voilà la trame de l'histoire. Des personnages vont venir se greffer autour des deux familles, quatre générations de LaRose, un prêtre amoureux, un Roméo camé et aigri…
Ce que j'ai aimé dans ce roman de Louise Erdrich c'est la propension qu'on les enfants des deux familles Neige,Josette, Maggie et le petit LaRose à rester en dehors du drame et de s'aimer malgré les difficultés des deux familles.
J'allais oublier la tragédie que connurent les nations indiennes à qui on enleva leurs enfants pour les mettre dans des pensionnats. Et pour finir Augustin, le poids de l'héritage culturel est souvent difficile à porter pour ces peuples qui ont souffert de la violence faite par des hommes au nom du progrès.
-Merci Nicola pour votre intervention, je vais rendre l'antenne à vous cognac jay…
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Dans le Dakota du Nord en 1999, après l'accident de chasse où son père a tué le fils des voisins, un petit garçon de six ans, LaRose, est « donné » par ses parents à la famille en deuil, en « remplacement » du fils perdu comme l'exige la tradition amérindienne. L'enfant grandit entre les deux familles, qui apprennent plus ou moins bien à vivre entre deuil, colère et culpabilité.


Ce drame et cette déconcertante tentative de réparation viennent s'inscrire dans le vaste contexte d'une histoire familiale portant sur six générations et un siècle et demi, que le récit nous fait peu à peu découvrir par de multiples allers retours entre passé et présent. Au travers d'une myriade de personnages quasiment tous amérindiens, apparaît ici toute la souffrance d'un peuple dont on a forcé l'assimilation à la culture blanche, selon le principe énoncé par l'officier américain Richard Pratt :
« Un général célèbre a déclaré un jour qu'un bon Indien est un Indien mort et le profond accord suscité par leur destruction a considérablement encouragé les massacres d'Indiens. D'une certaine façon, je partage cet avis, mais seulement dans ce sens : que tout ce qui est indien dans la race devrait être mort. Éliminez l'Indien en lui, et sauvez l'homme. »


Cette histoire est donc aussi celle de la lente agonie d'une culture qui, pourtant, réussit à se transmettre d'une génération à l'autre, au prix d'un déchirement quasi schizophrénique générateur de drames en chaîne, à commencer par celui des nombreux cas d'addiction, à l'alcool, mais aussi de nos jours, à la drogue médicamenteuse. Un insurmontable mal-être accompagnait donc déjà les personnages lorsque survient cette mort accidentelle d'un enfant : c'est finalement avec les ressources puisées au fond de leur identité profonde qu'ils vont tenter d'y faire face, au fil d'un récit en permanence entremêlé de magie et de relations aux esprits.


J'ai beaucoup apprécié, mais aussi trouvé éprouvante, cette authentique et parfois déroutante plongée au tréfonds de l'âme d'une culture martyrisée qui se refuse à disparaître. Amérindienne elle-même, l'auteur nous immerge dans un tourbillon de désarroi, de culpabilité, de colère, d'envie de vengeance et d'espoir de rédemption, où le deuil s'accomplit lentement avec le secours de la tradition, de la magie, de la solidarité et d'une certaine sagesse ancestrale.


Remarquable pour la voix amérindienne qu'elle exprime ici avec force et pour tout ce qu'elle nous fait comprendre du désespoir d'un peuple devenu une communauté privée de son identité, cette longue et vaste fresque m'a néanmoins semblé assez pesante : il m'a manqué d'être emportée par cette histoire dont, malgré toutes ses qualités, je n'ai pas senti le véritable souffle, me retrouvant plombée par la déprime en dépit de l'espoir porté par l'étonnant petit LaRose, à la maturité presque surnaturelle.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Je retrouve avec plaisir cette grande romancière découverte en 2005 avec"La Chorale-des maitres-bouchers puis "Dans le silence du vent "et La malédiction des colombes ", qui nous plonge dans le quotidien d'une réserve indienne du Dakota du Nord...

A travers le drame intense vécu par deux familles, je n'en dévoilerai pas beaucoup, ce serait dommage .......elle évoque , en conteuse accomplie, une histoire fascinante, qui mêle le mystère de la filiation qui lui est chère, le sentiment de faute naissant du drame, de la douleur et du manque, les coutumes ancestrales et les relations complexes , indicibles, que tissent les Indiens avec Mère Nature .
Le père d'un petit américain , Landreaux Iron, tue accidentellement un jeune voisin de cinq ans , Dusty, le fils de son voisin et ami, Peter Ravitch: il l'a pris pour un cerf.........
Louise . E.nous oblige à réfléchir sur les notions de vengeance , de pardon, de justice , de deuil , et surtout de l'amour .......
Comment peut- on survivre à la perte insondable d'un enfant ?
Comment se reconstruire ?

