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3,54

sur 558 notes
"Elle attendait d'un livre qu'il l'emmène dans des endroits où elle n'était pas capable d'aller toute seule. Elle considérait qu'un auteur devait se donner plus de mal pour écrire un livre qu'elle-même pour le lire."

Jeffrey Eugenides a pour moi des allures de Jonathan Franzen qui après Les corrections m'avait terriblement laissée sur ma faim avec Freedom.
Peu de livres, des romans favoris en attente d'une nouvelle lecture. Un Virgin Suicide bien mais sans plus, un Middlesex adoré\lu\rerelu et l'envie terrible de lire autre chose de lui.
Envie qui je dois dire n'est pas du tout comblée, car si le livre se lit très vite, je l'ai trouvé fade et sans saveur. Des personnages qu'on oublie vite après avoir souhaité les envoyer au diable.

En bref, si Jeffrey E. s'est donné du mal pour l'écrire, ce roman ne m'a pas emmenée aussi loin qu'escompté. La dure malédiction du livre qui suit CeluiTantAdoré peut être...
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Ce ne fut pas une lecture harassante, loin de là, mais 552 pages d'une écriture dense, avec des chapitres très longs, ça ne s'avale pas en 3 jours.
J'ai juste eu besoin de 2 semaines pour venir à bout de ce roman de Jeffrey Eugenides...
Le roman du mariage est son troisième roman, sorti en 2011 aux États-Unis, après Virgin Suicides en 1993 et Middlesex en 2002.

Mitchell et Leonard aiment tous les deux Madeleine et Madeleine, quant à elle, n'est amoureuse que de Leonard.
Tel est le point de départ de ce gros roman.
Tous trois, étudiants au début des années 80 se sont rencontrés à l'université de Brown, à Providence, dans le Rhode Island.

L'histoire nous permet de les suivre à partir de la fin de leur deuxième cycle, et sa remise de diplômes, sur environ une année entière, avec des flashbacks réguliers dans le récit.
À l'issue de ses études, Mitchell, amoureux plus ou moins secret, part voir le monde pour se changer les idées. Paris, Venise, la Grèce, pour atterrir finalement à Calcutta où il sera bénévole 3 semaines durant au Foyer des mourants de Mère Teresa. Sur son chemin, il s'ouvre à la spiritualité.
Madeleine, la très positive et très psychologiquement stable, de son côté, vit une histoire d'amour torturée avec Leonard, atteint d'une psychose maniaco-dépressive. Malgré une sévère rechute durant l'été, en septembre, ils partent vivre en couple à Pilgrim Lake où Leonard, étudiant en science, a obtenu un poste d'assistant de recherche.

Une histoire présentée parfois comme un triangle amoureux, mais ce n'en est pas un.
Les deux garçons ne se connaissent pas, sinon de vue et de "réputation" et Madeleine, bien qu'ayant parfois une position ambiguë face à Mitchell, l'amoureux transi qui représente plus le gendre idéal aux yeux de ses parents, n'est pas amoureuse de lui mais bien de Leonard, l'amoureux fou.

Ce livre est un pavé, certes, mais j'ai été prise par l'histoire du début à la fin. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai été passionnée, mais captivée oui.
Et ça se lit très très bien !
J'ai apprécié l'écriture réaliste et "jeune" de l'auteur. Quand il décrit les relations sexuelles des jeunes gens (il n'y a pas que ça) ce n'est pas édulcoré, ou survolé. C'est juste parce que ça rappelle des souvenirs !
Quand il détaille les effets secondaires de la prise des médicaments engendrés sur Leonard (prise de poids, tremblements, ralentissement de la vivacité d'esprit, estomac barbouillé), ça sonne vrai.

Le récit se décompose en 6 énormes chapitres, le premier faisant la place aux rencontres entre les 3 personnages, à l'université. On découvre la passion de Madeleine pour la lecture et la littérature victorienne. Mitchell, aussi littéraire, est de plus en plus attiré par les questions de théologie. Quant à Leonard, son domaine de prédilection est la biologie mais son cursus l'amène aussi à suivre un cours de littérature dans lequel il rencontre Madeleine.
La seconde partie, et les suivantes, entraînent les jeune adultes dans la "vraie" vie.

