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3,5

sur 461 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
“Je voudrais la connaître, savoir comment elle est, puisqu'elle a su te prendre, puisqu'elle a pris ma place, juste voir et comprendre tout ce que je ne suis pas” chantait, jalousement, Patricia Kaas.

L'Occupation est un court texte de la Prix Nobel de Littérature française Annie Ernaux, paru en 2002. L'écrivaine poursuit son oeuvre autobiographique, notamment celle de sa vie sentimentale, dans la continuité de Passion simple, paru en 1996. Les parallèles sont assez forts entre ces deux oeuvres. Ernaux s'empêtre dans des histoires d'amour passionnelles et sans avenir avec des hommes, plus jeunes et vaguement indisponibles, sorte de schéma qu'elle répète (jusqu'à son dernier livre “Le jeune homme”) de son propre aveu: “un garçon jeune, impécunieux, avec une femme plus vieille gagnant bien sa vie.”

“Il me fallait à toute force connaître son nom et son prénom, son âge, sa profession, son adresse.”

J'ai le sentiment que Ernaux construit son oeuvre avec le souci d'en dire le moins possible ou de dépersonnaliser au possible. C'est assez flagrant quant au contexte, au portrait des personnages, on ne peut les reconnaître, ils sont à peine esquissés, rien n'ancre véritablement le récit dans un espace-temps un peu précis, un peu détaillé. Alors certes, il ne faudrait pas qu'on puisse identifier les personnes du livre, qui existent dans la vraie vie, mais je crois que c'est aussi pour permettre au lecteur de s'incarner plus facilement, à chacun(e) de voir l'homme brun ou blond, la femme rousse ou petite, la maison, les rues, les cafés avec ses propres souvenirs et son imaginaire, un peu comme si nous lisions notre propre journal intime ; Ernaux déclara d'ailleurs : “écrire sur soi, c'est écrire sur les autres.”

“Dans cet évidement de soi qu'est la jalousie, qui transforme toute différence avec l'autre en infériorité, ce n'était pas seulement mon corps, mon visage, qui étaient dévalués, mais aussi mes activités, mon être entier”. Ernaux explore ce sentiment finalement assez commun que nous sommes amenés à ressentir et parfois, à susciter plus ou moins consciemment ou volontairement. Ici, c'est une jalousie qui arrive après la rupture, quand la personne, qu'elle a pourtant quitté, trouve quelqu'un d'autre. Ernaux devient maladivement curieuse de cette autre femme et le tourment la ronge, l'obsession, l'occupation, les excès de confiance ou au contraire de dévaluation d'elle-même, la comparaison, tous ces états psychiques affolent l'électrocardiogramme de ses émotions et de son estime d'elle-même.

“Dans l'incertitude et le besoin de savoir où j'étais, des indices écartés pouvaient être réactivés brutalement. Mon aptitude à connecter les faits les plus disparates dans un rapport de cause à effet était prodigieuse.”

Il y a une forme d'impudeur dans la jalousie, l'écrivaine utilise souvent l'analogie avec la folie, et c'est vrai, la jalousie nous fait faire des choses insensées. Appeler un numéro et raccrocher lorsqu'on entend une voix qui dit “allo” à l'autre bout du fil, épier, espionner, mener l'enquête. Pour trouver quoi ? qui ? Repasser en boucle, laisser l'esprit être totalement colonisé par une rengaine envieuse, d'une affreuse banalité dont on se pensait à l'abri.

Comme très souvent, j'en reviens à Roland Barthes qui, dans Fragments d'un discours amoureux, dessine les enjeux pratiques de la jalousie : “Comme jaloux je souffre quatre fois : parce que je suis jaloux, parce que je me reproche de l'être, parce que je crains que ma jalousie ne blesse l'autre, parce que je me laisse assujettir à une banalité : je souffre d'être exclu, d'être agressif, d'être fou et d'être commun.”

