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Dans la famille Fante, je demande le fils !

Mais comment ai-je pu - moi qui idolâtre l'immense John Fante placé depuis mes 22 ans au panthéon de mes auteurs fétiches où il n'y a qu'une seule place - ignorer cette oeuvre hommage et géniale du fils à son père ?

Glissé dans son personnage quasi éponyme de Bruno Dante, alcoolo réussi et poète raté, Dan Fante livre dans Rien dans les poches – traduit par Léon Mercadet – le récit réel des derniers jours de son père et des conséquences que ce départ a peu à peu sur lui.

Sortant tout juste de cure pour replonger dans la bibine (vin rouge et Jack Daniel's exclusivement), Dante retourne à L.A. rejoindre sa famille auprès de son père, Jonathan Dante, qui se meurt au Cedars-Sinai.

Mais la confrontation avec ce père mourant ne fait que le renvoyer à ses propres faiblesses qu'il tente de résoudre dans une ultime fuite en avant de bagnole, sexe et outrances. Jusqu'à ce qu'une lueur de lucidité ne resurgisse.

Autant vous le dire, j'ai adoré ce personnage dont la verve n'est pas sans rappeler Arturo Bandini, flanqué du chien de son père rejeté de tous qui n'est pas sans rappeler Stupide, un personnage qui n'aurait pas fait tache dans les meilleurs recueils de Bukowski.

J'ai surtout énormément apprécié cet hommage, certes déguisé, du fils à son père, vantant le génie de son oeuvre et dépensant ses derniers dollars pour s'acheter une édition originale de Demande à la poussière (rebaptisé Demande au vent), la lire la larme à l'oeil, comprendre qu'il n'y a de salut que dans l'écriture et retrouver alors l'inspiration.

« Ce que j'aimerais faire, c'est la paix avec moi. J'y arrivais quand j'écrivais. »

Comme chez son père, il y a du génie dans ce livre, intelligent, remarquablement construit, qui vous fait passer de la très grande émotion à la loufoquerie outrancière en quelques pages, mais dans un style toujours savamment léché.

Un livre confession, un livre hommage mais aussi un grand livre d'auteur maudit (il sera rejeté partout aux USA et ne devra sa publication qu'à la France) qu'aucun admirateur de Fante ne devrait manquer.
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Encore une lecture d'alcoolique, me direz-vous ! Une lecture sur un pauvre paumé, sur le déroulement d'une vie au bord d'un caniveau. Et vous avez raison ! Ce roman a été écrit par un pur alcoolique non anonyme, qui se décrit tel quel et qui ne se cache nullement de son addiction au rouge (et en particulier le Mogen David). Pourtant, dès les premières phrases de « Dante », je m'éprends de ce type, un peu lourdaud, un peu « vulgaire » mais aussi terriblement attachant. Je n'ai guère envie de m'identifier à ce « héros » anonyme des cuvettes de WC, des trottoirs et caniveaux, trop peur des aléas de la vie. Il ne faut peut-être pas grand-chose pour basculer de l'autre côté... J'essaye de le comprendre, alors, de ressentir ses émotions et de croire en lui. Si je crois en cet homme, je peux croire en la bonté humaine parce que Dante au-delà de l'image du poivrot qu'il se donne semble avoir une sensibilité extrême doublée d'une âme saine et pure.

Dante sort donc de ‘chez les fous' pour « assister » aux derniers souffles de son père, un père qu'il n'a plus guère vu depuis des années, un père qui fut un formidable écrivain avant qu'il ne se corrompe avec les studios hollywoodiens, un père qui ne lui restait qu'un pauvre gros chien vieux et miteux, tout deux dépendants au whisky pour faire oublier douleurs et tristesses.

