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Jean Esch (Traducteur)
EAN : 9782844207524
373 pages
Editions Thierry Magnier (18/05/2009)
3.55/5   58 notes
Résumé :
Sur l'île 367, tout est très bien organisé, chacun obéit strictement aux règles définies par la Mère Nourricière qui a su dompter la nature et le climat, mettant à l'abri la Communauté. Oui mais à l'abri de quoi ? Et qu'arrive-t-il si on refuse d'être comme tout le monde, si l'on est trop curieux ? Honor, après avoir tout accepté, va poser trop de questions...

Roman d'aventure et d'anticipation, ode à la liberté, à la nature, à la rébellion, à l'amour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Une île dont on ne sait rien ou presque, sur laquelle Honor et sa famille s'installent en provenance des îles du Nord.
Une école où les enfants sont élevés suivant des préceptes imposés par la Mère Nourricière.
Un univers où chaque mot, chaque geste, chaque regard est scruté, où le moindre écart est susceptible d'entraîner votre disparition.
Mais tout cela est-il bien réel ? Et que se passe-t-il de l'autre côté de l'île ?

Le lecteur suit le parcours de la petite Honor, qui ne va cesser d'osciller entre phases de révolte et soumission la plus totale. Une jeune fille qui va devoir se construire dans un monde oppressant, une oppression dont elle a parfois conscience mais qui est aussi confortable en ce sens qu'elle permet de ne pas avoir à penser, à réfléchir.

Peut-être est-ce d'ailleurs pour cette raison que le livre avance parfois sur une espèce de faux rythme, sans beaucoup de péripéties ou de rebondissements. Tout est réglé, la vie d'Honor, son apprentissage des règles de base de l'île, les codes de la société dans laquelle elle évolue, comme notre lecture est réglée, les journées d'Honor à l'école, notre apprentissage et notre compréhension progressives de ce monde dystopique.

Voilà sans doute ce qui m'a le plus plu à l'issue de cette lecture. M'apercevoir que l'auteur, Allegra Goodman, parvient l'air de rien à poser nombre de questions délicates, à faire réfléchir le lecteur jusque dans son style d'écriture, et sans verser dans le manichéisme ou dans un simplisme excessif.
Et aussi ne pas avoir de réponse(s) à l'issue de la lecture. Si ce n'est au travers des derniers mots d'Honor, où l'on devine quelle pourrait être le devenir de ce monde aseptisé.
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Ce petit roman a été le premier livre de dystopie que j'ai lu, alors que je n'étais encore qu'au collège et que je ne connaissais même pas l'existence de ce mot. Ce fut une de ces lectures-chocs, un livre qui m'a profondément marqué au point que je n'attendais plus qu'une chose : le relire. C'est désormais chose faite et cette relecture confirme ma première impression : cet ouvrage est un véritable petit bijou, un roman d'anticipation destiné à la jeunesse mais que je recommande à tous : habitués de la dystopie comme novices en ce genre, amoureux de la nature comme adeptes des réflexions psychologiques, jeunes lecteurs comme grands dévoreurs de romans.

Le premier chapitre nous plonge directement dans l'ambiance du roman : nous faisons la connaissance d'Honor, une petite fille de dix ans qui vient d'emménager dans une petite maison proche du rivage de l'île 365, au coeur des Colonies. Lorsqu'Honor arrive dans sa nouvelle école, elle comprend rapidement – et nous aussi – qu'enfreindre les règles et les normes est dangereux et qu'il est primordial – pour ne pas dire vital – de se fondre dans la masse et de rentrer dans le moule. Contrairement à ses parents qui ne croient pas en la Mère Nourricière, qui refusent de se plier aux lois et qui violent régulièrement les interdits, Honor va tout mettre en oeuvre pour s'intégrer et devenir une écolière Modèle, une citoyenne Parfaite. Malheureusement, les choix de ses parents vont lui retomber douloureusement dessus et elle va progressivement être obligée de remettre en question toutes ses certitudes.

