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Il y avait une vieille malle dans la chambre de ma mère. Je n'ai jamais vu une malle aussi vieille. C'était une de ces malles à couvercle rond aussi gros que la bedaine d'un obèse. Ainsi commencent ses souvenirs. Par l'image de sa mère qu'il redécouvre au fond d'une malle, abandonnée dans la poussière d'un grenier... Il revient ainsi sur son enfance, la découverte du vin de messe, le vin de la jeunesse. Avant donc de retrouver son alter-égo sur la route de Los Angeles avec ses rêves de Bunker Hill dans la tête, avant qu'il demande à la poussière de devenir le plus grand écrivain de l'Amérique, ce qu'il fut - un peu, du moins, dans ma bibliothèque -, il évoque ainsi ses premiers méfaits, des bêtises de gamins, perdus dans la neige du Colorado, entre un père brutal, volage et alcoolique, et une mère presque aussi pieuse que la Vierge Marie. D'ailleurs, il en récite quelques uns de ces sutras à la gloire de Marie, pleine de grâce et bénie entre toutes les femmes...

A genoux, il se confesse. Toujours avec une pointe de malice qui me fit sourire. Entre les prières, c'est la vie d'un couple italo-américain qui y est décryptée. Sous un ciel de rage et de tristesse, les flocons du Colorado tapissent la demeure familiale d'une blancheur que la mère voudrait voir immaculée alors que ces mêmes flocons, impitoyables dans ces plaines des États-Unis, colorent la vie de ca coin-là plutôt d'un gris sale. C'était un autre temps où un grand auteur n'était pas encore grand, où un gamin vivait d'insouciance et de petits péchés pour combler l'ambiance pesant au coeur d'une tempête. John Fante est né dans le Colorado et ses histoires californiennes se nourrissent de son passé, vécu là-bas, entre rêves et frustrations, entre espoirs et humiliations. John Fante est né avec Bandini dans ma bibliothèque et c'est toujours avec un grand sourire que je replonge dans sa vie, même son enfance, à boire le vin de la jeunesse.
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LE VIN DE LA JEUNESSE de JOHN FANTE
Colorado dans les années 30, des nouvelles largement autobiographiques, Fante jeune adolescent a des rêves et des espoirs. La famille est pauvre, la mère fervente catholique, le père maçon fort buveur et infidèle. le jeune garçon dans cet environnement trace son chemin entre Dieu ( savoureux échanges sur le péché et la confession) les coups du père et les mensonges. Peu d'écrivains savent rendre aussi bien ces moments d'enfance! Magique !!
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Je ne m'attendais pas à lire des nouvelles, mais plutôt une histoire basée sur son enfance.
J'ai adoré chaque partie. On y découvre l'amour, les espoirs, les conflits, la religion, la honte… Mais tout cela vu par une famille italienne, avec toute l'exagération d'une mama pour sa progéniture. Et ce père, si autoritaire et si macho.
Je ne me lasse pas de découvrir les écrits de John Fante. Il est devenu un de mes auteurs incontournables.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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La chronologie de ce recueil mérite attention. La première partie, Dago Red, sortie en 1940aux USA, est constituée de nouvelles publiées dans différentes revues à partir de 1932. Ces nouvelles sont donc écrites en même temps que la trilogie Bandini, même plutôt antérieures.
La seconde partie, sobrement intitulée Nouvelles ultérieures, a été écrite et publiée entre 1940 et 1985, année de publications. En fait, ce sont essentiellement des nouvelles des années 40-50, les années hollywoodiennes de Fante. « Helen, ta beauté est pour moi » a notamment une histoire particulière (merci à la biographie de Stephen Cooper …) et typique de cette époque où John Fante va voir sa notoriété grimper en flèche. Il fait 50 projets en même temps, la moitié capotent, il gagne beaucoup d'argent, le dépense comme un forcené et l'ambiance nostalgique et intimiste des nouvelles de Dago Red est forcément réduite dans ces nouvelles postérieures.
Personnellement, j'ai trouvé que Dago Red, si on y retrouve avec régal l'atmosphère et le talent de la trilogie Bandini, n'apporte pas grand-chose aux publications précédentes. Comme la plupart du temps avec des nouvelles (sauf Maupassant ou Stefan Zweig évidemment…), le niveau est inégal et si j'ai pu lire qu'Une femme pour Dino Rossi est une des plus réussies, je l'ai trouvé trop proche de Bandini pour vraiment ressentir le choc des romans. Mention spéciale pour moi à L'odyssée du Rital et à Foyer, doux foyer, l'une à cause d'une phrase de fin bouleversante, l'autre pour le style d'écriture qui m‘a pris aux tripes.
La seconde partie est moins talentueuse mais plus intéressante quand elle s'éloigne de ce qu'on a déjà lu dans les romans. Les 4 premières ouvelles sont des histoires de famille à nouveau et d'école catholique comme on en a déjà lu. Par contre, dans « le rêveur », et plus encore « Helen… », Fante n'y parle pas de son enfance et, s'il exploite certaines parties de sa vie, c'est au profit d'une oeuvre de fiction. « Helen » est une nouvelle très dure sur la misère sentimentale des émigrés philippins et leur rêve de retourner au pays avec la « femme américaine »… qu'ils ne trouvent que moyennant paiement dans des taxis-girls professionnelles. le racisme, l'exploitation éhontée et les rêves de l'immigré américain ne sont pas cette fois centré sur le rital, et l'on envisage un élargissement du champ du discours chez Fante… qui n'aura (malheureusement ?) pas de suite, l'auteur revenant dans les publications suivantes à l'immigré italien, à sa relation avec son père, sa mère, la religion, etc
En résumé, c'est un livre très agréable à lire, on le dévore facilement, un régal mais j'ai eu en grande partie la sensation de lire de nouveaux chapitres de la trilogie Bandini (hormis 2 des Nouvelles Ultérieures).
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Ce Vin de la jeunesse est un recueil de nouvelles.
La première partie intitulée Dago Red m'a fait furieusement penser à Bandini : des bêtises à foison et des tonnes de je vous salue Marie pour les faire passer, des confessions, des corrections, des pêchés mortels, des scènes de ménage homériques etc… On rit beaucoup et l'humour est toujours présent même si les histoires racontées sont parfois un peu tragiques.
Même univers que dans Bandini ou l'Orgie : le jeune narrateur vit dans le Colorado au sein d'une famille nombreuse d'origine italienne. La mère est très pieuse tandis que le père est volage, joueur, colérique. La religion catholique est très présente dans cette éducation.