Pas besoin d'être un mathématicien d'ordre supérieur pour comprendre l'équation simplissime à 0 inconnue suivante : Bruno Dante = Dan Fante et Jonathan Dante = John Fante.
Ainsi, cette histoire totalement autobiographique apparaît comme un vibrant et émouvant hommage à son père. Un fils et son père présents dans une tourmente similaire, et réunis dans une même littérature, une poésie humaine qui décrit simplement la vie, la vraie !
Et peut-être est-ce pour cette raison que j'ai du mal à vous parler d'un tel bouquin ; parce qu'il est question simplement d'une vie, de la vie ; parce qu'il m'a tant ému que les mots ne viennent plus, enfouis au fond du coeur, apeurés devant une telle bonté ; mais surtout qu'après tout, peu importe les phrases que j'aurai choisi, elles ne pourront retranscrire une telle émotion. Ce bouquin est un chef d'oeuvre, tout simplement. Fin des 191 pages et il ne me reste qu'une pensée, une envie : les relire, et revivre l'espace de quelques pages sa misérable vie, découvrir ses autres écrits tout aussi empreints d'humanisme troublant et touchant, à n'en pas douter, sans oublier la note d'humour même quand les plus grands drames sont en train de se jouer.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Ah la famille Fante !
Des sacrés numéraux.
Bruno Dante se rend à Los-Angeles où son perd est en train de mourir.
Il sort de trois cures de désintoxication mais n'a pas pour autant renoncé à l'alcool, loin de là.
C'est une vraie descente aux enfers.
Alcool, drogue, sexe à presque toutes les pages.
Une véritable dégénérescence, de l'auto-destruction.
Au début, j'ai failli renoncer, tellement c'était glauque, mais j'ai continué parce que c'est quand même bien écrit.
Littérature underground, c'est bien ce qui qualifie ce livre.
Mais c'est aussi une auto-biographie, celle d'un homme paumé, mal dans sa peau, malheureux, qui rend, malgré la noirceur des situations, un bel hommage à son père.
Bien qu'il se diminue lui-même à ses propres yeux, il y a beaucoup de John dans Dan.
Et bien que son comportement soit insupportable, on referme le livre avec de la tendresse pour lui.
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Attention, changement radical de genre littéraire sur mon compte avec ce titre déniché en boîte à livres. Bien qu'il se termine à la veille de Noël, nous sommes loin du conte. Vous connaissez, j'imagine John Fante, dont j'ai lu pour ma part Mon chien stupide et Demande à la poussière. Dan Fante est son fils, et ce n'est pas un détail lorsque l'on lit ce roman qui tourne autour de la figure paternelle et est bourré de références à John Fante… Bruno Dante, le narrateur sort un 4 décembre d'une énième cure de désintoxication. Il est alcoolique et a déjà rechuté à maintes reprises. C'est Agnès, sa femme, qui vient le chercher. Il ne reste plus grand chose de ce mariage mais Agnès est encore là pour lui apprendre que son père, Johnathan Dante, est sur le point de mourir. Bruno retrouve la maison paternelle, son jeune frère Fabrizio, et le vieux chien Rocco. A peine sorti de sa cure, Bruno recommence à boire, sans cas de conscience. Il faut bien affronter la mort prochaine de l'écrivain célèbre, devenu scénariste pour Hollywood, personnage acariâtre et imbuvable. Mais lorsque Bruno boit, tout peut partir en vrille. Surtout que lui vient l'idée rocambolesque d'emmener le vieux chien Rocco à l'hôpital pour voir son maître avant de mourir, traînant pour ce faire le cadavre putride d'un écureuil, dernier trophée du chien. S'ensuivra ensuite un road trip étonnant dans le décor d'un Los Angeles ayant la gueule de bois, un road trip dans lequel Bruno, en compagnie du vieux chien Rocco, semblera chercher à la fois à se perdre et à se retrouver… Je dois dire que j'ai aimé, avec ce titre, changer de style de lecture, bien que ce roman soit très (trop) trash. Ce livre n'est pas un livre à mettre entre toutes les mains. Mais son écriture est superbe, étourdissante, empreinte d'une poésie rude. La chute de Bruno Dante semble inexorable, et elle est particulièrement éprouvante pour le lecteur qui lit le récit d'un type, bourré 24h/24. C'est un livre qui parle pour le coup très bien de l'alcoolisme, de ce que ceux qui en sont atteints sont prêts à faire pour une bouteille, de ce qu'ils tentent de noyer. Et puis, il y a la relation au père, et on referme le roman en ayant l'impression d'avoir lu une sorte d'hommage désespéré de Dan Fante au sien.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Après le premier roman du père, déjà abordé ici, voici le premier roman du fils, sur la mort de son père, justement, l'écrivain John Fante et le bouleversement qui s'en est suivi dans sa vie à lui, Dan Fante, qui, après bien des péripéties tragico-grotesques, dues à son addiction éthylique, se termine glorieusement par l'écriture d'un premier poème, difficile à formuler, jusqu'à l'explosion de ce roman autobiographique que ne renierait pas le grand écrivain John Fante lui-même, ici sous le nom de Jonathan Dante.
Difficile de suivre les traces de ses parents, quels qu'ils soient et pourtant, ce récit est une réussite, à hauteur de son modèle. le lire juste après «Demande à la poussière» a été une riche idée et un plaisir véritable.
L'auteur se livre avec une franchise si totale, semble-t-il, qu'on frôle vite la provocation mais, dans cet alcoolique invétéré qui ne sort de cure de désintoxication que pour mieux retomber dans son addiction, on sent un tel désespoir, une telle envie de s'en sortir et une telle tendresse, mêlée à une violence sans frein, envers les êtres paumés comme lui, qu'on finit par s'y attacher intensément, tout en s'irritant de le voir céder si facilement à ses penchants.
J'ai aimé ce roman à l'égal de celui du père. On y retrouve le chien Rocco, celui tant aimé malgré ses défauts, dont parle John Fante dans :"Mon chien stupide", celui qui attaque tous les autres chiens du quartier et qui , comme son maître, a un gros penchant pour le whisky. Ici, après l'enterrement, malade et en fin de vie, lui aussi, il fera partie du "read movie" délirant, en compagnie de son nouveau maître, en dehors de toutes attaches familiales ou sociales. La fin, là encore, est très belle - inattendue! L'avenir peut commencer.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Les chiens ne font pas des chats et Dan Fante est bien le fils de son père. Même plume au vitriol et absence de filtres pour décrire son mal-être et sa descente aux enfers, rien ne nous sera épargné.

