Passion simple

PASSION AMOUREUSE ⌚//

⌚Elle attend. Elle attend qu'il lui téléphone, elle attend leur prochain rendez-vous. Toutes ses journées, toutes ses heures, toutes ses minutes sont tendues vers cette attente. Elle craint même de passer l'aspirateur car avec le bruit, elle pourrait rater son coup de fil.

⌚Elle n'explique pas vraiment pourquoi lui, pourquoi il la met dans cet état mais le sait-on vraiment ? Cet homme reste un étranger mais elle écrit " J'avais le privilège de vivre depuis le début, constamment, en toute conscience, ce qu'on finit toujours par découvrir dans la stupeur et le désarroi : l'homme qu'on aime est un étranger".

⌚J'avais entendu dire que l' écriture d'Annie Ernaux allait à l'essentiel, était sans fioriture, était une écriture à l'os. Comme j'aime me perdre dans les digressions de Philippe Jaenada, dans les longues phrases de Stefánsson, j'avais peur de ne pas accrocher.

⌚Et puis j'ai ouvert Passion simple et j'ai aimé son honnêteté, son regard sans fard, son extraordinaire justesse. J'ai aussi été frappée par son analyse du temps. J'ai mis longtemps à me décider à lire Annie Ernaux (pourquoi ? je ne sais pas vraiment ) mais quel bonheur de lectrice de penser à tous les livres de cette écrivaine qu'il me reste à découvrir.

⌚Et vous, est-ce que vous avez lu ses livres ? si oui, quels sont vos préférés ?
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On regarde la folie, l'obsession d'une femme la dévorer en étant impuissant face à cette force qui la consume.

Le vide des moments qu'elle passe sans lui et les moments qu'elle partagent avec lui, s'entremêlent comme un noeud impossible à défaire.

Toutes les petites choses qui font la présence d'un amant, disparaissent au fur et à mesure, de même que la raison de notre narratrice; ce qui a été très déroutant au fil de ma lecture et passionnant à la fois.

L'auteur a une plume très visuelle et explicite, en la lisant je pouvais très clairement voir cette femme le regard vide qui n'a plus aucune ambition si ce n'est que de revoir son amant.

Une lecture qui agit sur nous comme un grand huit, avec des moments qui nous interpellent, qui nous dérangent, et puis, des mots qui nous ramènent à la banalité du quotidien de cette femme sans son amant.

Bien que ce livre soit très court, c'est tout de même suffisant pour nous laisser une trace, à l'instar de celle laissée par cette homme sur le corps et dans l'esprit de cette femme.

Donner comme un extrait de journal intime, cette jeune femme nous livre une partie intense et troublée de sa vie, qu'elle s'apprête à montrer au monde, on se sent comme un prêtre ou un psychanalyste à qui elle confesserait tout, sans retenu aucune.

Enfin bref...Cette lecture m'a déroutée et captivée, avec des passages qui tirent vers la passion, puis juste après, vers la dépression et le néant. Plus qu'une lecture, une expérience à faire.
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« Passion simple » d'Annie Ernaux est un livre important pour moi. Il m'a été offert par un homme marié que j'aimais et que j'ai attendu. J'ai donc un peu vécu cette histoire, lue avec émotion : passion sans espoir, tentative de futur impossible mais moments partagés inoubliables.
Annie Ernaux sait raconter la passion. Une femme aime un homme. Il vient chez elle, ils font l'amour. L'heure vertigineuse et éblouissante. Elle est seule, ses fils sont grands, elle a déjà épongé les douleurs essentielles. Il sait tout de sa séduction, et sans doute aussi beaucoup de l'amour. Il en sait suffisamment pour ne pas déstabiliser ses ambitions professionnelles et la sécurité de son foyer. Pour elle, l'attente qui comble le manque.
C'est une histoire universelle et c'est merveilleux de l'avoir vécue !