D'une façon intense et flamboyante, dense, elle explore le poids du passé, à travers "LaRose", prénom mixte du petit garçon du voisin, qui paiera pour la tragique méprise , selon une coutume en vertu de laquelle Landreaux Iron doit donner son plus jeune fils aux parents en deuil. ."

"LaRose" prénom que ses ancêtres indiens Ojibwé se sont passé de pére en fils et de mère en fille , en même temps que des douleurs, des sacrifices et des névroses ........

Tout en retrouvant le talent de conteuse de cette magicienne , fille d'une indienne passionnée de catholicisme et fine connaisseuse des traditions Ojibwé et d'un père allemand féru de William Shakespeare, j'ai trouvé le temps un peu long lorsqu'elle évoque les ancêtres de sa famille et leurs croyances .........
Une lecture ardue, dense , entre passé et présent , à travers de très nombreux personnages attachants, mais on s'y perd un peu ..........
Malgré tout , une belle épaisseur narrative, un charme évocateur, sur le deuil, la nature et l'amour , la hantise de la perte, une grâce dont on ne se lasse pas !
A la question: "Un homme peut- il commettre le pire des actes et pour autant continuer à être aimé?" , sa réponse est un oui magnifique , retentissant , maudit et béni à la fois!
Un livre majeur, fort et singulier !
Traduit de l'américain par Isabelle Reinharez , chez Albin Michel .

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Avec Louise Erdrich, auteure du mouvement de la Renaissance amérindienne, on découvre dans ce roman un autre regard sur le monde, celui d'un peuple résilient survivant d'un génocide.

On est quelque part dans le Dakota du Nord, à la frontière canadienne, en territoire Ojibwe, le troisième groupe linguistique le plus important des peuples premiers américains. A la faveur de l'histoire de LaRose, ce garçon étrange qui porte en lui à travers son nom, l'âme et les qualités de ses ancêtres, on plonge dans une histoire terrible qui a laissé des cicatrices jusqu'à notre époque .

Ce texte magnifique ne nous raconte pas seulement comment deux familles se sont organisées pour ne pas sombrer dans la vengeance en utilisant une vieille coutume de réparation. La douleur du deuil et du sacrifice fait surgir l'héritage du passé des familles et nous dit comment ce peuple a survécu. La grande histoire et la petite histoire se mêlent alors.

Il y avait deux courants dans la politique officielle d'extermination des Indiens, déjà ceux qui voulaient les tuer purement et simplement, par les armes. Les citations des textes de l'époque à cet égard, font froid dans le dos. Il y avait aussi ceux qui , voulaient faire disparaître une civilisation millénaire en enfermant les enfants dans des pensionnats indignes, pour lessiver leurs cerveaux, leur faire oublier leur langue et leurs mythes, où ils étaient maltraités, quand ils ne mouraient pas de rougeole ou de tuberculose.

On comprend que le prix payé a été, et est toujours terrible en vie perdues , en misère, alcool, drogue, exclusion, et relégations.

J'aime beaucoup le lyrisme plein de douceur de Louise Erdrich, son absence de misérabilisme et d'esprit de revanche lorsqu'elle évoque la manière dont les mères transmettent les traditions à leurs enfants, comment se conjugue le métissage des cultures , comment cette résistance silencieuse a mis en échec cette entreprise d'anéantissement.

Il reste sans doute plein de choses à dire de cette histoire émouvante, de ce gamin partagé entre deux familles, c'est juste un très beau texte qui fait la part belle à une spiritualité qui transcende les époques.


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Sur une réserve indienne du Dakota du Nord, un chasseur vise un cerf mais tue le fils de cinq ans de son voisin. C'est l'horreur, pensez-vous, mais pour compliquer le drame, le malheureux tireur décide de donner son propre fils à la famille endeuillée pour les consoler!

LaRose, c'est le nom du petit garçon qui est ainsi déchiré entre deux familles, un nom transmis de génération en génération, un nom associé à des pouvoirs, à un lien particulier avec le monde des esprits. LaRose est aussi un enfant attachant, qui se sent responsable du bonheur de tous.

Une grande histoire de famille, avec ses remords et ses vengeances, avec des personnages forts qui, chacun de leur côté, essayent de comprendre la vie et de trouver sa place dans le monde. On trouve tout autant les particularités des autochtones de cette région de l'Amérique du Nord que l'université des drames humains.