L'écriture de soi, la recherche d'une authenticité, dans l'autobiographie plus que dans le roman, doit se faire au prix d'une lumière parfois peu reluisante de la personne de l'écrivain. Annie Ernaux écrit ainsi : “La dignité ou l'indignité de ma conduite, de mes désirs, n'est pas une question que je me suis posée en cette occasion, pas plus que je ne me la pose ici en écrivant. Il m'arrive de croire que c'est au prix de cette absence qu'on atteint le plus sûrement la vérité”. Lorsqu'on lui citera cette phrase lors d'une conférence, quelques années après L'Occupation, l'écrivaine française dira : “oui, j'ai une forme d'indifférence profonde au jugement d'autrui.”

“Ecrire pour moi c'est descendre” déclarait encore en interview Annie Ernaux. Avec L'Occupation, elle descend doublement à la fois comme personnage, car la jalousie nous fait tomber bien bas, et surtout comme écrivaine. Derrière tout cela, il y a l'écriture, comme une consolation dernière, comme une sorte de rétribution, de remise à l'équilibre entre la souffrance de la femme et le gain de l'écrivaine qui a enfin une histoire à raconter, un prétexte à écrire, à créer.

Car, la vie, même la plus charnelle, la plus intime, la plus douloureuse, c'est encore la promesse d'un texte à naître : “J'ai tout attendu du plaisir sexuel, en plus de lui-même. L'amour, la fusion, l'infini, le désir d'écrire.”

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L'occupation, c'est une crise de jalousie. C'est tout ce qui se passe dans la vie d'une femme quand elle se rend compte que l'homme qu'elle a délaissé et largué, refait sa vie avec une autre. C'est l'histoire de tous les subterfuges qu'elle inventera pour tenter d'apprendre des choses sur cette "rivale" qui n'en est même pas une. C'est aussi le temps de guérir grâce aux mots.Le besoin d'écrire pour se sauver...
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Le titre d'un ouvrage est parfois, et ici, nous en avons un exemple parfait, trompeur quant à son contenu. le lecteur qui ne lirait que ce dernier sans savoir de quoi cela parle pourrait s'attendre à un ouvrage sur la guerre ou tout autre chose...tout sauf le sujet précis de ce livre-là, à savoir celui de la jalousie excessive, obsédante, voire même étouffante.

La narratrice, bien que ce soit elle qui ait pris le décision de quitter son compagnon, W., devient excessivement jalouse le jour où elle apprend qu'il a rencontré une autre femme, plus âgée que lui et qu'il a est bien décidé à refaire sa vie avec cette dernière. Mais la narratrice, elle ne l'entend pas de cette façon. Plus qu'une chose ne l'intéresse à présent, connaître le nom de celle qui l'a remplacé dans la vie et dans le coeur de W. Pour cela, elle ne recule devant rien et n'hésite pas à untiliser tous les moyens, même les plus vils, pour connaître l'identité de l'Autre, l'autre femme. Même si elle entretient toujours des relations cordiales et amicales avec W., ce dernier refuse de lui révéler ce qu'elle désire tant savoir.

Un roman extrêmement bien écrit, très vite lu, mais qui m'a par moments lassée, pour ne pas dire même ennuyée. Les sentiments humains, et féminins il faut bien le reconnaître, y sont extrêmement bien décrits et analysés mais j'ai trouvé que le roman manquait parfois de piquant, d'où mon manque d'enthousiasme et le fait que j'ai un avis partagé sur cette lecture que je conseille néanmoins, puisque c'est ma belle-mère qui me l'a moi-même conseillé...peut-être n'ai-je pas encore une assez grande expérience ou n'ai-je pas une assez grande estime de moi pour l'avoir apprécié à sa juste valeur. Qui sait...A vous de voir !
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Un court roman, très court dans lequel on retrouve la manière sèche, au plus près des actes et des sentiments mais qui m'a moins touchée que La place ou Une femme peut-être parce que je me suis sentie moins concernée (vous savez que moi et les histoires d'amour.....) mais qui décortique parfaitement les mécanismes de la jalousie et ce qu'elle peut entraîner comme comportements, attitudes, pensées et même actes. Quand l'amour laisse la place à la jalousie et que celle-ci occupe tout l'espace, tout le coeur et tout le mental. Il s'agit là d'une histoire très personnelle, trop personnelle peut-être pour moi et j'ai parfois été gênée d'entrer ainsi dans son intimité. J'ai aimé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Mais non, nous ne sommes pas en 1942, ce n'est pas la France qui est occupée par les Schleus, mais la très-chère : sa petite citrouille de cucurbitacee de couleur jaune est cocue et en proie aux affres de la jalousie.
Trouve ce jour dans ma boîte à livres, car jamais je n'irais acheter un bouquin de cette femme.

