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3,92

sur 578 notes
J 'ai pris ce roman de W. Faulkner et j 'ai essayé de le lire .Je n 'ai pas pu dépassé 30 ou 40 pages et je me suis arrété découragé par l 'atmosphère romanesque de ce livre ! Pour plusieurs livres que j 'ai lu ,il a suffi que je vois le titre et je profite du temps pour lire une ou deux pages et souvent je ressent une attirance avec une envie d ' aller au delà .Je prends le roman et le lis jusqu 'à la fin.
Mais avec ce roman , c ' est le deuxième aprés" le bruit et la fureur ", je me suis ennuyé .J ai conclus que je suis réfractaire aux écrits de cet auteur ! Et je ne cherche plus à le lire :un point c ' est tout !
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J'aurais donc attendu quelques décennies avant de me décider à faire une nouvelle incursion dans un roman de Faulkner.
Après Sartoris, Sanctuaire, donc.
La première chose qui frappe c'est la façon dont sont construits et manipulés les personnages qui semblent n'exister que dans leurs interactions avec les autres et qui progressivement, semblent comme sortir d'eux même pour accéder a un statut assez proche de la figure emblématique d'une tragédie antique.
On peine parfois dans le même temps à les identifier dans la mesure ou Faulkner lui-même brouille nos radars en substituant leurs noms par des pronoms.
Mais la marque du livre , sa signature littéraire c'est avant tout cette construction elliptique du récit, ou les faits saillants, les pics dramatiques, le jaillissement de la violence sont invisibilités ou n'apparaissaient comme périphériques, exsangues, au détour d'une phrase.
Ce procédé comme celui de faire évoluer ses personnages dans un environnement notamment naturel plutôt apaisé et sans hostilité, contribue à mettre en relief la noirceur anthropologique du milieu de bootleggers ou se déroule le drame, mais aussi la tristesse, le versant sombre de l'ensemble des personnages.
On a beaucoup glosé sur la façon dont Faulkner avec ce livre caractériserait le Mal absolu. Outre que cette acception religieuse réactionnaire ne veut pas dire grand-chose tant sur le plan anthropologique, sociologique et historique, le livre en inscrivant son récit dans le vieux sud paupérisé et interlope des années 20, s'attache au contraire à délivrer un regard situé et quasi documentaire sur sur la condition humaine celle d êtres transis dans leur déterminations sociales et des abimes existentiels ou celles-ci les précipitent.

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Le roman d'une descente aux enfers.
Un roman puissant, sulfureux, qui demande une lecture très très attentive ou, peut-être comme je l'ai fait, deux lectures à quelques semaines d'intervalle.
Je vous propose d'élucider ce qui dans ce roman, l'emporte : la pitié et la compassion pour Temple Drake l'héroïne, la colère et l'effroi envers Popeye ?
Ou par dessus tout comme pour moi : l'admiration pour la construction tordue et maléfique du récit.
Popeye est un gangster froid, cruel, un gringalet dangereux sa silhouette a « la méchante minceur de l'étain embouti », rien de normal en lui, c'est la malveillance faite homme.
Popeye va commettre l'irréparable, Temple Drake va en faire les frais.

Temple elle c'est une jeune fille de bonne famille « Mon père est juge » répète t-elle à satiété, mais c'est une jeune fille qui aime s'encanailler.
Horace Benbow l'avocat va lui aussi croiser la route de Temple, lui c'est la lâcheté personnifiée et son portrait dit à peu près tout ce que Faulkner pense de la justice.
Temple Drake va passer très vite de « il va m'arriver quelque chose ? » à « il m'arrive quelque chose » Ruby Lamar, l'ancienne prostituée tente de protéger Temple, de l'avertir mais elle est sans illusion sur ce qui va arriver. Temple Drake a mis le doigt dans la spirale du mal.

Faulkner nous fait la liste de toutes les turpitudes : le viol, le meurtre et l'arrestation d'un innocent.
Faulkner ne décrit jamais les scènes les plus violentes mais il les suggère et c'est bien pire. Il laisse le lecteur les imaginer, on touche le mal du doigt, c'est un puit sans fond.
Tout homme a ses propres ténèbres, l'auteur les décline une à une.

On est hanté par la chaleur du Mississippi, par la puissance maléfique de Popeye, le récit est pétri d'allusions bibliques et chacun sait que les récits bibliques ne sont pas des parcours de douceur et de bonté.
L'auteur fait suivre de fausses pistes à son lecteur, il faut attendre la fin du roman pour connaitre l'histoire dans son entier. Il arrache les masques, il nous fait toucher du doigt la violence du désir, les abîmes du mal.
Un roman où la place du traducteur est très importante
Camus disait que ce roman était un chef-d'oeuvre.
Malraux que « Sanctuaire, c'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier.»
André Gide lui a « pensé devenir fou d'horreur et de détresse en lisant Sanctuaire