Vous l'aurez compris, nous nous situons bel et bien dans un cadre dystopique. Ici, la Compagnie se vante d'avoir offert Sécurité et Protection aux habitants des îles grâce à la construction de l'Enceinte, un dôme permettant de contrôler la météo et d'éviter tempêtes et tsunamis. La Nature est à la fois sacralisée et diabolisée : laissée à l'état sauvage, la nature est dangereuse et mortelle, mais contrôlée par la Compagnie, elle devient source de tous les bienfaits. La Mère Nourricière, initiatrice du mouvement, est vénérée telle une déesse et chaque enfant se doit de connaitre sur le bout des doigts professions de foi et manuels d'histoire. La Communauté est réglée comme une horloge, et les Félicitations que reçoivent les citoyens Modèles côtoient les terribles Sanctions infligées à ceux qui sont considérés comme des Imprévisibles, des dangers pour les autres habitants des îles.

Honor est une petite fille très attachante. Déstabilisée par ce nouveau déménagement, intimidée par ce mode de vie qu'elle ne connait pas, elle est avide de s'intégrer et d'être « comme les autres ». Elle est également effarée et effrayée par le comportement de ses parents, qui ne correspond absolument pas à ce qui lui est enseigné à l'école. Honor, c'est un peu l'enfant que nous avons tous été, l'enfant qui fait absolument tout pour correspondre au modèle que nous impose notre société. Ici, les choses sont poussées à l'extrême mais il n'y a pas besoin d'une grande réflexion pour faire un parallèle avec l'état actuel des choses : si tu es différent, si tu n'as pas les mêmes gouts que les autres, alors tu es anormal et alors tu es rejeté. Honor, c'est une petite fille à la fois très naïve et très forte, effrayée et très courageuse. Honor connait une véritable évolution au cours du roman, et c'est donc un personnage très intéressant à suivre.

Ce roman est très facile à lire, autant du point de vue du style que de celui de l'histoire. L'écriture, pour commencer, est fluide : les mots semblent couler de source, sans longueur, sans lourdeur, et c'est très poétique. L'auteur nous explique très simplement les choses, que ce soit les pensées des personnages ou des éclaircissements sur le monde dans lequel vit Honor. L'histoire, quant à elle, ne part pas des tous les sens : il y a une véritable ligne directrice, un fil rouge qui nous empêche de nous égarer. Nous vivons les choses telles qu'Honor les voit, nous n'avons jamais le point de vue d'un autre personnage mais cela n'est pas utile car nous en savons suffisamment. Il s'agit donc d'un livre très agréable à lire, une invitation à la réflexion mais qui ne prend pas la tête.

En bref, ce roman est une véritable perle, qui peut constituer une introduction à la dystopie pour un jeune lecteur mais qui peut être lu par tout le monde car chacun a quelque chose à tirer de ce livre. En effet, il ne se contente pas de décrire une organisation sociale dystopique, mais pose bien d'autres questions : celle de l'identité (qui suis-je par rapport aux autres ?), celle de l'intégration à un groupe aux normes spécifiques, celle du rapport à la nature … et j'en passe ! Il s'agit d'un roman jeunesse, certes, mais d'une profondeur qui n'a rien à envier à beaucoup d'autres récits de ce genre ! Je conseille donc vivement ce roman qui est un joli coup de coeur !
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Honor, une jeune fille de 10 ans, vient d'emménager sur l' île 365 avec ses parents. Les habitants de cette île sont, selon la Compagnie et sa propagande, guidés et conduits par la mère Nourricière. Celle-ci a mis en place l'Enceinte, censée protéger la Terre des catastrophes climatiques qui ont réduit les continents à de simples petites îles lors du Déluge. Les règles que la Mère Nourricière a instaurées sont très strictes, tout est contrôlé et organisé, chacun a une place définie dans la société et doit obéir à la Compagnie. La plupart de la population se soumet à ces lois, mais certaines personnes y désobéissent en cachette, notamment les parents d'Honor, qui veulent retrouver leur liberté. Pour protéger sa famille, Honor va devenir une élève exemplaire, au désespoir des ses parents. Mais l' Enceinte est-elle aussi bienveillante qu'elle veut le paraître ? C'est ce qu'Honor va découvrir...

Ce roman de science-fiction est agréable et facile à lire. J'ai trouvé qu'il y avait de bonnes idées et que l'histoire nous faisait réfléchir sur la façon dont on se serait comporté à la place d'Honor.
Néanmoins, je pense que l'histoire est un peu plate et qu'elle manque d'action, le déroulement du récit est un peut trop lent à mon goût. Je trouve également que le titre ne correspond pas trop à l'histoire, ou qu'on ne parle pas assez de cet autre côté de l'île.
Toutefois, j'estime dommage qu'il n'y ait pas une suite à ce livre car j'ai bien aimé le lire, cela m'a fait réfléchir et je le conseille à tout type de lecteur.