Challenge Nobel illimité

Texte court et puissant d'une passion "simple" pour un homme marié. Annie Ernaux raconte cet épisode de sa vie, elle est intime avec son lecteur, dévoilant ses sentiments, ses désirs, ses angoisses. Une véritable mise à nu. On y retrouve l'attente de l'autre, le désir commandant non seulement le corps mais également les pensées. Ces pensées dévorantes qui n'existent plus que pour un seul être. L'auteure parvient à exposer ce paradoxe du bonheur, ce plaisir immédiat qui aboutit à la peur que tout s'arrête un jour. La vie qui se réduit à l'absence ou la présence. À l'attente ou la jouissance. le rapport de l'écriture à la passion est étroit. Une passion dévorante exposée simplement...ce texte n'est peut-être pas voué à être lu mais il n'en est que plus fort. C'est l'expérience que j'en ai faite grâce à un podcast sur France culture.

"A partir du mois de septembre de l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre que d'attendre un homme, qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi."


Annie Ernaux nous livre la chronique d'une passion suite à la rencontre , celle que l'on ne choisit peut-être pas ; physique, émotionnelle, temporelle.

La passion qui dirige tout dans sa vie à cette période où Annie a rencontré un homme marié d'origine des pays de l'Est qu'elle nommera A.

Une passion dévorante qui lui fait oublier le rationnel, le sens critique, elle ne vit que pour et par cette passion, ce désir brûlant qui l'assaille.

Commence alors continuellement l'attente d'un coup de fil, l'angoisse, la douleur qui la consume pour cet amour inconditionnel non partagé, car ce qui l'intéresse, lui, c'est juste de faire l'amour avec elle.

Cette passion, c'est le sexe, le désir mais ensuite il y a la post-passion, la douleur, le deuil difficile à faire.

L'écriture est très belle, j'ai entendu l'économie de mots, l'essentiel , oui entendu car c'est avec la version audio que j'ai découvert ce livre édité chez "écoutez lire" lu avec brio par Juliette Binoche.

Intensité du coup de coeur : ♥♥♥♥♥

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Tout est dans le titre, ou presque. Elle parle de passion, d'un amour passé avec un homme marié durant une année. Elle l'a dans la tête en permanence, elle nous relate l'emprise de cet homme sur sa vie, le pouvoir de cet amour interdit sur son univers mental.
Ce livre est touchant, troublant, magnifiquement écrit, juste, simple et tellement vrai.
Elle a beaucoup souffert à la fin de leur liaison, cependant elle a eu la chance de la vivre de manière totale, ce qui à ses yeux représente un luxe.

Ce très court récit met en exergue l'intensité de l'attente de la narratrice.
Elle attend l'appel de l'homme qu'elle aime, qu'elle désire. Toutes ses activités, ses pensées sont tournées vers cet homme : une anecdote sur un pays qu'il a visité, le choix de la tenue pour leur prochaine rencontre, l'arrangement des faits pour se persuader qu'il l'aime tout autant.
L'auteur traduit avec beaucoup de justesse les tourments d'une femme qui a mis le bonheur de son existence au passage éphémère et sans tendresse d'un homme qui l'a séduit, les tourments d'une femme qui attend de combler un vide en se racontant des histoires.
C'est beau, c'est pathétique, c'est Annie Ernaux

Oh Annie,

S'attacher à l'autre est une pure hérésie, quand au fond, on sait pertinemment qu'il finira par partir !
J'ai fini ce livre à 1h du matin Annie.
L'émotion transcende la pensée.
La nuit y est pour quelque chose ? Assurément.
La nuit & tes mots sont révélateurs. M'ont ramené à ma condition la plus fragile, au primitif, au rudimentaire, aussi, ont forcé mes limites, m'ont contraint à habiter l'instant présent, pour le meilleur & surtout pour le pire.
J'ai étiré les heures passées avec toi Annie, je les ai dilaté avec force pour qu'elles emplissent mon espace.
Et au petit matin, j'ai démêlé mes plaies que tes mots ont entrelacées, puis j'ai pris un café à l'aube, toujours le coeur lourd.

