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3,59

sur 1564 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Annie Ernaux vit une passion amoureuse avec un homme marié.
Dans ce court récit autobiographique, elle explique son attente,le manque, son amour pour cet homme qu'elle ne reverra probablement plus jamais… les courses qu'elle fait, le coup de téléphone qu'elle reçoit… des faits. 

Je n'ai pas été transportée par ce récit, je l'ai trouvé glacial, se tenant à de simples descriptions :  j'ai enlevé mon pull, acheté tel aliment, j'ai fait tel achat et reçu un coup de fil d'untel qui disait ... je n'ai pas trouvé dans ces lignes le déferlement de la passion d'une femme pour un homme que j'attendais, du manque qui ronge, de la douleur qui fait naître la rage et les larmes. 
Où étaient les émotions !

Je vais néanmoins poursuivre ma découverte de cette autrice pour affiner mon ressenti avec La fille gelée et Mémoire de fille.
"À partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi.
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Peu de mots dans ce livre mais tout l'essentiel s'y trouve, à mon sens. Une passion "simple" comme son titre, à la fois unique du fait des protagonistes et ordinaire puisque chacun devrait pouvoir y trouver un écho plus ou moins prononcé. Même sans parler de passion, je trouve qu'un certain nombre d'éléments évoqués peuvent se retrouver dans le vécu d'une histoire d'amour, notamment dans une relation qui se vit à distance, lorsque les rencontres sont espacées voire incertaines. Ce récit m'a plu pour la sincérité qu'il dégage et parce que coucher ces mots sur le papier semblait d'une importance capitale pour l'auteur : j'ai ressenti cette nécessité. Au-delà de ces considérations, je ne pense pas que ce soit un livre forcément indispensable ni remarquable mais j'y ai trouvé un témoignage intéressant, à caractère presque sociologique (peut-être parce que l'homme n'est pas décrit trop précisément) bien qu'il soit avant tout très personnel et rende compte de la personnalité de l'auteur / narratrice, ou du moins de sa psychologie et de ses actes à une période donnée.
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Tout petit récit d'Annie Ernaux qui cette fois-ci raconte sa passion pour un homme, étranger, marié qui lui accorde un peu de son temps. Elle décrit simplement, crûment, comme à son habitude, ses états, ce que cette passion transforme dans sa vie, l'attente, la peur de rater un rendez-vous, le bien-être lorsqu'il est là et la solitude dès qu'il part rejoindre sa femme. Elle dit aussi ce qui se joue sur son travail d'écrivain
Elle explique également son processus d'écriture : choix du temps (ou plutôt l'imparfait qui s'impose), pourquoi elle écrit sur cette histoire. Je trouve intéressant de pourvoir me glisser un instant dans la peau d'une femme qui attend, soumise au désir de l'homme. Non pas que je vous souhaite mesdames de connaître cet état. Bien au contraire, c'est une situation tellement étonnante pour moi. Je me suis souvent posé cette question lorsqu'on voit, dans les livres, dans les films, ces maîtresses d'hommes mariés les attendre, quémandant un peu de leur temps, comment des femmes, intelligentes, sensées, pouvaient autant renier leur personnalité pour une passion souvent sans vraiment de perspective.

Un récit direct que l'on prend comme tel. Comme souvent chez Annie Ernaux. Pas son meilleur livre. Non par le thème qu'il traite, mais par sa ressemblance avec ce qu'écrit habituellement l'auteure. Et puis, un peu court sans doute, à peine 80 pages. Pas celui qu'il me restera d'elle, mais pas anodin ni inintéressant.
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Passion simple est l'histoire d'une femme qui attend un homme. Cet homme est marié et a sans doute d'autres femmes dans sa vie. Pendant un an, elle ne vit que pour cette relation à courte durée puisqu'elle sait que cet homme est étranger et qu'il n'est que de passage dans sa vie.

Passion simple est l'histoire d'une attente, d'un appel téléphonique d'une femme amoureuse.

Passion simple est l'histoire de dépendance, d'obsession, d'une addiction ce qui rend cette relation douloureuse et toxique.

Passion simple est l'histoire de sexe, du désir, de la jalousie, de la souffrance et du deuil qui est difficile à faire.

Annie Ernaux nous offre un récit court et nous confie ses obsessions, ses attentes, ses émotions sur cette relation extra-conjugale. Elle nous relate ce qu'elle vit et ce qu'elle ressent. Je m'attendais à ce qu'il se passe quelque chose, mais il ne se passe rien, excepté cette passion intense et dévorante.
Quant à la plume, elle est fine, singulière, subtile et d'une telle fluidité que cette lecture se lit d'une traite.
Avec ce roman, Annie Ernaux brise les tabous et met des mots sur des maux.