Le style est déroutant par des évocations crues du sexe de son amant (elle aime le c… Annie et les sucettes, elle le dit elle-même) plus jeune qu'elle (mais c'est chose courante, cela ne m'offusque pas du tout, la différence d'âge), et par quelques imprécations ordurières à l'égard de la concurrente.
La doulce Ernaux en viendrait volontiers à la zigouiller ou lui jeter des sorts pour s'en débarrasser. Rôder sur les lieux, chercher le numéro de téléphone, elle appelle des personnes à l'adresse supposée de la concurrente, elle croit la reconnaître lors d'une conférence, assise en façe d'elle dans la salle, elle la cherche de partout, son esprit est envahi, « occupé », elle essaie tout pour s'en détacher, elle prend de l'imovane, elle se masturbe, elle souffre mille morts. La pauvre petite, comme c'est dur la vie.

C'est plutôt amusant à lire, chacun s'y retrouve un peu pour qui a été un jour trompé ou délaissé ou plaqué.
Le style, quand il n'est pas ordurier ou bêtement grivois en revanche est celui à l'évidence d'une prof agrégée de lettres modernes, qui fait un cours magistral à ses étudiants. On peut s'y ennuyer, le trouver froid, ou précis - les mots sont choisis avec exactitude et soin. Les phrases ne manquent pas d'intelligence ou de maîtrise, ou de lucidité. Je le dis avec franchise, c'est fort bien réfléchi et écrit.

Ernaux cependant m'agace prodigieusement par sa conduite antisémite bien connue et ses exactions contre un confrère auteur dont elle a été à l'origine de sa ruine. Et pour ses positions ridicules melenchonistes et ses propos anti flics. Pour ces raisons elle ne fait pas partie de mes auteurs qui ont le droit de siéger sur les étagères de ma bibliothèque, car pour moi l'auteur et l'oeuvre sont inséparables. Je le redis : je lis toujours les biographies des auteurs, et ainsi les propos de Proust contre Sainte Beuve ont toujours été mal interprétés et déformés, car Proust lui même s'est décrit tout au long de sa Recherche (avis aux ignorants qui sont légion sur ce site et condamnent toute pensée et position qui ne sont pas conformes à leur haute pensée).
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Elle a quitté W. Pourtant quelques mois plus tard, quand W. tombe amoureux d'une autre femme, une jalousie maladive monte en elle. Elle veut tout savoir de cette femme, son nom, son métier, sa manière de s'habiller... Elle est carrément obsédée, se livre à des supputations grâce à quelques indices qui ont échappé à W. Cela dure longtemps. Elle est "occupée", littéralement envahie par ses obsessions. L'écriture la fera sortir de cet état en mettant à distance la souffrance qu'elle décrit.
Du Annie Ernaux pur jus. Ce n'est pas celui que j'ai préféré.
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La Feuille Volante n°1073 – Octobre 2016
L'OccupationAnnie Ernaux – Gallimard.

