Les années

influencée par @floandbooks , j'ai écouté le livre d'Annie Ernaux Les années , dans ce roman autobiographique à travers des photos et des souvenirs, l'autrice évoque l'histoire récente de 1941 à 2008.
Elle évoque la mémoire collective, il y a des choses dont j'ai entendu parler par mon entourage proche, et d'autres dont je me souviens, j'ai beaucoup aimé le récit et la lecture de la narratrice.

J'ai été embarquée par cette écriture si particulière mais aussi très accessible. A partir de descriptions de photographies, l'autrice qui écrit ici à la troisième personne (un exercice pas simple et très réussi ici) balaye plus de 60 ans des évènements et principales étapes de sa vie. le génie d'Annie Ernaux tient à son habilité à entremêler ce récit personnel aux évolutions sociologiques, sans toutefois "revisiter" la façon dont elle les a vécu à l'aune de leur impact, ni tomber dans les travers de la nostalgie. Il en ressort un texte très juste et d'une grande sincérité
Lien : https://www.instagram.com/p/..

Une « autobiographie impersonnelle », définition parfaite de cet ouvrage.
Annie Ernaux nous décrit les années qu'elle a traversé à travers ses souvenirs qui pourraient être ceux de tout un chacun. Les atmosphères des différentes époques sont retranscrit de manière juste. Elle décrit parfaitement ce qu'on aurait eu envie de dire de ces époques et des transformations profondes de la société au cours de sa vies.

Formidable découverte ! Les années ont permis de mettre en image les souvenirs racontés lors de repas de famille par mes parents et grands parents.
Cette "presque" autobiographie où chaque grande période de la vie est illustré par une photo donne l'occasion de décrire toute une société, une époque et un mode de vie non au travers les yeux d'un narrateur mais plutôt par des généralités et anecdotes communes à une classe social, à une classe d'âge ou de lieux.

Un classique en devenir tellement il est le reflet d'une partie de la société française des années 40 aux début du XXIe siècle. Même si toutefois le style brute voire froid d'Annie Ernaux rend la lecture par moment dure, il colle très bien avec la forme original du livre.

Ce livre est un chef d'oeuvre.

Déjà, stylistiquement, il est hyper original : une autobiographie à la troisième personne qui chronique l'histoire de sa vie qui grandit et son époque.

Ensuite sur le contenu. Il joue sur plusieurs cordes : l'intérêt de découvrir une époque que je n'ai pas connue, puis, quand je partage son époque, la nostalgie de retrouver les éléments oubliés.

Enfin, bien sûr, l'analyse du temps qui passe, des époques qui s'effacent et du monde qui changent. L'arrivée de cette société partagée par tout le monde, celle de la consommation, du consumérisme, puis celle du numérique. Rien est oublié : le féminisme, le combat LGBTQI+, l'anti-racisme, notamment l'arabophobie.

À lire de toute urgence.

Annie Ernaux déroule pour nous le fil de sa vie en décrivant les sujets de discussion, les modes, les habitudes de ses proches, les innovations... le livre est rythmé par des scènes de repas, où la narratrice occupe tour à tour différentes places : enfant, adolescente, adulte, mère, grand-mère... Ce livre m'a énormément touchée, je l'ai trouvé juste, très intéressant, et très drôle aussi parfois !

Raconter la vie, conter l'existence, décrire le vrai, tel est le dessein et le destin d'Annie Ernaux. A la croisée de la sociologie, de l'histoire et de l'autobiographie, l'oeuvre d'Annie Ernaux confirme la persistance d'un genre unique et singulier, celui de cette écrivaine de la vie, dont on éprouve toujours un immense plaisir à lire.
Dans ce récit nommé Les années, l'écrivaine use du pouvoir des mots, dont le lecteur abuse, pour nous faire assister et revivre des événements lointains, auréolés d'un épais brouillard, grâce sa voix et sa plume véritable. Ce qui était alors jusqu'ici impossible, voyager et retourner dans le passé, est désormais érigée en une possibilité, par la force de la littérature dans ce texte émouvant et puissant prenant place sur plusieurs décennies, que l'on voit défilées au fil des pages, telle une pellicule de photographie, à la fois individuelle, une part de nos ancêtres l'habite, et collective, habitait aussi par le gens, les inconnus, ceux avec qui nous faisons société.
Par ailleurs, le choix narratif est particulièrement audacieux et intéressant. D'une part, Annie Ernaux emploie le pronom "Elle" pour narrer ses expériences et ses impressions individuelles de femme, qu'elle déploie par le biais de photos, clichés et vidéos qui nous font rentrer dans son intimité, renforçant l'aspect autobiographique du récit. D'autre part, elle transforme son récit individuel en un récit collectif, lorsque le pronom "on' apparait, peu à peu prépondérant et hégémonique, afin de captiver le lecteur grâce à de nombreuses digressions sur l'époque, la vie, les gens, finalement. Ce mélange singulier de sa vie avec leurs vies, nos existences finalement, permet de percevoir l'évolution de la société sur près de 70 ans, renouant avec un travail presque socio-historique.
Les années interroge notre rapport au souvenir et à la mémoire, les relations que nous tissons avec le passé, depuis la place que nous avons peu à peu forger dans le présent. Il s'intéresse tout autant à L Histoire, celle qu'on prétend grande, celle du monde et de son développement, qu'à l'histoire, l'autre, la prétendument plus petite, celle des gens.
Lisez Les Années, un récit puissant et envoutant, écrit prodigieusement par une plume véritable, celle d'Annie Ernaux, écrivaine du vrai et de la vérité, tant politique que sociale, tant personnelle que collective. En somme, cet ouvrage est le récit de la fin d'un siècle et du début d'un autre. C'est l'histoire de l'existence et de nos vies.
"Toutes les images disparaitront", mais les écrits, ces événements couchés sur le papier, eux, demeureront.

