AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,71

sur 24 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« De temps à autre émerge un auteur amoureux de son art, du langage écrit et des grands mystères qui résident de l'autre côté du monde physique. Il y avait William Faulkner, Cormac Mc Carthy ou Annie Proulx. Vous pouvez maintenant ajouter Michael Farris Smith à la liste. »
James Lee Burke

Cet éloge de l'auteur, mis en exergue sur le verso de la page couverture de « Nick », fait entrer Michael Farris Smith dans le cercle très fermé des grands auteurs américains contemporains, capables de transformer le plomb en or, c'est dire le divertissement littéraire en Littérature, ce pont qui relie notre monde sensible aux mystères des idées platoniciennes.

Avant même d'avoir lu son dernier opus, « Nick », j'avais été ébloui par la virtuosité noire que maniait l'auteur dans « Nulle part sur la terre » et le « Pays des oubliés ». Malgré la légère déception ressentie à la lecture de « Blackwood », qui franchissait, à mon sens, la frontière ténue qui sépare la noirceur d'une forme de complaisance malsaine pour la cruauté, je ne peux que souscrire aux louanges adressées par James Lee Burke, l'un de mes auteurs préférés.

La quatrième de couverture enjôleuse nous présente le dernier roman de Michael Farris Smith comme une sorte de préquelle de « Gatsby le Magnifique », narrant les aventures picaresques de Nick Carraway avant sa rencontre avec l'entourage de Daisy Buchanan et Jay Gatsby. Amoureux de Francis Scott Fitzgerald, passe ton chemin ! L'ouvrage n'a absolument rien à voir avec la munificence décadente de Gatsby et peut tout à fait se lire en dehors de toute référence au chef d'oeuvre fizgeraldien.

« Nick » nous conte l'engagement de Nick Carraway, qui souhaite échapper à la monotonie d'une vie de quincailler du Midwest, dans l'armée américaine prise au piège des tranchées du nord de la France, au cours de la première guerre mondiale. le début du roman revient sur la férocité inouïe et l'absurdité d'un conflit d'une violence inégalée. Sans en atteindre la noirceur absolue, les descriptions de scènes de combat rappellent « Le chemin des âmes » de Joseph Boyden, ce combat âpre et sans merci pour quelques lopins de terre, dans lequel se sont engagés des soldats venus du nouveau monde.

Au cours d'une permission à Paris, Nick fait la connaissance d'Ella, jeune femme aussi excentrique que séduisante, qui habite au-dessus d'un théâtre et vend des cadres qu'elle a confectionnés. Pendant toute une semaine, les deux amants sont emportés par un tourbillon amoureux, dans un Paris qui scintille de mille feux, de Montmartre aux Tuileries, en passant par le parc Monceau. Las, la permission de Nick s'achève et le soldat doit retourner affronter l'horreur indicible d'un conflit qui semble s'enliser.

Malgré sa témérité au combat, Nick reviendra retrouver Ella à Paris, mais la magie de leur rencontre s'est définitivement envolée et c'est le coeur serré que le soldat américain repart à nouveau au front. le visage mutin d'Ella ne cessera d'hanter le narrateur tout au long de ce roman empreint de mélancolie.

Dans la seconde partie, notre héros est enfin de retour au pays, et tente de surmonter le traumatisme de sa plongée au coeur des ténèbres. Plutôt que de rentrer dans son Minnesota natal, l'ancien soldat se rend à la Nouvelle Orléans, la ville de tous les vices, où l'alcool coule à flot, et où les filles de petite vertu sont légion. Il va y rencontrer un couple étrange, composé de Judah, un ancien soldat désormais invalide et crachant ses poumons quotidiennement et de Colette, son ex-femme devenue tenancière de bordel. Alors que les plaies de la première guerre ne sont pas encore refermées et que le gouvernement est sur le point de voter la prohibition, Nick va noyer son chagrin dans les dédales interlopes de la nouvelle Babylone, au risque d'y perdre son âme.

Roman ample et parfois touché par la grâce, « Nick » confirme l'entrée parmi les plus grands auteurs américains de Michael Farris Smith. L'âpreté des combats dans les tranchées, la pureté des instants dérobés à la pesanteur vécus avec Ella, la corruption qui gangrène la Nouvelle Orléans, transforment le roman en une fresque ambitieuse, qui nous dépeint le délitement de l'Occident au début du siècle dernier. Et pourtant. Malgré la noirceur d'un conflit monstrueux, et la vénalité infinie de la ville de tous les vices, « Nick » est aussi et surtout une ode à la résilience nous rappelant qu'il est toujours possible de résister à la tentation du désespoir et que, même au coeur des ténèbres, luit la fragile lueur de l'espoir.
Commenter  J’apprécie          5510
Souvenez-vous : dans Gatsby, Fitzgerald donnait à Nick Carraway le rôle de voisin-témoin-ami et narrateur d'une chronique nostalgique et féroce de la société américaine des années 20.

