AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le jeu des ombres (91)

L'amour suppose que tu t'accroches résolument à la vie.
Commenter  J’apprécie          30
Je suis folle de rage contre toi, maman, mais tout de même: tu m'as confié la narration. Riel
Commenter  J’apprécie          31
On m'a appris à penser que la vie avance de façon inéluctable depuis son point de départ formateur, et que son cours est difficile à changer.
Commenter  J’apprécie          30
Le cerveau d’une mère est un monceau de déchets où subsiste le guano culturel des âges de chacun de ses enfants. Une couche jaune et visqueuse, compostées à la base, de plumes de Big Bird et de cheveux de Barbie coupés à l’aide de ciseaux Crayola, de vieux feutres au corps en plastique et de jeux de cartes Titi, de minuscules chaussures, sacs, ceintures, dessous chatoyants et patins destinés à Barbie, et puis des trucs en bois plus politiquement corrects, de poupées en bâtonnets de glaces= à l’eau et de cubes, peints, de toutes les formes, de chevaux de bois et de dangereux osselets qui vous transpercent les pieds et de grands chevaux en plastique tant convoités et de Playmobil et de Legos et de figurines de films d’action et puzzles provenant d’au moins douze douzaines de boîtes et de peluches –tigreserpentéléphantarantulesingecochongirafetortueaigle- et de merveilleuses dînettes en porcelaine qui existent dans tous les styles de décors et de petits meubles et de petits miroirs, de restes de figurines de collection de Mon Petit Poney et de Max et les Maxi Monstres et du Ds Seuss et de tous les jouets des Happy Meal de chez McDonald et puis, voilà, le tout est compacté avec un mortier de bonbons des vieilles fêtes d’Halloween et transformé en un solide soubassement de connaissances enfantines.
Commenter  J’apprécie          30
La façon dont Florian lui avait parlé la laissait vaincue et hésitante. Elle ne cessait de repenser au temps lointain où il était petit et s’effondrait, se cramponnait à ses genoux, chaque fois qu’elle le déposait à la maternelle. Où elle était forcée de le détacher d’elle. Où elle restait ensuite dans sa voiture, les yeux pleins de larmes. Et maintenant elle se demanda : Mais pourquoi l’ai-je fait ? Pourquoi ne l’ai-je pas gardé avec moi du matin au soir ?
Commenter  J’apprécie          30
Tu es faible. Tu es une Weakly Interactive Mom Person, un personnage maternel interagissant faiblement. Une WIMP.
Commenter  J’apprécie          30
Trois jours, c’est long, écrivit-elle sur une nouvelle fiche. Assez long. J’ai prouvé que je n’avais pas besoin de boire.
Quand elle se fut versé le verre de vin dont elle avait rêvé, la tension causée par l’obligation de se prouver quelque chose se dissipa. […] C’était la fin de l’après-midi, une heure tout à fait convenable. Plus tard, elle pourrait boire un scotch en compagnie de Gil, et puis encore du vin pendant le dîner, et ce serait là aussi tout à fait convenable. Tout en sirotant son verre, elle pourrait écrire, et il était normal d’écrire en sirotant du vin.
Commenter  J’apprécie          30
Gil avait un mur. Irene avait un mur. Entre les deux murs existait une zone neutre, intacte, une étendue sauvage où se trouvait tout ce qu’ils ne savaient pas et ne pouvaient imaginer sur l’autre. Gil avait une vision claire de cet espace qui les séparait. Il y voyait un paradis intact semblable à la zone démilitarisée entre les deux Corées.
Commenter  J’apprécie          30
La réalité est de mauvais goût, dit Gil. Tu veux des croûtons ?
Ceux à la farine de maïs, je les adore. Le kitsch est pire que le mauvais goût, Gil, c’est de l’hypocrisie. Je suis sérieuse, là. C’est représenter quelque chose et lui donner une apparence solide, charmante et lisse alors qu’elle est fracturée, douloureuse et malsaine.
Commenter  J’apprécie          30
Gil nourrissait pour sa famille une sorte d’attachement désespéré, car il savait que sur un plan fondamental tous se dérobaient à lui. Leurs sourires câlins, leurs compliments, leur rire forcé. Parfois il les croyait sincères. Parfois il savait qu’ils avaient peur de lui. Il leur avait à tous fait du mal, mais pas vraiment de façon durable. Il avait porté la main sur chacun d’eux, sans pourtant jamais laisser de marque physique. Ce n’était pas rien. […]
Alors, quand il leur faisait du mal, il compensait ses torts de façon compliquée. Il essayait. Parfois essayer lui fendait le cœur, d’autres fois il était déçu par les résultats –plans humiliants pour préparer le dîner parfait autour duquel tout le monde se sentait malheureux, ou cadeaux reçus avec une pétillante gratitude puis fourrés au fond d’un placard.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (660) Voir plus




    {* *}