Paru en janvier 1992, réédité depuis,
Annie Ernaux fait partie des auteurs lus et même étudiés dans le milieu scolaire. Un style particulier, autobiographique, descriptif, sans être ennuyeux, qui n'épargne personne et surtout pas elle-même.
Annie Ernaux, c'est comme « Martine » mais pour les adultes en version non édulcorée et sans les images. Elle se raconte, entre autobiographie et fiction. Une écriture sans concession, qui nous emporte où elle se dévoile sans rien omettre, comme si elle se confiait à un psychanalyste. Beaucoup la jugent au lieu d'admirer son courage. «
La place » ou encore «
La honte » que j'ai, pour ma part, appréciés, ont été sujet de polémique. Elle y confie des blessures d'enfance, des traumatismes et des lecteurs se sont permis de la juger pour ça, loin de comprendre. Doit-on écrire pour plaire? Faut-il tout le temps être hypocrite? Faire des livres comme les studios hollywoodiens fabriquent des films? Pour engendrer un maximum de recettes, plaire au maximum et surtout, ne pas faire réfléchir et surtout ne froisser personne. Je ne crois pas. Un livre est quelque chose qui vient de soi. C'est entre l'écrivain et la feuille (l'ordinateur aujourd'hui). S'il ne peut pas être lui-même, doit mentir même quand il s'agit de récit autobiographique, à quoi bon? Respectons au moins cela. Il exprime son ressenti, raconte ses souvenirs.
« Tout était manque sans fin, sauf le moment où nous étions ensemble à faire l'amour. Et encore, j'avais la hantise du moment qui suivrait, où il serait reparti. Je vivais le plaisir comme une future douleur. »
Ici, elle raconte sa liaison avec un homme plus jeune, originaire d'Europe de l'Est, marié, qu'elle nomme A. . Elle nous en dit peu sur lui pour qu'on ne puisse le reconnaître. Elle vit une véritable passion. Cet homme ne lui promet rien, ne lui offre rien à l'exception de ces moments où ils se retrouvent tous les deux et vivent à fond l'instant.
« On épuisait un capital de désir. Ce qui était gagné dans l'ordre de l'intensité physique était perdu dans celui du temps. »
P.21
Elle ne peut ni l'appeler ni lui rendre visite. Elle ne peut qu'attendre un signe de lui. Annie souffre horriblement de ce temps sans lui et l'occupe en dehors du travail à l'attendre, à acheter de nouvelles toilettes pour lui plaire. Plus rien n'a d'attrait à l'exception de l'être aimé. Elle a beau savoir qu'un jour, il repartira dans son pays, elle préfère éviter d'y songer.
« La sensation que le temps ne me conduisait plus à rien, il me faisait seulement vieillir.«
P.55
« À partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et..
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