En lisant ce roman, j'ai ressenti de l'appréhension quant à l'avenir de la Terre. Nul ne peut prévenir l'avenir, mais qui nous dit qu'il ne sera pas semblable à celui de l'histoire ?
J'ai également ressenti de la peine quand Honor a découvert qu'on avait emmené ses parents, cela doit être vraiment horrible, et nous allons malheureusement tous devoir sûrement passer par cette épreuve dans la vie, car Honor pense que ses parents sont morts.
Enfin, j'ai ressenti de la joie quand les parents d'Honor et ses complices se sont emparés de la station météo, car c'est le premier pas vers le renversement de l'Enceinte. J'aime quand les histoires se finissent bien et c'est le cas ici !

S'il y a une phrase qui m'a touchée et m'a fait réfléchir c'est celle-ci : Quintilian et elle n'avaient aucune photo de leurs parents et elle craignait de finir comme Eglantine qui avait totalement oublié à quoi ressemblaient sa mère et son père. Je pense qu'arriver au point de ne plus savoir à quoi ressemble ceux qui nous ont élevés est très démoralisant. J'espère ne pas devoir être confronté à cette situation dans la vraie vie.
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Un roman pour ado ? ouais, mais pour grands ados alors... Parce qu'il est consistant ce roman tout de même ! Tant en nombre de pages qu'en contenu. Alors c'est évident : protection de l'environnement=bien / controle des personnes et de leur vie=pas bien. Sauf que... certaines tournures de phrases, pleines de sous-entendus, donnent de la crédibilité à ce qu'essaie de faire la Mère Nourricière (controle, control, controle). Tout n'est pas tout noir ni tout blanc. Les gentils veulent offrir la vraie liberté mais commettent des actes criminels, les "méchants" manipulent la population mais dans un but apparemment altruiste.
Un roman qui présente les deux points de vue. Ok, les "gentils" sont privilégiés (et de loin) mais quand même...
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Certains résumés ont le don de nous séduire et pour le livre, c'est ce qui s'est produit. Alors que je m'attendais à prendre connaissance avec une histoire fortement intéressante, c'est tout le contraire qui s'est produit. Dommage car je suis un fan de dystopie mais là, je ne sais pas quoi penser. Je ne ressens pas cette impression de perte de temps comme cela m'est déjà arrivé avec d'autres bouquins mais là, je reste dubitatif. Par contre, une chose est sûre, si j'avais choisi un autre livre à sa place, je ne l'aurais pas regretté. C'est dire quand même à quel point je suis un tantinet agacé. Bref, je ne vais pas m'attarder davantage à expliquer ce que je ressens, je passe de suite aux points négatifs et positifs et je pense que ces derniers vont vous aider à comprendre pourquoi je suis un peu sur les nerfs.
Points négatifs :
- L'ensemble est particulièrement mou mais ça, c'est peut-être parce que j'adore l'action et la violence. A partir du moment que je tiens entre mes mains, une histoire où il ne se passe pas grand-chose, forcément, je grimace.
- La fin qui, à mes yeux, ne l'est pas vraiment. J'aurais aimé savoir qui est cette fameuse Mère Nourricière dont l'auteur nous casse les oreilles depuis le début de son histoire mais non, cette question reste sans réponse.
- le seul rebondissement qui aurait pu attiser un semblant d'intérêt. Tout comme pour la Mère Nourricière, nous apprenons très vite qu'il existe un autre personnage de même importance puisqu'il est son ennemi principal : le météorologue. Nous apprenons son identité vers la fin et à ce moment, ouais, bof, je m'en fous un peu en fait. C'est sûrement à cause de la mollesse de l'histoire qui fait que ce rebondissement n'a rien provoqué en moi et c'est dommage.
- L'histoire en elle-même. Les idées étaient intéressantes mais mal exploitées. Là encore, c'est regrettable car je pense que l'auteur aurait pu nous pondre une histoire palpitante surtout avec les bases qu'elle détenait mais non, elle a préféré écrire ça.
- Enfin, au fur et à mesure que je tournais les pages, je n'étais pas animé par des émotions comme j'aime l'être. Là, j'avançais dans l'histoire et rien ne se produisait. Qu'est-ce que je déteste lire une histoire pour laquelle je ne ressens rien.
- La fin. Il se passe beaucoup d'action mais c'est tellement mal décrit que la déception est au rendez-vous.