Dans Nick, traduit par Pierre Szczeciner, Michael Farris Smith lui invente un passé et une âme, imaginant le préquel de ce qui fut - et reste - un des monuments de la littérature US, son personnage étant cependant le seul lien entre les deux livres.

Nick, c'est avant tout une histoire de solitude. Une solitude qui débute dans une famille du Minnesota où le fiston est élevé entre une mère aux longues phases dépressives et un père taiseux qui n'attend que de placer son fils à sa succession dans sa quincaillerie. Des liens plus que de l'amour, et si peu de démonstrations.

« …et c'est alors qu'il entendit les portes se fermer dans sa tête. D'abord, sa mère fermant la porte de la chambre, puis son père fermant celle du jardin. Jamais aucun mot de haine ou de ressentiment, seulement des portes qui se fermaient, et ensuite rien. Les regards vides, les dos tournés et les grincements d'une maison sombrant dans le silence. »

Pour fuir ce destin dont il ne veut pas, Nick s'enrôle et part combattre en France pendant la Grande Guerre, dont l'atmosphère et les horreurs donnent lieu à une première partie sublime autant que glaçante, où la plume de l'auteur atteint son meilleur.

« La nuit venue, ils sortirent de leur trou. La terre entre la tranchée et les premiers arbres n'était plus qu'un no man's land de cratères et de fosses. Plus un centimètre carré de terrain plat. La pluie avait formé des flaques boueuses et de véritables mares, un environnement abominable pour une armée qui devait progresser à plat ventre (…) Autour d'eux, des explosions continues, tandis que la séparation commençait à se faire entre les vivants, les morts et tous ceux qui n'avaient toujours pas fait leur choix. »

Seule éclaircie dans ce tableau bien sombre, les jours et les nuits passées avec Ella à Paris lors de ses permissions. Disparue sans prévenir, Nick n'aura dès lors de cesse que de la retrouver, à Paris puis à La Nouvelle Orléans où elle passa jadis.

Une longue quête qui replongera Nick dans sa solitude et ses tourments, augmentés par les syndromes traumatiques d'un conflit dont il ne pourra se défaire.

« Nick se redressa. Prisonnier de l'obscurité. Condamné au néant parce qu'il n'avait pas été assez mauvais pour aller en enfer ni assez bon pour aller au paradis et il restait coincé là. Son unique réussite était d'avoir survécu, et elle était due au hasard. »

Loin du style de Gatsby, Nick est un roman intime, profond et déconstruit. Des forêts de la Somme aux quartiers animés du Vieux Carré, Nick traverse le livre l'âme en peine, cherchant un rebond qu'il ne peut trouver.

C'est un pur bonheur de retrouver le style de Michael Farris Smith, qui prend son temps au risque parfois de quelques longueurs, tient son lecteur en attente de quelque chose qui ne viendra jamais, mais convainc haut la main par l'élégance et la beauté de son écriture.

Alors forcément après ça, il ne reste plus qu'à relire Gatsby…
Commenter  J’apprécie          355
Les personnages de fiction ont une vie avant que le lecteur les rencontre.
C'est ce que vient nous rappeler Michael Farris Smith en sortant Nick Carraway de l'ombre.
Que savons-nous de Nick Carraway ? Il est le narrateur d'un monument de la littérature américaine. Il est le voisin et ami de Gatsby le Magnifique. Il vient du Minnesota, il a fait des études et il a combattu pendant la première guerre Mondiale..
C'est tout, c'est peu. Alors l'auteur a eu l'idée maline de le mettre au centre et de nous raconter qui est vraiment Nick.

Une histoire loin du luxe et des soirées des années 20 racontées par Fitzgerald. Et ça commence dans les tranchées, quelque part en France…
Quand la boucherie s'arrêtera enfin, Nick va retarder son retour chez ses parents et se lancer dans un voyage rédempteur. La tête pleine des horreurs de la guerre, le coeur rempli du souvenir d'une jeune femme rencontrée à Paris, il se perd dans la frénésie d'une Nouvelle Orléans débauchée.