C'est drôle si on arrive à faire abstraction de la souffrance derrière et comme c'est impossible, au final c'est un récit très éprouvant dans lequel Dan Fante arrive à nous filer ses gueules de bois.

Auto-centré, le roman n'a pas l'envergure de ceux de Fante père mais sa sincérité absolue m'a sidéré. Ses livres suivants en sont des déclinaisons un peu redondantes et si vous ne devez en lire qu'un "Les anges n'ont rien dans les poches" est celui-là.

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Une fiction autobiographique, un roman initiatique. le premier qui sauve la vie.
Bruno Dante (=Dan Fante) voit son père Jonathan Dante (=John Fante) à l'article de la mort.
Un moment qui ravive des souvenirs d'enfance à Malibu, L.A. et Point Dume.
Bruno est un chaos, un trou noir, son mariage est consumé, il est suicidaire, alcoolique, dépressif, subi des cures ici et là.
Il marque sa répulsion pour L.A., la fausse, la « Regarde-moi gagner » :

« Vingt minutes après Sunset Boulevard, nous avons quitté la Coast Highway et pris la route de Heathercliff. Devant nous roulait une Benz décapotable. Sur la plaque personnalisée, j'ai lu « Se me win* » et j'ai su que j'étais rentré à la maison. » (Page 43).
* l'écriture de « See » avec un seul « e » est volontaire, nombre de caractères limités à 7 pour plaques d'immatriculation aux USA.