Bref, un ensemble très mou sur lequel je tiens absolument à insister. Maintenant que la liste des points négatifs est dressée, je passe à celle des points positifs :
- le petit frère de Honor. Il est adorable ce gamin même si parfois, c'est une véritable tête à claque.
- Les retrouvailles de Honor avec certaines personnes dont je ne dirais rien afin de ne pas vous gâcher la surprise. Enfin, si on peut utiliser ce terme, bien sûr.
- Dernier point positif : la taille des chapitres. Certains sont longs, d'autres, plus courts mais je reconnais volontiers que j'ai aimé cette cadence.

En conclusion, vous ne perdez rien à ne pas connaître cette histoire sauf si vous aimez les trucs mous. Ce livre ne donne pas envie de dormir si vous êtes courageux mais si vous cherchez un assommoir, je pense que ce bouquin est fait pour vous.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Tant que tu voudras être en sécurité, ils gagneront. Ils décident combien d'enfants il doit y avoir dans une famille, comment ils doivent s'appeler, où ils doivent aller à l'école et ce qu'ils doivent penser. Ils choisissent où doivent vivre les gens, ce qu'ils doivent acheter et comment ils doivent s'habiller. Ils controlent ce que les gens lisent. Ils essayent de controler le temps. (...) Ils stockent toutes nos caractéristiques : nom, âge, emploi et orientation scolaire, activités criminelles éventuelles. La Compagnie possède des informations sur nous tous. Des données concernant nos habitudes de recyclage, notre consommation alimentaire. Leur but est de controler tout le monde.
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- Tu vas venir avec moi, dit-elle entre ses dents. Tu vas me dire la vérité. Tu vas m'expliquer où tu es allée.
- Je ne m'en souviens pas, répondit Honor.
- Tu vas me dire ce que tu as fait.
- Je ne m'en souviens pas.
- Je vais t'aider à te rappeler qui tu es.
- Je sais qui je suis.
L'effroi écarquilla les yeux de Melle Bénédiction.
"Vous avez peur de moi, pensa Honor. Vous avez peur de ce que je pourrais faire. Je suis Imprévisible et le monde l'est aussi. Le ciel n'est pas bleu, il est strié. L'aube n'a pas une seule couleur, elle en a d'innombrables." Mais elle dit simplement, d'un ton doux :
- Je m'appelle Honor. Et vous, qui êtes-vous ?
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Nul ne savait de quelle façon les gens disparaissaient. Ils partaient travailler comme chaque jour et puis on n'entendait plus parler d'eux. Ou bien, vous vous endormiez le soir, et au matin, le lit de vos parents était vide. Ca se passait sans bruit. Qui les emmenait ? Personne ne le savait. Pour quelle raison ? Aucune n'était jamais fournie. Personne n'en parlait.
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Tout ceci est arrivé il y a des années, bien avant que les rues soient climatisées. En ce temps-là, les gens jouaient dehors et dans de nombreux endroits, le ciel était naturellement bleu. Un jour, une fillette emménagea dans une maison des Colonies sur l’Île 365 dans la mer Tranquille. Elle avait dix ans ; elle était petite pour son âge, mais résistante. Elle avait des yeux gris. Ses cheveux, naturellement bouclés, frisèrent encore plus à cause de l’humidité de l’île. Elle était née après le Déluge, dans la Huitième Année Glorieuse de l’Enceinte, et comme toute personne née cette année-là, son prénom commençait par un H. C’était un prénom rare, et au cours des cycles qui suivirent, on cessa de le donner, mais à l’époque, il figurait encore sur les listes. Elle se prénommait Honor.
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- Elle veut nous protéger, dit-elle.
- Elle veut nous contrôler, rectifia son père. Le soleil brûle toujours, les vents soufflent toujours. Les cabines de projection et le plafond ne sont que des décors qui servent à masquer son véritable but : une soumission totale. Pas de questions, pas de complications. Chacun fait son travail, aucune tête ne dépasse.
- Elle nous a sauvés de l'Ancien Climat.
- Elle nous fait rentrer dans le rang. Elle a utilisé nos peurs.
- Les stations météos et les systèmes d'alarme nous protègent.
- Elles nous enferment. La Mère Nourricière veut que l'on reste calmes et dociles, comme les agents. Elle veut que l'on adhère à ses idées. Et qu'on oublie nos identités, si possible.
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