Dans les diverses chroniques que j'ai pu lire sur ce livre, j'ai trouvé des interrogations, voire des incompréhensions au sujet du titre de l'ouvrage, le roman du mariage. En ce qui me concerne, je le trouve plutôt bien approprié, et bien plus encore en anglais The Marriage Plot.
Il y a bien une histoire de mariage entre Madeleine et Leonard et, de plus, le mariage dans la littérature, et plus précisément dans les oeuvres de Austen, Eliot et James, est le sujet d'étude de la jeune femme. Donc pas de mystère pour moi.

La première partie centrée sur l'université, et ses cours, est l'occasion pour l'auteur de déballer des références littéraires, qui ne m'ont pas parues incompréhensibles mais qui m'ont un peu ennuyée.
C'était même parfois du chinois pour moi.
Heureusement, dès la seconde partie entamée, on change de monde. On entre alors de plein pied dans autre chose : la maladie maniaco-dépressive dont est victime Leonard, qui alterne des périodes d'euphorie, jusqu'à leur extrême, avec des périodes de profond abattement.
L'auteur dépeint en long, en large et en traverse la manière dont il essaie d'y faire face, avec l'aide des psychiatres mais aussi tout seul, en régulant lui-même son dosage de lithium, mais aussi les répercussions sur son entourage proche. Sur Madeleine et sur les parents de celles-ci, très rétifs à l'union de leur fille avec quelqu'un atteint d'une maladie mentale.
Les parties consacrées à Mitchell et ses aventures de par le monde permettent de souffler, de sortir de cet univers un peu lourd.

Si on devait retenir un sujet principal pour ce roman, ce serait bien plus la maladie mentale en question que le mariage, c'est une évidence. On ne peut cependant le réduire à cela tellement l'auteur "ratisse" large, dressant une fresque où évoluent de nombreux personnages secondaires, famille ou amis, dans plusieurs lieux différents.


Je conseille donc ce Roman du mariage à tous ceux qui ont envie d'une longue lecture captivante façon fresque générationnelle !

Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Nous sommes début des années 80 et nous suivons les 3 personnages principaux (3 étudiants brillants) l'année qui suit l'obtention de leur diplôme. Seule la 1ère partie se déroule sur le campus de Brown, un campus universitaire très chic de la côte Est des Etats-Unis, entre New-York et Boston, une des universités de l'Ivy League.
Le roman s'ouvre le jour de la cérémonie de remise des diplômes.
Madeleine Hanna, étudiante en littérature, se réveille après une nuit trop courte et trop arrosée. Elle a rompu 3 semaines auparavant avec Leonard Bankhead, étudiant en biologie brillant, séduisant et charismatique mais souvent maussade alternant silences et élans de virtuosité intellectuelle (il souffre de bipolarité). Elle devait le suivre à Cape Cod où Leonard a obtenu un stage dans un laboratoire prestigieux de recherche génétique.
Alors qu'elle s'apprête à déjeuner avec ses parents venus pour l'occasion, elle aperçoit Mitchell Grammaticus et le supplie de venir se joindre à eux. Mitchell est un jeune homme (et prétendant) sérieux et sympathique, un jeune homme fin et intelligent en plein questionnements existentiels et féru de théologie qui se lance dans une quête spirituelle post-universitaire à travers un voyage d'un an jusqu'en Inde.
Dans cette première partie, on revient sur la vie de Madeleine à Brown et donc sur ses relations avec Mitchell et Leonard.
Madeleine jeune femme séduisante issue d'un milieu favorisé et stable, s'intéresse particulièrement à la littérature victorienne. Selon le professeur de son cours intitulé « le roman du mariage : oeuvres choisies d'Austen, d'Eliot et de James », « le roman a connu son apogée avec le roman matrimonial et ne s'est jamais remis de sa disparition. À l'époque où la réussite sociale reposait sur le mariage, et où le mariage reposait sur l'argent, les romanciers tenaient un vrai sujet d'écriture (…). L'égalité des sexes, une bonne chose pour les femmes, s'était révélée désastreuse pour le roman, Et le divorce lui avait donné le coup de grâce. Qui utilisait encore le mariage comme ressort dramatique ? » le mariage ne représente plus le même enjeu littéraire aujourd'hui.
Peut-on encore écrire « un roman du mariage »? Telle semble être l'ambition de l'auteur: il nous offre un roman du mariage contemporain.