J'ai passé un bon moment de lecture.
Lien : http://juliechronique.fr/202..
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« À partir du mois de septembre de l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi. »

Ce roman autobiographique d'Annie Ernaux raconte la passion. Celle d'Une Femme, pour un homme marié et étranger. Seul le point de vue d'Annie Ernaux est narré, on dispose de très peu d'informations sur l'homme, même pas son nom entier. Comme le montre la quatrième de couverture citée plus haut, ce court roman raconte le désir, l'attente, l'angoisse de cette femme. Pourtant chaque femme (et même homme !) peut se retrouver dans cette histoire car l'auteur évoque avec justesse des sentiments totalement légitimes : Envie de rien hormis l'homme aimé, des souhaits pour le voir, pour qu'il reste encore, l'achat de nouveaux vêtements pour qu'elle devienne indispensable etc.
Histoire universelle que celle de la passion amoureuse.

J'ai découvert cet auteur pour la première fois et je dois dire que le style m'a plu, même s'il a été parfois compliqué à comprendre. Les phrases sont directes et parlent de l'essentiel, mais elles sont parfois longues et on s'y perd un peu. Cependant, j'ai aimé les notes qu'elle a ajoutées, où elle se demande pourquoi elle est passée tout à coup d'un temps verbal à un autre. Ce sont certes des notes d'écrivain mais cela ne perd pas de vue le fait que l'auteur est avant tout Une Femme amoureuse.
Également, j'ai apprécié le fait qu'elle se pose des questions sur la publication de cette expérience autobiographique, ses conséquences. Son style a un caractère sociologique, à travers son histoire, il y a vraiment le parcours d'Une Femme qui est exposé et cela rappelle le côté universel de cette histoire.
Ce roman ne me semble pas du tout mélancolique (car on pourrait croire que le thème de la passion ne relie qu'à la destruction), mais au contraire, il est empli de sagesse et de reconnaissance. À la fin du roman on assiste réellement à une renaissance.

Même si ce ne fut pas un coup de coeur, ce roman de moins de cent pages a réussi à attiser ma curiosité !

Lien : https://marcelpois.wordpress..
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Un texte court qui relate l'histoire d'une passion amoureuse : l'attente, les retrouvailles, les séparations et la mise à distance par l'écriture. Un moment autobiographique intense, charnel et réflexif. ”Je n'ai pas écrit un livre sur lui, ni même sur moi. J'ai seulement rendu en mots […] ce que son existence, par elle seule, m'a apporté. Une sorte de don reversé.”
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La Feuille Volante n°1079 – Octobre 2016
PASSION SIMPLEAnnie Ernaux – Gallimard.

