Je renouvelle l'expérience avec Fabcaro que j'avais adoré avec Zaï, zaï, zaï,
Moins qu'hier (plus que demain) et Open Bar. Cette fois ci, avec
Et si l'amour c'était aimer ? Fabcaro se penche sur les romans photos. Je vous laisse découvrir le résumé qui donne le ton.
Sandrine et Henri coulent des jours paisibles dans leur villa luxueuse. Henri est un patron de startup épanoui et dynamique et Sandrine l'admire. Mais hélas la vie n'est pas un long fleuve tranquille... Un beau jour, Sandrine tombe sous le charme de Michel, un brun ténébreux livreur à domicile et chanteur de rock à ses heures perdues. Une idylle merveilleuse va alors se nouer entre eux. Mais la vie est-elle toujours du côté de l'amour ? Les sentiments purs et absolus ne sont-ils pas qu'une feuille morte emportée par le vent ? Un arc-en-ciel ne finit-il pas toujours par disparaître derrière les nuages ?
Le scénario que nous livre Fabcaro est bien construit, drôle et ressemble au soap opéra que l'on peut parfois voir à la télévision. Je pense d'ailleurs que cela a dû être sa principale source d'inspiration au vue de certains passages. Ce roman graphique est rempli de clichés qui donnent des situations téléphonées et cocasses voire absurdes. Les personnages suivent la même ligne directrice. Ils apparaissent peu intelligents et terriblement clichés. Ils en deviennent véritablement risibles. le lecteur retrouvera avec plaisir l'humour grinçant et corrosif de Fabcaro. D'ailleurs, ce type d'écriture ne plaît pas forcément à tout le monde et il faut avouer qu'à sa sortie en 2017,
Et si l'amour c'était aimer ? a recueilli des avis très tranchés. En somme, soit on aime, soit on déteste.
D'un point de vue esthétique, l'esprit graphique est simple avec très peu de décor. Bien que contrairement à certains opus de Fabcaro, ici, les visages soient visibles et détaillés, le trait est fin et épuré. L'ensemble est en noir et blanc. Cela ressemble énormément à un roman photo notamment avec les différents plans dans les vignettes qui sont typiques du genre. Néanmoins, certains passages viennent couper le récit et renouent avec une esthétique plus brute où des personnages sans visage donnent leurs opinions sur le choix de vie des personnages principaux qu'ils ne connaissent pas. Résultat, ces personnages peuvent être n'importe qui. J'y ai vu pour ma part une critique de la société actuelle où chacun à son avis sur tout.
Pour conclure, Fabcaro a encore su me séduire par son humour grinçant. C'est délicieusement cliché. Certaines répliques sont intelligemment construites et vraiment drôles. Fabcaro prouve encore qu'il est le maître dans le domaine de la critique et de l'humour.
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