Parfois, parfois, l'on voudrait n'avoir jamais commencé ce roman. Pourtant je vous invite à lui faire une place dans votre bibliothèque car comme le dit un de ses commentateurs « l'oeuvre vaut mieux que sa sulfureuse et tapageuse réputation »
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Un sanctuaire est le lieu le plus saint d'un temple, la partie interdite aux profanes car s'y loge la divinité. Dans ce roman "policier" de Faulkner, ce lieu vénéré et magique est le vagin de la belle étudiante, au prénom si évocateur, Temple Drake. Et ce roman raconte le drame de cette idolâtrie machiste et patriarcale de la virginité. C'est, bien sûr, un roman tragique, ou les bonnes volontés de certains (Benbow ou Tommy) sont broyés par les désirs haineux du plus grand nombre. Mais, comme dans "Tandis que j'agonise", c'est aussi un roman plein d'ironie et de situations comiques et grotesques. Faulkner nous présente des personnages particulièrement ridicules et drôles. Même l'affreux truand Popeye n'apparaît que comme un être insignifiant et futile.
Enfin, et heureusement, rien n'est simple avec Faulkner. On n'y voit pas d'un côté des filles victimes et bonnes, de l'autre des hommes bourreaux et méchants. La haine transpire aussi chez les femmes, celles qui justement s'occupent à préserver ce système patriarcal et puritain qui les infantilise, celles qui croient que leur force ne peut résider que dans cette idée de sanctuaire.
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Sanctuaire commence assez glauque et noir, mais qu'on se rassure, ça sera pire après.
Je me souviens d'avoir lu ce livre, je séjournais au pied de la montagne Pelée en Martinique, poursuivi par les moustiques. C'était tellement inconfortable que je ne peux pas dire que la lecture de ce livre m'arrangea la situation.. Quoiqu'il en soit s'il y a bien un livre que je ne regrette pas d'avoir lu, c'est bien Sanctuaire de Faulkner..
On sait que Malraux termina sa préface à ce livre en disant : " Sanctuaire c'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier".
Rouart Jean-Marie fait remonter ceci dans "Ces amis qui enchantent la vie" :" Un livre c'est la vie secrète de l'auteur, le jumeau sombre de l'homme : vous ne pouvez les réconcilier".
Juste un peu pour la route : " .. L'homme buvait, son visage affleurant le reflet brisé et multiplié de son geste. Lorsqu'il se releva, il découvrit au milieu de son propre reflet, sans avoir pour cela entendu aucun bruit, l'image déformée du canotier de Popeye.
En face de lui, de l'autre côté de la source, il aperçut une espèce de gringalet, les mains dans les poches de son veston, une cigarette pendante à la lèvre inférieure. Son complet était noir veston cintré à taille haute, pantalon au repli encroûté de boue tombant sur des chaussures crottées. Son visage au teint indéfinissable, exsangue, semblait vu à la lumière électrique. Sur ce fond de silence et de soleil, avec son chapeau de paille sur le coin de l'oeil et l'angle obtus de ses deux bras, il revêtait l'inquiétante minceur d'une silhouette de fer blanc.
Derrière lui, l'oiseau chanta de nouveau, trois notes, toujours les mêmes ; un chant à la fois inexpressif et profond, succédant à l'oppressant silence dans lequel le lieu semblait s'isoler .."
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j'ai fini de relire il y a peu Sanctuaire de Faulkner. J'ai une grande préférence pour toute la première partie qui se passe dans la maison délabrée où une bande de types louches accompagnés d'une femme et son enfant, distillent de l'alcool pendant la prohibition. Ce que j'adore c'est cette façon qu'a Faulkner d'inscrire les personnages et surtout celui de Temple Drake dans l'architecture du lieu. C'est labyrinthique, hostile, inquiétant et poisseux. Les personnages apparaissent dans les encadrures de porte, déambulent sur le corridor, traversent les pièces. La lumière de l'extérieur découpe la géométrie de la battisse. Ce jeu de lumière, d'angles, cette représentation spatiale c'est du grand art ! une échelle vers un grenier, une battisse à l'écart, le lit et son matelas de fanes de maïs, posé sur le plancher qu'on imagine vermoulu et poussiéreux. Les rats rodent pas loin, ainsi que la testostérone stimulée par le corps de Temple et l'alcool et Pourtant. Popeye, un type au regard de caoutchouc, depuis un morceau d'ombre, surplombe le repos de Temple, provocante au mauvaise endroit, soumise à la merci des pulsions masculines. C'est finalement de la cruauté refoulée qu'elle souffrira.

La deuxième partit est l'enquête de Horace Binbow, avocat, qu'on a déjà rencontré dans Sartoris ! Luttant contre l'ombre, il souhaite révéler la vérité, puisque un homicide a eu lieu dans la maison délabréet qu'entre temps, Temple a disparu, séquestré par Popeye dans un bordel, pris dans la tourmente, désabusée, honteuse.