La seconde partie plus courte mais aussi plus disparate m'a moins convaincue.
C'est toujours un plaisir de retrouver le style enjoué et virevoltant de Fante. Et qui d'autre mieux que lui sait parler de l'enfance et de l'adolescence ! Je me suis régalée dans la première partie du livre.
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Le vin de la jeunesse de Fante, quel bonne cuvée, c'est du Bukowski sans le mal de tête qui vient après !
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Le plus beau, le plus émouvant, le plus réjouissant de tous les Fante, non ? Je me trompe ?
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Grandir dans le Colorado des années 30, au sein d'une famille d'émigrés italiens, c'est toute une histoire !
C'est même plusieurs histoires, si l'on en croit John Fante et ses petites saynètes d'enfance, qui s'articulent sous forme de nouvelles autour des thématiques "classiques" de la rébellion juvénile, des plans sur la comète, du paternel machiste et autoritaire, de l'éducation catholique forcée et des petites bêtises d'ado.

La plupart du temps, c'est le jeune Dago Red (que l'on identidie sans mal à l'auteur lui-même) qui raconte, et qui pose alentour un regard d'enfant à la fois plein de colère et de naïveté. Il y a l'épisode de la première communion, celui de la fugue avortée, des disputes familiales, des petits actes de vandalisme et des leçons de morale du Père Cooney, mais curieusement, on trouve aussi en fin d'ouvrage d'autres nouvelles complètement décorrélées des précédentes qui, bien qu'assez réussies, brisent un peu l'homogénéité de ce recueil...

Peu importe, ce qui compte c'est cette fraicheur, cette prose simple et limpide qui porte aussi bien les rires que les larmes, les éclats de voix du détestable père de famille que les élans de tendresse de son épouse aimante et courageuse. On peut regretter quelques redites entre les chapitres, on peut estimer que John Fante à tendance à broder un peu sur du pas-grand-chose, mais croyez moi, pour le jeune Dago, l'épreuve du confessionnal, la peur d'avouer en classe ses origines italiennes modestes, ou le rêve de jouer un jour pour les NY Giants en Major League de baseball, c'est pas rien !

En conclusion, si ce Vin de la jeunesse n'est peut-être pas le meilleur cru de Jonh Fante, il n'en reste pas moins tout à fait gouleyant !
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Je poursuis ma découverte de l'oeuvre de John Fante avec cet ensemble de nouvelles fort bien écrites et parlantes.
Comme j'ai pu le lire ailleurs,dans l'une des nombreuses critiques,si Fante aborde généralement son histoire par le roman,on se retrouve sans peine dans ces nouvelles car il a ,me semble--t-il,l'art de construire ses livres à coup de courts chapitres qui s'additionnent avec beaucoup d'habileté, des petits chapitres rapides,vifs,comme le sont les nouvelles.Que ceux et celles qui n'apprécient pas trop ce genre littéraire ne se privent pas de leur lecture,(Les nouvelles de la première partie sont géniales .)
On va retrouver les thèmes chers à Fante,la jeunesse,la relation à la religion,le père et la mère ....Thèmes récurrents, oui,mais toujours vus sous un angle différent.
Et c'est toujours autant addictif.On rit aux facéties dont sont victimes les religieux, on s'émeut aussi face aux difficultés de la vie familiale,aux difficultés d'intégration, au caractère détestable du père lorsque les intempéries le privent de son travail,à la méchanceté de certaines religieuses......On retrouve vraiment l'atmosphère qui pouvait régner dans ces années-là ,les joies,les peines,les humiliations,les "fourberies"des enfants,la débrouillardise, les raclées et autres punitions....
L'été se termine et ma découverte de cet auteur aussi.Une bien belle découverte ,du reste,et à tous ceux qui n'ont pas encore franchi le pas,j'ai envie de dire,"Ne faites pas comme moi,n'attendez pas la retraite",il y a tant à "tirer" de ces écrits ,pas si démodés si l'on se réfère à la situation économique et politique actuelle.
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Quelle écriture ! D'une extraordinaire simplicité, d'une sobriété absolue. le ton est toujours juste, jamais prétentieux. Mesdames et Messieurs les écrivains actuels, génies de la littérature contemporaine, vous qui nous abreuvez de leçons de vie, d'histoires à l'eau de rose, de grosses daubes écrites avec votre carte bancaire, prenez une heure de votre précieux temps pour lire ce monsieur.
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