La passion, l'attente & le manque, combo explosif pour tourner en rond. Et en ta compagnie, j'ai tourné en rond.

Annie, toute en lambeaux tu es, habillée de mots, ces derniers se parent de barbarie pour mieux porter tes ombres & ton intimité.
Annie, tu te livres, dissèque cette passion qui te ronge, te brûle, te dévore.
Annie, tu attends, tu meurs pour un homme marié, qui, épisodiquement te rejoint. Et moi j'attends par procuration avec toi.
Annie, tu dépeints l'attente jusqu'à tes retrouvailles, puis jusqu'à la d'échéance. Et moi, je me laisse entraîner.
Annie tu as la bouche pleine, de tous les mots que t'aurais voulu lui dire. Et moi, je crie sourdement.
Annie tu te soustrais à la réalité en additionnant ton désespoir. Et moi je multiplie & j'accrois ma peine.
La douleur façonne les corps paraît-il, mais le manque ravage les âmes. Et moi, je compatis tellement que j'aimerais que la vie soit faite uniquement de premières fois pardi !!!

Oeuvre autobiographique, Annie est persuadée qu'il existe une personne quelque part pour qui cette histoire peut être la sienne, d'où l'intérêt de dévoiler tout ça au grand jour, et moi, tout comme Duras, je l'aime aussi d'amour parce qu'elle sait foutre le désordre !

En somme passion pas si simple que ça. Il est question de fougue, de chagrin, de solitude éperdue, d'attente, de baisers lumineux à la dérobée & de comment peut-on simultanément paraître calme, souriante, attentive quand tout est de l'intérieur embrasé.

Mon premier Annie Ernaux, et ce ne sera certainement pas le dernier !
En un petit livre qui se lit rapidement, en une soirée. Dans ces quelques pages, l'auteure a pu condenser son vécu, sa passion pour un homme marié. Leurs rencontres fugaces, l'attente, le désir, le désespoir de la rupture. Les mots sont simples et justes. Percutants, serait le mot idéal.

Le roman tourne autour de cette passion et pourtant ce n'est jamais redondant. Au contraire, l'évolution de la narratrice paraît tellement logique, naturel et romanesque que je me demande si le "twist" final est réel (on dit qu'Annie Ernaux écrit des récits autobiographiques).

En tout cas, j'ai trouvé excellent tout comme ses réflexions sur l'écriture : thérapeutique d'abord, puis comment son rapport à l'oeuvre change une fois qu'elle sait que ce sera lue. Percutant !
S'il fallait résumer ce roman en un seul mot, ce serait celui-là.

Il existe un film sur le livre (avec le danseur Serguei Polunin) que j'ai hâte de découvrir aussi.

C'est ici une autre histoire de passion dévorante, immobilisante, que nous transmet Annie Ernaux - son histoire, vécue à la fin des années 80 avec un homme marié, et qu'elle relate ici avec beaucoup de subtilité et de justesse.

Autour d'elle, dès lors qu'elle rencontre A., plus rien n'a d'importance, et son quotidien entier se met à s'organiser autour de lui et du temps, pas celui qui passe mais celui qu'il voudra bien lui accorder.

L'autrice nous partage ses angoisses et ses tourments, sa solitude aussi. Chacun et chacune pourra s'y reconnaître, se rappeller l'attente, le manque, le désir, les retrouvailles.

Ce récit court, rythmé, est à la fois intime et tellement universel. Plus rien n'existe plus que la passion. On n'existe plus qu'à travers elle. On n'existe plus. Mais c'est peut-être pourtant là que l'ont vit le plus intensément ❤

         《La phrase à retenir》
Souvent j'avais l'impression de vivre cette passion comme j'aurais écrit un livre: la même nécessité de réussir chaque scène, le même souci de tous les détails.
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