Beaucoup de personnage secondaire apportent une consistance au drame de Temple et multiplient les focales de la "tragédie", comme la femme de la maison délabrée et son enfant, Horace et ses larmes au coté de sa soeur a la fin du roman, les deux meurtres, le destin de Popeye, la tenancière du bordel.

Le roman dense d'ombre, d'obscurité, se termine dans les flammes, et ce n'est pas vraiment le feu purificateur, mais celui infernal, tragique, de la justice manquée et d'une vérité étouffée sous les nuages "d'un jour pluvieux, d'un été pluvieux, d'une année pluvieuse".

Poisseux.
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Un roman très difficile à lire du fait de l'éclatement de tous les repères. On est noyé dans un océan de sensations angoissantes sans comprendre ce qu'il se passe. La 2eme partie, un peu plus facile à lire, éclaircit la 1ere et dévoile l'étendue du drame. A lire mais avec beaucoup d'entêtement...
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Il n'y a jamais vraiment de hasard dans la succession de mes lectures, non qu'un destin me guide quand je déambule distraitement rue de Bordeaux, les premiers vendredis du mois, mais étant toujours imprégné de ce que je suis en train de lire mon attention se porte inexorablement vers tout ce qui peut coïncider de près ou de loin à l'auteur qui me hante.
Comme j'achevais "la force de l'âge" de Simone de Beauvoir, j'avais en tête un certain nombres d'écrivains cités par le Castor.
Comme à l'accoutumée, je fouillais, pas tout à fait négligemment, les étalages de livres d'occasion quand je suis tombé sur "Sanctuaire".
Je m'attendais un peu à du "hardboiled" à la Dashiell Hammett mais pas à une telle descente aux enfers! Ici, pas de détective en lutte contre le crime organisé, place au portrait noir d'une Amérique corrompue, brutale, crasseuse jusque dans les moindres détails. Horace Benbow aura beau essayer il ne pourra jamais réparer l'injustice. Pas de héro positif dans cette tragédie. le feu même ne saura venir à bout de cette longue agonie, il n'y a rien a attendre de la sauvagerie humaine qu'un spectacle meurtrier qui n'autorise même pas la catharsis, parce qu'on ne sort pas indemne de ces chaudes contrées du Sud. Et c'est diablement bien écrit par dessus le marché, la prosodie de Faulkner sublime parfois ce qu'il y a d'immonde et qui se terre au coeur de chaque homme, et parce que la rédemption est impossible, ne reste que la fuite désespérée, nier qu'on est tour à tour bourreau et victime, en fermant les yeux comme quand on a vraiment peur, en oubliant l'horreur imminente à force de froncer les sourcils. Mais la logique du mal est impitoyable.
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4e oeuvre que je lis de William Faulkner et encore une fois, ce n'est pas un roman des plus facile à aborder. Si Sanctuaire est ardu à saisir, il n'en reste pas moins qu'il y a pas mal d'éléments qui montre la virtuosité et l'indéniable talent de cet artiste de la Littérature, très justement Nobelisé, William Faulkner.

Et il est rare que je sois autant admiratif pour le travail d'un auteur alors que je suis certain de ne pas avoir totalement compris ses romans, Sanctuaire y compris. Pas aussi impénétrable que le bruit et la fureur mais plus que Tandis que j'agonise, Sanctuaire est un roman dont la structure est prodigieuse. Et comme d'habitude avec William Faulkner, l'objectif premier n'est pas la compréhension du lecteur.

Sanctuaire est une histoire forte, noire au possible, qui révèle les penchants les plus vils de notre humanité mais cette histoire (dont je ne parlerais pas) ne se livre pas facilement. C'est par touches désordonnées qu'il faut la saisir. Pour le coup, William Faulkner maitrise parfaitement les éléments qu'il distille au fil des pages.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/sanctua..
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Je me suis accrochée ... pour stopper la lecture. Puis j'ai tout recommencé, minutieusement, afin de comprendre chaque phrase, chaque personnage. Se fut difficile et laborieux.
Ce style littéraire m'a fortement irrité. Il y a du vocabulaire, un vrai style, de l'originalité, beaucoup de descriptions mais j'ai toujours l'impression que ce qui est le plus détaillé est le secondaire. le plus important est suggéré voir effleuré. J'ai fais des bonds en lisant les allers et venues des personnages dans la "ferme". Ce passage m'a énervé au lieu de me tenir en haleine (bien que je ne saurai jamais ce que l'auteur espérait de nous tous à ce moment de la lecture). La peur de la jeune fille s'est vite mutée en faiblesse (ce n'est qu'une femme ceci dit donc que faut-il espérer d'un sexe faible…) et avant tout en mystère à mes yeux.

Qu'a fait exactement l'innocent la nuit du drame ? Je ne saurai le dire exactement. Si un bon samaritain a des réponses à m'apporter, je l'attends avec grand plaisir car il est frustrant de ne pas comprendre exactement un livre.

En conclusion : tout est confus dans mon esprit, les personnages ne m'ont pas touchés, je n'ai été à aucun moment révulsée si ce n'est par le style de l'auteur.
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