« Le roman du mariage » est l'histoire de jeunes gens brillants mais un peu perdus qui découvrent la vie, les échecs et qui, confrontés à la réalité, doivent renoncer à certaines illusions testant les limites de leur connaissance face au réel.
C'est un excellent roman de formation, dense, à la construction subtile et habile, et une lecture particulièrement agréable (grâce notamment à l'humour constant de l'auteur).
Un excellent roman sur cette période si particulière et un peu effrayante où il faut se lancer hors de la scène universitaire et donner une direction à sa vie.
Et un excellent roman pour les amoureux de la littérature, le livre est jalonné de références littéraires.
(Certains passages sont particulièrement savoureux : la description des cours et étudiants de sémiotique, la courte relation de Madeleine avec un certain Danbey, etc.)
J'avais beaucoup aimé ses deux romans précédents, tous deux très différents, et celui-ci ne déroge pas à la règle.
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Après avoir lu Franzen ,J safran Foer, Nicole Krauss ,Roth , Jay mcInerney et j'en passe ... je remarque que les auteurs américains , ( est ce leur habitude de fréquenter les divers psys ? ) sont particulièrement doués pour disséquer les sentiments ,analyser la vie d'un couple ,et sonder le coeur humain. Je remarque également que lorsqu'ils s'emparent d'un sujet tel que (c'est le cas dans ce livre) la religion , la bipolarité ,la littérature ou la science ils essaient d'enquêter à fond sur le sujet .Ils me font penser aux acteurs américains qui se plongent également, parfois pendant plusieurs mois, dans la peau des personnages qu'ils vont interpréter. Et le résultat est de grande qualité !
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Sur le campus de Brown, dans le Rhode Island, deux étudiants se disputent l'amour de Madeleine. Leonard, qui a les faveurs de l'adolescente, est un étudiant brillant, intelligent, charismatique, ayant des prédispositions pour les matières scientifiques et qui les séduit toutes. Mitchell, quant à lui, se tourne vers le mysticisme et la théologie; plutôt le gendre parfait, çà relation avec Madeleine n'a pourtant pas démarré sous les meilleurs hospices. Madeleine que les belles lettres attirent, se pose beaucoup de questions en lisant fragments d'un discours amoureux de Roland Barthes .

Le roman du mariage est une oeuvre intelligente et prenante. Jeffrey Eugenides est un habille conteur, il triture avec maîtrise le temps de la narration. le récit alterne agréablement entre l'effritement accéléré du mariage de Madeleine sous les coups de boutoir de la maladie nerveuse de Leonard et narration du voyage initiatique de Mitchell en quête de sens. J'ai beaucoup aimé les pages se referrant aux grandes oeuvres littéraires, aux discutions passionnées des étudiants autour des grands auteurs. C'est sans conteste mon opus préféré de Jeffrey Eugenides.
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Je n'ai pas aimé. Je me suis carrément ennuyée. C'était long, trop long. C'était, pour moi, inintéressant. Les relations de couple des personnages principaux, leurs tourments, leurs vies intérieures ne m'ont pas passionnées. C'était pour moi du blabla interminable qui n'a fait qu'entacher la lecture de ce roman qui m'a agacée. Je n'ai pas réellement compris son intérêt: que veut-il nous dire? Que veut-il transmettre? A-t-il, d'ailleurs, un message à diffuser? Je n'en ai perçu aucun. Veut-il simplement distraire son lecteur? Il y a meilleur façon de faire en tout cas. Peut-être est-ce une analyse, une description, sociologique d'une génération? Sans doute mais il n'y a rien d'intellectuellement captivant, rien de nouveau, rien qui fasse éveiller mon intérêt. En bref et pour résumer, je ne conseillerai pas ce roman qui sera oublié.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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Enthousiasmé il y a quelques années par le roman "Middlesex", j'ai entamé la lecture de ce nouveau roman du gréco-americain Jeffrey Eugenides avec une grosse attente et j'avoue avoir été déçu par le premier tiers du livre tant l'intrigue prend du temps à démarrer. Mais la deuxième moitié du livre est nettement plus intéressante au fur et à mesure que les 3 personnages principaux deviennent plus complexes. Bien-sûr les ravages de la maniaco-depression offrent quelques situations "spectaculaires", toutefois je trouve ce roman assez conventionnel et il se situe à mon avis assez loin de ses modèles (les romans de Jane Austen en particulier) et aussi de "Middlesex" qui est pour moi un chef d'oeuvre.
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A la lecture des premiers chapitres, j'ai été complètement happé par le style de l'auteur. Fin, moderne, drôle, tout en nuance et typiquement américain.

