Une amoureuse éblouie… Le Terrien devinait facilement ce qui s’était passé ; le rapprochement inconscient né du transfert s’était poursuivi après le réveil pour se matérialiser en attirance réciproque et comme psychologiquement et sexuellement, un androïde est doté de ressources énergétiques pratiquement inépuisables, la jeune femme avait dû avoir la révélation d’extases réellement surhumaines… Ç’avait été le meilleur moyen de la mettre définitivement en confiance, et il était évident que Del-Nan avait pris à ces ébats autant de plaisir qu’elle et qu’il était prêt à continuer.
Elle était un peu plus petite, sa silhouette était aussi encore plus radieusement féminine s’il était possible, plus… pulpeuse en quelque sorte, réellement vénusienne, et son ardente chevelure fauve intensifiait encore la troublante sensualité qui émanait d’elle. Faite pour l’amour… Sa créatrice avait accompli un chef-d’œuvre.
Il pouvait par exemple contourner le front par la mer en nageant sous l’eau, les indigènes paraissaient ignorer l’art de la navigation, même rudimentaire, et ne combattaient que sur la terre ferme. Toutefois, la ligne droite demeure le plus court chemin d’un point à un autre, l’androïde pouvait sans effort courir à cent kilomètres à l’heure et tout aussi sûrement dans l’obscurité la plus profonde qu’en plein jour. Il fallait donc exécuter l’opération pendant la nuit, de préférence à l’heure la plus sombre qui précède l’aube et où le tonus vital des humains est à son point le plus bas.
Qui que ce soit ou quoi que ce soit qui dispose de connaissances scientifiques poussées jusqu’à la technique du déplacement aspatial ne s’est pas amusé à le mettre en action dans le seul but d’offrir à un étranger le plaisir d’une promenade interstellaire. De même, ce n’est certainement pas un pur hasard si la Porte a été projetée sur Tayemna et non sur une autre planète. On savait que là seulement on trouverait des êtres exceptionnels capables de satisfaire à ce qu’on attend d’eux.
C’est beau d’avoir une calculatrice dans le cerveau, personnellement j’aurais dit quarante et il m’aurait fallu un temps appréciable pour arriver à cette approximation. C’est en effet un argument, mais il n’est pas très valable, nous aurions pu passer en deux fois. Tu me diras que pour trois personnes, ça multipliait quand même la consommation par quelque chose comme cinq…