J'aurais peut-être du commencer par là, par ce livre - parapluie qui englobe beaucoup de publications précédentes d'Annie Ernaux et m'a permis de mieux comprendre le sens de son travail.
Il faut dire qu'il est plus facile d'accès, axé sur un "nous" qui à travers une sociologie intime déroule une certaine réalité française des années cinquante à aujourd'hui, réalité appréhendée de manière suffisamment vaste pour que l'on ne puisse que s'y reconnaître à un moment ou à un autre.
J'ai été plus à l'aise, par rapport à d'autres publications plus autocentrées, avec le positionnement par lequel l'auteure intervient dans ce récit construit autour de clichés exhumés d'une boîte à souvenirs; un positionnement plus équilibré entre le lecteur et l'auteure, la seconde prenant la bonne distance pour éclairer un vécu par l'époque dans laquelle il s'est déroulé, le premier moins invité à une contemplation voyeuriste d'une intimité qu'à comprendre, porté par ses propres résonnances, la construction d'une personnalité dans son environnement.
En faisant défiler sous nos yeux toute l'histoire sociale et politique de ces soixante dernières années, de la France d'après-guerre à l'explosion de la société de consommation, des souvenirs de la guerre qui s'estompent aux convictions politiques qui se brouillent, on mesure ce qu'il y a de particulier d'être né pendant la guerre et d'avoir traversé ces bouleversements profonds, qui plus est pour une femme, plus encore pour une intellectuelle (de gauche, le récit en miroir d'une femme de l'autre bord serait intéressant!).
Beaucoup de notes intéressantes, pertinentes ou subtiles dans ce journal du temps qui certes prend des raccourcis et des biais idéologiques pour dire ce que l'on est au moment où on l'est, mais n'est-ce pas le principe même de ces "années".

Ma lecture fut d'abord déconcertante : des phrases lancées en l'air comme des souvenirs en vrac.
Puis le livre s'organise avec une photo comme point de départ d'un voyage dans notre société de 1944 à 2006.
Annie Ernaux procède comme elle peindrait une toile impressionniste, par juxtaposition d'aplats de couleurs hétérogènes.

Elle nous emmène en balade, structurant une forme d'autobiographie originale, “à la recherche du temps perdu” ou plutôt du “temps retrouvé” à sa façon.

La prix Nobel est née en 1940 et “Les années” de sa jeunesse vous seront pour la plupart d'entre vous inconnues, cependant vous croiserez à un moment ou un autre des images qui vous “parleront”.

La construction du livre suit un mouvement de zoom arrière, elle part d'une photo d'Annie, embrasse ensuite son environnement rapproché puis englobe la représentation ethnographique d'une époque.

Qui plus que l'autrice est la mieux placée pour parler de son “objet” littéraire ? “Ce ne sera pas un travail de remémoration, tel qu'on l'entend généralement, visant à la mise en récit d'une vie, à une explication de soi. Elle ne regardera en elle-même que pour y retrouver le monde, la mémoire et l'imaginaire des jours passés du monde, saisir le changement des idées, des croyances et de la sensibilité, la transformation des personnes et du sujet, qu'elle a connus…”

Je l'ajoute à ma liste de livres à emporter sur une île déserte pour garder un peu de notre vie d'avant la solitude.

Ce livre m'a beaucoup émue, et aussi beaucoup surprise.
Sa forme est très originale. Il s'agit, comme l'écrit Annie Ernaux, d'une autobiographie impersonnelle. L'auteure n'y emploie pas le "je" mais le "elle". le défilé du temps est marqué régulièrement par des photos, sur lesquelles elle se décrit (ainsi que les autres personnes de son cercle proche) sans jamais dire clairement qu'il s'agit d'elle.
A partir de son expérience personnelle, Annie Ernaux nous replonge dans chaque époque, à partir des années 50 jusqu'à l'année 2006 (le roman a été publié en 2008).
Le style littéraire est brillant. Annie Ernaux dépeint les sensations que lui ont laissées chaque époque en quelques "coups de pinceaux" ciselés. le style est enlevé.
Ce roman est très émouvant car il raconte notre histoire à tous. Il y a des passages très drôles sur la société de consommation; sur la politique aussi où l'auteure ne cache pas sa préférence pour les idées de gauche.
Ce roman est une véritable innovation pour la littérature car sa forme et son objet sont très originaux. C'est un peu comme un livre de sociologie plein de vie et très incarné. Il y est aussi question souvent du corps, du sexe et de la place de la femme dans la société.
A lire absolument !