C'est bien le hasard qui m'a fait prendre ce court roman sur les rayonnages de la bibliothèque. Je n'avais aucune idée de ce que pouvait être le thème traité et le titre lui-même me donnait à penser à bien autre chose, la guerre par exemple.
La narratrice, Annie Ernaux elle-même, raconte un épisode de sa vie où, après sa rupture avec W., l'amant avec qui elle avait vécu six ans sans pour autant parvenir à accepter une vie commune que lui appelait de ses voeux, est informée le plus simplement du monde par cet homme qu'il vit avec une autre femme. Dès lors, sans même la connaître, la narratrice ressent-elle un sentiment inattendu : la jalousie. A vrai dire c'est assez étonnant puisque c'est elle qui était à l'origine de cette rupture et que finalement ils étaient restés en bon terme, se téléphonant et de rencontrant comme de vieux amis. D'ordinaire, cette jalousie naît de la tromperie, de l'adultère mais ce n'est pas la cas ici. C'était donc tout naturel que W. lui annonce que dorénavant il allait partager la vie d'une autre femme, c'est à dire qu'il allait vivre avec elle ce que Annie lui avait toujours refusé. Dès lors Annie va être envahie au sens propre par cette présence inconnue , au point d'être complètement occupée par elle, le titre du roman prend donc tout son sens. Elle veut en effet savoir tout d'elle bien que W. soit, et on le comprend, très laconique sur les renseignements qu'il lui donne. de guerre lasse, il lâche quelques informations qui aussitôt provoquent chez Annie une recherche frénétique, la jalousie qu'elle ressent devenant obsédante et même étouffante. Si j'ai bien compris, Annie est exclusive et même outrageusement possessive, non seulement elle a refusé à W. la vie commune qu'il espérait avec elle mais en plus elle l'a quitté alors que leurs relations étaient, de son propre fait à elle, basées sur le sexe. Ce qu'elle ne supporte pas c'est que maintenant il vive avec une autre femme même si, dans ce contexte, elle n'a aucune raison objective pour réagir de la sorte. C'est un peu comme si elle se considérait comme maîtresse du jeu au point d'avoir le droit de lui imposer ses vues, ses voeux et de lui contester tout droit au bonheur. Devant cette impossibilité elle en conçoit une véritable souffrance, « tombe jalouse » comme on « tombe amoureux », même si, comme lecteur, je n'ai pas senti qu'elle ait vraiment conçu de l'amour passionné pour son ex-amant. Tout au plus n'admet-t-elle pas qu'une autre femme puisse être aimée par lui et qu'elle le rende heureux. Cette jalousie est paralysante, quelque chose entre la paranoïa et l'obsession. C'est, pour elle, la prise en compte d'une page qui s'est tournée quand elle décidé de le quitter, qu'elle ne fait plus depuis partie de sa vie, mais c'est pourtant elle qui en a pris l'initiative, qu'elle a purement et simplement été remplacée alors qu'elle aurait préféré qu'il restât seul et sans doute qu'il la suppliât.
Petit à petit, au fil de mes lectures, je découvre l'oeuvre d'Annie Ernaux et il me semble qu'elle a fait de sa propre vie le thème de ses nombreux romans. Elle se met en scène elle-même faisant du solipsisme le moteur de sa démarche créatrice comme c'est souvent le cas chez les écrivains. J'ai personnellement longtemps réfléchi sur une des fonctions de l'écriture qu'est la catharsis. Écrire une épreuve aide-il à la surmonter, à l'exorciser ? Après moult expériences dans ce domaine, je n'en suis plus très sûr. D'ailleurs, tout pendant que dure la recherche de cette femme, Annie tient son journal intime c'est à dire tente d'exorciser par l'écriture cette douleur née ce l'incertitude et de l'ignorance sur l'identité de cette femme, et n'y parvient pas. Elle avoue elle-même que l'écriture est un pis-aller dans sa quête au point qu'elle renonce à pousser investigations à leur terme « Écrire c'est d'abord ne pas être vu », (une façon de se cacher derrière des mots), une manière d'entretenir cette douleur, une sorte de masochisme. A la fin de son roman elle prétend que l'écriture l'a aidée. C'est peut-être vrai mais j'attribue cet apaisement à autre chose, au temps qui passe, à la réalité qu'elle finit par accepter, à elle-même peut-être qui a appris à mieux se connaître dans cette épreuve...Il m'a semblé qu' il y avait, au départ, une affirmation du « moi » de l'auteure, opposé à cette femme qui reste sans nom et même sans visage et que le roman se termine par une sorte de dissolution de cette individualité. Tout ce qu'Annie avait connu avec W. dans le passé n'est plus qu'un lointain souvenir. Et puis elle se console comme elle peut, se dit que W., plus jeune qu'elle, aime les femmes matures puisque sa nouvelle conquête à l'âge d'Annie et y voit donc la preuve qu'il n'éprouvait pour elle aucun amour particulier. Elle va même jusqu'à imaginer que l'autre femme apprend qu'elle rencontre toujours W. et en conçoit ainsi de la jalousie ! Elle va jusqu'à imaginer d'improbables situations qui seraient de nature à altérer cette liaison et provoquer son retour auprès d'elle.
Se faire larguer est une chose difficile à vivre et accepter cette réalité n'est pas aisé. Ici ce n'est pas exactement la cas d'Annie qui fait montre d'une jalousie un peu trop possessive. Même si lire un roman de cette auteure me fait passer de bons moments tant son style est fluide et agréable, je dois dire qu'ici je me suis un peu ennuyé, non pas tant à cause du tabou qu'elle lève, ce dont je lui sais gré, mais peut-être la manière peu convaincante dont elle traite ce sujet bien humain. Ce roman est peut-être tout simplement pour l'auteure l'occasion de se raconter ?
© Hervé GAUTIER – Octobre 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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La narratrice, soit Annie Ernaux en personne, a quitté W. Quelques mois après leur séparation, W. lui annonce qu'il s'est installé avec une nouvelle compagne. Alors que rien ne le laissait présager, la narratrice sombre dans un accès de jalousie qui va imprégner ses gestes et ses pensées pendant plusieurs semaines.