On ne peut sans doute pas classer « Nick » dans les romans noirs, genre de prédilection de Michael Farris Smith, et pourtant il n'y a pas une once de lumière ici. Tout est sombre, sauf l'écriture qui est, de mon point de vue, encore meilleure que dans les précédents livres de l'auteur. La quête de Nick est aussi nébuleuse que son esprit et le lecteur ne sait pas ce qu'il peut attendre de cette histoire, ce qui va pouvoir arriver mais on est emporté par la puissance, la richesse et l'imagination d'un écrivain décidément brillant.
Découvrir l'homme derrière le narrateur qui a captivé les lecteurs pendant des décennies était une idée géniale, Monsieur.
Commenter  J’apprécie          160
Mais qui fut vraiment Nick Carraway, le seul véritable ami de Jay Gatsby, le riche parvenu dont il raconta la vie dans " The great Gatsby " ?
Nick un bon gars du Midwest venu s'installer comme agent de change dans le fébrile New-York des années vingt.
Sacré personnage ce Gatsby qui voudrait tant se faire accepter par la grande bourgeoisie newyorkaise, oublier le milieu modeste dont il est issu et jeter un voile pudique sur la provenance de sa toute nouvelle fortune battie grâce à l'argent de la corruption et la prohibition. Dans ce milieu de WAPST bien nés et fortunés unNick et Gatsby se reconnaissent.
Nick Carraway le narrateur n,'est-il pas, en creux, le véritable héros de " Gatsby le magnifique ".
Nick Carraway qui s'engagea et partit combattre dans l'est de la France pour échapper à sa monotone vie de quincailler dans une petite ville du Minnesota.
Le front, les tranchées, la boue, la mort et de minuscules moments de tendresse et d'amour volés durant une permission à Paris, puis le front, les tranchées, la boue et la fin de la guerre à se demander pourquoi on est vivant.
Le retour, un sas de décompression dans les bordels de la Nouvelle-Orleans, un temps de réadaptation pour solder son tribu à la der des ders.
Nick à New-York rencontrera Gatsby, mais ça tout le monde le sait.
Très grand roman d'un très grand romancier.
Michael Farris Smith ose s'approprier le personnage d'un roman culte, il lui donne un passé, une famille et toute une vie d'avant Gatsby. le résultat donne une furieuse envie de relire le roman de F.Scott Fitzgerald, deuxième au classement des cents meilleurs romans de langue anglaise au vingtième siècle, tout juste derrière "Ulysse" de Joyce.
Mort à quarante-quatre ans, l'écrivain ne connu jamais le succès ni l'importance de son roman dans la littérature contemporaine.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          110
Nick est un soldat américain, venu combattre dans les tranchées en France, pendant la première guerre mondiale. Pendant une permission, il rencontre Ella et tombe très amoureux de la jeune femme. Ils vivent une brève idylle ensemble mais Nick doit repartir au front. A son retour, un drame s'est produit, Nick perd alors le goût de vivre. Arrivera-t-il à se relever et poursuivre sa vie ?
L'histoire de Nick m'a émue car je me suis attachée à lui. C'est l'histoire d'un homme bien qui sombre dans le désespoir suite aux terribles évènements qui bouleversent sa vie.
Ce roman, au delà du thème de la première guerre mondiale, aborde plusieurs sujets délicats peu couramment abordés avec que le deuil parental du point de vue du père, la dépression des militaires de retour de la guerre et les traumatismes qu'ils subissent.
J'ai aimé le côté un peu western de la deuxième partie du livre. Nick retourne au pays et son errance, sa dépression, sa perte du goût de vivre vont le mener au sein d'une histoire compliquée.
C'est un livre qui aborde cette période historique sous un angle moderne.
J'ai passé un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          90
Si comme moi vous n'êtes pas particulièrement sensible au fait de lire un roman sur la vie de Nick Carraway, avant qu'il ne fasse son apparition dans Gatsby le Magnifique , vous pourriez choisir de lire ce livre uniquement comme un roman de Michael Farris Smith.
Certes le projet d'inventer un passé à un personnage de roman, roman culte aux États-Unis, est intéressant au même titre que le serait la réécriture d'un roman du point de vue d'un personnage secondaire ( cf Charles Bovary).

La réécriture, quelle que soit son amplitude peut concerner des aspects du texte très différents. On peut réécrire, comme dans un passage de témoin, une histoire, un mythe, un personnage, une situation. Choisir d'imaginer les personnages d'un roman 20 ans après ou au contraire leur inventer une enfance est un pari passionnant mais risqué. Car il est difficile de ne pas décevoir les admirateurs du roman.