Cette auteure américaine, découverte sur Babelio, est pour moi un véritable coup de coeur !
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Quoi de plus revigorant que cette plongée offerte par Louise Erdrich dans le vent glacial du Dakota du Nord, sur les plaines aux gris d'acier, quand les champs se couvrent d'un blanc linceul. À l'heure où chaque jour apporte un vent de nouvelles éphémères sur nos e-phone, se frotter au rythme immuable des saisons est un pur bonheur.


Porté par des personnages qui puisent leur vie dans les recoins  du passé ,
" LaRose", raconte l'histoire de cinq d'entre eux d'origine indienne. Chaque chaînon fait revivre l'ancien monde de la réserve Ojibwé.
Chacun est animé d'une capacité de s'extraire de la terre, accompagné de son tambour, "LaRose" vibre des chants aux pouvoirs surnaturels où l'empreinte laissé par les morts, inspirent et transcendent les vivants.


Quand landreaux Iron, fait feu sur le grand Cerf qu'il suit et traque depuis des semaines, l'animal s'enfuit et le drame éclate, Dusty un enfant s'effondre.
L'enfer atteint deux familles si proches par leurs mamans, les demi-soeurs Emmaline et Nola, Emmaline, la quatrième LaRose, qui est aussi la grand mère du petit LaRose Iron. Tout s'entre-déchire dans une implacable suite de ressentiments.


Le passé s'insinue avec une force foudroyante dans le récit, ici la sagesse ou les rancoeurs, là parfois des trahisons
Le choix de landreaux Iron de donner LaRose son propre fils à son ami et voisin le père de Dusty, Peter Ravich, s'inscrit dans une tradition indienne, et donne une dimension évangélique à ce drame.
Le prêtre de la mission le père Travis deviendra l'un des pivots des échanges entre les deux familles endeuillées.


D'autres drames couvent, un passé ne se réveille qu'à la lueur de ce drame, celui de Roméo au premier rang des amoureux de la trop belle Emmaline. Lui Roméo n'était-il pas le meilleur ami de Landreaux. Qui est à l'origine de leur brouille, de leurs embrouilles, une femme, un homme ?
Pénétrer dans une réserve indienne c'est aller à la découverte d'une réalité instable, fragile, où les destins sont liés à de lourds secrets.


"Elle haussa les épaules et le vêtement tomba. Alors tout devint facile et ils se coulèrent ensemble, comme la neige le long du trajet, filant sans fin telle de la craie sur la surface noire de la route. P 445."

Le projet de Louise Erdrich possède cette capacité à entrer au coeur de la vie des indiens Ojibwé car elle est indienne par sa mère Ojibwé .


Elle restitue avec une énergie fabuleuse ces destinées, où l'homme se considère comme une partie infime de son territoire, les êtres vivants rassemblent, toutes les espèces animales ou végétales, ce respect immuable et sacré rappelle François D assise :
"Nola regarda LaRose occupé à inspecter le contenu de son assiette. Il était comme ce moine en robe brune François. Les animaux venaient se coucher à ses pieds. Ils étaient attirés vers lui, sachant qu'ils seraient sauvés.
Page 194."