L'occupation est un des jalons de l'oeuvre littéraire d'Annie Ernaux, dans laquelle elle utilise les événements de sa vie, et en fait des écrits qui dépassent la seule dimension personnelle. Ici, l'événement en question ne la concerne pas elle directement, puisqu'il s'agit de son ex-ami, beaucoup plus jeune qu'elle, qui a décidé de s'installer avec une femme du même âge qu'elle. Premier affront narcissique : elle découvre que l'intérêt que W. portait à une femme de son age n'est pas un privilège qui lui est fait. Lors de ses rencontres avec W., celui-ci laisse des indices sur sa nouvelle compagne : lieu d'habitation, profession,… Alors qu'elle tente de se réfréner, de raisonner ses pulsions de jalousie, elle cède à plusieurs reprises, fouillant sur le Minitel ou utilisant une connaissance qui fréquente la même université que la femme en question.

A partir d'un fait banal, Annie Ernaux décrypte la montée de la jalousie, ses conséquences concrètes et son apaisement. On plonge avec elle dans les méandres de ce sentiment étrange, et on se demande avec elle comment une femme sensée peut céder aussi facilement à un sentiment qui la pousse à effectuer des actions qu'elle regrette par la suite. Dans ce très court ouvrage, on retrouve les réflexions permanentes d'Annie Ernaux sur sa relation à l'écriture, son besoin de raconter cette histoire et les doutes inhérents. Ce n'est bien évidemment pas l'ouvrage majeur d'Annie Ernaux, mais il est dans la lignée de sa production antérieure (son père, sa mère, un avortement, …), et est une pièce du puzzle qui amène à ce magnifique ouvrage en forme d'épilogue, Les années.
Lien : http://livres-et-cin.over-bl..
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Un roman qui m'a parfois ennuyé, il manquait un peu de piment, froid mais il se lit rapidement. Ici le mécanisme de la rupture amoureuse avec des sentiments très bien décrits pour autant, la jalousie omniprésente dans le quotidien, ceux qui l'on vécu s'y retrouve.
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Ce témoignage clinique de la jalousie soulève une question : à quoi bon ? Cette succession de constats, de questionnements, de petites mesquineries auraient pu être intéressante et poignante si l'on pouvait percevoir la souffrance. Or celle-ci est juste décrite, pas transmise. L'auteure le dit : "Je n'éprouve absolument rien. Je m'efforce seulement de décrire l'imaginaire et les comportements de cette jalousie ".
C'est bien le problème pour nous, lecteurs : comment éprouver quoi que ce soit si l'auteure elle-même ne ressent et ne transmet aucune émotion ? Si, à la limite, l'ennui face à ce nombrilisme stérile.
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