Pourtant, malgré un sujet passionnant, le roman se perd dans des longueurs. Il ne se passe rien, et pourtant le roman dure...

Une grosse déception donc, même si je lirais sans doute un autre roman de l'auteur pour ne pas partir sur cette impression.
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Nous sommes en 1982, Madeleine est étudiante en littérature, et suit tout particulièrement un cours sur le roman du mariage au 19ème siècle et la littérature victorienne. Une de ses références est Jane Austen sur qui elle rédigera d'ailleurs son mémoire.

Le roman du mariage se compose de prétendants, de demandes de malentendus, ensuite la littérature évoluera dès 1900 pour nous parler de la vie décevante des femmes après le mariage.

Le décor est planté nous sommes au début du livre.

"A l'époque où la réussite sociale reposait sur le mariage, et où le mariage reposait sur l'argent, les romanciers tenaient un vrai sujet d'écriture. Les grandes épopées étaient consacrées à la guerre, le roman au mariage."

La première partie nous entraîne plus particulièrement sur l'aspect littéraire, très fouillé, très documenté, parfois un peu "lourd et moins digeste", plus difficile. On nous parle de beaucoup de notions comme la déconstruction et l'univers de Roland Barthes, on nous détaille la sémiotique car Madeleine suit ce cours durant lequel elle rencontrera Léonard dont je reparlerai plus loin.

sémiotique : du "livre", cet objet transcendantal, fruit de tant d'efforts, ils voulaient faire un texte, libre de toute attache, indéterminé, ouvert aux interprétations. il voulait donner la vedette au lecteur parce qu'aux-mêmes étaient des lecteurs

Au début, je me suis accrochée car la lecture était un peu plus - je dirais technique- mais reflétait plus particulièrement l'ambiance, les états d'esprit de l'époque, l'atmosphère régnant sur ce campus américain.


Arrive ensuite très vite le personnage de Mitchell rencontré en première année, il est amoureux de Madeleine, il est convaincu qu'elle est la femme de sa vie. Il a eu l'occasion de la séduire - elle n'était pas indifférente - mais n'osant entreprendre au bon moment, il ne s'est rien passé.

Mitchell suivra un parcours à la recherche de la spiritualité et des religions, découvrant sa foi. Il est un élève brillant et étudie la théologie. Il effectuera en compagnie d'un ami un long voyage en Inde, tout en poursuivant son questionnement personnel.

Arrive enfin, le dernier personnage de ce triangle amoureux ; Léonard. Il est étudiant brillant en biologie et suivra le même cours de sémiotique que Madeleine. Un amour naîtra avec ses joies et ses difficultés. On suivra l'évolution de leur amour naissant avec la maladie de Léonard qui est maniaco-dépressif.

L'auteur nous décrit avec beaucoup de précisions, de documentation les effets de la maladie - comment Léonard passe de l'euphorie au désespoir -, comment on luttait contre cette pathologie avec du lithium et les effets secondaires du traitement. Les dégâts physiques et psychologiques, la vie de l'entourage et la façon d'aborder la maladie.