Ma relative déception ne découle pas de cette prise de risque. Ma lecture de Gatsby le magnifique est suffisamment ancienne pour que je ne surinvestisse pas autour du personnage de Nick. C'est donc sans le moindre pré-requis que j'ai abordé ce roman.
La première partie se déroule en France durant la 1ère guerre mondiale. Dans les descriptions de combats, on retrouve ce sentiment d'absurdite face à une boucherie pour quelques mètres gagnés avant d'être à nouveau perdus. le traumatisme de cette guerre dont le sens lui échappe va laisser des traces profondes dans l'esprit de Nick, d'autant plus qu'il ne retrouvera jamais les traces d'Ella, cette jeune femme fantasque qu'il croyait aimer passionnément. Et qui n'a pas plus d'existence qu'une hallucination.
De même, Nick aborde sa propre vie comme s'il était un imposteur et conçoit son existence comme une aberration.
"Nick se redressa. Prisonnier de l'obscurité. Condamné au néant parce qu'il n'avait pas été assez mauvais pour aller en enfer ni assez bon pour aller au paradis et il restait coincé là. Son unique réussite était d'avoir survécu, et elle était due au hasard."

Dans la deuxième partie, Nick qui refuse de mener la même vie que ses parents dans une quincaillerie du Minnesota, poursuit ses errances à la Nouvelle-Orléans. Il rencontre un couple improbable : Judah, propriétaire de bars, soldat gazé et mourant et Colette, sa femme qui s'était prostituée parce qu'elle le croyait mort.
C'est ici que le personnage de Nick commence à passer au second plan, comme si Michael Farris Smith le préparait à son rôle d'observateur du couple Gatsby-Daisy.
Il devient en quelque sorte le défenseur de Judah, son assistant personnel, son médecin et aussi le médiateur entre le couple.
Mais tout cela n'est pas dit, à peine esquissé. Il aurait peut-être fallu faire nommément le lien pour forcer l'empathie du lecteur qui y aurait trouvé un mode de fonctionnement.

Personnellement, j'ai trouvé les errances de Nick à la Nouvelle-Orléans confuses et non pertinentes dans l'approche du personnage. J'aurais préféré que le lien entre Nick et Gatsby apparaisse avant l'emouvante scène finale.
Commenter  J’apprécie          80
Nick est un jeune Américain du Middle-West qui s'ennuie entre une mère dépressive et un père quincailler qui rêve de de lui faire reprendre son commerce. Mais Nick, lui, a d'autres rêves. Pour fuir, il s'engage dans l'armée et se retrouve en France dans l'enfer des tranchées de la première guerre mondiale. En permission à Paris, il rencontre le grand amour avec Ella, une jeune femme libre, lui qui n'ose pas être libre. A la fin de la guerre, il ne la retrouve pas et rentre aux USA. Ella, dans sa jeunesse, avait vécu à la Nouvelle-Orléans. Toujours à sa recherche, Nick y passe quelques mois espérant déraisonnablement l'y croiser et oublier la guerre.
Le désarroi et les hésitations de Nick m'ont touchée. Dans la première partie Michael Farris Smith dépeint très bien l'horreur de la guerre à laquelle les jeunes Américains n'étaient pas préparés, guerre qui ne les concernait pas. La seconde partie, à la veille de la prohibition, décrit une Nouvelle-Orléans décadente et violente dans laquelle les anciens soldats peinent à surmonter leurs traumatismes. Nick s'y cache avant d'avoir le courage de tourner définitivement le dos à ce qu'aurait été sa vie dans le Middle West.
Je dois avouer que je n'avais pas fait le lien avec Gatsby le magnifique. C'est un clin d'oeil au grand Fitzgerald, mais je ne pense pas que ça aurait changé ma lecture si je l'avais su. Les deux romans ne se ressemblent absolument pas, même si les personnages sont mélancoliques et ne savent pas quel sens donner à leur vie. Les bas-fonds de la Nouvelle-Orléans sont loin du milieu dans lequel évoluent les personnages de Fitzgerald. de plus on s'y castagne beaucoup, comme dans tous les romans de ce jeune auteur.
Michael Farris Smith est un formidable conteur. Son écriture est imagée et je trouve que son style a progressé depuis ses débuts. Un auteur que je suis avec beaucoup de plaisir !
#Nick #NetGalleyFrance

Lien : https://ffloladilettante.wor..
Commenter  J’apprécie          50
Un roman noir qui prend aux tripes. Grâce à des personnages bouleversants, des situations extrêmes, à la limite du soutenable, l'auteur nous plonge dans l'enfer des tranchées en pleine 1ère Guerre Mondiale, un calvaire contrebalancé par des épisodes idylliques dans le Paris bouillonnant du quartier Pigale. La deuxième partie du roman ramène Nick dans son pays, à la Nouvelle Orléans et nous fait vivre son long et pénible retour à la vie normale. D'autres personnages hauts en couleurs jalonnent cette histoire d'amour et de rédemption.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (71) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3248 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}