C'est cela essentiellement qui a rongé son père et lui. Leur déception devant une forme d'obligation d'écrire des scénarios pour vivre, supporter cette condition quelque part à cause des besoins primaires et l'incapacité de vivre d'un autre travail : la création de romans, …
Bruno Dante (Dan F.) a vécu à l'ombre du père en même temps, un homme talentueux absent, et méconnu.

« J'avais aimé mon père, je ne l'avais pas connu. La souffrance dans sa plénitude fit irruption en moi. le souffle coupé, j'avalai un sanglot. » (p180)

Cet ouvrage est le premier d'une série publié chez 13E Note à l'époque : La Tête hors de l'eau, En crachant du haut des buildings, Limousines blanches et Blondes platine.

« Rien dans les poches » est actuellement disponible aux éditions Points ; les autres pas encore (sauf un de ces recueils de nouvelles « Régimes sec » et un des deux recueils de poèmes « Bon baiser de la grosse barmaid »).
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Cette autobiographie du fils de John Fante m'a plu par certains cotés mais déçu par d'autres. Aux prises avec un alcoolisme sévère, le narrateur n'arrive pas à faire face à la mort de son père et se réfugie bien évidemment dans ses bouteilles et tous les comportements insensés qui vont avec. On assiste à la descente aux enfers, un peu à la Bukowski, mais en plus sordide m'a-t-il semblé.C'est cru, dérangeant, décourageant, on se lasse un peu de ce voyeurisme auquel il nous convie. Dans le dernier quart, toujours aussi sombre, le récit s'approfondit quelque peu et j'ai bien aimé notamment l'allégorie avec Rocco, le chien de son défunt père. C'est écrit simplement, l'ambivalence du fils envers son père passe bien, la fin est joliment ficelée même si on ne croit pas un seul instant à l'espoir qui apparaît bien factice.
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Dan Fante me semble plus proche d'un Bukowski, pour l'alcool, pour son attitude punk, pour sa fausse-vraie bonhommie et pour un bon-fond parfois palpable parfois en contrepoint invisible à des comportements de merde... il ressemble plus à Bukowski qu'à son père. Dans ce "roman"-ci toutefois il touche, par moments, dans la librairie quand il cherche à acheter un livre de son père et à le faire lire par le libraire qui ne le connaît pas, ou lorsqu'il commence à s'occuper et même aimer le chien de son père... Globalement ce livre n'est pas extraordinaire, surtout en comparaison avec le paternel tant adoré (par moi), mais pour ces quelques moments où il s'en rapproche, j'accorde un quatre étoiles, un rien forcées.
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Alors qu'il sort d'une cure de sevrage, Bruno doit se rendre au chevet de son père. Il prend l'avion pour la Californie avec sa femme. Rendu là, il est incapable de faire face à ses émotions ; il se remet à boire et s'embarque dans toutes sortes d'histoires loufoques. Il reproche à son père —un brillant scénariste— d'avoir troqué son talent d'écrivain contre l'argent d'Hollywood. Cette prise de conscience l'amène à réfléchir à sa propre vie, lui-même ayant délaissé l'écriture pour une carrière dans la vente. Alors qu'il sombre dans un délire éthylique et que le vieux chien de son père est à l'agonie, il réalise que seule l'écriture peut le sauver.

Premier roman de Dan Fante, Rien dans les poches est bien écrit et on y pressent son talent de conteur. Fante est particulièrement habile pour rendre crédible des scènes loufoques, pour exprimer la psychologie et pour transmettre le désarroi que lui fait vivre la mort de son père, ce rital plus grand que nature. C'est un livre intéressant ne serait-ce que pour la relation ambiguë entre les deux écrivains. Celui qui meurt et celui en train de naître.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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