Même si au départ, j'ai dû m'accrocher, si la lecture était un peu plus rude, j'ai vraiment été séduite par la suite , les personnages sont attachants. On a vraiment envie de partager les moments de ce terrible trio et de connaître le destin de chacun. Beaucoup de pistes de réflexion s'ouvrent à nous à la lecture de ce livre vraiment bien documenté, retraçant une manière de vivre dans les années 80.

Un bon moment au final avec l'envie de découvrir le second roman d'Eugenides, "Middlesex" qui se trouve dans ma PAL.


MA NOTE 7.5/10
Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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On entre très facilement dans ce livre. S'inscrivant dans la tradition narrative américaine dialoguée, Jeffrey Eugenides nous invite tout naturellement à entrer dans la vie de ses personnages.
On découvre donc Madeleine, une étudiante en littérature des années 80 quelque peu déconcertée par ses cours de sémiotique, discipline tout droit venue de France, alors très en vogue aux Etats-Unis.
Madeleine a entrepris ses études par amour de la littérature, des romans victoriens en particulier. Elle apprécie ces récits narratifs dans lesquels ses repères ne sont pas mis à mal: «Elle savait qu'elle allait y trouver des personnages, que quelque chose allait leur arriver dans un monde qui ressemblait à la réalité» (p.75). Cette littérature reflétait des schémas sociaux bien établis. Jusqu'à l'aube du XXe siècle, les choses semblaient en effet simples: "Selon Saunders [vieux professeur tenant d'une approche traditionnelle de la littérature], le roman avait connu son apogée avec le roman matrimonial et ne s'était jamais remis de sa disparition. A l'époque où la réussite sociale reposait sur le mariage, et où le mariage reposait sur l'argent, les romanciers tenaient un vrai sujet d'écriture. Les grandes épopées étaient consacrées à la guerre, le roman au mariage." (p.38).

Mais les schémas se sont complexifiés, et le roman a emprunté de nouvelles voies. La critique littéraire a dû elle aussi trouver de nouvelles manières d'aborder la littérature. Barthes, Deleuze, Derrida ont apporté une méthodologie permettant d'analyser tous les textes, y compris ceux s'attachant désormais à déconstruire les structures narratives classiques.
Mais Madeleine est parfaitement rétive à ce type d'approche qui lui semble mettre une distance infranchissable entre le lecteur et le texte, écarte l'auteur de sa production et interdit toute forme d'émotion.
Tout au long de la première partie du roman, on assiste à la mise en scène de deux conceptions de la littérature qui s'opposent. L'humour avec lequel Eugenides traite son sujet rend le propos assez plaisant (les partisans de la sémiologie me démentiraient peut-être, tant celle-ci est outrageusement tournée en dérision !). On se demande toutefois où il veut en venir, mais on se laisse porter par son écriture et par l'originalité de son approche.

C'est alors qu'on change de registre et que la question de la critique littéraire disparaît complètement. le roman se concentre sur son héroïne et ses atermoiements sentimentaux. Tout se passe comme si la première partie avait été une sorte d'exposé théorique, justifiant la seconde qui en serait l'illustration. On entre en effet dans un canevas narratif classique tout à fait comparable à celui des romans appréciés par Madeleine : une femme, deux prétendants, un mariage à la clé.
Sauf que là, le roman faiblit. N'est pas Henry James ou Jane Austen qui veut. Les personnages ne sont pas suffisamment riches et le propos devient banal. On se lasse rapidement des descriptions sans fin de la dépression du petit ami de Madeleine. Les personnages n'ont pas la puissance qui pourrait faire d'eux les représentants d'une génération. Contrairement à ce que laisse entendre la quatrième de couverture, ils n'incarnent qu'eux-mêmes. Il manque un souffle pour atteindre cet objectif.

Alors on peut lire ce livre pour la réflexion sur la littérature et la lecture, agréable et intéressante. Mais on regrette qu'elle ne débouche pas sur quelque chose de plus convaincant !

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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