Un récit emprunt d'une grande sagesse et à l'écriture forte et pleine d'émotions
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J'aime beaucoup les romans de Louise Erdrich. Ce roman-ci, LaRose, s'inscrit dans une trilogie. J'avais beaucoup aimé son précédent livre, Dans le silence du vent. Ici j'ai trouvé le chemin narratif bien plus difficile, mais au final il laisse en moi une trace envoûtante.
L'atmosphère demeure toujours la même, je devrais plutôt parler d'espace-temps, bien que le temps soit une donnée plutôt variable en territoire ojibwé.
Nous sommes en Dakota du Nord, en 1999. Tout part d'un fait divers tragique et je dirai même, doublement tragique.
Les premières pages démarrent sur une scène de chasse. Landreaux Iron, un Indien Ojibwé traque un cerf. Il le vise et tire. L'animal poursuit sa course, tandis qu'un enfant s'effondre. Il s'agit de Dusty, le fils de son meilleur ami, Peter Ravich. L'enfant avait cinq ans. C'est une tragique méprise.
Le drame est effroyable. L'enquête conclut très vite à l'accident et le dossier judiciaire est clos aussitôt. Cependant, il reste le drame, mais aussi la coutume chez les indiens ojibwé.
En effet, pour réparer son geste, Landreaux doit se plier à une ancienne coutume ojibwé selon laquelle il doit offrir LaRose, son plus jeune fils, aux parents en deuil. C'est forcément une terrible décision et les conséquences seront douloureuses pour les deux familles concernées.
Les pages qui décrivent longuement les états d'âme, les douleurs des deux mères sont poignantes.
L'humanité vient au secours de cette fatalité, faisant entrer dans les failles des pages le doute, la douleur, les blessures, les espoirs aussi.
Voilà ainsi posée la trame narrative qui ne manque pas de sel... Cependant l'auteure n'en reste pas là et nous invite à entrer dans un monde où nos propres repères deviennent vains, tant mieux ! En effet, LaRose porte un prénom mixte, que ses ancêtres indiens ojibwé se sont passé de père en fils, ou de mère en fille. L'enfant présent est considéré comme une sorte de saint, bien que le terme ne soit pas forcément approprié ici.
Brusquement le récit nous invite autant dans le passé que dans le présent, mêlant les vivants et les morts, parfois l'âme des choses s'invite aussi dans le récit... C'est normal, nous sommes en territoire ojibwé.
Alors, il y a comme quelque chose de choral qui monte dans les pages et nous envahit peu à peu, une musique, des mots aussi, des coeurs qui battent peut-être encore.
C'est un chant, c'est un conte. Ce sont des femmes et des hommes dans une histoire qui continue.
Ici il y a encore le poids du passé, mais aussi du présent.
J'ai trouvé les personnages magnifiques, douloureux, fantasques, touchant d'émotions, fraternels aussi. La fraternité de cette communauté ojibwé jaillit comme une lumière dans les pages du livre. On voudrait s'en enivrer tout d'abord, s'en enivrer pour la suite.
J'ai adoré l'intrusion dans cette histoire d'un prêtre blanc dont le propos ne manque pas de pertinence.
Il est important de lire les livres de Louise Erdrich, ne serait-ce que pour la différence qu'ils apportent à nos vies.
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C'était encore une fois une lecture commune, mais inutile de me pousser beaucoup pour lire un neuvième roman de Louise Erdrich.
Les Iron et les Ravich sont voisins, dans cette réserve Ojibwé du Nord Dakota. Emmaline Iron et Nola Ravich sont demi-soeurs. Et lors d'un tragique accident de chasse, c'est le mari d'Emmaline qui tue le petit de Nola.
Comment surmonter cette atroce culpabilité, comment venir en aide à la famille endeuillée ?
En recourant à une tradition lointaine : les Iron vont donner aux Ravich leur petit dernier, âgé de cinq ans comme l'enfant mort.
Louise Erdrich prend son temps pour entrer avec une infinie délicatesse dans l'esprit de chacun des protagonistes de ce drame : la mère endeuillée qui réclame vengeance, le mari assassin, sa femme qui accepte la mort dans l'âme de donner son fils ; mais aussi dans l'esprit de l'enfant partagé.
Par amour.
Deuil et vengeance, amour et pardon se mêlent avec une très grande justesse dans ce roman. J'ai beaucoup aimé, admiré même, comment l'autrice creuse profondément dans le passé et les sentiments de chacun des personnages (en passant par les horribles "pensionnats autochtones", en remontant même jusqu'au 18ème siècle).
Les frères et soeurs ne sont pas oubliés, de l'enfant mort comme de l'enfant donné, et c'est de là que semble renaître l'espoir, de leurs relations tendres et drôles qui apportent un souffle de sérénité dans cette histoire si triste.
Traduction parfaite d'Isabelle Reinharez.

Challenge USA : un livre, un État (North Dakota)
Challenge ABC 2023-2024
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1999, Dakota du Nord . Landreau tue malencontreusement Dusty , 5 ans, fils de ses amis Peter et Nola. Ce tragique coup du sort va bouleverser les deux familles et Landreau va s'en remettre à une vieille coutume indienne , donner un enfant à Peter et Nola.

Beau roman sur fond de tragédie. Au delà de l'évolution des deux familles et des conséquences du don de LaRose, l'auteur retourne dans le passé pour faire revivre les traditions indiennes , à travers d'autres LaRose de 1860 à nos jours.
Il y a beaucoup d'humanité dans ce récit, beaucoup de liens avec la nature dès que l'on touche aux indiens .
Il y a aussi la rancoeur envers les colons blancs et le sentiment qu'au XXIème le siècle les plaies ne sont pas encore consolidées.
On retrouve dans ce roman l'Amérique des désoeuvrés, qui boit et se shoote.
Ce sont 500 pages denses , intelligentes qui parfois prennent le temps de livrer leur verdict mais qui peuvent en deux lignes faire basculer le lecteur.
Partie intéressante aussi sur le sport et notamment le Volley Ball. Pourquoi le Volley Ball féminin serait à ce point important dans le Dakota du Nord ? Mystère !
Beau livre donc qui autour d'une histoire sordide fait évoluer des personnages attachants , mais aussi plonge dans les racines indiennes .
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