J'avoue qu'en lisant ce livre, j'ai eu l'impression de relire  « Se perdre » [la Feuille Volante n° 1078]. Pour qui est familier de l'oeuvre d'Annie Ernaux qui pratique volontiers l'autobiographie, on a la certitude de partager à nouveau une de ses passades. Elle nous confie donc, une nouvelle fois, l'histoire d'une de ses passions pour un homme, A., évidemment marié, plus jeune qu'elle, venu des pays de l'Est, qui affectionnait l'alcool et les belles voitures . C'est la même vie en pointillés, les mêmes amours de contrebande, la même attente de cet amant qui, après l'amour s'en va, la laissant avec sa solitude, avec la mémoire des caresses données, avec l'anesthésie du plaisir, l'espoir d 'un prochain appel téléphonique, d'une prochaine étreinte, mais aussi avec, en contre-jour la peur d'être quittée. Pour le garder, ce sont les mêmes expédients, de nouvelles toilettes, des nouveautés dans la technique de l'amour puisées au hasard de revues spécialisées, rien n'est de trop pour se l'attacher. Elle s'en remet même aux prévisions de l'horoscope ou des voyantes, pratique des voeux et promesses improbables pour se persuader qu'il lui reviendra, qu'il ne sera pas tenté par d'autres femmes, que cette visite ne sera pas la dernière. Elle est divorcée, mère de famille et n'hésite pas à faire passer cet amant avant ses propres enfants. Apparemment, elle semble s'accommoder du fait qu'il soit marié et ne fait rien pour provoquer une éventuelle rupture avec son épouse un peu comme si, de sa part, il n'y avait pas de jalousie à l'endroit de cette femme, qu'elle était, elle, Annie, complètement indifférente au fait qu'il pouvait parfaitement faire l'amour à son épouse comme il le lui faisait à elle. Elle pense même que la présence de A. auprès de sa conjointe est une garantie contre une éventuelle infidélité de cet amant qu'elle imagine volontiers volage, balançant entre le désir de rompre pour ne plus souffrir et celui de faire perdurer cette passade pour continuer à en jouir. Elle imagine même une rupture florentine particulièrement sophistiquée qui en fait n'en serait pas une. Pour autant, elle craint une éventuelle rivalité avec une autre maîtresse, mais voit dans sentiment de jalousie un privilège fragile. Elle habille elle-même ses propres fantasmes en les prêtant à A. à propos d'un film ou d'un roman dont le thème serait l'érotisme et qu'ils auraient partagés à distance et ce même si dans ce genre de fiction, les relations adultères finissent toujours mal suivant l'aphorisme bien connu. Comme avant chacune de leurs rencontres, elle jouit de cette attente et on a même l'impression que son quotidien, son travail passent après cet espoir de leurs étreintes et ce même si elle sait que ce moment passé elle connaîtra à nouveau la douleur de son prochain départ. Elle va même jusqu'à acheter des vêtements (des sous-vêtements!) pour lui plaire. Son imagination prend même le relais et elle confie au lecteur que la simple pensée de A. la remplit de bonheur au point que son cerveau lui prête des orgasmes semblables à ceux qu'elle connaît avec lui. Je ne sais qui nous avons affaire à une séductrice, une mythomane ou une femme qui est en permanence avide d'amour et de plaisir, qui est habitée par une une obsession dévorante, qui va d'un amant à un autre tout en témoignant à chacun un attachement un peu surréel.
Elle précise qu'elle ne ressent aucune honte à se confier ainsi au lecteur à cause du délai qui s'écoule entre le moment où elle écrit et celui où elle est lue et qu'il n'y a rien là qui soit de nature exhibitionniste(?). Elle conclut elle-même cette histoire d'amour par le départ de cet amant dans son pays, avec, en ce qui la concerne, un état de déréliction, de dépression et un désir de mort qu'elle compense par une imagination débordante et des projets un peu fous et sans lendemain. La manifestation de ses fantasmes est évidemment sans suite. Cette passion prend un tour romanesque, le besoin de la raconter parce qu'elle l'a vécue dans un contexte de liberté qu'elle aimait chez cet homme que sa qualité d'étranger rendait plus grande encore. Elle ne fait pas pour autant de lui un personnage de roman, on ne le voit pas vivre dans ce texte où il est tout juste évoqué. Sa présence est certes envahissante puisqu'elle passe par elle mais lui semble ici complètement absent et elle se contente, maintenant que cette passion est terminée, de se rappeler qu'il a fait partie de sa vie, même par intermittence. Pourtant, dans son cas et face à une telle épreuve, l'écriture n'a rien d'un baume, bien au contraire, elle ravive sa douleur par l'évocation de ce passé vécu par elle avec passion et la relecture de ces pages ne fera raviver. Elle cherche à puiser dans un passé recomposé une sorte d'apaisement mais rien n'y fait, au contraire peut-être, tout lui rappelle l'absence de A. et la certitude qu'il ne lui reviendra pas. Pire peut-être,la relecture de ces ages écrites lui inspire une sorte de honte pourtant non ressentie quand elle vivait sa passion avec lui.

Je note que l'analyse des sentiments est particulièrement fine, obsession de plaisir bien disséquée, l'attente de cet homme évoquée avec des mots justes, les références culturelles pertinentes et cette présentation bien écrite comme c'est souvent le cas chez cette auteure dont j'apprécie le style fluide, ce qui au cas particulier, compense largement l'impression de « déjà lu », toujours gênante à mes yeux chez un écrivain.



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Voilà un court roman discret et embrasé. Trois petites notes de musique...
(titre d'une jolie Chanson de Montand) d'une passion inavouable avouée.
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Dans passion simple, Annie Ernaux nous raconte sa passion amoureuse avec un amant beaucoup plus jeune qu'elle et d'origine étrangère, d'un pays froid.
Il est marié donc elle est dans l'attente des rencontres quand lui le décide et se morfond en achetant des vêtements pour lui faire plaisir.
C'est court heureusement car sinon ça serait vite ennuyant.
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C'est l'histoire d'une dame qui attend.
Pas comme quand l'autre attend Godot ou que certains attendent le train. Annie Ernaux attend avec passion, elle se détruit, elle explore les limites de la raison, elle attend longtemps, à chaque fois, que l'homme qu'elle aime daigne lui donner de l'attention. Jamais elle ne le juge, jamais elle ne le maudit, elle assume complètement même lorsque c'est difficile, d'être la personne qui est en manque de l'autre.

Ça se lit tellement vite qu'on a l'impression que cette attente n'a pas duré aussi longtemps, mais c'est fou ce que nous pouvons avoir de commun les uns aux autres concernant des situations où nous pensons être les seul.es qui éprouvent cette sensation à ce moment là.

On est dans le désir, on est dans la folie. On rougit un peu de se retrouver dans certaines situations, mais Annie Ernaux l'écrit tellement bien qu'on en vient à s'accorder un peu de légitimité, et je pense qu'il faut sincèrement avoir vécu ces choses là pour se retrouver sous l'emprise des mots de l'autrice.

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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